But de l’étude : la préservation des nerfs érecteurs dans la prostatectomie
radicale rétropubienne expose au risque de marges d'exérèses
positives lorsque le plan de dissection passe au contact du fascia
prostatique. Pour réduire ce risque nous avons développé une technique
passant à quelques millimètres de ce fascia.
Méthode : les bandelettes vasculo-nerveuses sont situées dans l'angle
postéro-latéral de la prostate entre le fascia prostatique et le
fascia du releveur. Après l'incision du fascia du releveur la dissection
doit isoler de façon hypersélective les pédicules vasculonerveux
à destinée prostatique. Chaque pédicule est sectionné syst ématiquement
à quelques millimètres de la prostate de façon à laisser,
en permanence, 2 à 3 mm de tissu au contact du fascia prostat ique.
Cette zone de tissu conjonctif est une sécurité pour la marge
chirurgicale.
Résultats : sur une série consécutive de 605 prostatectomies radicales,
200 patients ont eu une préservation nerveuse (173 bilatérale,
27 unilatérale). Des marges positives ont été trouvées sur le site de
la préservation chez 8 patients (4 %). Sur 118 patients, avec un recul
minimum de deux ans, la reprise des rapports sexuels est survenue
sans aide pharmacologique chez 80/98 (81,6 %) qui avaient
subi une préservation bilatérale et chez 11/20 (55 %) qui avaient
subi une préservation unilatérale.
Conclusion : cette technique apporte un risque extrêmement limité
de marges d'exérèses positives en maintenant des résultats très favorables
sur la reprise de la fonction érectile.
Radical retropubic prostatectomy. Technical improvements and
results.
Objective : The usual procedure in nerve-sparing radical retropubic
prostatectomy is to perform a dissection right against the prostatic
fascia. However, this carries the risk of leaving positive margins.
Our aim was to develop a dissection procedure a few millimeters
away from the prostatic fascia that reduces this risk.
Method : The neurovascular bundles run between the two layers of
the lateral pelvic fascia (the levator and prostatic fascia). We first
incise the levator fascia at the posterolateral edge of the prostate.
We then dissect the bundle leaving a thin wedge of connective tissue
along the prostatic fascia. This procedure isolates tiny vascular
pedicles. The bundle must never be just released from the prostate
but dissected in a very small space, away from the prostate, without
being injured. When the vascular pedicles are divided, 2 to 3 mm of
tissue are systematically left along the prostatic fascia. This safety
zone of connective tissue should be visible on histological sections.
Results : In our series of 605 consecutive radical prostatectomies,
200 patients underwent nerve sparing surgery (173 bilaterally ; 27
unilaterally). Positive margins were found at the nerve sparing site
in 8 patients (4%). Overall, 118 patients have been followed up for
two years. Recovery of erections sufficient for intercourse occurred
in 80/98 pre-operatively potent men (81,6%) who underwent bilat -
eral nerve sparing surgery and 11/20 men (55%) who underwent
unilateral surgery.
Conclusions : Our technique carries a very limited risk of leaving
positive margins and yields results for return of sexual function that
are similar to those of traditional t echniques.