Séance du mercredi 17 mars 1999

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Pseudarthrose du scaphoïde carpien: résultat de la stabilisation par "agrafe anatomique" : à propos de 60 cas.

SAVORNIN C, ESLING F, N'GUYEN L (Saint-Mandé) présenté par C KENESI

Résumé
Les auteurs présentent un nouveau matériel d'ostéosynthèse du scaphoïde carpien applicable tant aux fractures qu'aux pseudarthroses de cet osselet. Ils analysent les résultats obtenus sur une série de 60 patients ainsi traités à l'aide de critères cliniques et radiologiques particuliers. Ces résultats tant sur le plan de la consolidation osseuse que sur la douleur et la fonction permettent de considérer ce nouvel implant d'ostéosynthèse comme un matériel de choix pour la stabilisation de cet osselet.

 

Séquelles judiciaires de la chirurgie du canal carpien. A propos de 20 cas.

JULLIARD FA (Paris) présenté par J MOREAUX

Résumé
La fréquence des instances judiciaires pour séquelles de la chirurgie du canal carpien a surpris l'auteur. La simplicité de l'intervention, le nombre régulièrement croissant des cas opérés, facteurs d'un excès de confiance en soi, font que l'attention de l'opérateur se relâche parfois. C'est ainsi que l'auteur a été désigné dans 20 instances judiciaires, ce qui est un pourcentage particulièrement élevé par rapport aux autres procédures en Responsabilité dans le cadre de la chirurgie de la main. Ces 20 interventions (ciel ouvert, technique de Chow ou d'Agge) ont par la suite été à l'origine de multiples interventions à l'origine du mécontentement du patient. Il a été constaté : -12 plaies ou sections du médian ; - les autres plaintes étant la conséquence d'une algodystrophie, d'une infection, voire de l'apparition d'un doigt à ressort ? Si la responsabilité du chirurgien a souvent été mise en cause, il n'en demeure pas moins que : -le comportement moins distant de l'opérateur, -une meilleure information donnée au malade au préalable, -une vérification soigneuse du site opératoire avant de fermer, auraient permis d'éviter ces procédures judiciaires toujours déplaisantes pour les deux parties. La présentation des observations sera accompagnée de certains extraits de jugements rendus.





 

L'état de la carotide controlatérale influence t-il les résultats au long terme de la chirurgie carotidienne ?

CHEMLA E, JULIA P, DIEMONT F, FABIANI JN (Paris)

Résumé
La principale cause de mortalité à distance des malades opérés de la carotide est la maladie coronarienne. On connait mal l'influence de la carotide controlatérale sur le devenir coronarien de ces patients. Nous avons étudié le devenir d'une série de 224 patients opérés d'une ou des deux carotides dans notre service entre 1985 et 1995. Nous avons défini trois groupes de patients ; groupe I (n=56) : les patients avaient une occlusion controlatérale, groupe II (n=56) : les patients ont été opérés des deux carotides, groupe III (n=112) : groupe contrôle. Les suivis moyens ont été de 62, 78 et 65 mois respectivement pour les groupes I, II et III. Les taux actuariels de survie globale ont été à 5 et 10 ans : 67%, 73%, 72,5% et 39%, 51,5%, 42% pour les groupes I, II et III. Les taux actuariels de décès cardiologiques ont été à 5 et 10 ans de : 26%, 23%, 19% et 49%, 42%, 37% pour les groupes I, II et III. Aucun de ces résultats n'a été significatif. L'état de la carotide controlatérale n'influence pas le devenir au long terme de patients opérés de la carotide. Le suivi cardiologique et vasculaire périodique tend à améliorer la survie des patients.





 

L'anastomose coloanale directe "différée" avec radiothérapie préopératoire pour adénocarcinome du bas rectum. Technique et résultats. A propos de 35 cas.

BAULIEUX J, DUCERF C, OLAGNE E, ADHAM M, DELAROCHE E, BERTHOUX N, BOURDEIX O, GERARD JP (Lyon)

Résumé
Nous rapportons l'expérience d'une technique d'anastomose coloanale directe "différée" sans colostomie de protection, que nous préconisons pour l'exérèse des adénocarcinomes du bas rectum, après radiothérapie néoadjuvante. Notre expérience concerne 35 patients porteurs d'un adénocarcinome du bas rectum opérés entre 1988 et 1997. L'irradiation a délivré une dose biologique équivalente à 48 Gy. L'intervention a eu lieu dans un délai moyen de 32 jours. La distance moyenne séparant le pôle inférieur de la tumeur de la ligne pectinée était de 29 mm. La mortalité opératoire a été nulle et il n'y avait pas de fistule anastomotique. Avec un recul moyen de 43 mois, nous retenons 4 récidives locorégionales dont 3 associées à des métastases hépatiques et 8 métastases à distance. Actuellement, 23 patients sont en vie sans récidive. A 5 ans, la survie actuarielle est de 71 %, la survie sans récidive est de 57 % et le contrôle local (Kaplan Meier) est de 78 %. L'évaluation du résultat fonctionnel a analysé 13 items, regroupés sous forme d'un score rigoureux. Quatre patients présentaient une sténose au 6 ème mois (traitée par dilatation 3 fois, par plastie 1 fois). Le score fonctionnel s'améliore rapidement la première année puis progressivement par la suite (proportion de bons résultats à 1, 2 et 5 ans: 58 %, 70 % et 78 %) L'intervention proposée minimise les complications locales postopératoires, fréquemment notées après radiothérapie préopératoire. Ceci explique sans doute la qualité tout à fait acceptable des résultats fonctionnels constatés. Les résultats carcinologiques tardifs semblent justifier la poursuite de la radiothérapie préopératoire avec conservation sphinctérienne pour les adénocarcinomes T2 ou T3 situés à une distance d'au moins 2 cm de la ligne pectinée.