Séance du mercredi 9 juin 2010

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

L’aide auditive implantable. Consensus et controverses.

MAGNAN J, LAVIELLE JP, MELLER R, DEVEZE A (Marseille)

Résumé
L’implantologie moderne au niveau de l’oreille a acquis droit de cité, il y a une trentaine d’années avec l’implant cochléaire pour pallier les déficits auditif et phonatoire des surdités profondes.
Depuis cette biotechnologie implantable s’est étendue de part et d’autre de l’oreille interne vers les noyaux cochléaires avec l’implant auditif du tronc cérébral, vers l’oreille moyenne pour des hypoacousies sévères.
Ainsi l’oreille est devenue le lieu d’un véritable concours Lépine de l’ingéniosité.
A la lumière de notre expérience et de la réunion de consensus que nous avons organisée en juin 2007 « on auditory implants » nous envisagerons la place respective au sein des techniques de réhabilitation de l’audition :
- des implants cochléaires,
- des implants du tronc cérébral,
- des implants d’oreille moyenne,
de leurs limites actuelles et des développements à espérer dans un futur proche.

 

Une histoire de la laryngectomie à travers les siècles

LACCOURREYE O, WERNER A, MALDENT JB (Paris)

Résumé
Alors qu’amygdalectomies et trachéotomies étaient décrites et pratiquées depuis de nombreuses années, ce n’est qu’au XIXème siècle que les laryngectomies, interventions chirurgicales qui permettent l’exérèse en partie ou en totalité de l’organe unique indispensable à la respiration, la phonation et la déglutition qu’est le larynx, firent leur apparition en Europe.
Cent vingt cinq ans plus tard, le nombre de laryngectomies effectuées chaque année en France n’est pas publié mais, aux USA, il existe une population de laryngectomisés que l’on peut estimer à près de 60 000 personnes et environ 3000 interventions de ce type y sont réalisées chaque année.[1] C’est dire l’importance qu’a pris cette famille d’intervention au fil du temps.
L’apparition des laryngectomies au XIXème siècle résulte de la conjonction de nombreux facteurs que nous détaillons dans cette communication construite à partir de l’analyse de documents anciens d’époque article qui évalue aussi le développement et le perfectionnement de ces techniques chirurgicales, leurs implications sociales, ainsi que leur devenir au sein des diverses modalités thérapeutiques qui existent à l’heure actuelle pour traiter les tumeurs du larynx.

 

La prise en charge du pied diabétique dans un service de chirurgie vasculaire

BOUAYED MORO MN, BACHAOUI Y, BOUZIDI M, BERROUANE L, BOUZIANE L, ZELAMAT M, AYAD T, BENYELLES Z, BENSLIMANE, BENAZZI A (Oran)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2010, vol. 9 (3), 063-069

Résumé
La fréquence des malades diabétiques(MD) ne cessent d’augmenter. Le diabète de type 2 qui classiquement, ne touchait que les personnes d’un certain âge, atteint actuellement même les jeunes. Parmi les complications les plus graves du diabète, les lésions du pied constitue un sérieux problème. A l’aube de 2010 ,sa complexité n’est pas encore parfaitement résolue .Certes de réels progrès ont été réalisés dans la prise en charge du pied diabétique notamment par les revascularisations chirurgicales telles les pontages distaux et de plus en plus actuellement par les techniques endovasculaires et les méthodes hybrides mais la prévention piétine encore et le taux d’amputations dans les pays en voie de développement n’a pas franchement baissé . Le but de ce travail est de souligner les difficultés qui attendent le chirurgien vasculaire lorsque son patient ,en ischémie critique d’un membre inférieur ,se trouve être un diabétique. Nous présentons une série de 352 MD pris en charge dans notre service de chirurgie vasculaire.30 parmi eux ont été amputés d’emblée sans revascularisation en raison de l’étendue des lésions .322 ont été revascularisés. La mortalité opératoire à 1 mois a été de 8% et le taux global de sauvetage de l’appui talonnier a été de 68.4% pour un suivi moyen de 23 mois.

 

Evaluation de la résecabilité dans les cancers de l'ovaire

LEFRANC JP, RENOUVEL F, VINCENS E, AKAKPO JP, LAURATET B, LUCIDARME O, GRENIER P (Paris)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (3), 014-016

Résumé
Le traitement des cancers de l’ovaire de stades avancés (stade III et IV de la classification FIGO) repose sur la chirurgie et la chimiothérapie. Il est maintenant clairement établi que l’objectif chirurgical est l’obtention d’un reliquat macroscopique nul en fin de procédure que celui-ci soit obtenu d’emblée ou après 3 voir 6 cures de chimiothérapie. Une chirurgie laissant un reliquat de plus de 10 mm s’avère sans bénéfice en terme de survie globale tout en induisant une morbidité plus importante qu’en cas de reliquat nul. De plus, la précocité de cette chirurgie d’exérèse complète semble également un facteur pronostic devant être prise en compte. Dès lors, l’évaluation de la résécabilité complète devient un élément clé dans la prise en charge chirurgicale des cancers de l’ovaire de stades avancés. Si le bilan lésionnel ventre ouvert est systématique avant de débuter une chirurgie d’exérèse, la morbidité de ce type de laparotomies exploratrices répétées a motivé les équipes à rechercher des méthodes moins invasives d’évaluation de résécabilité. Actuellement, la cœlioscopie est l’examen de référence dans l’évaluation de la résécabilité complète des lésions avec une performance de l’ordre de 80% supérieure aux éléments apportés par la radiologie conventionnelle (TDM, IRM et TEP TDM) et la biologie (CA125) disponibles en routine. Mais la cœlioscopie a ses limites d’exploration avec un coût et une morbidité non négligeable. Quels sont actuellement les outils pour suppléer et/ou compléter ces cœlioscopies d’évaluation?

 

Etat des lieux des biomatériaux anti-adhérences en chirurgie orthopédique. Evaluation d’une nouvelle membrane anti-adhérences de collagène (Cova™ ORTHO) pour ténolyse ou neurolyse en chirurgie du membre supérieur. Résultats préliminaires.

MASMEJEAN E, SCHLUR C, CHETOUANI M, DANA C (Paris)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (1), 033-037

Résumé
Introduction : Différentes solutions chirurgicales ont été proposées afin de prévenir la formation d’adhérences après chirurgie orthopédique, notamment du membre supérieur : traitement médicamenteux, lambeaux de glissement (graisseux), utilisation de biomatériaux. Les lambeaux locaux peuvent être bénéfiques, mais souvent le résultat est imprédictible. Les biomatériaux, et spécialement les membranes, peuvent être interposées entre les tissus lésés et les tissus environnants de façon à prévenir les adhérences fibrinotiques, inéluctables après toute chirurgie tendineuse et/ou nerveuse.
En chirurgie orthopédique, notamment post traumatique, l’absence de produits validés oblige souvent à réaliser des interventions itératives de ténolyse et/ou neurolyse.
Les auteurs évaluent l’efficacité et la tolérance d’une nouvelle membrane collagénique, conçue pour guider le processus de cicatrisation et prévenir la formation d’adhérences.
Technique chirurgicale : La membrane étudiée (Cova™, Biom’Up, France) est composée de 100% de collagène. Le processus de fabrication offre une membrane très maniable et résorbable, qui peut être suturée si nécessaire.
Toutes les indications étaient secondaires (sauf deux), de ténolyse ou neurolyse, dans un contexte post traumatique ou post chirurgical. Après immersion de la membrane dans du sérum physiologique, celle-ci est placée autour des tissus à protéger.
Matériel et méthodes : Vingt patients, de 51 ans d’âge moyen, 11 femmes et 9 hommes, ont été opérés pour 8 ténolyses et 12 neurolyses. Avant la reprise, tous les patients présentaient des douleurs chroniques sévères avec syndrome irritatif et/ou des raideurs articulaires.
Toutes les interventions ont consisté en une neurolyse ou ténolyse, suivie de la mise en place de la membrane autour des tissus libérés. Aucune intolérance ou allergie a été observée.
Après un délai de 2 à 11 mois, le syndrome irritatif était diminué de façon significative ou les mobilités étaient améliorées, partiellement ou totalement. Dans tous les cas, le résultat moyen du Quick Dash était inférieur à 25, sauf pour un cas où il a été évalué à 75 (sur 100) dans un cas de lésion nerveuse initiale très sévère.
Conclusion : Les auteurs rapportent les résultats préliminaires d’une étude clinique prospective afin de juger de la tolérance et de l’efficacité d’une nouvelle membrane de collagène dans la prévention des adhérences après ténolyse et/ou neurolyse. Les premiers résultats ont toujours montré une diminution significative du syndrome irritatif en cas de lésion nerveuse ou une amélioration des mobilités après ténolyse. Aucune complication n’a été observée. Dans certains cas, on peut recommander l’usage d’une telle membrane en urgence devant des lésions pluritissulaires complexes.