Petit Livre sur les dents
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et d’autres. Donc, non seulement dans la race des singes sans queue, mais chez tous les singes, comme je l’observe actuellement sur six squelettes, les molaires de la mâchoire supérieure ont trois racines mais celles de la mâchoire inférieure, deux, sauf la cinquième qui, chez les singes sans queue, est maintenue fortement par trois racines. La quatrième possède les plus grandes racines de toutes, comme elle est elle-même la plus importante. Concernant les deux molaires qui sont placées tout de suite après les canines, les racines sont plus arrondies et minces mais aussi plus pointues. En outre, elles sont toutes séparées par un grand intervalle inégal, en forme de triangle, plus long à son extrémité qu’au début. Elles sont attachées à la mâchoire inférieure par leurs propres alvéoles et fixées tout au long de celle-ci. Mais dans la mâchoire supérieure, elles sont tournées, deux vers l’extérieur et une, vers l’intérieur, venant de l’espace qui sépare les deux précédentes.

Chez l’homme, la situation est très différente. D’abord concernant le nombre, il n’est pas rare que des maxillaires aient plusieurs racines qui, pourtant, offrent aux yeux des observateurs l’aspect d’une seule. Car quelquefois l’une d’entre elles, (comme je l’ai observé moi-même chez les seconde et cinquième molaires de la mâchoire inférieure) qui, selon l’avis concordant de tous les Anatomistes, devrait, vu sa grandeur, avoir de multiples racines, n’en présente qu’une seule et accessible par un seul foramen. Et cependant, parce que la racine est grosse et le canal plus large qu’il ne convient, aucun homme de jugement raisonnable ne pourra nier que le très sage Créateur a façonné, pour cette forme de dent, une seule et grande racine à la place de plusieurs petites, compensant le nombre par le volume. Hippocrate ou l’auteur, quel qu’il fût, du quatrième livre traitant desÉpidémies, ne l’ignorant pas, écrit que la septième dent a une seule racine épaisse et pointue à la fois(25, 29). Les plus proches de celles-ci

×(25, 29) « La septième dent avait une seule racine, épaisse et pointue », Hippocrate, De morbis vulgaribus, Livre IV, p. 437, l. 3.