Séance du mercredi 5 janvier 2011

PRIX DU JEUNE TALENT CHIRURGICAL
15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Capsules bioactives de multicouches pour l'induction osseuse

FACCA S, MENDOZA PALOMARES C, ABBOU C, MAINARD D, LIVERNEAUX P, BENKIRANE JESSEL N (Strasbourg)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (1), 054-058

Résumé
L’ingénierie tissulaire a vu émerger dans la dernière décennie une technologie concernant l’utilisation des cellules souches mésenchymateuses. Son but est de développer des nouvelles sources de biomatériaux 3D transplantables et utilisables pour le traitement des traumatismes de l'appareil locomoteur ou des pathologies dégénératives du tissu osseux. Dans le cadre de l’ingénierie osseuse, l’application de cette technique peut être la régénération du tissu osseux. Lorsque les mécanismes de réparation sont insuffisants, le matériau fonctionnalisé entraînerait une différenciation des cellules de la lignée osseuse et une biominéralisation de la matrice extra-cellulaire.
- Comme biomatériau, nous avons choisi un système de capsule construit sur le modèle couche par couche avec du poly-ℓ-glutamic acid (PℓGA) et du poly-ℓ-lysine (PℓL) incorporant deux facteurs de croissance osseux (BMP-2 et TGFβ1). Ces capsules de nanostructurées biofonctionnalisées avec des facteurs de croissance incorporés au sein de leur multicouche peuvent induire une différenciation en lignée osseuse des cellules souches embryonnaires. Ces capsules bioactives ont été testées sur des corps embryoïdes in vitro, puis ont été implantées sur des souris nude in vivo. Après explantation, les capsules et leur tissu périphérique ont été analysés par histologie, immunofluorescence et microscopie électronique.
– Nos résultats prouvent que nous sommes capables d’induire in vitro et in vivo la formation de tissu osseux par les cellules souches embryonnaires via ces capsules de multicouches incorporant deux facteurs de croissance osseux. Notre objectif à long terme est de produire des biomatériaux avec une matrice, des cellules ostéoprogénitrices et des facteurs de croissance permettant la réparation d’importants défects osseux.

 

Clampless : dispositif d’anastomose aorto-prothétique sans clampage ni suture

BOUFI M (Marseille)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (1), 059-064

Résumé
Objectif : évaluer la faisabilité et l’efficacité d’un nouveau système d’anastomose aortique « clampless » sans clampage et sans suture sur un modèle porcin.
Matériel et méthode : nous avons réalisés chez 8 porcs un pontage aorto-iliaque gauche en utilisant une approche transpéritonéale conventionnelle avec une anastomose proximale aorto-prothétique latéro-terminale par le système « clampless » et une anastomose distale entre la prothèse et l’iliaque réalisée en termino-terminale selon la technique d’anastomose conventionnelle.
Résultats : le porc N°1 est décédé durant la procédure suite à une déchirure de l’aorte liée à un défaut d’implantation de la prothèse. Les 7 autres interventions se sont déroulées avec succès. La durée moyenne d’anastomose est de 3,35 mn (2,25-4,25) avec une durée moyenne d’intervention de 101 mn (81-115) et des pertes sanguines en moyenne de 152 ml (30-235 ml). Le porc N°4 est décédé à j4 post-opératoire d’une pneumopathie avec un pontage qui était perméable. Une angiographie a été systématiquement réalisée à la fin de chaque procédure et avant le sacrifice de l’animal à 2 (n=2), 4 (n=2) et 6 (n=2) semaines, n’a pas objectivée de sténose ni thrombose du pontage. L’analyse histologique n’a pas retrouvée de prolifération endothéliale ni de réaction inflammatoire aigüe au niveau des zones anastomotiques.
Conclusion : la réalisation d’une anastomose aorto-prothétique latéro-terminale avec le système « clampless » est faisable chez l’animal et efficace. La prochaine étape sera d’étudier la faisabilité d’une implantation laparoscopique du « clampless ».

 

Etude prospective de l’impact sur la qualité de vie de la cystectomie avec dérivation urinaire cutanée trans-iléale non continente pour troubles vésico-sphinctériens d’origine neurologique.

GUILLOTREAU J, BORDIER B, SARRAMON JP (Toulouse)

Résumé
Objectifs: La cystectomie avec dérivation urinaire non continente selon Bricker est une option thérapeutique chez les patients présentant des troubles vésico-sphinctériens (TVS) d’origine neurologique en échec de prise en charge conservatrice. Le but de cette étude était d’évaluer l’impact de la réalisation cette dérivation sur la qualité de vie des patients présentant des TVS d’origine neurologique.
Matériel et Méthodes: De mars 2004 à octobre 2009, 50 patients, 32 femmes et 18 hommes, âgés en moyenne de 55,5 ± 11,8 ans, ayant eu une cystectomie avec dérivation urinaire non continente selon Bricker pour des TVS d’origine neurologique, ont rempli de manière prospective, avant et après la chirurgie, deux auto-questionnaires évaluant leur qualité de vie. Les pathologies neurologiques étaient une sclérose en plaques dans 34 cas, une lésion médullaire dans 9 cas, un spina bifida dans deux cas et d’autres pathologiques neurologiques dans cinq cas. La qualité de vie était mesurée à l’aide de deux autoquestionnaires, un spécifique des troubles urinaires, Qualiveen®, et un généraliste SF36-v2®. Les données ont été comparées à l’aide du test t de Student.
Résultats: Après comparaison des scores et indices de l’auto-questionnaire Qualiveen® avant et après chirurgie, les patients avaient, après la chirurgie, une diminution significative du score de gêne (0.560.62 versus 1.551.35, p<0.001), de craintes (1.150.74 versus 1.561.03, p<0.05), de contraintes (2.040.88 versus 2.551.18, p<0.05) et de l’indice ISPU (1.210.65 versus 1.83 1.04, p<0.01). Aucune modification significative des scores du SF36-v2® n’a été notée en postopératoire.
Conclusions : La dérivation urinaire non continente selon Bricker améliore la qualité de vie urinaire des patients présentant des troubles vésico-sphinctériens d’origine neurologique, en diminuant les gênes et les craintes engendrées par les troubles urinaires et n’a pas d’impact sur la qualité de vie générale.

 

Morphométrie comparative de la rangée proximale des os du carpe et des têtes métatarsiennes : Applications aux transferts microchirurgicaux pour reconstruction du carpe

WAVREILLE G, SCHOOFS M (Lille)

Résumé
De nombreuses pathologies touchent le poignet et entraînent une arthrose invalidante. La chirurgie du carpe, rapidement palliative, implique une réduction de la fonction globale du poignet. Les progrès en chirurgie du poignet passent par la conception de prothèses articulaires. Néanmoins, la chirurgie reconstructrice « anatomique » permettrait de rendre une fonction meilleure et pérenne à cette articulation.
Les objectifs étaient (1) de réaliser une étude morphométrique tridimensionnelle des os du carpe et du métatarse, (2) de décrire une technique chirurgicale de prélèvement et de transfert d’une portion articulaire métatarsienne sur le carpe.
Trente deux couples de pièces anatomiques ont été prélevées : rangées proximales des os du carpe gauche, 2ème et 3ème métatarsiens gauches. Les surfaces et courbures tridimensionnelles de ces éléments ostéochondraux ont été acquises par scanner LASER.
La surface cartilagineuse supérieure du lunatum sera remplacée par la tête du 2ème métatarsien, vascularisée par l’artère intermétatarsienne du 1er espace. Les ligaments intermétatarsiens transverses profonds reconstruiront les ligaments scapho-lunaire et luno-triquétral. Le pôle proximal du scaphoïde sera remplacé par la tête du 2ème métatarsien. Le plan capsulo-ligamentaire dorsal sera suturé au ligament scapho-lunaire. L’artère radiale ou une de ses branches dorsales permettra le branchement artériel. Une veine sous-cutanée assurera le retour veineux.
Il apparaît que la chirurgie du poignet peut comporter des gestes fiables de reconstruction vascularisée. Ces techniques permettraient, en reproduisant une anatomie proche, d’obtenir des mobilités articulaires plus physiologiques et de ralentir la dégradation arthrosique. Leur place parmi les techniques conventionnelles est tout à fait légitime.

 

Histones desaetylases et cancer du pancréas

OUAISSI M (Marseille)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (4), 006-010

Résumé
Nos travaux ont débuté par une étude bibliographique portant sur le rôle des HDAC dans la carcinogenèse et l’utilisation des inhibiteurs en thérapeutique. L’implication des histones désacétylases (HDAC) dans le cancer du pancréas n’avait pas encore été explorée.
Le but de la première partie du travail a été d’évaluer le niveau d’expression des histones désacétylases dans 4 lignées cellulaires de cancer du pancréas et de déterminer leur niveau de sensibilité à différents inhibiteurs d’histones désacétylases (HDIs).Les niveaux d’expression des gènes HDACs et le niveau de synthèse des protéines HDACs semble être comparable. Les inhibiteurs des HDACs exercent une activité antiproliférative en induisant une mort cellulaire par apoptose. Nos résultats suggèrent que la sensibilité des cellules aux inhibiteurs n’est pas en relation avec le niveau d’expression des HDACs.
La deuxième partie du travail a porté sur l’évaluation du niveau d’expression des gènes codant pour des membres de différentes classes de HDAC dans les tissus pancréatiques prélevés sur des pièces opératoires. L’extraction d’ARN a été réalisée sur 11 adénocarcinomes du pancréas (AP) de différents stade et un pancréas normal obtenu lors d’un prélèvement d’organe. L’analyse par Western blot de la réactivité montre une forte immunoréactivité des anticorps anti-HDAC7 dans près de 81% des adénocarcinomes comparativement aux tumeurs bénignes (CS, TIPMP, PC) et pancréas normal. Cette forte synthèse d’HDAC7 est corroborée par les résultats de la PCR quantitative. L’étude immunohistochimique sur coupe d’adénocarcinome pancréatique confirme ce résultat.
Conclusion: Ces observations sont en faveur de l’expression différentielle du gène HDAC7 dans le cancer du pancréas et suggèrent que HDAC7 pourrait constituer un marqueur potentiel.