e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2006, vol. 5 (4)
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L’Angioplastie carotidienne a grandement évolué depuis l’avènement des systèmes de protection cérébrale. L’objectif est la réduction des accidents vasculaires cérébraux au cours de la procédure avec filtres et ballons de protection, mais les résultats sont encore discutés. Notre but est de montrer l’avantage de l’utilisation des systèmes de protection cérébrale (PC) lors de l’angioplastie carotidienne avec stent. Mille trente sept angioplasties carotidiennes avec stent (ACS) ont été effectués dans le service de radiologie interventionnelle de la Faculté de Médecine de Sao Paulo – Brésil : 72 ACS, sans PC, entre 1998 et 2000 et 965 ACS, avec PC, entre janvier 2001 et juillet 2006. La réussite de la procédure est obtenue dans 97,3% des cas du groupe sans PC et en 99% du groupe avec PC. Pour le groupe traité sans PC, les complications neurologiques transitoires sont de 4,05% et les complications graves sont de 5,5%. Pour le groupe traité avec PC, les complications neurologiques immédiates transitoires sont de 3,2% et les complications graves sont de 2,2%. Les complications immédiates non neurologiques sont de 0,8%. L’angioplastie carotidienne, après une période d’apprentissage, a un nombre réduit de complications.Celles-ci sont nettement moins fréquentes lors de l’utilisation des systèmes de protection
Carotid angioplasty with stent placement under filter protection:
experience with 1037 cases.
Carotid artery stenting (CAS) technique was greatly improved with the introduction of protection devices i.e. filters (PD). The aim of this report was to compare the results of protected versus unprotected stenting, performed before the PD availability. Among the 1037 CAS included in this report, 72 were carried out without PD between 1998 and 2000 and 965 with PD from 2001 to 2006. The procedure was successfully completed in 97.3 % of the cases in the group without PD and in 99% in the other group. Transient and definitive neurological complications occurred respectively in 4.05 % and 5.5 % of stents without PD and in 3.2 % and 2.2 % of stents with PD. The cerebral complication rate was significantly diminished with the introduction of PD, permitting CAS to become a safe treatment option in carotid artery occlusive disease.
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Nouvelle approche hybride séquentielle du traitement des dissections aiguës de type A de Stanford étendues à la crosse aortique.
New hybrid sequential treatment of Stanford type A acute aortic
dissections extending to the aortic arch. |
BERGERON P (Marseille)
Séance du mercredi 15 mars 2006
Publié dans le numéro 2006, vol. 5 (4), 05-10
| DOI:10.14607/emem.2006.4.05 |
Résumé/Abstract
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Introduction: Les dissections aortiques aiguës de type A de Stanford sont une urgence chirurgicale dont la mortalité et la morbidité sont élevées en cas de remplacement de la crosse aortique sous arrêt circulatoire en hypothermie profonde. Nous décrivons une approche hybride séquentielle des dissections aiguës de type A chez des patients à haut risque chirurgical, ne pouvant supporter un remplacement de la crosse aortique en urgence. Matériel et Méthodes: De décembre 2004 à décembre 2005, quatre patients à haut risque chirurgical ont été admis en urgence pour dissection aiguë de type A étendue à la crosse aortique, dont deux hommes et deux femmes. L'âge moyen était de 57,5 ans (ext. :49 et 61). Tous étaient en état de collapsus circulatoire et incapables de supporter un remplacement de la crosse aortique en urgence. Le premier temps opératoire a consisté en un remplacement de l'aorte ascendante par un tube prothétique, associé à un pontage du tronc brachio-céphalique implanté sur la prothèse aortique. Deux valvuloplasties et un remplacement par prothèse de la valve aortique ont été nécessaires chez trois patients et un pontage aorto-coronarien chez un. Le deuxième temps du traitement a été réalisé de façon différée chez deux patients. Après réalisation d'un pontage inter-carotidien, nous avons procédé à l'exclusion endovasculaire percutanée du faux chenal de dissection par déploiement d'une endoprothèse aortique couverte. Les dispositifs utilisés étaient des endoprothèses aortiques TAG® (WL Gore) et Endofit® (LeMaitre Vascular) de 20cm de long qui couvraient la crosse aortique et l'aorte descendante proximale. Le quatrième patient ayant présenté une thrombose totale du faux chenal de dissection à l'issue du premier geste, le second temps n'a pas été effectué. Résultats: Nous n'avons observé aucun événement neurologique ni aucune complication cardiaque grave. Avec un suivi moyen de 7.6 mois, aucun décès n’est survenu, ni aucune complication cérébrale ou médullaire. Les deux patients qui ont subi les deux temps opératoires ont gardé un faux chenal de dissection thrombosé au niveau thoracique et circulant au niveau abdominal. Conclusion: L'approche hybride séquentielle que nous décrivons devrait permettre à tous les chirurgiens cardiaques, quel que soit leur degré d'expérience en chirurgie de la crosse aortique, d'éviter son remplacement pour les dissections de type A chez les patients à haut risque chirurgical. Cette technique est réalisable dans de bonnes conditions de sécurité et d'efficacité, non activitédépendantes. L'augmentation à venir de la flexibilité des matériels utilisés devrait permettre d'améliorer les résultats.
New hybrid sequential treatment of Stanford type A acute aortic
dissections extending to the aortic arch.
Introduction. Stanford type A acute aortic dissections are surgical emergencies whose morbidity and mortality are high in case of surgical replacement of the aortic arch with circulatory arrest under deep hypothermia. We describe a hybrid sequential treatment of acute type A aortic dissection in high risk patients who are unable to survive an emergency replacement of the aortic arch. Material and methods. From December 2004 to December 2005, four high-risk patients were hospitalized in emergency for a type A acute dissection extending to the aortic arch. There were two males and two females. Mean age was 57.5 years (ext. : 49-61). All had severe circulatory shock and were deemed unable to survive an emergency replacement of the aortic arch. The first step was the replacement of the ascending aorta with a prosthesis associated with a by-pass from the aortic prosthesis to the brachio-cephalic artery. Two aortic valvuloplasties and one prosthetic replacement of the aortic valve were required in three patients and an aorto-coronary by-pass in one. The second step of the treatment was performed later in two patients. A carotid-to-carotid by-pass was carried out followed by the placement of an aortic endoprosthesis excluding the false channel of dissection. The devices were TAG® (WL Gore) and Endofit® (LeMaitre Vascular) endoprostheses, 20cm long, covering the aortic arch and the proximal segment of the descending aorta. The fourth patient had thrombosis of the false channel after the first step and did not undergo the second step. Results. No nervous or cardiac complication occurred. After 7.6 months follow-up, neither death nor complications affecting the brain or the spinal cord were observed. In the two patients who underwent a complete treatment, the false channel was thrombosed at the thoracic level and remained patent at the abdominal level. Conclusion. This hybrid sequential treatment may be performed with acceptable efficiency and safety in high-risk patients, even by cardiac surgeons having less experience with aortic arch surgery. The increase of flexibility in future devices should improve the results of this treatment.
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C’est en 1673 qu’a été fondé par décret royal l’hôpital maritime de Rochefort sur mer, et en 1689 par ordonnance de Louis XIV son école de chirurgie navale. Depuis son ouverture et jusqu’à sa fermeture en 1964, l’école de chirurgie navale de Rochefort sur Mer a formé 6572 chirurgiens navigants dits « entretenus ». Parmi le corps enseignant de cette prestigieuse école, on retiendra le nom de Jean Baptiste Joachim Clémot, professeur d’anatomie peu loquace mais chirurgien habile et bouillonnant d’idées, qui fut à l’origine de nombreuses techniques chirurgicales aujourd’hui oubliées. Parmi cellesci, la résection du poignet fut entre ses mains l’un des premiers succès de cette chirurgie difficile. Nous avons eu accès, à l’ancienne école de médecine navale de Rochefort sur Mer devenue musée, au manuscrit original de l’observation rédigée en 1806 par Clémot dans laquelle est décrite la résection du poignet. Nous avons retrouvé dans le même musée la pièce de résection opératoire qui avait été conservée. Le texte de l’observation a été étudié et la pièce anatomique radiographiée. L’observation rapporte qu’un certain Jean Prodeau, mousse à bord du vaisseau de sa majesté royale le Lion, âgé de 14 ans, fut apporté à Clémot à l’hôpital de la marine de Rochefort sur mer en 1806 avec une fracture ouverte du poignet. L’extrémité inférieure des deux os de l’avant-bras faisait saillie à la face antérieure du poignet. Clémot, après un échec de réduction orthopédique par des incisions étendues, refusant de se résoudre à l’amputation de la main, tenta et réussit la résection de l’extrémité distale des 2 os. L’enfant fut allongé sur un lit et immobilisé par deux aides. Sans aucune anesthésie, Clémot pratiqua à l’aide d’une scie ordinaire la résection des deux os, puis réduisit la déformation. Les suites postopératoires ont comporté une diète de 15 jours, une attelle, des cataplasmes réguliers. L’évolution fut marquée d’un sepsis local repris chirurgicalement au quarantième jour par incisions répétées, puis par l’excision d’un séquestre osseux ulnaire au quatrième mois. La cicatrisation fut enfin obtenue et après des bains de vapeur émollients et de la rééducation, le résultat final fut jugé bon par Clémot. Toutefois, Ollier, dans son traité des résection paru des années après, attribua faussement cette intervention à St Hilaire, un concurrent de Clémot, en précisant que cette observation alors célèbre dans toute l’Europe était reconnue à tort comme une résection articulaire. Malgré l’absence d’anesthésie, de radiographie, d’ostéosynthèse et d’asepsie, Clémot fut l’un des premiers chirurgiens à pratiquer la résection articulaire du poignet avec succès, à une époque où Dominique Larrey était célèbre pour ses amputations sur le champ de bataille. Il eut le mérite de décrire avec précision la technique opératoire.
The resection of the wrist seen by Clémot, a surgeon of the navy
during the First Empire.
In 1673 the naval hospital of Rochefort was founded by royal decree, and its school of naval surgery was created in 1689 by edict of Louis XIV. From its opening to its closing in 1964, the school of naval surgery of Rochefort trained 6572 naval surgeons. Among the professors of this prestigious school, Jean Baptiste Joachim Clémot, professor of anatomy, skilful and inspired surgeon, described numerous surgical techniques that have been since forgotten. Among these, the resection of the wrist was one of the first successes of this difficult surgery. We had access, at the former school of naval medicine of Rochefort, now a museum, to the original manuscript of the report drafted in 1806 by Clémot in which he described the resection of the wrist. In this museum we found the piece of resection which had been preserved. The report of his observation was studied and the piece of resection X-rayed. This report mentions that Jean Prodeau, a 14-year old ship’s boy aboard the vessel of his royal majesty “the Lion”, was brought to Clémot at the naval hospital of Rochefort in 1806 with an open fracture of the wrist. The lower extremity of the two bones of the forearm stuck out of the anterior part of the wrist. Clémot, after failure of an orthopaedic reduction, refused to amputate the hand, and attempted successfully the resection of the distal part of the two bones. The child was stretched out on a bed and immobilized with the help of two assistants. Without any anaesthesia, Clémot performed the resection of the two bones with a common saw, and then reduced the deformation. The postoperative care consisted in a 15- day diet, a splint, and regular cataplasms. On the fortieth day a local sepsis was treated surgically by repeated incisions, then by the excision of an osseous ulnar sequestration in the fourth month. The wrist finally healed and after steam baths and rehabilitation, Clémot was satisfied with the final result. However, Ollier, in a treatise on resection published years later, wrongly attributed this operation to St Hilaire, one of Clémot’s competitors. He specified that this observation, then famous all over Europe, was wrongly considered as an articular resection. At a time when Dominique Larrey was famous for his amputations on the battlefield, and in spite of the absence of anaesthesia, radiography, osteosynthesis and asepsis, Clémot was one of the first surgeons to perform the resection of the wrist successfully. He had the merit of giving a detailed description of his surgical technique.
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Depuis quelques années la communauté urologique française accélère sa restructuration. Pourquoi ? Le savoir-faire chirurgical urologique est devenu spécifique pour la plupart des interventions sur l’appareil urinaire et ce phénomène s’accentue puisqu’un urologue ne peut plus maintenant, à lui seul, maîtriser l’ensemble des techniques de la spécialité. Par ailleurs ce savoir-faire ne suffit plus, eu égard à la complexité et au coût de l’instrumentarium devenu nécessaire à la pratique de l’urologie moderne : il faut pouvoir acheter, entretenir, partager, renouveler rapidement tous ces instruments. De plus une nouvelle exigence est apparue, la continuité des soins 24h/24, 365 jours par an, assurée sur tout le territoire par des spécialistes chirurgicaux qui ont à la fois le savoir-faire et les instruments pour le faire. Comment ? Ces nouvelles réalités imposent deux mutations fondamentales. Désormais un chirurgien urologue ne devra plus faire de chirurgie non urologique et un chirurgien non urologue ne devra plus faire de chirurgie urologique. La deuxième mutation concerne l’organisation interne de l’urologie : un urologue seul ne pouvant plus maîtriser l’ensemble de la spécialité et ne pouvant, à lui seul, acquérir les instruments nécessaires, il devra travailler au sein d’une équipe urologique sur un ou plusieurs sites. Chacun des membres de cette équipe aura le « niveau 50 » permettant de pratiquer les gestes courants et les gestes d’urgence de la spécialité ; il devra, en plus, posséder une ou deux hyper spécialités avec le « niveau 100 » correspondant à la capacité d’effectuer les actes difficiles et/ou rares de son hyper spécialité : cancérologie, lithiase, endo-urologie, incontinence, neuro-urologie, transplantation, andrologie….de telle sorte que l’ensemble de l’équipe dispose de tout le savoir-faire et de tous les équipements modernes.
The current territorial organisation of urology in France
For several years now the reorganisation of the French urological community has been accelerating. Why this reorganisation ? The surgical know-how needed has become more and more specific for the majority of operations on the urinary apparatus and this increasing level of technical complexity is confirmed by the fact that urologists today can no longer master all the techniques linked to their speciality. What is more, to further complicate matters, the cost of the medical instruments indispensable for modern urology has become exorbitant: few doctors can afford to buy, maintain, share and renew frequently. To complicate matters even further, the obligation to provide care, 24- hours a day, all year long, by specialist surgeons who have both the know-how and the instruments required. What needs to be done ? This situation imposes two fundamental changes. From now on, urologists should not do non-urological surgery and surgeons from other specialities should not do urological surgery. The second change involves the internal organisation of urology: as urologists can no longer neither master all the techniques of their speciality, nor afford all the instruments required, they should work in a urological team, on one or two sites. Each member of the team should have a skill level of 50, sufficient for daily or emergency urology treatment; each member should also have a skill level of 100 for one or two hyper specialities allowing them to accomplish difficult or rare treatments linked to their field of hyper specialisation such as: oncology, lithiasis, endo-urology, incontinence, neuro-urology, transplantation, andrology etc. The idea being, that the team as a whole, has all the specialist knowledge required and is fully equipped with up-to-date medical instruments.
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La chirurgie est une discipline doublement exigeante qui, à côté de la rigueur du geste technique, impose une rigueur intellectuelle pour assurer le diagnostic et proposer au patient les explorations et l’indication opératoire optimale. Toute formation, qu’elle soit initiale ou continue, se fonde sur la transmission d’un savoir dont la pertinence repose sur l’évaluation. Comment maîtriser aujourd’hui formation et information quand l’évolution des connaissances, des moyens et des techniques est permanente, profonde et multiple. ? L’urologie française face à ce dilemme, dès 1989, fonde un comité de cancérologie. Ce comité a pour mission d’étudier toute question ayant trait à la recherche, la pratique ou l’enseignement des affections uro oncologiques, notamment dans le but d’améliorer la prise en charge des patients. Le comité rassemble 40 à 60 urologues répartis sur le territoire national, choisis parmi les personnalités universitaires ou du secteur libéral réputés pour leur intérêt dans le .domaine (publications et participations aux congrès) Ce comité sera amené à se scinder en sous comités par organes (Prostate, vessie, rein, testis). Les premières publications dites « Recommandations de bonnes pratiques cliniques » sont éditées en 1992 et seront suivies par d’autres, recouvrant l’ensemble de la discipline oncologique avec les mises à jour qui s’imposent. Au guide de bonnes pratiques cliniques sont associées des fiches d’information patients et une veille scientifique et professionnelle, liées ou non à l’innovation, afin d’anticiper et de mettre en place les actions utiles à la profession. Le brassage des idées au sein de la communauté urologique va modifier profondément la façon de penser des professionnels qui vont progressivement se référer aux recommandations nationales, plutôt qu’aux pratiques locales lorsqu’elles s’écartent des grands principes évalués. La rencontre des urologues de différentes équipes nationales participe à l’unification de l’urologie au sein de l’Association Française d’Urologie. Claude Abbou et Bernard Lobel, premiers responsables de ces comités d’uro oncologie en France, vont étendre en 1998 l’idée des comités au niveau européen avec le soutien de l’Association Européenne d’Urologie. L’organisation est proche de celle réalisée en France. Les recommandations supra nationales sont destinées aux pays où l’urologie est soumise à des structures antagonistes (Association Italienne d’Urologie du Nord et du Sud…) ou lorsque manquent les structures nationales. La rencontre des urologues de toute l’Europe a permis des échanges, une compréhension et l’uniformisation des pratiques, tenant compte des moyens technologiques propres à chaque pays européen.
Committees and Guidelines in Onco-urology. From science to
politics.
Surgery is a demanding discipline requiring rigorous technique and sound theoretical knowledge to ensure precise diagnosis and appropriate surgical management. Good training involves continuous rigorous evaluation. How can we manage training and information when knowledge and surgical techniques are undergoing a permanent deep evolution? Confronted with this dilemma French Urologists created in 1989 an oncology committee, to evaluate and discuss research, teaching and practical management of urooncological pathology with the aim to improve patient management. The committee is composed of 40 to 60 urologists known for their commitment in this field from all over France both from teaching hospitals and from private clinics. The committee is organised in subcommittees in relation to the pathology of individual organs (Prostate, bladder, kidney, testis). In 1992 some «recommendations of sound clinical practice» were published to be followed by other recommendations on the different oncological disciplines with regular updates. Patient information booklets are also being regularly published and updated. Confronted with the permanent evolution of urological thinking and practice the involved specialists are progressively «tuning» their practice with national guidelines rather than with local management habits which may not always abide by generally accepted principles. Regular meetings of urologists from all over France help to unify urology within the French Urological Association. Claude Abbou and Bernard Lobel, in charge of this uro-oncology committee widened in 1998 the principle of a unifying committee at a European level with the help of the European Urological Association. The European Committee is organised along the lines of the French committee. Supra-national guidelines are particularly suited to countries where either urologists are split in different organisations (e.g. North and South Italian Urological Associations) or where such organisations do not exist. Regular meetings of urologist from all over Europe have allowed better understanding and harmonisation of different clinical practices taking into account the technological means of each individual country.
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La présence militaire française en Afghanistan s’inscrit dans la participation comme nation cadre, à la Force Multinationale coordonnée par l’OTAN. Avec le renforcement du contingent français, et le départ des Allemands de la région de Kaboul, le Service de Santé des Armées s’est donné comme mission la montée en puissance du soutien sanitaire, sous la forme d’un Hôpital de Campagne qui ouvrira ses portes en été 2006. L’auteur analyse les raisons de ce choix, décrit les étapes successives de la mise en oeuvre, pose les jalons de l’activité chirurgicale prévisible dans un pays en guerre, et évoque la place de cette structure médico chirurgicale parmi les moyens sanitaires déjà existants à Kaboul.
A French military hospital in Kabul
The French military presence in Afghanistan is in keeping with its participation as a leading nation in the Multinational Force supervised by NATO. With the reinforcement of the French army and the leaving of the Germans in the area of Kabul, the Health Department of the French Armed Forces aims at increasing sanitary support, with the help of a mobile hospital, which is to open in summer 2006. The author analyses the reasons for this choice. She describes the successive steps of the project, surveys the main aspects of surgical activities that should be expected in a country at war, and mentions the place of this surgical structure among already existing sanitary means in Kabul.
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La coopération a pendant longtemps apporté sa large contribution à la formation médicale au sein des différents pays francophones d’Outre Mer. Malgré le désengagement progressif lié à l’Indépendance de ces Etats, les liens étroits existant avec certains d’entreeux conduisent à proposer un nouveau mode de collaboration technique pour lequel la visioconférence peut occuper une place de choix. A partir d’une mission d’évaluation effectuée à l’Hôpital Principal de DAKAR en Mai 2005, les auteurs analysent les différentes applications de ce mode original de soutien interactif à l’enseignement à distance. L’extension aux hôpitaux mobiles de campagne dans le cadre de missions opérationnelles ou à caractère humanitaire est également évoquée.
A contribution to training in urology at Dakar main Hospital: a
new form of cooperation
For a long time, cooperation has largely contributed to the medical training within the different french-speaking countries overseas. In spite of its progressive disengagement due to the independence of those countries, the tight links still existing with some countries lead to a new mode of technical collaboration where visioconference can be used. From a mission of assessment carried out in May 2005 at the Main Hospital in Dakar, the authors analyse the different applications possible for this original and interactive mode of support to teaching at a distance. Its extension to field military hospital as part of operational or humanitarian missions is also evoked.
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Les amputations traumatiques ou résultant de chirurgie carcinologique sont souvent proches de l’articulation sus jacente, avec des problèmes de cicatrisation et de moignon court. Il est difficile alors d’obtenir une réhabilitation optimale chez ces patients par une prothèse. Une prothèse ancrée directement au niveau de l’os pourrait être une solution fonctionnellement bonne pour ces patients. Les prothèses ancrées dans l’os selon le concept de l'ostéo-intégration ont été développées par Per-Ingvar Brånemark à Goteborg (Suède). L’ostéo-intégration a d’abord été utilisée dans la chirurgie dentaire et maxillofaciale reconstructrice (29 000 cas réalisés en chirurgie maxillofaciale dans le monde). Selon une approche multidisciplinaire, l’ostéo-intégration a été utilisée depuis 1990, d’abord en Suède puis en Angleterre, pour l'ancrage direct des prothèses d'amputation dans le squelette dans des indications précises, se limitant aux patients ayant des problèmes d’adaptation avec leurs prothèses et en particulier les moignons courts. L'équipe se compose de chirurgiens orthopédistes, de physiothérapeutes et de prothésistes. Le protocole chirurgical comporte 2 étapes à 6 mois d’intervalle avec un programme de remise en charge précis et progressif. Une fois en place, la prothèse est directement ancrée dans l’os, libérant ainsi l’articulation sus jacente, améliorant les mobilités, la propioception à la marche, la stabilité et le confort. Les patients (150 cas suédois entre 1 et 15 ans de recul), ont montré une fonction améliorée et une facilité d’utilisation de la prothèse. Des possibilités sensorielles augmentées ont été notées (ostéo-perception), améliorant la fonction et l'acceptation physiologique. Dans les complications, l’infection est à redouter. On note des infections superficielles résolutives et un échec par infection profonde, Il n’y a pas eu de fracture d’implant. L’ostéo-intégration atteint un score élevé de 95% sous réserve d’une sélection rigoureuse des patients.
Bone Anchored Amputation Prosthesis: a new surgical system
in the rehabilitation of the amputation: osseointegration
The amputations, traumatic or resulting from carcinological surgery, are often close to the articulation situated above, with problems of cicatrisation and short stub. It is often difficult to obtain an optimal rehabilitation among these patients by prosthesis. A prosthesis anchored directly to the level of the bone could be a functionally good solution for these patients. The prosthesis anchored to the bone according to the concept of osseointegration was developed by Per-Ingvar Brånemark in Göteborg (Sweden). Osseointegration was initially used in dental and maxillofacial reconstructive surgery (29 000 cases carried out in maxillofacial surgery in the world). In a multidisciplinary approach, osseointegration has been used since 1990, initially in Sweden then in England, for the direct anchoring of the prosthesis of amputation in the skeleton in precise indications, limited to patients having problems of adaptation with their prosthesis and particularly short stubs. The team is composed of orthopaedic surgeons, physiotherapists and prosthesists. The surgical protocol is carried out in two stages at 6 month intervals with a progressive restarting of work load. Once in place, the prosthesis is directly anchored in the bone, freeing the articulation above, improving mobility, propioception in walking, stability and comfort. The patients (150 Swedish cases between 1 year and 15 years of follow-up), showed an increased function, and a facility using the prosthesis. Increased sensory possibilities were noted (osseoperception), improving the function and physiological acceptance. Complication from infection is to be feared, one notes resolvent surface infections, and one failure by major infection. There was no fracture of implant. Osseointegration is done today with 95 % success rate, provided there is rigorous selection of patients.
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Le 26 décembre 2004, un raz de marée d’une ampleur sans précédent a ravagé les côtes de l’Océan Indien entraînant la mort d’environ 240 000 personnes. Comme un grand nombre de victimes occidentales se trouvaient en Thaïlande, c’est au sud de ce pays que s’est organisé début janvier 2005 la plus grande opération d’identification jamais conçue. Le Service de Santé des Armées, la Gendarmerie et la Police Nationale, à la demande du Ministère des Affaires Etrangères français, ont mobilisé un grand nombre de spécialistes pour réaliser cette mission sur une durée totale d’un an. Nous allons décrire dans cet article le travail des chirurgiens dentistes d’active et de réserve qui ont participé à l’Opération Béryx – Thaïlande.
Odontological identification, a new mission of the French military
medical service. Berix operation-Thailand (December 26-2004)
On December 26, 2004, a tsunami, of unprecedented extent, struck the coasts of the Indian Ocean and was responsible for more than 240 000 victims. As numerous western tourists were spending their holidays in Thailand, it was in the south of the country that the most important task of identification that ever occurred was carried out. At the request of the ministry of foreign affairs, the military medical service, the national police and the gendarmerie mobilized many specialists to perform this one year mission. In this article, we describe the work of regular and reserve military odontologists who participated in the Beryx operation in Thailand.
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Grandeur et servitudes du Soleil : Récit anecdotique du journal de la santé du Roi Louis XIV et des malades de son siècle
Splendour and servitudes of the Sun : An anecdotic story of
Louis XIV’s health journal. |
LENGELE B présenté par M GERMAIN
Séance du mercredi 11 octobre 2006
Publié dans le numéro 2006, vol. 5 (4), 45-50
| DOI:10.14607/emem.2006.4.45 |
Résumé/Abstract
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Louis-Dieudonné, quatorzième du nom, Roy de France et de Navarre, vécut soixante dix sept ans, ce qui, pour son temps, était un grand âge. L’histoire a retenu de lui le nom de ses batailles, le prénom de ses conquêtes et l’éclat de ses bâtiments. Mais elle ignore tout, ou presque, de ce que fût le calvaire de santé de celui qui, sa vie durant, exerça sur ses sujets une autorité sans partage, mais vécut lui-même, chaque jour de son existence sous l’impérieuse contrainte de ses médecins. C’est à parcourir, dans le texte original, le Journal de la Santé du Roy Soleil qu’invite cette lecture, où nous évoquons, au décours du récit anecdotique d’une vie lumineuse et mouvementée, une galerie de personnages prestigieux, avec, en contrepoint d’ombre sur les visages, les lieux et les souffrances du passé, la perspective des bénéfices thérapeutiques qui leur auraient été offerts par la chirurgie réparatrice d’aujourd’hui.
Splendour and servitudes of the Sun : An anecdotic story of
Louis XIV’s health journal.
Louis-Dieudonné, fourteenth of the name, King of France and Navarre, lived for seventy seven years, a great age for his time. History has kept in mind the name of his battles, the surname of his mistresses and the splendour of his castles. But history ignores nearly everything about the difficult life he spent because of the numerous diseases he suffered, and because of the daily painful therapeutic constraints he tolerated from his physicians, although he was then the most powerful man in his Kingdom. This lecture invites the reader to follow, in the original tome, the King’s health journal, written several centuries ago by these physicians, and compare their strange antique treatments applied to a large gallery of prestigious patients, with those actually carried out, in similar pathological conditions, by modern reconstructive microsurgerons.
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