e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2003, vol. 2 (1)
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Côme et Damien sont les saints patrons des médecins. Ces frères jumeaux exerçaient à Egée en Asie Mineure au 2e siècle. Leur intervention miraculeuse du remplacement d’une jambe gangrenée, amputée, par une jambe saine, prélevée sur un cadavre fait d’eux les patrons des chirurgiens et particulièrement des chirurgiens transplanteurs. Au Moyen Age, la chirurgie était exercée par des barbiers chirurgiens. La confrérie la plus célèbre au 13e siècle était celle de Saint Côme et Saint Damien. Plus tard, d’autres confréries seront créées : celle des barbiers chirurgiens de robe courte, puis celle des chirurgiens de robe longue. Les précurseurs de la chirurgie viscérale sont incontestablement Pierre-Joseph Dessault qui, en 1791, réalisa la première exérèse thyroïdienne et Jean-François Reybard, qui, en 1833, pratiqua la première colectomie.
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Lors de sa séance du 23 octobre 2002, l’Académie nationale de Chirurgie, sous la présidence du Professeur J. BARBIER, a débattu des «URGENCES CHIRURGICALES HOSPITALIERES». La Commission, désignée par le Président, a retenu les conclusions suivantes, adoptées en séance plénière le mercredi 29 janvier 2003.
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Le polytraumatisme est une entité bien définie qui associe plusieurs lésions dont une au moins engage le pronostic vital. Si le nombre de polytraumatisés a tendance à diminuer grâce aux efforts de prévention, l’exigence sociale de résultat ne cesse d’augmenter. Les traumatismes de l’enfant restent la première cause de décès au-delà de l’âge de 1 an. La prise en charge de l’enfant polytraumatisé a été bouleversée par la révolution de l’imagerie. La rapidité d’acquisition ainsi que la qualité de l’image permettent une meilleure visualisation des lésions. Cette compréhension anatomique a permis de lever l’hypothèque représentée par la chirurgie exploratrice autrefois de mise. Le problème actuel n’est plus du domaine de la technique mais du domaine de la stratégie d’exploration, de sa vitesse d’exécution. La séquence des examens obéit à la règle de la gravité décroissante. L’exploration des lésions vitales repose sur l’examen tomodensitométrique corps entier explorant l’extrémité céphalique, le thorax et l’abdomen. Le bilan des lésions périphériques vient dans un deuxième temps. Les indications thérapeutiques sont posées en temps réel par les différents spécialistes. Les priorités sont fixées par un coordonnateur. Les lésions cérébrales sont présentes dans 80% des cas, elles fixent le pronostic neurologique final et sont dominées par les contusions cérébrales. Le geste chirurgical initial est exceptionnel en dehors de la pose de cathéters de mesure de pression intra-crânienne. La sédation de protection cérébrale a des indications larges chez l’enfant. Les lésions thoraciques sont exceptionnellement chirurgicales et sont en général traitées initialement par drainage. L’évolution moderne du traitement des lésions abdominales est la surveillance et le traitement conservateur. La ponction lavage du péritoine a disparu, la laparotomie en urgence est rare. Elles sont actuellement remplacées par la surveillance clinique, échographique et biologique. Le chirurgien orthopédiste est le seul à augmenter son activité chirurgicale. Son rôle est de solidariser le squelette grâce à l’ostéosynthèse interne et externe pour faciliter la mobilisation et l’accès à tous les moyens d’imagerie et de réanimation. Les indications sont larges, la technique de choix est l’embrochage centromédullaire élastique stable. L’optimisme des années 80 concernant les séquelles est temporisé par le bilan médiocre de l’évaluation neuro-psychique et neurocomportementale. La limite neurologique n’est pas encore résolue. L’amélioration de la prise en charge repose sur le développement des moyens de réanimation et de transport pédiatriques, sur le développement de services d’accueil spécialisés respectant les principes d’unité de lieu, de disponibilité et de compétence, sur la poursuite et le développement des moyens de prévention ainsi que sur l’amélioration de la rééducation et de la réhabilitation, en particulier neurologique et neuropsychologique.
Management of pediatric polytrauma
Polytrauma involves multiple injuries, of which at least one carries a serious prognosis. While the incidence is decreasing as a result of preventive measures, the expectations of the public continue to rise. Polytrauma remains the commonest cause of death in children after the age of one. Improvements in imaging techniques have improved diagnosis, and together with rapid transport to hospital have greatly improved the management of these injured children. More accurate diagnosis has reduced the need for surgical exploration, although speed in diagnosis and in any necessary surgery remains very important. Investigations must start with the most serious injuries, often with CT scanning of the head and neck, thorax and abdomen, and this is followed by examination of the limbs. Individual specialists must then agree on an order of priority for dealing with all the lesions, but this team must have a leader or coordinator. Brain trauma, predominantly contusions, affects eighty per cent of these injured children and this greatly influences the neurological prognosis. Urgent neuro-surgical operation is rarely indicated, except to introduce catheters to monitor intra-cranial pressure, but many children will require sedation to protect their brains. Thoracic injuries rarely require open surgery and are primarily managed by insertion of a chest drain. Blunt abdominal trauma is also being treated conservatively, peritoneal lavage has been abandoned, and urgent laparotomy is rarely required. They have been replaced by clinical, ult rasonic and biological surveillance. The incidence of early orthopaedic surgery seems to be increasing. The use of internal and external fixation allows better imaging, early resuscitation, and mobilisation. Intramedullary elastic nailing seems particularly useful. The optimism of the 80’s with regard to sequelae has been marred by the neurological results, and this remains a largely unresolved problem. Overall improvements in the care of the polytraumatised child depend on improved resuscitation, transport, and establishment of specialised reception centres, as well as continuing to develop improved methods of prevention, and of rehabilitation for those left with brain damage.
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Le traumatisme cervical par whiplash a été simulé avec le modèle d'éléments finis HUMOS. Après analyse détaillée de la cinématique et des lésions potentielles observées, ces données ont été comparées aux données expérimentales de la littérature. Au cours de la simulation du phénomène de whiplash, le rachis cervical a présenté un mouvement biphasique. L’étude des lésions ligamentaires potentielles et l’augmentation des contraintes osseuses ont été mesurées. Les résultats obtenus avec le modèle HUMOS dans le contexte du whiplash sont en étroite corrélation avec les données cliniques et expérimentales. Le modèle numérique HUMOS constitue une base à partir de laquelle d’autres mécanismes lésionnels peuvent être étudiés et simulés.
Modelling whiplash cervical injury using the HUMOS finite
element model
Whiplash cervical trauma was simulated with the HUMOS finite element model. Detailed analysis of kinematics and patterns of injury was performed and data were compared to published biomechanical and clinical studies of whiplash. A 15g whiplash injury was simulated with the HUMOS model. Two injury phases were identified: the first was hyperextension of lower cervical spine (C6-C7 and C5-C6) and mild flexion of upper segments, the second was hyperextension of the entire cervical spine. Potential patterns of ligamentous injuries were observed as well as increased von Mises stresses in bone. The output of the HUMOS model in the context of whiplash shows a strong correlation with clinical and experimental reported data. HUMOS shows promise for the modelling of other types of trauma as well.
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L’application de l’endoscopie à la pathologie rachidienne a connu un véritable essor au cours des années 90. Après une période d’enthousiasme, les indications de ces techniques se sont précisées, et certaines d’entre elles sont actuellement retenues, alors que d’autres ont été plus ou moins abandonnées. La hernie thoracique, dont la fréquence est mieux connue grâce au progrès de l’imagerie, const itue une des meilleures indications de la thoracoscopie. La technique chirurgicale, maintenant bien codifiée, permet le traitement de la lésion avec une grande précision et une invasivité moindre. Il s’agit cependant d’une chirurgie difficile, dont les complications sont dominées par la brèche durale et la fistule pleurale. L’expérience de l’auteur est rapportée, et commentée d’après les données de la littérature.
Endoscopic approach for removal of thoracic disc herniation
Application of endoscopy to spinal pathology was extensively investigated during the Nineties. After an initial period during which numerous different procedures were reported, indications became more focused, and only a handful have stood the test of time. Thoracic herniation, the diagnosis of which has been facilitated by modern imaging technology, is one of the best indications for thor acoscopy. This surgical technique is now well defined, permitting very precise treatment of these lesions much less invasively than open surgery. Nonetheless, dural tears and pleural fistulas can easily complicate this technically demanding procedure. The author’s experience is reported and discussed with respect to the literature.
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Depuis 1978, la Banque de Tissus de Marseille a conservé 6 762 fragments osseux dont 458 allogreffes massives (445 ont été utilisées) Ces greffons conservés dans l’azote liquide, avec un cryopréservateur et non stérilisés par la suite (par irradiation) ont été utilisés pour reconstruire des pertes de substances après exérèse tumorale, pertes de substances traumatiques ou disparition osseuse liée à la chirurgie prothétique itérative. Le recul pour les 259 patients opérés entre 1983 et 1993 est de 10 ans et l’on observe une intégration tout à fait satisfaisante du greffon dans 82% des cas. Les problèmes inflammatoires immunologiques ont été observés dans 14% des cas et ils furent souvent confondus avec un sepsis amicrobien qui réagit bien à l’utilisation des immunosuppresseurs. Le greffon a dû être remplacé par un autre dans 4,2% des cas et par une prothèse articulaire en cas de greffe ostéo-articulaire dans 6,4% des cas
Long-term results in massive bone and osteo-chondral allografts
Since 1978, the Bone Tissue Bank of Marseille has stored 6 762 bone pieces, 458 were massive allografts (445 have been used) These grafts, stored in liquid nitrogen with a cryo-preservator are not secondarily sterilized by irradiation. They were used to rebuild lack of substance after tumoral exeresis, traumatic lack of substance, or iterative reconstructive surgery Between 1983 and 1993, 259 patients were operated on. With a 10- year follow-up, good integration was observed in 82% of the cases. Inflammatory problems have been seen in 14% of the cases, they were often confused with infection without germs, good results were obtained after using immunosuppressive treatment. Replacement of the graft was necessary in 4, 2% of the cases, an articular prosthesis had to be used in 6, 4% of the cases
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