Vesalius, 2006,12 (2)

Sommaire

OHRY-KOSSOV, Korin - OHRY, Avi
WHEN GRANDFATHER STUDIED MEDICINE IN GENEVA…
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 64-68. Anglais
Résumé

QUAND GRAND-PERE ETUDIAIT LA MEDECINE A GENEVE…

Fondée en 1876, la Faculté de Médecine de l'Université de Genève (Suisse) disposait d’un corps étudiant inhabituel durant les cinquante premières années qui suivirent sa création. Celui-ci était en effet composé principalement de citoyens russes de gauche, d'origine juive mais aussi provenant d'autres ethnies. La plupart de ces personnes étaient des femmes. Plusieurs de ces professeurs étaient également d'origine étrangère. Cet article explique pourquoi il y eut tant d'étudiants étrangers dans l'Université de Genève, à l'époque. Il donne aussi quelques détails sur ce que fut la vie d'un étudiant-type et celle de quatre professeurs, Moritz Schiff, Sigismond Laskowski, Max Askanazy et Lina Stern.

BREATHNACH, Caoimhghin
THE OPSONIC REJUVENOTION OF TUBERCULIN AS PORTRAYED IN BERNARD SHAW’S “DOCTOR’S DILEMNA”
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 69-72. Anglais
Résumé

LE RAJEUNISSEMENT OPSONIQUE DE LA TUBERCULINE DA NS LE “DOCTOR’S DILEMNA” DE BERNARD SHAW

Ceci se passait en 1906, lorsque, tard dans la soirée, on buvait du thé dans le laboratoire de Sir Almroth Wright. A l'époque, ce pathologiste travaillait sur l'indice opsonique, lequel lui servait de guide pour utiliser, à des fins thérapeutiques, la tuberculine. Bernard Shaw, alors présent, suscita, ce soir-là, une discussion quant au dilemme moral auquel se trouvait confronté le médecin qui avait à choisir entre différents patients aux ressources limitées. Convertissant, sous forme d'un jeu, les réponses qu'il avait obtenues à ses questions, Shaw rappelait le dilemme de ce médecin ayant à choisir de dispenser ses soins soit à un artiste malhonnête soit à un pauvre docteur travaillant dur. Le choix se compliquait encore quand ce médecin qui ne pouvait traiter qu'un seul patient tombait amoureux de la femme de l'artiste escroc, attendant le décès de ce dernier pour se marier avec sa femme. Un dénouement inattendu fut rajouté à cette comédie noire : l'artiste mourut : le pauvre médecin qui travaillait dur recouvrit la santé mais la femme de l'artiste qu'il espérait épouser fit, en définitive, sa vie avec un autre homme. Avec son penchant accentué pour l'exagération, Shaw (qui n'aimait guère les médecins) nous les décrit certes aimables mais, dans sa pièce, chaque médecin est convaincu qu'il détient seul le secret de la guérison. Ici encore, le médecin âgé évitait le blâme. Même le pauvre médecin qui travaillait dur accepte un poste à temps plein dans une structure publique de soins. Cet article résume la pièce et la façon dont Shaw fut amené à l'écrire.

NIEZNANOWSKA, Joanna
CHANGING CONCEPTS OF LIFE-SAVING PROCEDURES IN 19th CENTURY POLISH POPULAR FIRST-AID PUBLICATION
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 73-78. Anglais
Résumé

LE CONCEPT DE PREMIERS SECOURS DANS LES OUVRAGES DE VULGARISATION POLONAIS AU XIXe SIECLE

Avant la création des assurances de santé en Europe, la plupart des populations, surtout celles qui résidaient hors des grandes villes, disposait d'un accès limité aux soins. De ce fait, elles ne bénéficiaient que rarement du secours d'un médecin ou de l'aide d'un professionnel de santé, en cas d'urgence. La situation ne s'améliora pas au XIXe siècle, malgré l'accroissement rapide du nombre des médecins. En effet, du fait de la révolution industrielle, de nouvelles menaces jusqu'alors inconnues apparurent et la forte croissance démographique fit qu'un nombre toujours plus grand de personnes ne put se payer d'aide médicale. Dès lors, le besoin d'instructions de premier secours, destinées aux couches populaires les plus défavorisées et rédigées dans un langage aisément compréhensible se fit urgemment sentir. En Pologne, de telles instructions étaient d'autant plus nécessaires que la gravité de la situation politique limitait fortement l'accès des Polonais aux études universitaires de médecine.
Le XIXe siècle vit ainsi paraître une cinquantaine de publications polonaises consacrées au premier secours. La plupart (90 %) de celles-ci s'adressaient à des profanes, non médecins. L'analyse de leur contenu permet de saisir I' évolution des idées en matière de premier secours, au XIXe siècle. Plusieurs changements survinrent et ces changement concernèrent d'abord la nature des dangers les plus menaçants auxquels il fallait d'urgence porter secours : les épidémies furent remplacées par les accidents du travail (plus nombreux du fait du développement industriel) et par les blessures de guerre. Les autres changements tinrent à l'accélération du progrès des connaissances médicales (naissance des concepts d'asepsie et d'antisepsie) et au nouveau profil de public (nombre croissant de personnes sachant lire mais toujours d'un bas niveau d'éducation).
Le présent article permet de suivre une telle évolution. Il rend aussi accessibles aux chercheurs étrangers, en langue anglaise, des sources documentaires écrites primitivement en polonais.

RIAUD, Xavier
TROIS DESTINS DE DENTISTES SS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE : Pr HUGO BLASCHKE, Dr HERMANN POOK ET Dr WILLY FRANK
  Paru dans VESALIUS, 2006, 12 (2), pp. 79-93. Français
Résumé

A travers l'histoire de trois dentistes SS, la démonstration est faite que l'éthique médicale sous un régime totalitaire s'arrête là où commence l'idéologie. Le Pr Hugo Blaschke a été le dentiste des plus hauts dignitaires nazis, mais aussi le supérieur hiérarchique de l'ensemble des dentistes SS. Il a organisé les soins dentaires dans la Waffen-SS et à ce titre, a dû contrôler les stocks d'or dentaire provenant de la bouche des morts dans les camps de concentration, destinés aux prothèses dentaires de ses soldats. Le Dr Hermann Pook a été le dentiste en chef de tous ceux en place dans les camps de concentration. Il a eu pour responsabilité le contrôle et la statistique des soins délivrés aux détenus dans les camps. Ses consignes ont été strictes : « Pas de soins conservateurs ni restaurateurs pour ceux-ci. Des extractions seulement et sans anesthésie ! » Il a également eu en charge au sein des services économiques de la SS, la récupération de l'or dentaire issu des camps. Le DrWilly Frank, dentiste à Auschwitz, a participé quanta lui, à des sélections de convois sur la rampe menant aux chambres à gaz. Son implication dans la récupération de l'or dentaire dans la bouche des morts a également été démontrée. Tous trois ont été condamnés à des peines de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité.

PANGAS, Julio Cesar
DES REVES, DE LEURS TROUBLES ET DE LEURS THERAPEUTIQUES DANS LA MESOPOTAMIE ANCIENNE
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 94-99. Français
Résumé

Dans cet article, l'auteur analyse la conception du rêve qui prévalait dans l'ancienne Mésopotamie ainsi que la fonction thérapeutique dévolue à son interprétation, dans cette culture. Sont aussi étudiés les troubles du sommeil décrits sur des tablettes cunéiformes d'argile vieilles d'au moins quatre mille ans. Ces dernières contiennent un ensemble de textes à fonction magique et à contenu médical, détaillant la thérapeutique utilisée pour guérir ces perturbations du sommeil

VARELLA, Evangelista A.
LE SERMENT D’AMATUS LUSITANUS ET LA VILLE DE SALONIQUE
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 101-105. Français
Résumé

Au XVIème siècle, Salonique souffrait des problèmes sanitaires qui étaient ceux des grandes métropoles internationales. Comme l'art de soigner à Byzance ne survivait seulement que dans le proche périmètre du monastère du Mont Athos, la pratique médicale nouvelle introduite par les Juifs séfarades fut accueillie sans difficulté par les citoyens de la ville. Parmi les nouveaux venus, excella le grand Amatus. Ce lusitanien d'origine juive achèvera, à Salonique. son œuvre principale « Curationum Medicinalium Centurlae Septem ». Dans l'ambiance multiculturelle qui prévalait Salonique. le serment hippocratique fournissait une base d'éthique médicale commune à tous tandis que. dans le même temps, les traditions diverses émanant d'autres cultures proposaient leurs propres interprétations. Dans le cadre de la science de Byzance. ce texte digne de respect avait été transcrit selon une terminologie proche du dogme chrétien alors que. de leur côté, les Ottomans connaissaient les efforts entrepris par les Arabes pour codifier la conduite des médecins. La communauté séfarade ajouta ses propres suggestions juives, anciennes ou récentes tandis que, pour sa part, l'Europe occidentale édictait des règles adaptées aux besoins spécifiques des Ecoles de médecine. Respectable aboutissement d'une tradition médicale héritée de l'Antiquité classique et du Moyen Age, le serment d'Amatus - édité en 1561 - fut redevable à Salonique de son ambiance si particulière. Cette ambiance stimulera l'ouverture de nouvelles perspectives scientifiques, révélant, dans le même temps, ce que devaient être les fondements éthiques de la médecine.

CHINCHEVA, Stefka
A BIEF HISTORY OF THE BULGARIAN ASSOCIATION OF HISTORY OF MEDICINE
  Paru dans Vesalius, 2006, 12 (2), pp. 106-111. Anglais
Résumé

PETITE HISTOIRE DE LA SOCIETE BULGARE D’HISTOIRE DE LA MEDECINE

Nous présentons ici une histoire rétrospective du développement de l'Association Bulgare d'Histoire de la Médecine, de 1957, année de sa création, jusqu'à nos jours. Les différentes étapes du développement de cette association font l'objet d'un suivi et sont tracées. Dans le même temps, les problèmes non résolus sont soulignés et des améliorations de fonctionnement suggérées.