Séance du mercredi 23 juin 2004

SEANCE COMMUNE AVEC L'ECOLE D'APPLICATION DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES
15h00-17h00 - Amphithéâtre Rouvillois, Val-de-Grâce
Modérateur : Jacques de SAINT-JULIEN

 

 

Les anévrysmes traumatiques de l’artère cubitale. A propos de cinq cas
Traumatic aneurisms of the ulnar artery. Report of five cases.

DUVERGER V, MEYRAT L, SINGLAND JD, BONNET S, BAUER B, VERGOS M (H.I.A. Bégin)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2004, vol. 3 (2), 51-55

Résumé
Les anévrysmes des artères de la main sont le plus souvent d’origine
traumatique. Il s’agit d’une pathologie assez rare, presque toujours
méconnue, aux conséquences parfois graves, car se compliquant
de thrombose ou d’embolie distale des artères interdigitales.
Deux étiologies principales sont retenues :
- après un traumatisme aigu à l’origine du développement d’un faux
anévrysme,
- après des microtraumatismes répétés (syndrome du marteau hypothenar),
responsable du développement d’un anévrysme sur dysplasie
artérielle.
Le diagnostic est évoqué devant l’existence d’une masse sensible,
associée à des dysesthésies des doigts, un phénomène de Raynaud
unilatéral. Il est confirmé par un écho-doppler. Une artériographie
est nécessaire pour bien évaluer les arcades palmaires. Elle pourrait
être remplacée par l’angio-IRM.
Les auteurs, à propos de 5 dossiers, se proposent de faire le point
sur cette pathologie et d’en définir les principes thérapeutiques.

Abstract
Most aneurysms of hand arteries are traumatic. It is a rare pathology,
generally unrecognized, with serious complications (emboli
and thromboses of interdigital arteries).
Two main causes are to be remembered :
- acute trauma, with development of a false aneurysm ;
- frequent microtrauma (hand hammer syndrome), with occurrence
of an arterial dysplasic aneurysm.
The diagnosis is based on the presence of a pulsatile mass, with
finger dysesthesia, unilateral Raynaud’s phenomenon.
It is confirmed by Echo Doppler. Arteriography is necessary but
could be replaced by an angioMR.
The authors report 5 cases of such aneurisms. They describe this
pathology and try to precise the therapeutic modalities.

 

Traumatismes hépatiques. Que reste-t-il à la chirurgie en 2004 ?

IDELCADI O, MATHIEU P, DESTRUMELLE N, LANDECY G, HEYD B, MANTION G (Besançon)

Résumé
Deux séries continues de patients pris en charge pour traumatismes hépatiques ont été étudiées : série A de 1984 à 1996 : 52 patients, série B de 1997 à 2003 : 50 patients.
Dans la série A, l'âge moyen des patients était de 36 ans et 30 patients présentaient un grade de MOORE-MIRVIS III, 63 % présentaient au moins une lésion associée. Dans la série B, l'âge moyen était de 29 ans et 39 patients présentaient un grade de MOORE-MIRVIS III, et 78 % présentaient au moins une lésion associée.
Dans la série A, 65 % des malades étaient opérés d'emblée (10 résections, 2 tamponnements et 15 sutures) avec une mortalité peropératoire pour 3 malades.
Dans la série B, 38 % des malades étaient opérés d'emblée (1 résection, 9 tamponnements, 5 sutures et 4 treillis périhépatiques) avec un décès peropératoire
Les patients ayant fait l'objet d'un traitement non opératoire nécessitaient une intervention secondaire dans 3 cas pour la série A (2 résections, 1 suture) et dans 4 cas pour la série B (2 résections, 2 treillis de Vicryl) sans décès post-opératoire.
En outre, un geste d'endoscopie interventionnelle (sphinctérotomie endoscopique) était réalisé dans la série A et 6 gestes de radiologie interventionnelle dans la série B (2 embolisations artérielles et 4 drainages échoguidés). La mortalité globale était de 23 % (série A) et 14 % (série B).
Au total, ce travail confirme que les traumatismes hépatiques restent graves malgré une réduction de la mortalité et que la place de la chirurgie est réduite au contrôle de l'hémorragie en phase aiguë et que les résections secondaires n'ont qu'une indication limitée.

 

Les antennes chirurgicales en Algérie (1954 - 1962)

BARBIER J, LINON PJ (Poitiers)

Résumé
Comparées aux conflits antérieurs, les opérations en Algérie se sont soldées par des pertes en hommes relativement faibles. A quelques exceptions (attentats, barricades du plateau des Glières, fusillade de la rue d'Isly), il n'y a jamais eu d'encombrement véritable des services chirurgicaux. Le service de santé s'appuyait sur une structure hospitalière solide et importante, comportant des hôpitaux militaires (Maillot à Alger, Baudens à Oran, Laveran à Constantine), des hôpitaux civils ou mixtes parfaitement équipés. Progressivement, s'implantèrent des antennes chirurgicales (dix-sept au total) assurant un maillage du territoire, fonctionnant d'abord avec des chirurgiens assistants du service de santé( trente huit), puis avec des appelés du contingent, internes des Hôpitaux (396).
Une dérogation ministérielle a permis de consulter les registres médicaux des antennes détenus à la Section des archives médicales et hospitalières des armées (SAMHA) à Limoges. Quelque 300 registres ont été consultés permettant d'établir un bilan statistique de l'activité chirurgicale, à partir des registres de protocoles opératoires et des cahiers d'anesthésie. Le bilan s'établit à près de 22 000 interventions, concernant à la fois les militaires (plus les rebelles) 67 %, et les civils, 33 %, opérés dans ces antennes. Les actions rebelles (projectiles, eclats, mines, couteaux) sont de 45% et les accidents (véhicules, armes) de 35%. La mortalité est de 3%.

 

Traitement des lésions cartilagineuses du dôme de l'astragale par autogreffes ostéo-chondrales en mosaïque
Autogenous osteochondral mosaicplasty for the treatment of the talus

VERSIER G (HIA Begin, Saint Mandé, Hôpital Paul d'Egine, Champigny sur Marne, Clinique Bizet, Paris)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2005, vol. 4 (2), 01-11

Résumé
Les greffes ostéochondrales autologues selon la technique de la
« mosaicplasty® » sont utilisées pour traiter les pertes de substances
ostéocartilagineuses en zone portante car elles ont l’avantage de
pouvoir réparer ces lésions par du cartilage hyalin. Le but de cette
étude est d’évaluer rétrospectivement les résultats obtenus sur 36
patients opérés de la cheville entre juin 1997 et septembre 2001
selon la technique décrite par L. Hangody, mais aussi d’analyser
l’apport de l’ostéotomie malléolaire. Les greffons ont été prélevés
sur une zone articulaire non portante du genou homolatéral. Les
résultats ont été évalués à l’aide de la fiche de l’international Cartilage
Repair Society modifiée pour la cheville.
La profondeur des lésions était de grade III ou IV ICRS. 33 des 36
cas ont nécessité une ostéotomie de la malléole. Après un recul
moyen de 18 mois, les résultats ont été jugés excellents ou bons
dans 81 % des cas (grade I et II ICRS) et aucun patient n’a été aggravé.
La technique est à réserver pour des patients jeunes et symptomatiques.
Malgré qu’elle soit plus difficile et traumatisante que les techniques
traditionnelles, elle permet d’obtenir en apportant du cartilage
hyalin, des résultats plus satisfaisants à court et moyen terme
sur les plans anatomique, histologique et fonctionnel. L’utilisation
de l’ostéotomie malléolaire interne ou externe s’impose sans risque
majeur. C’est l’unique moyen de bien exposer les lésions, en particulier
celles qui sont postérieures. Une étude à long terme sera
nécessaire pour évaluer la stabilité des résultats, l’éventuelle morbidité
du site donneur faible à court terme, et le rôle préventif de cette
technique sur l’arthrose.

Abstract
Mosaicplasty is a usual treatment in chondral defects of talus, giving
a hyaline cartilage replacement. The aim of our study is a retrospective
evaluation on 36 patients with a chondral or subchondral
defect of talus, operated on between June 1997 and September
2001, using mosaicplasty with malleolar process osteotomy. Grafts
were harvested on trochlea of homolateral knee. Results are reported
on file established by the International Cartilage Repair
Society. Cartilage lesions were deep (grade III or IV), 33 on 36
cases have needed a malleolar osteotomy. Results were excellent or
good in 81% of the cases (grade ICRS I or II) with an 18 monthfollow-
up, there was no case of aggravation. This technique should
be reserved for young, active and symptomatic patients. Although
more difficult and aggressive than the traditional technique (Pridie,
debridement, microfracturing), mosaicplasty can get a hyaline healing.
Lateral or medial osteotomies are necessary to have a perfect
view on posterior part of talus where cartilage defects are inaccessible.
Morbidity on donor site was low and acceptable. A longer
follow up will be necessary to evaluate stability of clinical and
radiological results, morbidity of donor site and a possible preventive
action on osteoarthritis.

 

Présentation d'ouvrage : Histoire du service de santé des armées.

RIGNAULT D