Vesalius, 1999,5 (1)

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McCARTHY, O.R.
Getting a feel for percussion
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 3-10. Anglais

Résumé

Quand Auenbrugger popularisa la percussion, il s’agissait alors de la percussion directe ou immédiate de la poitrine. Corvisart fut le premier à reconnaître que la percussion générait non seulement un bruit mais aussi une sensation aux doigts percuteurs. Quand Piorry introduisit la percussion indirecte, la sensation devint plus facile à apprécier. Cependant il y a eu beaucoup de cliniciens avisés qui n’en tinrent aucun compte, y compris Stokes, Hope, Latham et Gerhard. Même aujourd’hui, certains manuels connus des signes vitaux ne mentionnent pas cet outil précieux qu’est la percussion

LELLOUCH, Alain
L’humanisme médical à la Faculté de Médecine de Paris : cent ans d’histoire (1795-1898)
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 11-17. Français

Résumé

De tumultueux rapports s’instaurèrent, au XIXème siècle, entre les Pouvoirs Publics, la Faculté de Médecine de Paris, ses professeurs, ses étudiants et la presse, tant médicale que générale. L’enjeu de ces intenses débats toujours d’actualité portait sur l’utilité ou non, pour les étudiants en médecine, d’un enseignement historique. Ce travail veut faire revivre les éléments de ce débat au travers d’une série d’écrits : Nouveau Plan pour la constitution de la Médecine en France ; textes réglementant la création (1795), la suppression (1822), puis la restauration (1870) de la chaire parisienne d’histoire de la médecine ; rapport Guérin relatif à la réorganisation de la Faculté de Médecine de Paris (1830) ; pétitions du Dr Dézeiméris au Ministre de l’Instruction publique, enfin, débats et controverses au sein de la presse tant générale que médicale (1837). Tout au long de cette période historiquement agitée, les différents arguments des opposants et des partisans de l’humanisme médical nous ont paru suffisamment riches d’enseignements actuels pour être ici rapportés.

RODRIGUEZ DE ROMO, Ana Cecilia - BORGSTEIN, Johannes
Claude Bernard and pancreatic function revisited after 150 years
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 18-24. Anglais

Résumé

En 1848, Claude Bernard découvrit que le pancréas émulsionne et saponifie les graisses. La méthode expérimentale était très originale et Bernard a toujours dit qu ‘elle était facilement reproductible. Ce travail reproduit les expériences bernardiennes de l’émulsion et de la saponification de la graisse. L’idée est originale car nous avons pris les expériences de son cahier de laboratoire. Nous avons eu les mêmes résultats que Claude Bernard. La validité de ses expériences, ses conclusions et ses idées sur la reproductibilité expérimentale ont été confirmées. D’après les problèmes chirurgicaux que nous avons eus, nous pensons que Claude Bernard était très doué dans une époque qui n’avait pas l’anesthésie ni la technologie d’aujourd’hui.

DAVIES, R. P. O. - TOCQUE, K. - BELLIS, M. A. - REMMINGTON, T. - DAVIES, P. D.O.
Historical declines in tuberculosis in England and Wales : improving social conditions or natural selection ?
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 25-30. Anglais

Résumé

Ce travail est une nouvelle approche de l’explication sociologique au déclin de la tuberculose en Angleterre et au Pays de Galles à l’époque victorienne. L’étude a été rétrospective en faisant appel aux données publiées dans les relevés annuels du « Registrar General » entre 1853 et 1910. Le recensement incluait non seulement la tuberculose mais aussi la dysenterie, le choléra, y compris la mortalité totale et infantile. Ainsi, la tuberculose diminuait annuellement de 1,7% (95% intervalle de confiance : 0,77 à 2,63) alors que la mortalité restait inchangée, qu’elle soit générale, infantile ou due au choléra, à la dysenterie ou à la surpopulation. Lorsque les salaires ont augmenté de 1,05% (IC 0,29 à 1,81), les conditions de vie se sont améliorées, mais cela n’explique pas la régression de la tuberculose à l’époque victorienne. D’autres facteurs ont probablement joué un rôle, notamment la sélection naturelle et, inversement, les nouvelles thérapies ont supprimé cette sélection naturelle et ceci peut contribuer à la résurgence de l’affection.

VANNI, D. - SALOMONE, B. - POMINI, D. - VANNI, P. - OTTAVIANI, R.
Joseph Daquin, Piedmontese Savoyard physician. A «not well-known Chiarugi»
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 30-40. Anglais

Résumé

On présente ici une vision critique sur « La philosophie de la folie » dans sa deuxième édition publiée en 1804. Le contenu décrit la pensée de Joseph Daquin et son activité clinique dans le secteur psychiatrique. La pensée de Joseph Daquin sur les différentes formes d’aliénation mentale et les divers traitements thérapeutiques, moraux, physiques ; ses études anatomiques, ses succès et ses échecs sont exposés ici. Plusieurs histoires cliniques sont décrites. On mentionne aussi l’idée de l’auteur au sujet de l’influence de la lune sur la folie. Enfin, on voit que l’être humain était très important pour Joseph Daquin et par conséquence le traitement moral de la folie.

SABAN, Roger
Les prémices de la physiologie du cerveau humain, de l’Antiquité à la Renaissance
  Paru dans Vesalius, 1999, 5 (1), pp. 41-52. Français

Résumé

Depuis près de trois mille ans, dans nos civilisations, la connaissance du corps humain ne progresse, tout d’abord, que très lentement en raison d’interdits. Le corps est sacré et la Médecine n’envisage que les plantes pour guérir. Hippocrate ne connaît pas l’anatomie, car on ne dissèque pas le corps humain.. Il élabore une théorie des humeurs associée aux éléments primordiaux opposant le sec à l’humide. Sans connaître les nerfs, il constate cependant la localisation cérébrale des émotions provoquées par des particules (pneuma) émises par les objets qui nous entourent. Galien fut un des premiers à parler de physiologie, mais il n’eut que la possibilité de disséquer des animaux pour comprendre l’Homme. Toutefois, il reprend les théories des humeurs sans résultats concrtes, ne voyant dans le cerveau que des substances excrémentielles. Il faut attendre l’an 1000 pour qu’Avicenne essaie de matérialiser la théorie cellulaire avec ses trois cellules (ventricules actuels) directement en rapport avec les nerfs, qu’il décrit mais ne figure pas. Ce n’est qu’au milieu du XIIIème siècle que ces fameuses cellules seront représentées par Khalifah dans son traité d’ophtalmologie. Enfin, à la renaissance, où le livre transmet à la fois le texte et l’image, les prémices de la physiologie du cerveau apparaîtront tout d’abord chez Albert le Grand, repris dans un incunable publié en 1473, qui décrit et figure non plus trois cellules mais cinq. Ensuite, Léonard de Vinci qui disséqua de nombreux cadavres pour comprendre la morphologie du corps humain, à la fin du Xvème siècle. Malheureusement, on ne connaîtra ses travaux, d’une grande rigueur anatomique, qu’à la fin du XIXème siècle. Il pratiqua les premières coupes anatomiques du cerveau. Et c’est enfin Magnus Hundt puis Georg Reisch qui, au début du XVIème s., figurent encore les trois cellules d’Avicenne, mais ce dernier décrit des liaisons nerveuses plus complexes entre les organes des sens.