Séance du mercredi 8 décembre 1999

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

La photochimiothérapie dans le traitement des carcinomes épidermoïdes du plan glottique à un stade limité

CORBIÈRE S de, FRECHE C

Résumé
La photochimiothérapie peut être utilisée avec intérêt en O.R.L dans le traitement des carcinomes épidermoïdes de petite taille. Il s'agit d'une méthode de traitement non invasive, combinant une photosensibilisation et une irradiation lumineuse. Les auteurs présentent un travail de recherche clinique par photochimiothérapie après photosensibilisation par un sensibilisateur de deuxième génération. Le but de ce travail est de valider des études pilotes concernant la sécurité, l'administration, la tolérance et l'efficacité pour ce traitement des carcinomes micro-invasifs de la sphère O.R.L. en particulier des cordes vocales. Les auteurs ont une grande expérience puisqu'ils ont été les initiateurs du traitement des carcinomes épidermoïdes du plan glottique après injection d'hématoporphyrine dévirée (HPD). Dix-sept patients ont été traités pour un carcinome épidermoïde des voies aériennes supérieures dont 4 patients pour un carcinome épidermoïde du plan glottique pur. Le recul maximum actuellement est de 24 mois. Ce protocole a été initié en 1997. Aucune complication n'a été observée. En cas d'échec de cette technique, ce type de traitement n'exclut pas le recours à un traitement conventionnel.

 

La suture digestive en un plan

CHAPUIS Y

Résumé
Il aura fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que, sous l'impulsion de Pierre Jourdan, la suture en un plan des tuniques digestives, s'appuyant sur les qualités physiques de la sous-muqueuse, soit employée par la majorité des chirurgiens digestifs. Dès le début du siècle, Halsted et Sweet avaient montré les propriétés de cette partie de la paroi digestive, mais ils n'avaient pas été suivis. L'histoire des sutures digestives est une longue suite d'hésitations, de retours en arrière que l'on pourrait schématiquement décomposer en trois parties ; jusqu'au début du 19e siècle : l'incertitude et l'ignorance, à partir de 1825 avec Jobert de Lamballe : un essai de compréhension des mécanismes cicatriciels et la recherche de la solidité, l'avènement du plan unique sur les segments péritonisés. La personnalité, l'enthousiasme, le caractère volontiers provocateur de Jourdan ont joué un grand rôle dans l'adoption et l'utilisation aujourd'hui routinière de la suture digestive en un plan. Sa contribution fut non seulement de mettre en relief la qualité de la sous-muqueuse mais aussi d'insister sur les conditions matérielles propices à la cicatrisation des sutures "monoplan".

 

Lymphadénectomies étendues pour cancer de l'estomac. Etude multicentrique rétrospective concernant la morbidité et la mortalité.

LOZAC’H P, VANDENBROUCKE F, ROHR S, DENIMAL F, TOPART P, GAMBIEZ L, QUANDALLE P, MEYER C (Brest, Strasbourg, Lille)

Résumé
Le but de cette étude a été d'étudier la morbidité et la mortalité postopératoires après lymphadénectomies étendues de type D2 lors des gastrectomies pour cancer avant d'initier une étude prospective randomisée concernant la validité des curages en terme de survie. -L'étude a porté sur 88 patients (57 hommes et 31 femmes, d'âge moyen 63,5 ans) opérés d'un cancer de l'estomac par gastrectomie partielle ou totale associée à un curage D2 de janvier 1993 à décembre 1997. Dix-sept pour cent des patients avaient un cancer proximal de l'estomac, 25 % un cancer du corps gastrique, et 53,5 % un cancer de l'antre. Soixante-dix gastrectomies totales ont été réalisées (79,5 %) et 18 gastrectomies subtotales.Quarante-cinq patients ont eu des suites opératoires simples et 43 ont eu des complications médicales : 34, chirurgicales : 22 ou médico-chirurgicales. Douze patients ont dû être réopérés, il y a eu 8 décès dans les suites opératoires. Une étude statistique des facteurs de risque de complications, de réinterventions et de décès a été réalisée par un test de CHI2 et un test de Fisher. Concernant les complications, seul un nombre d'opérations par opérateur inférieur ou égal à 3 est significatif (p=0,05) Pour les réinterventions sont significatifs un stade ASA > ou = 3 (p=0,03), un envahissement de la séreuse (p=0,02), une splénectomie et l'exérèse des organes voisins (p=0,05). Concernant les décès, seuls les antécédents pleuro-pulmonaires sont significatifs. En conclusion, la pratique d'une lymphadénectomie étendue de type D2 lors de gastrectomies pour cancer entraîne une morbidité accrue particulièrement concernant les complications pulmonaires et pancréatiques. La morbidité postopératoire est plus élevée chez les patients ayant une tumeur évoluée envahissant les organes voisins. La splénectomie augmente la morbidité postopératoire. Ces éléments doivent être pris en compte dans l'élaboration de critères d'inclusion des patients dans une étude prospective visant à étudier la validité des curages D2 dans la survie des patients opérés d'un cancer gastrique.

 

La chirurgie conservatrice du cancer du rein. Résultats de 54 cas suivis en moyenne 5 ans.

RICHARD F, CHARTIER KASTLER E, CONORT P, CHATELAIN C (Brest, Strasbourg, Lille)

Résumé
La chirurgie conservatrice a été utilisée dans le traitement des cancers du rein par nécessité en cas de tumeur bilatérale ou survenant sur un rein unique. Les indications de principe, lorsque le rein controlatéral est sain, sont actuellement envisagées en raison de la découverte fortuite de plus en plus fréquente de tumeurs de taille souvent limitée, et pour lesquelles la valeur prédictive positive des techniques d'imagerie reste médiocre. L'étude de 54 cas opérés dans le service permet de préciser ces différentes indications et de préciser les résultats : il s'agit de 41 hommes et de 13 femmes (moyenne d'âge 62 ans) qui ont été suivis de 2 à 14 ans (moyenne 5 ans) après une chirurgie conservatrice pour des tumeurs de 1,5 à 9 cm (taille moyenne de 4,2 cm). Il s'agissait de 29 cancers bilatéraux (groupe A), 16 cancers sur rein unique (groupe B) et 9 cancers avec rein controlatéral sain (groupe C). Les résultats sont les suivants : dans le groupe A : 15 sur 29 patients sont vivants sans métastase (moyenne 5 ans), 1 est vivant avec métastases, 10 sont décédés du cancer, 2 sont décédés sans rapport et 1 a été perdu de vu. Dans le groupe B : 10 sur 16 patients sont vivants sans métastase (moyenne 7 ans), 1 est vivant avec métastases, 3 sont décédés du cancer et 2 sont décédés sans rapport. Dans le groupe C : 6 sur 9 patients sont vivants sans métastase (moyenne 4,5 ans), 1 est vivant avec métastases et 2 sont décédés sans rapport. Il n'y a pas de différence entre la néphrectomie partielle et la tumorectomie large. Le taux de récidive tumorale est de 5 % exclusivement dans le groupe A. En conclusion, cette chirurgie conservatrice du cancer du rein est tout à fait justifiée dans les groupes A et B et paraît très acceptable dans le groupe C avec un taux de récidive comparable à celui de la littérature, où ce taux était globalement inférieur à 1 % sur 290 cas suivis à 5 ans.

 

Comité secret : rapports des commissions chargées de l'examen des titres des candidats aux places vacantes de membres titulaires et de membres associés français