Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2)

Sommaire
:: O. KELTOUM EL KHLIFI, H. SHARMA, M. MALKI & O. BENLHABIB
Transfert à des blés marocains, à la suite de croisement avec Aegilops squarrosa, de gènes de résistance à la mouche de Hesse
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 127-135. Français
Résumé

La mouche de Hesse ou Cécidomyie est l’un des insectes les plus nuisibles aux cultures de blé (Triticum sp.). Aegilops squarrosa constitue une source importante de gènes de résistance à différents stress et maladies ou prédateurs. Quatre accessions d’Ae. squarrosa résistantes à la mouche de Hesse ont été croisées avec des cultivars de Blé dur sensibles pour le transfert de la résistance à cette mouche. Le manque de viabilité et la stérilité des descendants lors des premières générations ont eu un impact important sur les nouaisons et sur les pourcentages de plantes hybrides produites. L’analyse méiotique a montré que les pourcentages d’univalents ont nettement diminué de la première aux générations suivantes. Ceci est dû à un doublement chromosomique spontané chez les descendants hybrides de la deuxième génération. Le test de résistance à la mouche de Hesse confirme le transfert de la résistance à certains des descendants produits. D’autres ont montré une ségrégation de la résistance et une sensibilité importante, notamment à la quatrième génération. À la cinquième génération les taux de résistance ont été plus élevés au niveau des individus testés.

Abstract

Hessian fly (Mayetiola destructor (Say) is probably the most serious pest on wheat crops (Triticum sp.) in many countries. Interspecific crosses were carried out between durum wheat cultivars and different Ae. squarrosa accessions that are resistant to the Hessian fly. The low viability and the sterility of the interspecific hybrids F1 and its progenies 1st, 2nd and 3rd generations have a determinant impact on seed set and percentages of the interspecific hybrid produced. The rate of univalent percentages decreased clearly in the second generation, in connection with spontaneous chromosomal doubling. Most interspecific offspring were resistant to the Hessian fly. At F4 and F5 they still showed a segregation of resistance. Few interspecific progenies showed higher resistance, especially at the 5th generation

 
:: M.J. SALINAS & V. SUAREZ
Reproductive biology of Sarcocapnos pulcherrima Morales & Romero (Fumariaceae), a threatened species
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 137-146. Anglais
Résumé

La connaissance des facteurs limitants sur la reproduction des espèces végétales rares peut aider à la mise en place d'actions de conservation. Nous avons étudié la biologie florale et reproductive de Sarcocapnos pulcherrima Morales & Romero (Fumariaceae), une espèce endémique du sud-est de la Péninsule ibérique. La floraison a lieu entre janvier et juin, avec un maximum en mars et mai. La production moyenne de fleurs par individu et le pourcentage moyen d'individus en fleur apparaissent sensibles aux températures mensuelles, sensibilité qui est plus prononcée avec les températures du mois précédent. S. pulcherrima est autocompatible, mais elle n’est pas capable d’autogamie spontanée. Le succès reproductif dominant dans les expériences de pollinisation croisée, la valeur du P/O et l’absence des fruits dans les fleurs isolées des pollinisateurs confirment l’idée selon laquelle il s’agirait d’une espèce avec allogamie facultative comme système sexuel.

Abstract

The knowledge of factors limiting reproduction in rare plants can aid in formulating effective management practices. We studied the floral and reproductive biology of Sarcocapnos pulcherrima Morales & Romero (Fumariaceae), an endemic species from the southeastern Iberian Peninsula. Flowering lasts from January to June, peaking in March and May. The mean production of flowers per individual and the mean percentage of individuals in flower showed sensitivity to monthly temperatures, this sensitivity being more patent when the data were related to the temperatures of the previous month. S. pulcherrima is a self-compatible species, but it is not capable of spontaneosus autogamy. The greater reproductive success in experiment with hand-crossing pollination, the P/O value, and the lack of fruits from flowers isolated against pollinators support the idea of a facultative allogamy as breeding system.

 
:: J.L. GUIGNARD & A. BAILLET
L'embryogénie descriptive : apport et bilan, un résumé
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 147-154. Français
Résumé

Les modalités précises de l’embryogenèse ont été décrites chez plus de 600 espèces appartenant aussi bien aux Dicotylédones qu’aux Monocotylédones. Il se forme dans tous les cas une population cellulaire apicale, à l’origine du méristème de la tige, et une population cellulaire basale, qui donne naissance au méristème de la racine. Dans ces deux populations, la filiation cellulaire, si elle correspond souvent à des stéréotypes caractéristiques de groupes ou familles, est toutefois variable : les cellules de l’embryon sont essentiellement sous la dépendance de la position qu’elles occupent à un moment donné ; il n’y a pas de filiation cellulaire prédéterminée. Le mode de formation des cotylédons est analogue à celui observé pour les premières feuilles de la plantule. Le développement d’un unique cotylédon chez les Monocotylédones place le méristéme caulinaire en position plus ou moins latérale.

Abstract

The mechanisms underlying the sequence of events during plant embryogenesis have been studied in more that 600 species belonging to Di- and Monocots. In all case there are an apical cell population at the origin of the shoot apical meristem and a basal population at the origin of the root meristem. In these two populations the cell division pattern is stereotyped in some taxons, but is nevertheless variable between embryos: the orientation of cell division per se seems not to be instrumental in the establishment of the basic body plan. Cell-fate specification is position dependent; there are no cell lineage of fixed fate. The emergence of cotyledon primordia is similar to post embryonic leaf formation by the shoot apical meristem. During the development of the Monocotyledons, the differential growth in the single cotyledon results in a more or less lateral shoot apical meristem.

 
:: J. MUNZINGER & A. PAULY
Mechanism of self-pollination in Hybanthus enneaspermus (L.) F. Muell. and notes on the floral biology of some Rinorea species (Violaceae) in Ivory Coast
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 155-166. Anglais
Résumé

Peu de travaux se sont intéressés aux insectes visitant les fleurs de Violaceae tropicales. Cette étude présente des données de terrain obtenues en Côte d’Ivoire et des observations de mise en culture d’espèces des deux plus grands genres tropicaux, Rinorea et Hybanthus. Les observations de terrain ont montré que les fleurs d’Hybanthus enneaspermus ne s’ouvraient qu’une matinée et n’étaient visitées que par une seule espèce d’abeille. Au contraire, les deux espèces de Rinorea observées, dont les fleurs ne se referment pas, sont abondamment visitées par des insectes variés. La mise en culture a permis de montrer que l’auto-pollinisation, avec production de graines viables, est possible chez H. enneaspermus, ce qui pourrait être un moyen de compenser l’absence éventuelle de pollinisateurs. Les structures florales observées favoriseraient d’abord l’allogamie puis l’autogamie.

Abstract

Few studies have examined insects visiting flowers of tropical Violaceae. This study presents results from field work in Ivory Coast and from the examination of cultivated plants of three species in the two largest tropical genera, Rinorea and Hybanthus. Field observations showed that Hybanthus enneaspermus flowers opened only one morning and were visited by a single bee species. In contrast, the two species of Rinorea observed, which have flowers that do not close, were visited by many and various insects. Cultivation showed that self-pollination, with viable seeds production, appears likely in H. enneaspermus, perhaps as a means of compensating for the possible scarcity of pollinators. Floral structures would support allogamy first, and then lead to autogamy.

 
:: J.A. MOLINA & P.S. MORENO
Diversity of the helophytic vegetation in Spain
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 167-193. Anglais
Résumé

Une révision de la végétation hélophytique ibérique combinant des données phytosociologiques et l'analyse multivariable a été effectuée. L'analyse de classification (UPGMA avec rapport de similarité) a permis d'évaluer comment les associations sont organisées en groupes dans la classe. La classification hiérarchique a établi une première séparation entre un groupe constitué par les roselières et grandes cariçaies, développées sur substrats riche en bases et surtout représentées dans la moitié orientale de la péninsule ibérique, et un groupe constitué par les roselières et grandes cariçaies développées sur substrats pauvre en bases, représentées surtout dans la moitié occidentale de cette péninsule. Les corrélations entre ces communautés et des gradients écologiques ont été analysées par l'analyse de correspondance par segments. Elle a montré que la composition et la structure floristiques des communautés sont commandées principalement par des facteurs édaphiques (matières organiques, richesse nutritive du substrat).

Abstract

A revision of the Spanish helophytic vegetation combining phytosociological data and multivariate analysis was carried out. Classification analysis (UPGMA with similarity ratio) was used in order to assess how the associations are organised into groups within the class. The hierarchical clustering established a first separation between a group constituted by sedges and tall-herb fen vegetation, developed on base-rich substrates and mainly distributed throughout the Eastern half of the Iberian peninsula, and another group constituted by sedges and tall-herb fens developed on base-poor substrates distributed mainly throughout the Western half of the Iberian peninsula, as well as other water margin vegetation (forbs and low mats). The relationships of the communities type to complex environmental gradients were analysed using Detrended Correspondence Analysis. In this case, the associations have been related with phytosociological orders in physiognomic groups. The ordination analysis showed that floristic composition and community structure are controlled primarily by edaphic aspects such as the organic content and nutrient status of the substrate.

 
:: M. BOUDRIE, H. RASBACH, K. RASBACH & R. VIANE
Nouvelles données cytologiques et nomenclaturales sur les hybrides entre les fougères Asplenium foreziense et Asplenium trichomanes : Asplenium xguichardii Litard. et Asplenium xpagesii Litard. (Aspleniaceae, Pteridophyta)
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 195-211. Français
Résumé

De récentes études cytologiques effectuées sur des spécimens d’hybrides d’Asplenium rapportés à Asplenium x pagesii Litard. au sens large (A. foreziense x A. trichomanes) ont permis de montrer, en se référant aux descriptions d’origine de R. de Litardière et à certains caractères morphologiques des plantes, que les spécimens triploïdes correspondaient à A. xguichardii et les spécimens tétraploïdes à A. xpagesii, faisant intervenir, comme parents, A. foreziense et respectivement A. trichomanes subsp. trichomanes et A. trichomanes subsp. quadrivalens. L’holotype d’Asplenium xguichardii a été retrouvé, alors que la lectotypification et l’épitypification de l’Asplenium xpagesii ont dû être effectuées. Les nouvelles combinaisons nomenclaturales sont données.

Abstract

Recent cytological investigations of Asplenium xpagesii Litard. sensu lato (A. foreziense x A. trichomanes) have shown that R. de Litardière’s original descriptions, based on morphological characters, refer to triploid plants for A. xguichardii, and to tetraploid ones for A. xpagesii. These hybrids have A. foreziense and respectively A. trichomanes subsp. trichomanes and A. trichomanes subsp. quadrivalens as parents. The holotype of Asplenium xguichardii was found, whereas Asplenium xpagesii needed lectotypification and epitypification. New nomenclatural combinations are given.

 
:: A. QADDOURY & M. AMSSA
Action de l'acide indole butyrique sur l'enracinement des jeunes rejets de Palmier dattier
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 213-222. Français
Résumé

L’acide indole butyrique (AIB) présente une action positive significative sur l’enracinement des jeunes rejets de Palmier dattier (Phœnix dactylifera L.). En effet, 73,6% des jeunes rejets, de poids inférieur à 2 kg, traités par l’AIB (5%) développent des racines, alors que seuls 51,2% réussissent à s’enraciner en absence d’auxine. En plus les rejets non traités produisent très peu de racines par rejet. La réponse des jeunes rejets aux concentrations croissantes d’AIB varie significativement avec leurs génotypes. Le taux d’enracinement le plus élevé est obtenu avec l’AIB à 5% chez la variété Mejhoul (78,6%) et par l’AIB à 7% chez la variété Boufeggous (73,7%). Les rejets de Mejhoul développent plus de racines et sont plus sensibles à l’effet inhibiteur des concentrations élevées d’AIB que ceux de Boufeggous. Les traitements combinés AIB-AIA sont défavorables à l’enracinement des jeunes rejets. Par contre, les combinaisons AIB-ANA présentent un effet positif significatif lorsque le rapport des concentrations AIB/ANA est supérieur à 1.

Abstract

Treatment with indole-3-butyric acid (IBA) showed a significant effect on the rooting ability of young offshoots of two reputed Moroccan date Palm cultivars, Boufeggous (BFG) and Mejhoul (MJH). While 73.6% of rooting (the highest percentage for both genotypes confounded) was induced by 5% IBA, only 51.2% of offshoots produced roots without auxin. Further more, untreated offshoots formed fewer roots than those treated with IBA. Variation in rooting among offshoots from the two cultivars was highly significant in response to IBA: offshoots from MJH rooted highly (78.6%) with 5% IBA, while the highest rooting percentage (73.7%) was induced with 7% IBA in BFG. Moreover, offshoots from MJH produced significantly more roots per rooted offshoots and were more affected by the inhibitory effect of high concentration (15% IBA) than those from BFG. On the other hand, treatments with IBA combined to IAA were unfavourable for rooting. But combined treatments IBA-NAA, showed a significant effect when the IBA/NAA ratio was superior to 1.

 
:: M. ABERCHANE, B. SATRANI, M. FECHTAL & A. CHAOUCH
Effet de l'infection du bois de Cèdre de l'Atlas par Trametes pini et Ungulina officinalis sur la composition chimique et l'activité antibactérienne et antifongique des huiles essentielles
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 223-229. Français
Résumé

La qualité chimique et les activités antibactérienne et antifongique des huiles essentielles du bois de Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica Manetti) ont été étudiées en fonction de l’état sanitaire du bois. Les huiles essentielles obtenues des sciures saine et contaminée par Trametes pini, de compositions chimiques sensiblement identiques aux himachalènes (α-, γ- et β-) et à E-α-atlantone comme constituants majoritaires, ne possèdent aucun pouvoir bactériostatique ou fongistatique. Par contre les huiles essentielles extraites de la sciure contaminée par Ungulina officinalis, de composition chimique différente des précédentes, possèdent une activité bactéricide à partir d’une concentration de 2 ml/ml et ont un faible pouvoir antifongique.

Abstract

Chemical composition and antibacterial and antifungal activities of the essential oils of Atlas Cedar were studied according to sanitary conditions of wood. The essential oils obtained from uncontaminated sawdust and contaminated by Trametes pini have sensibly identical chemical composition with himachalenes (α -, γ - et β -) and E- α -atlantone as major components, but this oils don’t have antibacterial and antifungal activities. Those obtained from wood attacked by Ungulina officinalis, which have a different chemical composition, have a bacterial activity for a concentration of 2 ml/ml and a less antifungal activity.

 
:: S. BENLAHBIL & F. BANI-AAMEUR
In vitro pollen germination of Argan (Argania spinosa (L.) Skeels)
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 231-238. Français
Résumé

An easy and reproducible pollen germination method for Argan (Argania spinosa (L.) Skeels) has been established using a combination of three phenological phases (flower bud BF, flower bud with an emerging style BFS and blooming flower FE), two germination media, two incubation temperatures (25 °C and 30 °C) and 14 genotypes. The number of germinated pollen and the pollen tube growth were observed. Best results were obtained with pollen extracted from FE on a solid 1% agar medium containing 20% sucrose, 200 ppm CaCl2 and 75 ppm H3BO3, at 30 °C for a minimum of 20 h, while sustainable tube growth was maintained until the end of the experience. The pollen from BF phase does not germinate at all. The germination of the pollen from BFS, although low, was dependent on the genotype. Thus, emasculation is requested at early BF stages to avoid self-pollination prior to hand pollination. Highly significant differences between tree genotypes was observed for the number of germinated pollen and for tube growth showing a differential male-gametophytes potential fitness that could influence gene flow between trees.

Abstract

Une méthode simple et reproductible de germination in vitro du pollen d’Arganier (Argania spinosa (L.) Skeels) a été mise au point en utilisant des fleurs de trois phases phénologiques (bouton floral BF, bouton floral avec style apparent BFS et fleur épanouie FE), deux milieux de culture solides, deux températures d’incubation (25 °C et 30 °C) et 14 génotypes. On a observé le nombre de grains de pollen germés et la longueur du tube pollinique. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec du pollen extrait au stade FE, cultivé sur un milieu solide constitué de 1% d’agar, 20% de sucre, 200 PPM de CaCl2 et 75 PPM H3BO3 à 30 °C, pendant un minimum de 20 heures et les tubes polliniques des grains germés ont continué à s’allonger jusqu’à la fin de l’essai. Le pollen extrait au stade BF ne germe pas. Au stade BFS, il peut germer mais en faible proportion selon les génotypes des arbres. Ainsi, dans la réalisation pratique des croisements, pour éviter la contamination par l’autopollinisation, l’émasculation devient obligatoire dès le début du stade BF. L’effet génotype de l’arbre sur le nombre de grains de pollen germés est hautement significatif, indiquant qu’une adaptation différentielle des gamétophytes mâle pourrait avoir des conséquences sur le flux génétique des différentes sources de pollen.

 
:: A. NOUGARÈDE
Analyse d'ouvrage : Meristematic Tissues in Plant Growth and Development.
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 239-244. Français
 
:: M.A. SELOSSE
Analyse d'ouvrage : La transgenèse végétale
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 245-245. Français
 
:: B. de FOUCAULT
Analyse d'ouvrages : The Families and Genera of Vascular plants, V - Malvales, Capparales and Non-betalain Caryophyllales et L'homme et les résineux
Paru dans Acta botanica Gallica, 2003, 150 (2), pp. 247-249. Français