e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2004, vol. 3 (4)
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Si après tumorectomie et radiothérapie, les taux de survie globale et sans métastases à long terme sont identiques à ceux de la mammectomie totale, que ce soit pour les carcinomes infiltrants ou pour les lésions strictement intra canalaires localisées, le risque de récidive locale reste plus important après traitement conservateur (1 % /an). La réduction de ce risque, tout en obtenant un résultat esthétique satisfaisant, constitue un challenge majeur de la prise en charge du cancer du sein. En effet, la majorité des rechutes locales après traitement conservateur sont actuellement traitées par mammectomie totale, à laquelle est souvent associé un traitement médical par hormonothérapie ou chimiothérapie. L’amélioration de la prise en charge est susceptible de réduire sensiblement le risque de rechute par une étude stricte de la pièce opératoire, notamment pour ce qui concerne les marges d’exérèse par une exérèse chirurgicale optimale. Si le principe d’une résection en zone saine doit être intangible, les réticences au plan plastique à pratiquer systématiquement une véritable quandrantectomie, la méconnaissance relative de l’évolution, malgré la radiothérapie, des foyers résiduels, la variabilité d’une étude à l’autre de l’influence de la qualité des marges d’exérèse sur les risques de lésions résiduelles et de rechutes locales, conduisent cependant à l’absence de consensus. Ainsi peut-on espérer réduire le taux de « vraie » récidive. Il apparaît très probable que les « récidives » locales observées dans les années à venir concerneront de nouvelles localisations néoplasiques, que la radiothérapie n’aura pas évitées et dont l’éventuelle reconnaissance lors du traitement initial aurait eu pour corollaire la réalisation d’une mammectomie totale. L’éventualité de la survenue d’un nouveau cancer justifie à elle seule une surveillance à vie.
How to reduce risk of local recurrence after conservative
treatment of breast cancer.
If for invasive breast carcinomas or DCIS, global survival is the same after association of conservative surgical treatment and radiotherapy or total mammectomy, risk of local recurrence remains more important after conservative treatment (1%/year). Reduction of this risk, while obtaining a satisfactory cosmetic result, constitutes a major challenge to the management of breast cancer. Indeed, most of the local failures after conservative treatment are currently treated by total mammectomy, often in association with medical treatment such as hormonotherapy or chemotherapy. Management of breast cancer could be improved and risk of local recurrence could be reduced by giving particular attention to the surgical margins status. If surgical margins have to be healthy, quadrantectomy concerning cosmetic results not always recommended, relative ignorance of the evolution of the residual hearths despite radiotherapy, the variability of the studies concerning the influence of the quality of the margins on the risks of residual lesions and local failures, lead however to the absence of consensus. Thus, the rate of “true” local recurrence could be reduced. It appears very probable that local “failures” in the future will in fact be new neoplasic localisations, that radiotherapy would not have avoided and whose recognition at the time of the initial tumour would have necessitated a total mammectomy. The eventuality of a new cancer justifies lifelong surveillance and the risk of new neoplasic localisations mustn’t reduce the practice of conservative treatment.
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Bien qu’elle soit présente dans les textes réglementaires, la satisfaction du patient est un élément qui reste encore trop négligé par les praticiens. Son contenu qui se dessine dans l’analyse sémantique et psychanalytique, doit être défini pour être mieux abordé par chacun d’entre nous. Une revue de dossiers d’arthrodèse du médio-pied, montre que la corrélation avec les données de la clinique est inconstante. Les facteurs psychologiques sont des agents modificateurs. Une enquête auprès des patients permet d’en fixer les préoccupations. Dans la littérature en orthopédie-traumatologie, le motif de satisfaction n’est pas pris en compte par le chirurgien qui s’attache au résultat fonctionnel et radiologique, selon des critères qui ne sont pas ceux de l’opéré. L’analyse de dossiers contentieux aborde chez le patient devenu victime, le mécanisme de la non-satisfaction, élément moteur de l’action en responsabilité. Au total, il apparaît que la satisfaction du patient repose sur la relation de confiance, sur un sentiment de compétence, sur des attentes, qui tous, se nourrissent à la même source de l’information donnée.
Patient’s satisfaction in orthopaedic and trauma practice
Although discussed in the regulation texts, patient satisfaction is too often ignored by practitioners. Its nature, which is outlined in semantic and psychoanalytic analyses, needs to be defined so that each of us can better deal with it. A review of case-histories of midfoot arthrodesis shows that the correlation between clinical data and patient satisfaction is not constant. The modifying factors are psychological ones. Inquiry among patients allows us to find out what their worries are. In the literature of orthopaedic traumatology, patient satisfaction isn’t taken into account by the surgeon, who is concerned with the functional and radiological results and whose criteria aren’t the same as those of the patient. In sum, it appears that a patient’s satisfaction rests upon his confidence and expectations, as well as a sense of the surgeon’s competence, – all of which are nourished by the information supplied to the patient.
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Le but de ce travail était de comparer la performance de la TEP et de la tomodensitométrie thoraco abdominale (TDM) dans le bilan avant exérèse des métastases hépatiques de cancers colo-rectaux (MH) et évaluer l’impact des discordances observées. Seuls les patients ayant eu un inventaire chirurgical étaient inclus dans l’analyse prospective des TEP et TDM préopératoires pour MH résécables. Les résultats étaient comparés aux constatations préopératoires et à l’histologie des pièces réséquées. Chez 53 patients (40H/13F) inclus, l’âge moyen était de 63 ans (44-78). Le score moyen de Blumgart était de 2,2. Les intervalles moyens TEP/ TDM et TEP/laparotomie étaient respectivement de 24 jours (15- 60) et de 39 jours (10-90). Pour la détection des sites abdominaux extra-hépatiques, la sensibilité de la TEP (67%) était supérieure à celle de la TDM (33%). Pour la détection des MH et des sites extra-abdominaux, la performance de la TEP et de la TDM était comparable. La TEP confortait la stratégie prévue par la TDM dans 77.3% des cas, était en défaut dans 9.5%, et pouvait influencer la tactique opératoire prévue par la TDM dans 13.2% des cas. Parmi les 5 patients avec impact thérapeutique majeur de la TEP, 4 avaient un score de Blumgart >=3. Dans le staging hépatique des MH résécables, la TEP et la TDM ont des performances superposables. Mais la TEP détecte les métastases abdominales extra-hépatiques méconnues par la TDM, d’autant que le score de gravité est élevé.
Prospective evaluation of the impact of 18F-FDG Positron
Emission Tomography (PET) in patients with resectable
liver metastases from colorectal cancer
Background: To assess the potential additional value of positron emission tomography (PET) in patients with resectable liver metastases from colorectal cancer, in comparison with computed tomography (CT) Method: a double-blind comparison of PET and thoraco-abdominal CT was performed prior to surgery in 53 patients. An histological examination of resected metastases was performed in all patients. A double-blind comparative study of FDG-PET versus thoracoabdominal CT as the decision-making criterion, in preoperative staging of resectable colorectal liver metastases. From October 2001 to November 2002, fifty-three consecutive patients considered eligible for liver resection after investigation with conventional diagnostic methods (CDM), entered the study. All included patients underwent laparotomy and histologic examination of resected specimen. Results: Malignant or benign suspected lesions detected by FDGPET and/or CT was confirmed by histologic examination in 95% of cases. Overall sensitivity (71%) and accuracy (84%) of FDG-PET was equivalent to those of CT (75% and 85% respectively). FDGPET sensitivity was equivalent to CT for hepatic sites (79%), but was superior for extra-hepatic abdominal sites. PET provided additional information in 5 (9,5%) patients, mainly by depicting extrahepatic metastatic disease, whereas PET falsely upstaged 3 (5,6%) patients. Conclusion: In patients with potentially resectable liver metastases according to recent CT-device, whole-body FDG-PET may help to further select patients with unrecognised extra-hepatic metastases. However, additional information provided by PET is not as reliable as suggested by earlier retrospective studies.
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La rhizarthrose est le terme actuellement consacré pour définir l’arthrose trapézométacarpienne. Très fréquente, le traitement chez la femme d’âge mûr relève le plus souvent du traitement conservateur. Dans un certain nombre de cas, le résultat est incomplet et un geste doit être proposé. Le but principal du traitement chirurgical est d’obtenir la stabilité et la disparition de la douleur mais la conservation des mobilités doit également être un objectif thérapeutique essentiel. A côté des interventions conservatrices, comme la ligamentoplastie, qui gardent des indications très exceptionnelles, la chirurgie radicale, par arthrodèse ou trapézectomie, représente les techniques de références. La plupart des auteurs proposent une trapézectomie avec interposition tendineuse et ligamentoplastie. Cette intervention permet d’obtenir une disparition des douleurs avec de bons résultats cliniques. Le problème est qu’elle ne permet pas de corriger la longueur de la colonne du pouce, avec une dextérité parfois médiocre. Lorsque la hauteur du trapèze est suffisante, la prothèse totale trapézométacarpienne est une solution thérapeutique qui permet d’obtenir des résultats similaires à ceux observés sur la hanche avec absence de douleur, mobilité, stabilité. Il existe des prothèses cimentées et des prothèses non cimentées. Les auteurs rapportent les résultats de 64 prothèses cimentées GUEPAR. Mis à part un échec après erreur technique, tous les résultats ont été jugés excellents ou bons à plus de 2 ans de recul. Radiologiquement, 6 liserés asymptomatiques ont été notés. Ces résultats sont concordants avec ceux de la littérature qui valide bien aujourd’hui l’importance de la prothèse dans l’arsenal thérapeutique de la rhizarthrose. Les indications doivent néanmoins rester éclectiques et la prothèse doit être réservée au patient d'un certain âge, non travailleur de force, avec une hauteur de trapèze conservée. Dans tous les autres cas, notamment en cas de trapèze de petite taille et/ou de pouce adductus fixé, la trapézectomie reste indiquée.
Surgical treatment for first carpometacarpal osteoarthritis.
Place of the trapezometacarpal prosthesis
First carpometacarpal osteoarthritis is a common osteoarthritis of the hand. It mainly concerns women in a perimenopausis period. Most of the time, the conservative non-surgical treatment is efficient. In some cases, the result is incomplete and a surgical treatment has to be proposed. The goal of the procedure is to obtain a pain-free and stable base of the thumb. The recovery of a full range of motion is also essential. Several surgical techniques of treatment for trapezometacarpal (TMC) Osteo-Arthritis (OA) have been described. Conservative procedures, such as ligamentoplasty or tenotomy of part of the terminal tendons of the abductus pollicis longus (APL), are exceptionally indicated. Non-conservative procedures are the regular techniques, including joint fusion and trapezectomy. The gold standard procedure in the international literature remains trapezectomy, with or without ligamentoplasty and/or interposition. Outcome is satisfactory, resulting in a pain-free and stable thumb column. It is quite satisfactory in elderly patients, but trapezectomy does not correct the length of the column, with sometimes poor dexterity. When the height of the trapeze is sufficient, trapezometacarpal prosthesis can be discussed. Similar to total hip replacement, TM prosthesis gives similar results regarding pain, mobility and stability. Cemented and non-cemented prostheses exist. Total arthroplasty is actually often used, especially in France. Many papers have been published, presenting various prostheses. Guepar total arthroplasty is a cemented ball-in-socket prosthesis in metal-polyethylene. It includes an anatomical stem available in 4 sizes. After failure of the conservative treatment, total arthroplasty must be reserved to elderly patients, in pain, with OA Dell stage III or IV aligned or not. The trapezial height must be sufficient. The authors report the preliminary results of 64 Guepar prostheses, anatomical new design, implanted since 1995. One removal was necessary at 9 months for metacarpal loosening (failure). Mean followup was 29 months. Clinical results were judged excellent or good in all cases. Regarding the radiological results, no modifications have been observed in 56 cases. Six radiolucent lines without displacement of the implants have been noted, with no incidence on clinical results. In one case, a metacarpal stem penetrated into the medullary canal in the bone axis but without any clinical modifications. Clinically, in addition to pain relief, trapezometacarpal prosthesis allows the preservation of the first column length and obtains a better opposition of the thumb, as well as a better thumb-digits pinch, compared to trapezectomy. Radiologically, as for total hip arthroplasty, the exact adaptation of an anatomical stem (new design) to the canal probably has a better prognosis at long term follow- up.
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Les techniques chirurgicales mini-invasives sont apparues depuis une vingtaine d’années dans les différentes spécialités chirurgicales. Rapidement, après la première cholécystectomie sous coelioscopie, de nombreuses techniques chirurgicales vidéoscopiques se sont développées. La chirurgie rachidienne n’a pas échappé à cette évolution. Le but en est de réaliser les mêmes gestes thérapeutiques tout en diminuant le traumatisme opératoire grâce aux principes de la coelioscopie. La minimalisation des incisions pariétales permet en effet de diminuer la durée de l’acte thérapeutique, le saignement opératoire, les douleurs post-opératoires, le temps d’hospitalisation et de la phase de convalescence. Ces techniques mini-invasives permettent de pratiquer des greffes osseuses et des ostéosynthèses par plaques vissées et/ou cages intersomatiques. Les premières séries publiées confirment en grande partie les espoirs mis dans ces nouvelles techniques. Toutefois, celles-ci imposent de la part du chirurgien une formation et un entraînement particuliers et quels qu’en soient les résultats, ils ne doivent pas, sous prétexte d’une morbidité moindre, faire oublier les résultats des traitements médicaux non invasifs.
Interbody fusion of the lumbar spine under mini-invasive
technique (with videoscopic control)
The development of mini-invasive surgical techniques started twenty years ago. After the first cholecystectomy by celioscopy, a number of videoscopic surgical techniques were rapidly developed. Spinal surgery followed this evolution. Its aim is to perform the same operative procedure with a less invasive surgical approach, according to the principles of celioscopic surgery. Minimalization of the parietal damages allows a reduction of surgery time, of bleeding and transfusion rate, of postoperative pain and of the duration of hospital stay and recovery time. These mini-invasive techniques allow bone grafting and osteosyntheses with plates and/or cages. The first published series confirm to a large degree the initial hopes placed in these new techniques. Nevertheless, these techniques impose a specific surgical education of the surgeon and a long learning curve. Despite the good results and the low morbidity, theses surgical approaches do not change the operative indications of spinal arthrodesis and we have to keep in mind the rate of success of non-invasive medical treatments.
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Pour réaliser un geste de chirurgie endoscopique il faut pouvoir disposer d’un espace de travail. En orthopédie, les articulations ont longtemps été les sites privilégiés des traitements dits arthroscopiques. La libération sous-acromiale puis la chirurgie endoscopique du canal carpien ont montré qu’il était également possible de travailler en dehors des articulations. Nous avons réalisé fin 2003 un symposium sur les possibilités actuelles de la chirurgie endoscopique des parties molles en Orthopédie. La pratique de ces techniques reste assez confidentielle et, en général, pour chaque localisation, moins de 10 chirurgiens ont une expérience autre qu’anecdotique. Il ne s’agit cependant pas, à notre avis, d’exploits techniques isolés et sans avenir, mais au contraire d’une évolution inéluctable. La chirurgie endoscopique extra-articulaire n’est que l’utilisation d’une technique à faible morbidité qui suit l’évolution actuelle de la chirurgie vers des techniques moins invasives. L’endoscope devient le moyen technique qui permet de contrôler et/ou de réaliser des gestes peu invasifs et, à priori, de moindre morbidité. En pratique on peut différencier deux types de chirurgie : la première, la plus immédiatement accessible aux orthopédistes, est liée au traitement par voie endo-articulaire d’une pathologie extraarticulaire comme dans le traitement des kystes synoviaux et de l’épicondylalgie. La seconde, vraie chirurgie endoscopique, consiste à travailler dans des espaces anatomiques définis ; gaines tendineuses (tendinoscopie à la cheville), bourses séreuses (traitement des hygromas, de la maladie de Haglund, des ressauts de la scapula), …où à créer « de novo » un espace de travail comme pour la prise en charge de l’aponévrosite plantaire ou des syndromes de loges. Les possibilités actuelles sont présentées, mais il n’existe pas, en dehors du traitement de l’aponévrosite plantaire, de séries cliniques précisant la place exacte de ces techniques par rapport aux techniques plus conventionnelles.
Endoscopic surgery of the limbs.
Creation of a space to work in is necessary for endoscopic surgery. In orthopedics, the joints have long been the privileged sites of arthroscopic treatment. However, subacromial decompression or the endoscopic treatment of carpal tunnel syndrome have been used for many decades and have shown that it is possible to work outside of the articulations. At the end of 2003 we held a symposium with the French Society of Arthroscopy to better define the possibility of endoscopic surgery outside of the joints in orthopaedic practice. These techniques are rarely practised and, in general, fewer than 10 surgeons have more than an anecdotal experience. However, we believe that these techniques, rather than being isolated and without a future, are the beginning of a new era. Extra-articular endoscopy is only part of the development of mini-invasive surgery. The endoscope is the technical means to control and/or realize less invasive procedures, believed to lessen morbidity. To date, one can split these techniques into two groups. The first and easiest for the orthopaedist to understand contains the extraarticular diseases that are treated through an intra-articular approach as, for example, the treatment of synovial cysts or lateral epicondylitis (tennis elbow). The second is a true endoscopic technique in which the surgeon works either in real anatomical spaces (tendinous sheaths (tendinoscopy of the ankle), bursae (treatment of hygromas, Haglund’s disease, bursitis, snapping scapula,...) or has to create de novo, a space to work in, as in the treatment of plantar aponevritis or chronic compartment syndromes. We present the potential use of extra-articular endoscopy in orthopaedic surgery but, except for plantar aponevritis, the real indications for these techniques, in comparison with classic open surgery, are yet to be defined.
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Le concept d’économie méniscale, qui comprend l’abstention de tout traitement et la réparation méniscale, repose sur la double constatation des effets péjoratifs à long terme de la méniscectomie sur le cartilage et sur la vascularisation périphérique des ménisques qui autorisent un processus cicatriciel de réparation. La réparation méniscale a d’abord été effectuée à ciel ouvert, puis sous contrôle arthroscopique. Les techniques de dedans en dehors ou de dehors en dedans nécessitaient encore un abord postérieur pour limiter les complications neuro-vasculaires. Les techniques dites tout en dedans utilisent des attaches biorésorbables, ou plus récemment des fils de suture. Ces techniques récentes ont de bons résultats à court terme Les résultats cliniques sont satisfaisants en terme de taux de méniscectomie secondaire (21% dans le symposium de la société française d’arthroscopie (SFA) ; les résultats s’améliorent avec les techniques actuelles). L’appréciation de la réalité de la cicatrisation par l’imagerie est indispensable : l’arthroscanner paraît être l’examen le plus adapté : 76% des lésions méniscales ont une cicatrisation supérieure à 50% de la surface initiale. Les indications dépendent essentiellement de deux facteurs : la localisation de la lésion et le contexte étiologique. Le tissu méniscal doit être sain excluant les lésions méniscales dégénératives. Les lésions qui siègent en zone vascularisée du ménisque sont les meilleures indications. A l’inverse, les lésions en zone dite blancblanc ne relèvent habituellement pas de cette indication. Les lésions associées à une rupture du ligament croisé antérieur doivent être préservées au maximum par abstention ou par réparation méniscale. Le ligament croisé antérieur doit être systématiquement reconstruit. Sur genou stable, les indications de choix sont la lésion verticale périphérique du sujet jeune et le clivage horizontal du jeune athlète (méniscectomie secondaire : 6%). Les facteurs pronostiques sont : le délai chirurgical, l’extension de la lésion, le côté (latéral ou médial).
Meniscus repair
Biomechanics, vascularity of the meniscus, and results of meniscectomy (even by arthroscopy) with a significant rate of secondary chondral damage led to the concept of meniscus preservation. It can be done by abstention (no treatment of a meniscal lesion) or by meniscal repair. Meniscus repair is now an accepted procedure. Open technique is a safe technique. Arthroscopic techniques were first developed as in-out or out-in techniques requiring a posterior open approach to avoid any neuro-vascular damage. All inside techniques were then developed, using bio-absorbable devices or, more recently, stitches. Clinical results are good, especially regarding the rate of secondary meniscectomy (21% in the symposium of the French Arthroscopy Society). The healing rate is assessed by objective imaging technique, that is to say arthro CT scan. In the SFA prospective study, 76% of the meniscal tears have a surface healing of more than 50%. Indications mainly depend on two factors : location of the lesion and stability of the knee Lesions in the red-red zone or red-white zone are the best indications. On the contrary, indications for meniscal repair should be very selective in the case of white-white zone lesions. In conjunction with ACL tear, menisci should be preserved as much as possible by meniscal repair or by abstention if the meniscal lesion is stable.In all the cases, ACL should be reconstructed. On stable knees the best indications of repair are a peripheral vertical lesion in a young patient or a horizontal cleavage in a young athlete (open technique). Prognostic factors are: time until surgery, extension of the lesion, and side (lateral is better than medial meniscus).
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La difficulté de consolidation des pseudarthroses congénitales de jambe reste un problème d’actualité malgré les nombreuses méthodes chirurgicales, nouvelles ou non, dont nous disposons. Les traitements proposés varient selon le type de lésion, atrophique ou hypertrophique, l’âge auquel on intervient et l’existence de problèmes associés, inégalité ou déviation axiale. Trois méthodes semblent donner des résultats équivalents : la greffe de péroné vascularisé, l’enclouage centro-médullaire associé à une greffe inter-tibio-péronière et la stabilisation compression par le fixateur d’Ilizarov. Leur association permet d’améliorer le pourcentage de consolidation. Depuis 1996, nous associons pour certains patients, enclouage centro- médullaire et fixateur externe. La fixation stable permet une consolidation rapide en 2 à 4 mois. Le tuteur interne apporté par l’enclouage évite la refracture. Le protocole opératoire comporte un abord du foyer de pseudarthrose pour régulariser les extrémités osseuses afin de permettre un affrontement correct. Suivant l’importance de la résection, le foyer osseux est mis en compression ou bénéficie d’un transfert diaphysaire. L’enclouage est effectué avec un clou standard ou télescopique. Cet enclouage est transplantaire si la pseudarthrose a une situation basse. Le fixateur d’Ilizarov est ensuite placé avec ou sans prise du pied. En cas de transfert diaphysaire ou d’allongement, une corticotomie est effectuée en région métaphysaire haute, à distance des zones dystrophiques. La courte série comporte 6 patients et 7 jambes opérées (un cas bilatéral). Cinq des six patients présentaient une neurofibromatose. Un clou télescopique a été utilisé 3 fois. La consolidation est survenue en 2 à 4 mois. Les patients ont bénéficié d’une greffe complémentaire (simple ou inter tibio péronière) pour épaissir la zone de consolidation. L’intervention a comporté un allongement 2 fois et un transfert diaphysaire 3 fois. Au plus grand recul, tous les patients sont consolidés. Un n’a pas été revu depuis l’ablation du fixateur et un a développé un volumineux kyste essentiel se compliquant d’une infection après une injection de corticoïde et nécessitant l’ablation du clou.
Congenital pseudarthrosis of the tibia: treatment with
intramedullary nail associated with external fixation
Despite the availability of many old and new treatments, healing of congenital pseudarthrosis of the tibia remains difficult. The method of treatment is chosen according to the type of lesion (atrophic or hypertrophic), the age and the presence of associated problems (length discrepancy or angular deformities). Three methods can give good results. - vascularised fibular graft - intramedullary nailing (IN) associated with intertibiofibular graft (ITFG) - Ilizarov external fixation (EF) Association of these methods leads to better success rate Since 1996 we have been using IN with EF : stable external fixation permitting compression leads to quick healing in 2 to 4 months, internal fixation avoids iterative fracture. Surgical procedure includes open excision of the pseudarthrodesis tissues to healthy bone and reduction. When resection is important, bone transfer is indicated. IN is done with standard or telescopic nail. When pseudarthrosis is very distal, transplantor nailing is used. Ilizarov fixation is then applied with or without extension to the foot. In case of bone transfer or progressive lengthening, corticotomy is done in the proximal metaphysis, far from dystrophic bone. Six patients and seven legs were operated on. Neurofibromatosis was present in 5 patients. Telescopic nailing was used 3 times. Added bone graft (simple or ITFG) was used in some patients to thicken the consolidated zone. Lengthening was done in two cases and bone transfer in three cases. Consolidation was obtained in all patients in 2 to 4 months. One patient was lost of control after consolidation and removal of EF. One patient needed IN removal for deep infection due to steroid injection in adjacent kystic lesion.
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