Dans le cycle d’Echinococcus granulosus, le tænia adulte vit dans l'intestin des hôtes définitifs, et la larve ("métacestode") qui se développe chez les hôtes intermédiaires, dans lequel les humains sont inclus. «Kyste hydatique» est la dénomination historiquement donnée à la forme larvaire, qu’il est préférable de nommer échinococcose kystique.
La terminologie anglaise de l’échinococcose et de certaines interventions chirurgicales qui lui sont dédiées comporte des désignations erronées, qui correspondent à de mauvaises traductions de descriptions, initialement en français, et/ou à des concepts incorrects.
Un kyste hydatique, définie par Dévé au début du siècle dernier, est composé de: 1) le parasite, ou «hydatide» (du grec ‘vésicule aqueuse’), remplie d’un liquide d’origine parasitaire et formée de la membrane germinative, interne, et de la cuticule, externe, et 2) l'adventice, périphérique qui résulte de la réaction de l'organe hôte. Partie intégrante du kyste, l’adventice est donc une couche «périparasitaire» ou «périhydatique», mais pas “pericystic”, comme le sous-entend le terme «pericystectomy» pour l'excision d'un kyste comportant l’ablation de l'adventice. Soutenu par les auteurs anglo-saxons, le terme "daughter cyst" est également incorrect: ce n’est pas le kyste qui produit des ‘filles’, mais la vésicule parasitaire... En effet, dans l’évolution d'un kyste, la vésiculation de certains protoscolices est une tentative de préserver l'espèce; ces vésicules ne comportent pas d’adventice; ce sont donc bien des ‘vésicules-filles’.
La terminologie n’est pas le seul héritage français dans le domaine des échinococcoses: techniques chirurgicales, classification échographique des kystes, ponction à visée thérapeutique (la ‘PAIR’), sont issues de la tradition médico-chirurgicale francophone.
Président du Collège de Chirurgie Générale de l’Ordre des Médecins Portugais ; past-president of the World Association of Echinococcosis ; Coordinateur du Group “CE Surgery” – WHO-Informal Working Group on Echinococcosis