Vous pouvez accéder ici au détail des séances de l'Académie depuis 1996, de 3 façons :
A partir de la date de la séance : cliquez sur l'année dans la partie "Calendrier", puis sur la séance désirée.
A partir du nom de l'auteur d'une communication : cliquez sur l'initiale de l'auteur recherché dans la partie "Auteurs", puis
sur le nom désiré.
Librement, en tapant quelques mots-clés et/ou noms d'auteurs dans le formulaire "Recherche
libre" et validez en cliquant sur "Rechercher".
NOUVEAU ! Les séances récentes sont intégralement disponibles en vidéo :
Cliquez sur le titre de la séance, puis sur l'icône pour lancer la lecture du film.
Les vidéos sont réalisées avec le soutien de
la Fondation de l'Avenir
La voie postérieure, longitudinale et para-soléaire interne, de jambe : technique et indications. Posterior longitudinal medial para sural approach of the leg.
Techniques - indications.
En matière d’ostéosynthèse, les chirurgiens ont toujours privilégié les voies d’abord antérieures de la jambe, qui ont pour elles une apparente simplicité. D’autre part, au niveau de la moitié proximale, on ne dispose pas de voie postérieure permettant, à la fois, l’exposition des pédicules vasculo-nerveux et du tibia. En effet, la médiane postérieure élargie de Fiolle et Delmas ne permet pas la mise en évidence du squelette. Technique : Le blessé est opéré en décubitus ventral strict, sans changement ultérieur de position. Des considérations anatomiques montrent qu’il faut décaler l’incision longitudinalement en dedans. Elle peut être prolongée jusqu'au creux poplité, ou la cheville. Après avoir dissocié les gastrocnémiens, au lieu de diviser longitudinalement le muscle soléaire, on désinsère son chef tibial, sur le bord interne de cet os, et par rapport à la ligne oblique du tibia. On peut alors ruginer la face postérieure du tibia et prolonger l’abord sous le poplité d’une part, le long fléchisseur des orteils et le jambier postérieur d’autre part (plan profond). Cet accès permet l’ostéosynthèse, à l’aide de plaques en T de fractures épiphysométaphysaires, qui constituent l’indication principale. Puis on sépare le muscle soléaire des muscles du plan profond, qui viennent d’être désinsérés, en bloc, de la ligne oblique du tibia. On ouvre ainsi la coulée vasculo-nerveuse, dont les éléments sont déjà apparents, en amont de l’arcade du soléaire. On peut alors réparer l’axe artériel, éventuellement lésé. Indications : il faut distinguer les cas aigus et chroniques : D’une part, les fractures récentes, ouvertes ou potentiellement ouvertes, avec ou sans ischémie, justifiant ou non un lambeau libre, qu’on peut, judicieusement brancher, à la manière d’Arnez, sur les vaisseaux postérieurs. D’autre part, il peut s’agir de fractures anciennes, où la face antérieure de la jambe ne peut être traversée, sans risque de nécrose cutanée. Il faut alors, impérativement utiliser notre voie. Les indications en urgence restent exceptionnelles, compte tenu des possibilités de l’enclouage centro-médullaire à foyer fermé, des fractures plus distales, et de la fréquence des prises en charge secondaires. Aussi, seulement trois observations sont présentées. Par contre les dissections, en laboratoire, ont été nombreuses.
Posterior longitudinal medial para sural approach of the leg.
Techniques - indications.
The medial longitudinal posterior approach of the leg (Farabeuf, Fiolle et Delmas) was described to reach the posterior vessels and nerves, while the proposed approach, presented here, simultaneously exposes both vascular-nervous pedicle and tibia. Technique : The entire operation is conducted in ventral decubitus, with no change in position of the patient. The cutaneous incision is more medial, respects the lesser saphenous vein, and peroneal communicating nerve. The gastrocnemii muscles are dissociated. The soleus muscle is not divided longitudinally, but reclined, thanks to the desinsertion of the medial head. In addition, the rugination of the deep muscular plane allows the simultaneous exposure of the tibia and vascular-nervous pedicles, present near the tibial extremity, complicated by ischemia (aclasical eventuality). Indications: A distinction must be made between acute and chronic situations. It may be a question of proximal third, open or closed fractures, wherein any previous approach might risk resulting in tegumentary necrosis, while the fracture is too highly located to allow intramedullary nailing. Major damage of soft tissues often requires a free flap. Vascular repair is performed as soon as the skeleton is stabilized by the use of an epiphyso-metaphyseal T plate. Undesired but inevitable, the situation of these acute conditions takes into consideration the cases where the skeleton is correctly set and immobilized by external fixation, whereas the vessels are healthy. At this stage, a free flap covering is required, the reason for transfer. Our approach is then compatible with the Arnez artifice, which apposes the free flap on the anterior face, and fixes it behind (other team). Consequently, the free flap pedicle has a sagittal passage. Three observations of this exceptional technique are presented. Numerous dissections have been performed at the Laboratory of Anatomy.
Traitement de l’arthrose radio-scaphoïdienne par résection proximale du scaphoïde et autogreffe ostéocartilagineuse costale Treatment of radioscaphoid osteoarthritis by proximal resection
of the scaphoid with osteocartilaginous rib graft
L’arthrose radioscaphoïdienne est habituellement une complication de la pseudarthrose du scaphoïde ou des disjonctions scapholunaires chroniques. Face aux techniques chirurgicales classiques proposées pour cette lésion dégénérative, les auteurs présentent une technique originale de reconstruction : la résection partielle proximale du scaphoïde associée à une interposition d’un « spacer » biologique constitué par un greffon ostéocartilagineux prélevé au dépend d’une côte. Le but de cette étude est de présenter les modalités techniques de cette intervention et de rapporter les résultats préliminaires obtenus chez 18 patients, atteints d’arthrose radio-carpienne. Nous avons réalisé une étude rétrospective chez 18 patients opérés de 1994 à 2004 d’une arthrose radio-scaphoïdienne débutante compliquant dans 12 cas une pseudarthrose du scaphoïde et dans 6 cas une disjonction scapho-lunaire chronique. La technique opératoire était une résection partielle proximale du scaphoïde associée à une interposition d’un greffon ostéocartilagineux prélevé au dépend d’une côte. L’examen clinique à la dernière révision étudiait la douleur, la mobilité, la force de la poigne, l’activité des patients et leur satisfaction. Une étude radiologique permettait d’évaluer le délai de consolidation radiologique et une étude IRM la vitalité du greffon ostéo-cartilagineux. Le recul moyen lors de la dernière révision était de 4,1 ans. L’examen clinique donnait 15 résultats excellents ou bons, 2 moyens et 1 échec de la méthode (luxation du greffon). Tous les patients étaient satisfaits ou très satisfaits sauf un (échec). La consolidation radiologique était acquise à 3 mois dans 17 cas. Quatre patients avaient bénéficié d’une IRM à 13 mois et ne montraient dans tous les cas aucun signe de nécrose, une consolidation à l’interface greffonscaphoïde. Face aux arthrodèses partielles du carpe et aux résections de la première rangée du carpe, cette technique palliative tente de reconstruire le pôle proximal du scaphoïde carpien dans les stades précoces de l’arthrose radio-scaphoïdienne. Comme pour les arthroplasties par implants de scaphoïdes, nous recherchons à travers celle-ci, à redonner une hauteur satisfaisante au scaphoïde, en interposant après résection de ses ¾ proximaux un spacer biologique. Les résultats de cette technique sont encourageants mais doivent être nuancés car notre série est courte et le recul moyen insuffisant.
Treatment of radioscaphoid osteoarthritis by proximal resection
of the scaphoid with osteocartilaginous rib graft
Radioscaphoid osteoarthritis is usually a complication of scaphoid pseudarthrosis or chronic scapholunate disjunction. As an alternative to the classical surgical techniques used for this lesion, we propose a novel reconstruction method consisting in partial proximal resection of the scaphoid associated with interposition of a biological spacer composed of an osteocartilaginous rib graft. The purpose of this study was to present the technical aspects of this procedure and to report preliminary results in eighteen patients with radioscaphoid osteoarthritis. We performed a retrospective analysis of eighteen patients who underwent surgery from 1994 to 2004 for early-stage of radioscaphoid osteoarthritis with scaphoid nonunion in twelve and chronic scapholunate disjunction in eight. The procedure consisted in partial resection of the proximal portion of the scaphoid and insertion of an osteocartilaginous autograft harvested from a rib. Outcome was based on the clinical results (pain, motion, grip force, activity) and patient’s satisfaction. Bone healing was measured with plain-x-rays and vitality of the osteocartilaginous graft with MRI. Mean follow-up was 4,1 years. Clinical outcome was considered excellent or good in fifteen patients, fair in two and poor in one (graft dislocation). All patients were satisfied or very satisfied except one (one failure). Radiological healing was achieved at three months in nine patients. Four patients underwent an MRI examination at thirteen months which demonstrated, in all patients: no sign of necrosis, healing of the graft-scaphoid interface. Compared with partial carpal arthrodesis and resection of the first row of the carpus, this palliative technique can be used to reconstruct the proximal portion of the carpal scaphoid with early-stage radioscaphoid osteoarthritis. As for arthroplasty or scaphoid implants, our goal was to achieve a satisfactory scaphoid height using a biological spacer after resection of the proximal ¾ of the bone. The results of this technique are encouraging but must be examined with precaution due to the small number of patients and the short follow-up to date.
Polytraumatisme et rupture de l’isthme aortique en Afghanistan. Validité de la tactique « damage control » en chirurgie de guerre.
Un soldat français en Afghanistan victime de l’explosion d’un IED (Engin Explosif Improvisé) présentait une rupture sous adventitielle de l’isthme aortique associée à de multiples lésions (face, cou, abdomen et membres inférieurs). Une prise en charge échelonnée (relève sur le terrain, premiers gestes chirurgicaux dans un hôpital de campagne) a permis de l’évacuer vers un hôpital d’infrastructure en France où il a pu bénéficier de la mise en place d’une endoprothèse aortique et du traitement complémentaire des différentes lésions. L’analyse de cette observation d’une lésion exceptionnellement rencontrée en chirurgie de guerre confirme, à la lumière de l’expérience américaine en Irak, que la prise en charge des blessés les plus graves bénéficie de la tactique du « damage control » (relève rapide, premiers gestes chirurgicaux rapides et bien protocolisés, réanimation tout au long de la chaîne d’évacuation pour amener le blessé dans les meilleures conditions pour bénéficier des gestes définitifs). Ce concept du « damage control » nécessite, pour pouvoir être appliqué en chirurgie de guerre, des moyens très importants tant sur le plan logistique (possibilités et conditions d’évacuation) que médical (scanner, produits sanguins, etc.). Il impose également une formation à ce concept de tous les acteurs de la chaîne d’évacuation (et en particulier les chirurgiens qui doivent connaître les impératifs et les règles de ce premier temps chirurgical).
Reconstruction osseuse : Comment en est-on arrivé là ? Bone Reconstruction: How is it come to this ?
(cliquez à nouveau sur l'icône pour masquer la vidéo)
La vidéo ne s'affiche pas ? Essayez ce lien
Au fil du temps et à travers les expériences de chacun, la compréhension des mécanismes de consolidation osseuse a permis de s’approcher d’une vérité. La fixation osseuse stable et le comblement d’un éventuel défect sont devenus des évidences en cas de non consolidation osseuse. Cependant c’est au prix de nombreux « conflits philosophiques » et controverses qui ont jalonnés l’histoire de l’os à reconstruire. Ces oppositions d’humains sont un reflet des outils de chaque époque mais aussi des capacités de chaque individu à observer ou à anticiper. Ces guerres d’écoles « d’avant » peuvent sans doute permettre d’en éviter de nouvelles mais surtout de ne pas répéter des erreurs techniques ou même d’entrevoir du progrès. On peut décrire 2 types d’oppositions : les conflits sur la physiologie de l’ostéogénèse ou de la consolidation et les conflits sur les techniques de réparation. C’est à la lumière des documents du passé ou d’aujourd’hui que l’on trouve les questions et parfois des réponses autour de la thématique de la reconstruction osseuse.
Bone Reconstruction: How is it come to this ?
Over time, our accumulated knowledge of the mechanisms of bone healing has allowed us to define proven principles. Stable bone fixation and filling of any defects are obvious requirements in cases of non-union. However, many philosophical conflicts and controversies have punctuated the history of bone reconstruction. These disagreements reflect the tools of each era, but also the ability of individuals to observe and anticipate. The early wars between schools of thought should certainly help us avoid new ones, but also make sure that we avoid the same technical errors, or even help us catch a glimpse of the future. There are two broad controversial topics: the physiology of osteogenesis/bone healing and the techniques used for bone repair. The light of past and recent events allows us to define questions and in some cases find answers related to various bone reconstruction themes.