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La fin du XIXe siècle a été une période faste pendant laquelle la chirurgie dentaire française a connu de grandes avancées techniques et structurelles : création des premières écoles dentaires (1880-1884), Loi Paul Brouardel (1892) qui confère un statut légal à la chirurgie dentaire en imposant une formation suivie au sein d’une faculté de médecine sanctionnée à la fin par un examen, naissance de l’odontologie médico-légale (1897), etc. C'est donc une profession balbutiante, mais légiférée depuis 1892, ayant acquis de vraies lettres de noblesse, qui entame la guerre en 1914. Les dentistes sont alors cantonnés dans des rôles très subalternes (brancardiers, infirmiers, etc.) où ils multiplient les actions héroïques, sans jamais exercer leur art. Sous la pression de certains journaux, qui s'étonnent de leur absence au sein du service de santé des armées, et de diverses instances professionnelles, avec la mise en place très vite au cours du conflit de services de stomatologie entièrement consacrés à la réparation des « Gueules cassées » détruites pendant les combats où les dentistes jouent un rôle capital, Raymond Poincaré, alors président de la République, finit par ordonner en 1916, la création du dentiste militaire au sein des armées françaises. De fait, pour atteindre pareil accomplissement, quels ont été les acteurs prépondérants qui ont œuvré à cette cause et quels ont été les obstacles qui se sont dressés sur leur route ?
1916: The year when military dentistry was created in France
The end of the 19th century was a prosperous period during which French dental surgery had known significant advanced and structural techniques: the creation of the first dental schools (1880-1884), the enactment of Paul Brouardel’s law (1892) which gave dental surgery a legal status by imposing trainship and a corresponding final examination within a medical university, the birth of forensic dentistry (1897), etc. Therefore, it was a profession still in its infancy but legislated since 1892 and which had won its spurs that got involved in the war for the first time in 1914. At the time, the dentists were limited to low-ranking roles (hospital porters, nurses, etc.) where they showed numerous acts of bravery and heroism without practicing their dental art. However, during the conflict, services entirely devoted to stomatology were gradually implemented due to the need to repair the « Broken faces » damaged during the fighting where the dentists’ role was of paramount importance. Some newspapers started to wonder more and more why the practice of dentistry was absent from the Military Health Service and from various professional organisations while its role was obviously of utmost importance during the combats. Being under pressure, Raymond Poincaré, the then president of the French Republic, ended up ordaining the creation of the army dentist within the French Military Health Service. Hence, considering such an achievement, who were the major actors who gave dental surgery such an impetus? What were the elements that stood in its way ?
La Faculté de médecine de Paris sous l’Empire (1808) The University of Medicine of Paris under the Empire (1808)
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Le 8 août 1793, la Convention vote la fermeture de toutes les Académies et de toutes les sociétés savantes. Médecin formé par l’anatomiste Vicq d’Azir (1748-1794), père de l’anatomie comparée, fin politique, Antoine François Fourcroy (1755-1809) est impliqué pour une large part dans cette mesure. Plus tard, Fourcroy parvient à faire voter par la Convention, le 4 décembre, une loi qui vise à instaurer des écoles de santé à Paris, Strasbourg et Montpellier. Fourcroy met aussitôt en chantier la fondation de ces trois écoles qu’il fait travailler en parfaite corrélation avec les hôpitaux attenants. Il est à la base même de l’enseignement hospitalo-universitaire que nous connaissons. L’Ecole de santé de Paris, disposant d’un rayonnement beaucoup plus important que les autres, deviendra la Faculté de médecine à la promulgation de l’Université impériale décrétée le 10 mai 1806, adoptée par le Conseil d’Etat le 5 mars 1808 et organisée par le décret n°3 179 le 17 mars 1808. Son texte a été écrit par le même Fourcroy à 23 reprises à la demande de Napoléon qui ne l’aimait pas.
The University of Medicine of Paris under the Empire (1808)
On 8th August 1793, the Convention voted the closure of all the Academies and learned societies. Antoine François Fourcroy (1755-1809), who was mainly responsible of this measure, was a politically aware doctor trained by the anatomist Vicq d’Azir (1748-1794) and the founding father of comparative anatomy. Later, on December 4th, Fourcroy successfully managed to get another bill passed by the Convention. It aimed at establishing schools of public health in Paris, Strasbourg and Montpellier. Fourcroy immediately launched the building of these three schools with the help of adjoining hospitals. He was the one who had thought and imagined the university hospital teaching that we know today. The school of public health in Paris which had gradually extended its influence over the others, became the University of Medicine following the enactment of 10th May 1806 established by the Imperial University, which was adopted by the Council of State on 5th March 1808 and organised by the decree number 3 179 on 17th March 1808. Napoleon made Fourcroy write the text of the decree 23 times.
Chirurgie maxillo-faciale et Grande Armée Maxillofacial Surgery and Napoleonic Great Army
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Si l'on s'attarde un instant sur le tableau du Baron général Louis François Lejeune intitulé la Bataille de la Moskova peint en 1822, on remarque dans un angle un homme debout, les cheveux bruns, en uniforme en train de panser le visage d'un blessé. Si l'on regarde plus attentivement, on identifie sans peine le chirurgien en train d'officier qui n'est autre que Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée en 1812. Hasard ou coïncidence ? Hasard : Le 7 septembre 1812, au petit matin, le général Morand, qui commande la 1ère division d'infanterie du corps de Davout, a sa mâchoire fracassée par un éclat d'obus. C'est effectivement Larrey qui le soigne, mais le général poursuivra son commandement tout au long de la retraite de Russie exclusivement par gestes. Coïncidence : Ce sont les préceptes préconisés par Dominique Larrey qui seront, autant que faire se peut, appliqués aux « Gueules cassées » de la Grande Armée. Quels sont-ils ?
Maxillofacial Surgery and Napoleonic Great Army
For a minute if you dwell upon Baron General Louis François Lejeune’s painting titled the Battle of Moskova painted in 1822, we can notice a man standing in the corner of the canvas. The man in uniform has brown hair and is dressing an injured man’s face. If we look carefully, we can easily identify that this man who is practicing surgery is none other than Dominique Larrey, the chief surgeon of Napoleon's Grande Armée in 1812. Luck or coincidence? Luck: On September 7th 1812, in the morning, General Morand, who commanded the 1st Infantry Division of Davout’s corps, had his jaw crushed by shrapnel. Larrey treated him but the general continued to command with gestures throughout the retreat from Russia. Coincidence: Dominique Larrey’s recommended guidelines would be applied to the Grande Armée’s "broken faces" as much as possible. What were they?