Livre II
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Le deuxième livre de la Fabrique du corps humain d'ANDRÉ VÉSALE de Bruxelles est consacré à tous les ligaments et muscles, instruments du mouvement volontaire et dépendant de notre arbitre ; presque toutes les figures concernant ce livre et nécessaires pour l'étude sont présentées ci-dessous, précédant le texte des chapitres.

Une série de seize planches sera placée au début de ce livre, elle concernera presque tous les chapitres du deuxième livre et elle pourrait aussi être placée à la fin du livre tout comme elles le sont ici au début. En effet les quatorze premières planches représentent des silhouettes complètes. La première montre une vue antérieure [frontale] d'un corps masculin, la seconde une vue latérale ; les troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième proposent également une vue frontale plus ou moins inclinée d'un côté ou de l'autre en fonction de la nature et de l'emplacement des muscles indiqués[1]. Les six planches qui succèdent à la huitième montrent le corps en vue postérieure [dorsale], et elles ont été dessinées de telle manière que chacune des parties vues dans une planche soit réséquée dans la planche suivante et pende hors de son insertion. Toutes les planches sont proportionnées entre elles, de telle sorte qu'à chaque planche en vue frontale corresponde une planche en vue dorsale. Ainsi la neuvième planche pourrait être jointe à la troisième, puis la dixième à la quatrième, la onzième à la cinquième, la douzième à la sixième ; la septième pourrait être suivie par la treizième, la huitième par la quatorzième. Il vous sera en effet très utile de regarder ces planches de muscles dans les deux séries et de rechercher ce que chacune représente principalement, à partir des indices expliquant les caractères typographiques placés [sur la structure] aussi près que la méthode d'impression le permettait ; donc quand cela vous semblera nécessaire dans les chapitres descriptifs vous pourrez vous référer non seulement aux quatorze premières planches, mais aussi à la quinzième et à la seizième, et vous pourrez regarder à votre guise le dessin des muscles dont il est fait mention. Je placerai en tête d'un très petit nombre de chapitres du deuxième livre des figures qui ne se rapportent qu'à ces chapitres en particulier, mais cela seulement dans les chapitres dont les muscles n'auraient pu être correctement représentés sur aucune des figures précédentes[2]. En tête du premier chapitre sera placée une planche spéciale pour montrer les variétés de ligaments, et au début du deuxième chapitre des figures que j'ai pensé utiles à la compréhension de la composition des muscles. En outre, il ne suffira pas de regarder un muscle sur une seule planche, même si je l'ai indexé par une lettre, mais pour voir à quel endroit un muscle est superficiel ou se trouve sous un autre muscle, il faudra le rechercher dans toutes les planches, et surtout l'examiner là où il se présente tout entier à la vue : cela advient généralement lorsqu'un seul muscle est indexé par plusieurs lettres, et surtout par une majuscule grecque qui ne suit pas l'ordre des lettres. Aussi, quand vous l'aurez examiné sur cette planche [où il se présente tout entier à la vue], n'oubliez pas de regarder la planche précédente et la suivante, afin de bien voir sur quel muscle repose celui que vous examinez et sous quel autre il s'étend. Mais il n'est pas nécessaire que j'explique plus longuement la manière d'utiliser ces planches, puisque tout un chacun peut se fixer un but et une méthode propres, en fonction de son talent et de son expérience en anatomie[3].La raison pour laquelle j'ai réparti les représentations des muscles dans des figures entières, et n'ai pas placé le dessin d'une articulation et de ses muscles au début de chapitres individuels est essentiellement le fait que si les articulations avaient été représentées séparément, personne n'aurait pu identifier leurs muscles, à moins d’être très expérimenté en anatomie. Mais puisqu'ici tout est attaché, quiconque peut facilement découvrir l'emplacement de chaque muscle : donc, même si les articulations avaient été représentées séparément, il aurait été indispensable de dessiner des figures entières. Mais si, pour quelque raison que ce soit, j'avais pensé qu'outre ces figures, il aurait aussi été utile de faire précéder chaque chapitre du dessin de ses muscles, cela n'aurait nullement été au désavantage des étudiants, car à part la dépense, cela ne m'aurait pas demandé un travail supplémentaire. En effet, faire découper de petites parties ou des articulations individuelles dans les figures complètes qui devaient être gravées, n'aurait pas été plus difficile pour moi que d'enlever de ces planches déjà destinées à l'impression une tête, un bras, une jambe, un thorax, selon la nécessité, et de les donner au graveur[4]. Mais le lecteur aurait toujours eu la peine de devoir tourner les feuillets, puisqu'une même page ne peut contenir à la fois le dessin des muscles, l'explication ou l'index des lettres, et ensuite la description des muscles.

×Vue de trois quarts (de face ou de dos).
×Vésale utilise l'adjectif privatus. Daniel H. Garrison et Malcolm H. Hast, The Fabric of the human body, t. II, Bâle, Karger, 2014, p. 334, considèrent qu'il y a ici une erreur de Vésale, en s'appuyant sur l'éd. de 1555 qui donne une expression plus commune (communibus figuris). Toutefois, l'adjectif privatus peut désigner chacune des figures précédentes individuellement, c'est un emploi tare de l'adjectif mais attesté dans les textes classiques. L'édition de 1555 banalise fréquemment le langage.
×Cette phrase assez sibylline disparaît dans l'édition de 1555.
×Il s'agit de deux techniques utilisées pour les reproductions iconographiques.