La difficulté de consolidation des pseudarthroses congénitales de
jambe reste un problème d’actualité malgré les nombreuses méthodes
chirurgicales, nouvelles ou non, dont nous disposons.
Les traitements proposés varient selon le type de lésion, atrophique
ou hypertrophique, l’âge auquel on intervient et l’existence de problèmes
associés, inégalité ou déviation axiale.
Trois méthodes semblent donner des résultats équivalents : la greffe
de péroné vascularisé, l’enclouage centro-médullaire associé à une
greffe inter-tibio-péronière et la stabilisation compression par le
fixateur d’Ilizarov. Leur association permet d’améliorer le pourcentage
de consolidation.
Depuis 1996, nous associons pour certains patients, enclouage centro-
médullaire et fixateur externe. La fixation stable permet une
consolidation rapide en 2 à 4 mois. Le tuteur interne apporté par
l’enclouage évite la refracture.
Le protocole opératoire comporte un abord du foyer de pseudarthrose
pour régulariser les extrémités osseuses afin de permettre un
affrontement correct. Suivant l’importance de la résection, le foyer
osseux est mis en compression ou bénéficie d’un transfert diaphysaire.
L’enclouage est effectué avec un clou standard ou télescopique. Cet
enclouage est transplantaire si la pseudarthrose a une situation
basse. Le fixateur d’Ilizarov est ensuite placé avec ou sans prise du
pied. En cas de transfert diaphysaire ou d’allongement, une corticotomie
est effectuée en région métaphysaire haute, à distance des
zones dystrophiques.
La courte série comporte 6 patients et 7 jambes opérées (un cas
bilatéral). Cinq des six patients présentaient une neurofibromatose.
Un clou télescopique a été utilisé 3 fois. La consolidation est survenue
en 2 à 4 mois. Les patients ont bénéficié d’une greffe complémentaire
(simple ou inter tibio péronière) pour épaissir la zone de
consolidation. L’intervention a comporté un allongement 2 fois et
un transfert diaphysaire 3 fois. Au plus grand recul, tous les patients
sont consolidés. Un n’a pas été revu depuis l’ablation du fixateur et
un a développé un volumineux kyste essentiel se compliquant d’une
infection après une injection de corticoïde et nécessitant l’ablation
du clou.
Congenital pseudarthrosis of the tibia: treatment with
intramedullary nail associated with external fixation
Despite the availability of many old and new treatments, healing of
congenital pseudarthrosis of the tibia remains difficult. The method
of treatment is chosen according to the type of lesion (atrophic or
hypertrophic), the age and the presence of associated problems
(length discrepancy or angular deformities).
Three methods can give good results.
- vascularised fibular graft
- intramedullary nailing (IN) associated with intertibiofibular graft
(ITFG)
- Ilizarov external fixation (EF)
Association of these methods leads to better success rate
Since 1996 we have been using IN with EF : stable external fixation
permitting compression leads to quick healing in 2 to 4
months, internal fixation avoids iterative fracture. Surgical procedure
includes open excision of the pseudarthrodesis tissues to
healthy bone and reduction. When resection is important, bone
transfer is indicated.
IN is done with standard or telescopic nail. When pseudarthrosis is
very distal, transplantor nailing is used. Ilizarov fixation is then
applied with or without extension to the foot.
In case of bone transfer or progressive lengthening, corticotomy is
done in the proximal metaphysis, far from dystrophic bone. Six
patients and seven legs were operated on. Neurofibromatosis was
present in 5 patients. Telescopic nailing was used 3 times. Added
bone graft (simple or ITFG) was used in some patients to thicken
the consolidated zone. Lengthening was done in two cases and bone
transfer in three cases. Consolidation was obtained in all patients in
2 to 4 months. One patient was lost of control after consolidation
and removal of EF. One patient needed IN removal for deep infection
due to steroid injection in adjacent kystic lesion.