Séance du mercredi 14 mars 2001

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Éloge de Philippe BLONDEAU par Claude d'ALLAINES

 

Greffe de pancréas : résultats à long terme.

FERNANDEZ CRUZ L (Barcelone) présenté par C PROYE et J POILLEUX

Résumé
Le but de cette étude était d'analyser à long terme la stabilité de la fonction pancréatique et la possible répercussion de la réapparition des marqueurs immunologiques du diabète de type I. A partir de notre expérience globale de 191 greffes rein-pancréas, nous avons évalué, sur un délai de 1 à 10 ans, le contrôle métabolique chez 80 patients dont les deux greffons fonctionnaient correctement. Par ailleurs, nous avons également étudié les marqueurs immunologiques du diabète, tels les anticorps anti-cellules des îlots de Langerhans (ICA) et les anticorps anti-glutamyl-acide décarboxylase. Les valeurs de la glycémie basale et de l'hémoglobine glycosylée (HbA1c) se sont maintenues dans les limites de la normale tout au long de l'étude. L'insulinémie basale est restée élevée de manière significative jusqu'à la 4ème année post-greffe. Le test de tolérance orale au glucose (TTOG) était normal dans 82.5% des cas à un an de la greffe. La courbe était de type intolérance dans 14% des cas et de type diabétique dans 3.5% des cas, chez des patients sans traitement insulinique. Ce constat s'est vérifié au cours des 6 années post-greffe. Les ICA étaient positifs chez 2 (4%) des patients avant et chez 7 (14%) après la greffe. Les GADab étaient positifs chez 11 (22%) patients à un an de la greffe, et 10 l'étaient antérieurement. La greffe de pancréas permet de maintenir la glycémie et l'HbA1c entre des valeurs normales à long terme, sans besoin d'insuline ou de règles hygiènodiététiques. L'étude des marqueurs immunologiques du DID de type I devrait faire partie du suivi des patients greffés.

 

Les métastases thyroïdiennes des cancers viscéraux.

CHIGOT JP, MENEGAUX F (Paris)

Résumé
De janvier 1990 à décembre 1999, 5504 patients ont été opérés d'une affection thyroïdienne. Six-cent-dix-neuf d'entre eux étaient atteints d'une affection maligne. Parmi ceux-ci, 14 avaient une métastase d'un cancer viscéral. La rareté des métastases thyroïdiennes s'explique peut-être par l'importance du flux vasculaire au niveau de la glande et par la concentration importante en iode qui aurait un effet cytostatique. Dans les séries autopsiques, l'incidence des métastases thyroïdiennes est beaucoup plus élevée (jusqu'à 36 % dans les cancers du rein). Le cancer le plus souvent en cause est celui du rein (3 cas dans notre série), suivi par celui du sein (3 cas), du poumon (2 cas) et le mélanome (1 cas). La plupart du temps, la métastase est diagnostiquée au cours du suivi d'un cancer connu et traitée après un délai souvent long (6 à 25 ans dans les cancers du rein !). Parfois la métastase est révélatrice et dans ce cas, le cancer primitif n'est pas toujours connu (4 cas). Malgré sa rareté, toute tumeur thyroïdienne découverte dans le cadre du suivi d'un cancer doit être considérée comme une possible métastase, jusqu'à preuve du contraire. Elle impose la pratique systématique d'une cyto-ponction en cas de nodule unique mais le diagnostic cytologique est parfois difficile avec un cancer anaplasique. Une intervention est donc justifiée au moindre doute. Le pronostic est fonction du siège du cancer primitif et du délai d'apparition. Dans le cancer du rein, la survie moyenne après thyroïdectomie est de 32 mois, mais elle peut atteindre plusieurs années. Si la métastase est isolée et la lésion primitive considérée comme guérie, une thyroïdectomie totale complétée éventuellement par une irathérapie voire une radio-chimiothérapie est donc justifiée.

 

Exérèse vidéo-endoscopique des adénomes parathyroïdiens. Résultats à propos d'une série prospective de 100 patients.

COUGARD P, GOUDET P, BILOSI M, PESCHAUD F (Dijon) présenté par Y CHAPUIS

Résumé
Le but de cette étude prospective a été de rapporter les résultats de 100 parathyroïdectomies vidéo-endoscopiques consécutives chez des patients a priori porteurs d'un adénome unique. De mars 1997 à septembre 2000, 80 femmes et 20 hommes (âge moyen : 49,5 ans) ont été opérés sous vidéo-endoscopie, après avoir été sélectionnés d'après les critères suivants : une imagerie préopératoire en faveur d'un adénome unique, pas de goitre et pas d'intervention cervicale antérieure. La technique a nécessité 3 trocarts : 1 de 5 mm introduit sur la ligne médiane pour l'endoscope de 5 mm à 0° ; 2 de 3 mm implantés latéralement pour permettre une exploration bilatérale. L'insufflation a été faite à 10 mm de pression et à un faible débit ((3L/min). L'exploration a été unilatérale, bilatérale et interrompue respectivement dans 52 %, 45 % et 3 % des cas. Les raisons de l'interruption ont été : - la découverte fortuite d'un cancer de la thyroïde ; -un petit saignement provenant d'une veine jugulaire antérieure à l'introduction d'un trocart latéral ; - et un cou trop court. Les lésions parathyroïdiennes ont été découvertes chez 86 % des patients (84 adénomes uniques, 1 adénome double, une hyperplasie des 4 glandes). Dans 15 % des cas, une conversion en cervicotomie horizontale a été nécessaire (14 explorations négatives, 1 hyperplasie des 4 glandes ). Aucune complication per et postopératoire n'est survenue. La durée moyenne d'hospitalisation a été de 24 heures. Après 3 mois de suivi, le calcium était normalisé dans 96 % des cas et les résultats esthétiques jugés excellents. L'abord uniquement vidéo-endoscopique des glandes parathyroïdes est faisable et sûr. Avec une expérience suffisante, une exploration bilatérale et complète du cou est possible. Cette technique représente une bonne alternative à la cervicotomie traditionnelle devant une atteinte uniglandulaire.

 

Intérêt de la prothèse quadrifurquée dans les revascularisations aorto-iliaques complexes.

FARAH I, PECHER M, SESSA C, GATTAZ F, MAGNE JL, GIUDICELLI H (St Martin d'Hères-Grenoble) (Avec présentation de film)

Résumé
La préservation des artères hypogastriques au cours d'une chirurgie aortique est fondamentale pour la prévention de l'ischémie pelvienne aiguë postopératoire. Dans cet objectif, nous avons mis au point une prothèse quadrifurquée comportant un corps et quatre branches : deux branches internes destinées aux artères hypogastriques et deux branches latérales externes destinées aux artères iliaques externes ou fémorales. Vingt-deux prothèses quadrifurquées ont été implantées chez 22 hommes d'âge moyen 68 ans. Cela représentait 3% des anévrysmes aortiques opérés pendant la même période (mai 1990 à septembre 1999). Les indications étaient : une dystrophie polyanévrysmale aorto-iliaque dans 86 % des cas (n=19), des lésions mixtes (anévrysme aortique + sténose iliaque externe dans 16 % des cas (n=3). Un patient est décédé à j+21 d'infarctus du myocarde. Aucune ischémie colique n'a été observée. Un patient a été perdu de vue à 12 mois, 20 malades (90%) ont été revus sur une période de 3 à 85 mois (37 mois en moyenne). Pendant ce suivi, une thrombose asymptomatique d'une artère hypogastrique a été observée chez deux patients. La prothèse quadrifurquée est une technique simple et efficace pour la revascularisation antérograde des artères hypogastriques dans les lésions aorto-iliaques complexes, afin de prévenir l'ischémie pelvienne postopératoire. De plus, elle permet de traiter en un temps les anévrysmes fémoraux associés.

 

L'Académie ne tiendra pas séance le mercredi 21 mars 2001