Séance du mercredi 21 juin 2006

SEANCE COMMUNE AVEC L'ECOLE D'APPLICATION DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES
15h00-17h00 - Amphithéâtre Rouvillois, Val-de-Grâce
Modérateur : Jean-Louis ANDRE

 

 

Le Percy Fx : le nouveau fixateur externe du Service de Santé des Armées.

RIGAL S, GUNEPIN FX, LEVADOUX M, DEMORTIERE E, DISCINO M (HIA. Percy - Clamart)

Résumé
Les blessés qui arrivent vivants dans les structures chirurgicales de l’avant sont en majorité des blessés des membres. Nombre de ces lésions exigent une stabilisation en urgence dans une formation de l’avant. Il est actuellement admis par les services de santé des armées que cette stabilisation est réalisée à l’aide d’un fixateur externe. La fixation externe est retenue pour ses avantages : geste rapide, peu hémorragique, et sa sûreté vis-à-vis du risque infectieux, même lors de son utilisation dans des structures de terrain. Le Service de Santé des Armées (SSA) a été le premier au monde en 1979 à développer un fixateur spécifique pour le traitement des lésions de guerre. Le fixateur externe du Service de Santé des Armées (FESSA) a depuis été largement utilisé dans toutes les situations d’opérations extérieures, mais aussi de pratique civile. Rigide, robuste, modulable, rustique, simple, ce fixateur reste une référence au sein des appareils de fixation externe. Mais l’ancillaire du FESSA est volumineux, les pièces en acier radio opaques sont nombreuses, leur poids rend le transport difficile. L’équipe d’orthopédie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Percy a été le maître d’oeuvre de la conception d’un nouveau fixateur externe s’inspirant des qualités du FESSA en essayant d’en éliminer les inconvénients. Appareil mono-latéral de traumatologie en carbone et matériau composite à usage unique, le Percy Fx est constitué de pièces radio transparentes et amagnétiques de faible poids dont le nombre restreint facilite la gestion des stocks et abaisse les coûts de fabrication. Des couleurs différentes pour chaque pièce facilitent leur reconnaissance. L’ancillaire se résume à une clé à six pans, un vilebrequin et des protèges fiches. Avec deux diamètres de tubes, deux colliers et deux prises de fiches ce matériel est simple. Par effet « meccano » ce système permet des combinaisons multiples avec deux vis. Appareil polyvalent il s’adapte au membre supérieur et inférieur. Totalement compatible avec le FESSA, il répond au cahier des charges du STANAG 2469 de l’OTAN et est capable de reprendre tous les types de fixateur externe utilisés dans les formations de l’OTAN, en conservant les fiches déjà implantées. Plus de 250 Percy Fx ont déjà été implantés dans les HIA Percy, Marseille, Toulon et les Antennes Chirurgicales. Ce fixateur disponible dans les formations sanitaires de campagne, permet de disposer d’un appareil adapté à la prise en charge initiale des lésions de guerre des membres et d’assurer la continuité de la stabilisation osseuse après évacuation dans les hôpitaux d’infrastructure. La mise en œuvre d’un nouvel appareil posait le problème de la formation des personnels. Le SSA, dans le cadre d’une harmonisation des pratiques chirurgicales en opérations extérieures, a apporté une réponse originale par la mise en place d’un apprentissage de ce nouveau fixateur pour l’ensemble des chirurgiens des armées à l’Ecole de chirurgie des hôpitaux de Paris.

 

Un hôpital militaire français à Kaboul.
A French military hospital in Kabul

FAUCOMPRET S (HIA Desgenettes-Lyon)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2006, vol. 5 (4), 31-32

Résumé
La présence militaire française en Afghanistan s’inscrit dans la
participation comme nation cadre, à la Force Multinationale coordonnée
par l’OTAN. Avec le renforcement du contingent français,
et le départ des Allemands de la région de Kaboul, le Service de
Santé des Armées s’est donné comme mission la montée en puissance
du soutien sanitaire, sous la forme d’un Hôpital de Campagne
qui ouvrira ses portes en été 2006.
L’auteur analyse les raisons de ce choix, décrit les étapes successives
de la mise en oeuvre, pose les jalons de l’activité chirurgicale
prévisible dans un pays en guerre, et évoque la place de cette structure
médico chirurgicale parmi les moyens sanitaires déjà existants
à Kaboul.

Abstract
The French military presence in Afghanistan is in keeping with its
participation as a leading nation in the Multinational Force supervised
by NATO. With the reinforcement of the French army and the
leaving of the Germans in the area of Kabul, the Health Department
of the French Armed Forces aims at increasing sanitary support,
with the help of a mobile hospital, which is to open in summer
2006.
The author analyses the reasons for this choice. She describes the
successive steps of the project, surveys the main aspects of surgical
activities that should be expected in a country at war, and mentions
the place of this surgical structure among already existing sanitary
means in Kabul.

 

Contribution à l’enseignement de l’urologie à l’hôpital principal de Dakar : une nouvelle forme de coopération.
A contribution to training in urology at Dakar main Hospital: a new form of cooperation

HOULGATTE A, RIVIERE P, DARCQ C, NDIAYE A, GHOUNDALE P, BONHOURE M (HIA. Val de Grâce - Paris)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2006, vol. 5 (4), 33-35

Résumé
La coopération a pendant longtemps apporté sa large contribution à
la formation médicale au sein des différents pays francophones
d’Outre Mer. Malgré le désengagement progressif lié à l’Indépendance
de ces Etats, les liens étroits existant avec certains d’entreeux
conduisent à proposer un nouveau mode de collaboration technique
pour lequel la visioconférence peut occuper une place de
choix. A partir d’une mission d’évaluation effectuée à l’Hôpital
Principal de DAKAR en Mai 2005, les auteurs analysent les différentes
applications de ce mode original de soutien interactif à l’enseignement
à distance. L’extension aux hôpitaux mobiles de campagne
dans le cadre de missions opérationnelles ou à caractère humanitaire
est également évoquée.

Abstract
For a long time, cooperation has largely contributed to the medical
training within the different french-speaking countries overseas. In
spite of its progressive disengagement due to the independence of
those countries, the tight links still existing with some countries
lead to a new mode of technical collaboration where visioconference
can be used. From a mission of assessment carried out in May
2005 at the Main Hospital in Dakar, the authors analyse the different
applications possible for this original and interactive mode of
support to teaching at a distance. Its extension to field military hospital
as part of operational or humanitarian missions is also evoked.

 

L’Ostéointégration : un nouveau concept chirurgical dans la réhabilitation des amputés
Bone Anchored Amputation Prosthesis: a new surgical system in the rehabilitation of the amputation: osseointegration

BAHUAUD J, BRANEMARK R (HIA R Picqué-Bordeaux)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2006, vol. 5 (4), 36-40

Résumé
Les amputations traumatiques ou résultant de chirurgie carcinologique
sont souvent proches de l’articulation sus jacente, avec des
problèmes de cicatrisation et de moignon court. Il est difficile alors
d’obtenir une réhabilitation optimale chez ces patients par une prothèse.
Une prothèse ancrée directement au niveau de l’os pourrait
être une solution fonctionnellement bonne pour ces patients. Les
prothèses ancrées dans l’os selon le concept de l'ostéo-intégration
ont été développées par Per-Ingvar Brånemark à Goteborg (Suède).
L’ostéo-intégration a d’abord été utilisée dans la chirurgie dentaire
et maxillofaciale reconstructrice (29 000 cas réalisés en chirurgie
maxillofaciale dans le monde). Selon une approche multidisciplinaire,
l’ostéo-intégration a été utilisée depuis 1990, d’abord en
Suède puis en Angleterre, pour l'ancrage direct des prothèses d'amputation
dans le squelette dans des indications précises, se limitant
aux patients ayant des problèmes d’adaptation avec leurs prothèses
et en particulier les moignons courts. L'équipe se compose de chirurgiens
orthopédistes, de physiothérapeutes et de prothésistes. Le
protocole chirurgical comporte 2 étapes à 6 mois d’intervalle avec
un programme de remise en charge précis et progressif. Une fois en
place, la prothèse est directement ancrée dans l’os, libérant ainsi
l’articulation sus jacente, améliorant les mobilités, la propioception
à la marche, la stabilité et le confort. Les patients (150 cas suédois
entre 1 et 15 ans de recul), ont montré une fonction améliorée et une
facilité d’utilisation de la prothèse. Des possibilités sensorielles
augmentées ont été notées (ostéo-perception), améliorant la fonction
et l'acceptation physiologique. Dans les complications, l’infection
est à redouter. On note des infections superficielles résolutives
et un échec par infection profonde, Il n’y a pas eu de fracture d’implant.
L’ostéo-intégration atteint un score élevé de 95% sous réserve
d’une sélection rigoureuse des patients.

Abstract
The amputations, traumatic or resulting from carcinological surgery,
are often close to the articulation situated above, with problems
of cicatrisation and short stub. It is often difficult to obtain an
optimal rehabilitation among these patients by prosthesis. A prosthesis
anchored directly to the level of the bone could be a functionally
good solution for these patients.
The prosthesis anchored to the bone according to the concept of
osseointegration was developed by Per-Ingvar Brånemark in Göteborg
(Sweden). Osseointegration was initially used in dental and
maxillofacial reconstructive surgery (29 000 cases carried out in
maxillofacial surgery in the world). In a multidisciplinary approach,
osseointegration has been used since 1990, initially in Sweden then
in England, for the direct anchoring of the prosthesis of amputation
in the skeleton in precise indications, limited to patients having
problems of adaptation with their prosthesis and particularly short
stubs. The team is composed of orthopaedic surgeons, physiotherapists
and prosthesists. The surgical protocol is carried out in two
stages at 6 month intervals with a progressive restarting of work
load. Once in place, the prosthesis is directly anchored in the bone,
freeing the articulation above, improving mobility, propioception in
walking, stability and comfort. The patients (150 Swedish cases
between 1 year and 15 years of follow-up), showed an increased
function, and a facility using the prosthesis. Increased sensory possibilities
were noted (osseoperception), improving the function and
physiological acceptance. Complication from infection is to be
feared, one notes resolvent surface infections, and one failure by
major infection. There was no fracture of implant. Osseointegration
is done today with 95 % success rate, provided there is rigorous
selection of patients.

 

Une autre mission du Service de Santé des Armées : l’identification odontologique Opération Beryx-Thaïlande (26 décembre 2004)
Odontological identification, a new mission of the French military medical service. Berix operation-Thailand (December 26-2004)

BRAU JJ, COTTEAU P, PONSEEL G, RATEAU HP, SCHULIAR Y
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2006, vol. 5 (4), 41-44

Résumé
Le 26 décembre 2004, un raz de marée d’une ampleur sans précédent
a ravagé les côtes de l’Océan Indien entraînant la mort d’environ
240 000 personnes. Comme un grand nombre de victimes occidentales
se trouvaient en Thaïlande, c’est au sud de ce pays que
s’est organisé début janvier 2005 la plus grande opération d’identification
jamais conçue.
Le Service de Santé des Armées, la Gendarmerie et la Police Nationale,
à la demande du Ministère des Affaires Etrangères français,
ont mobilisé un grand nombre de spécialistes pour réaliser cette
mission sur une durée totale d’un an.
Nous allons décrire dans cet article le travail des chirurgiens dentistes
d’active et de réserve qui ont participé à l’Opération Béryx –
Thaïlande.

Abstract
On December 26, 2004, a tsunami, of unprecedented extent, struck
the coasts of the Indian Ocean and was responsible for more than
240 000 victims. As numerous western tourists were spending their
holidays in Thailand, it was in the south of the country that the most
important task of identification that ever occurred was carried out.
At the request of the ministry of foreign affairs, the military medical
service, the national police and the gendarmerie mobilized many
specialists to perform this one year mission.
In this article, we describe the work of regular and reserve military
odontologists who participated in the Beryx operation in Thailand.