Petit Livre sur les dents
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Et en même temps de dédier ce même petit livre à un homme qui par son érudition et son influence pourra le défendre. C'est vous qui m'avez semblé le plus qualifié de tous, vous qui, avant que vos vertus vous aient porté à ce plus haut degré de dignité, étiez un philosophe très célèbre, engagé dans des études à un point tel que personne ne semblait s'y adonner avec plus de passion et que les hommes doués et renommés pour leur vertu ou leur intelligence n'avaient personne de qui attendre plus de gloire ou de bienfaits plus grands. C'est pourquoi, fort de mon espoir et de votre particulière bienveillance, je vous ai choisi pour que mon petit livre sorte en public avec vous pour juge, avocat et protecteur. La situation le nécessite car, m’éloignant parfois, malgré moi, des opinions les plus approuvées, non seulement des médecins, mais aussi des philosophes, il faut que le philosophe le plus savant de tous prenne en main la défense de ce traité. Quant à moi, (je suis ainsi) quand je ne suis pas d'accord avec l'avis des Anciens, je ne le fais pas pour en tirer une vaine gloire comme certains le font de nos jours[1],

×En particulier, Realdo Colombo (1516-1559), Gabriel Fallope (1523-1562) et surtout André Vésale (1514-1564).