Vesalius, 2003,9 (2)

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ALBOU, Philippe - REGNIER, Christian
Le site internet de la Bibliothèque Inter-universitaire de Médecine (BIUM) de Paris (http://www.bium.univ-paris5.fr )
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 4-5. Français

Résumé

L’histoire de la médecine connaît actuellement une très grande diffusion grâce au développement d’Internet avec une grande ressource d’informations de toutes sortes. Le site de la BIUM de Paris est au coeur de cette évolution pour l’histoire de la médecine. Depuis sa restructuration, en avril 2003, ce site est devenu encore pus convivial et plus performant. Notre société peut être fière d’être hébergée sur ce site depuis 2000. Cet article récapitule brièvement
les possibilités offertes par le site de la BIUM en accès libre et gratuit. Celles ci incluent les catalogues de la BIUM, la collection Medic@ (qui regroupe de nombreux documents et livres médicaux depuis Hippocrate), ainsi que les textes fondateurs des diverse spécialités médicales, des liens avec onze sociétés d’histoire de la médecine (dont notre SIHM et la société française de l’histoire de la médecine) ainsi que de nombreux liens vers d’autres sites d’histoire de la médecine en France et dans le monde.

BATES, A. W.
The sooterkin dissected: the theoretical basis of animal births to human mothers in early modern Europe
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 6-14. Anglais

Résumé

En 1724, la description de John Maubray donnée du sooterkin fut tournée en ridicule. Le sooterkin était cet étrange animal auquel les mères humaines donnaient naissance en même temps qu’un enfant normal. Selon un commentateur, de telles créatures ne pouvaient s’expliquer par la génération spontanée. La littérature européenne du XVlle siècle qui traite des naissances monstrueuses mentionne l’existence de plusieurs progénitures non humaines, nées de mères humaines. Ces naissances non humaines laissent entrevoir les premières théories modernes du développement foetal. Les naissances de sooterkin étaient différentes de produits de conception tels que les môles hydatidiformes, censés eux provenir de la semence humaine. Cette théorie explicative émergea au début du XVlle siècle : le philosophe naturaliste, Fortunio Liceti, émit l’idée d’une semence humaine subissant une dégénéresence et pouvant produire un foetus. Ce dernier ressemblait à un animal ou pouvait être de nature animale. Le concept s’étendit ensuite au foetus humain qu’on croyait capable de dégénérer, sous l’effet de stimulations externes telles que les empreintes maternelles. La théorie de la dégénéresence séminale explique l’intérêt des auteurs du XVlle siècle pour rapporter des cas d’animaux, nés de mères humaines. Le phénomène servit de preuve pour expliquer certaines théories embryologiques complexes. Ces théories postulent un développement foetal animal ou humain censé procéder de façon semblable. Les anomalies surviennent dès que le produit de conception suit une autre voie de développement.

CICUREL, Assi - SHVARTS, Shifra
Stuttering in antiquity Moses and Demosthenes
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 15-18. Anglais

Résumé

Le bégaiement dans l’antiquité : Moïse et Démosthène

L’histoire de deux célèbres bègues, Moïse et Démosthène, encore présente dans toutes les mémoires, est ici rapportée. La façon différente dont ces deux bègues utilisèrent leur infirmité pour mieux la surmonter et les théories étiologiques variées mises en avant pour expliquer leur symptôme sont discutées. La pertinence que représente, de nos jours, ces deux cas historiques de bégaiement fait également l’objet d’une discussion.

LEV, Efraim - OHRY-KOSSOY, Karin - OHRY, Avi
Langerhans in the Middle East: more about the discoverer of the pancreatic islets
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 19-21. Anglais

Résumé

Le nom de Paul Langerhans est à jamais associé à la découverte des îlots du pancréas qui portent son nom. Ses nombreuses autres contributions dans les champs de l’anatomie, de la pathologie et de la médecine (en particulier, la lèpre et la tuberculose) sont moins bien connues. En 1870, Langerhans participa, avec les Kieperts, père et fils, deux géographes allemands très connus, à une expédition au Proche Orient. Les résultats des recherches cliniques et anthropologiques entreprises au cours de ce voyage furent publiés dans le journal de son célèbre mentor, Rudolf Virchow. Plus tard, Langerhans développa une tuberculose ; les dernières années de sa vie se passèrent dans l’île de Madère, où il continua ses activités de recherche, de pratique clinique et d’écriture.

LEAVESLEY, James H
The `Batavia,’ an apothecary, his mutiny and its vengeance
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 22-24. Anglais

Résumé

En 1629, le « Batavia », le vaisseau amiral de la Compagnie des Indes Orientales, s’échouait sur une côte qui est maintenant celle de l’Australie occidentale. Parmi les survivants du naufrage, se trouvait un pharmacien hollandais, du nom de Jérôme Cornelius. A bord, ce dernier prit la commande du bateau quand le capitaine était occupé à naviguer pour rejoindre le port et demander de l’aide. Cornelius se trouva ainsi à la tête d’une sanglante mutinerie au cours de laquelle la plupart des naufragés furent massacrés, avant même l’arrivée des secours. Le chef mutin fut finalement attrapé et pendu. En 1963, l’épave du vaisseau échoué a été retrouvée et de nombreux objets y ont étés récupérés. Bien que Cornelius eût bien peu de temps pour pratiquer, il est considéré aujourd’hui comme le premier médecin d’Australie.

PEREZ, Stanis
Louis XIV et le quinquina
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 25-30. Français

Résumé

On dispose de renseignements précis sur l’usage du quinquina par Louis XIV à l’occasion de plusieurs fièvres survenues dans les années 1680 1700. La « querelle du quinquina » oppose Robert Talbot, médecin anglais, à Nicolas de Blégny, empirique proche de Daquin, premier médecin du roi. L’utilisation du quinquina par Louis XIV, vérifiable notamment grâce au journal de Santé, est aussi mentionnée dans plusieurs publications médicales. L’exemple royal, référence pour bien des courtisans, offre l’occasion d’analyser le processus de diffusion du remède dans la haute société. Dès que Louis XIV utilise le quinquina, le remède se banalise et entre alors définitivement dans les pharmacopées.

PEUMERY, Jean-Jacques
Cartésianisme et circulation sanguine
  Paru dans Vesalius, 2003, 9 (2), pp. 31-34. Français

Résumé

C’est au médecin anglais, William Harvey, que revient le mérite de la découverte de la circulation du sang, qu’il expliqua dans son « De motu cordis », en 1628. Cette innovation dans l’art de la médecine suscita une campagne d’opposition acharnée. II se forma deux clans opposés : les circulateurs et les anti circulateurs. Cinquante années furent nécessaires pour assurer le triomphe des circulateurs.
René Descartes (1596 1650) fit cependant exception ; il admettait certes la circulation sanguine telle que l’avait démontrée Harvey mais il réfutait la systole et la diastole, génératrices du mouvement circulatoire du sang. Selon sa doctrine, c’était la chaleur du coeur qui était la cause des battements cardiaques. La doctrine de Descartes le « cartésianisme » fit école. Près de cent ans plus tard, des médecins de renom soutenaient encore la doctrine cartésienne. Il faudra attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que la vérité sur le mouvement du coeur et la circulation du sang, telle que nous la concevons aujourd’hui soit, une fois pour toutes, définitivement établie.