Petit Livre sur les dents
29

s’il avait confirmé la même assertion dans ses livres De l’utilité des partiesoù il déclare traiter de l’homme(29, 2). Mais puisque dans ceux-ci, ne tenant aucun compte de mâchoire supérieure ou inférieure, il écrit que les dents petites ont une racine, les plus grandes deux ou trois, et les très grandes quatre, il faut l’excuser ou ne pas l’accuser si durement et si sévèrement, surtout quand ceux qui lui intentent un procès dérapent eux-mêmes sur ce sujet bien plus honteusement. Nous devons donc peser toutes ces choses avec soin pour que la vérité se mette à briller davantage.

Si les petites dents diffèrent des grandes parce que celles-là sont maintenues par une racine et celles-ci par plusieurs, et si nous concédons que Galien compte les deux premières molaires parmi les petites, il n’est vraiment pas facile d’expliquer pourquoi certaines auraient une, deux et parfois trois racines, et d’autres toujours une. En outre, quand ce même auteur, dans un autre passage, décide que toutes les molaires doivent être rangées dans la classe des grandes dents et qu’il écrit que, parmi elles, celles du milieu sont les plus grandes de toutes et que les autres qui les entourent sont plus petites(29, 15), il n’est pas conséquent avec lui-même. Bien que son assertion s’avère vraie chez les hommes, mais fausse chez les singes (où la quatrième et la cinquième ne sont pas inférieures en taille à la troisième), cependant lui-même ne semble pas demeurer constant en son avis lorsqu’en disciple d’Hippocrate, louant souvent l’équité de la nature, il attribue aux dents une ou plusieurs racines en proportion de leur taille évaluée d’après la largeur ou l’étroitesse de la bouche. S’il dit vraiment cela, puisque la portion médiane de la bouche est la plus ample(29, 26), alors que l’intérieure, comme l’antérieure, est resserrée, la nature aurait enfoncé les petites dents dans les parties étroites des mâchoires et les grandes dents dans les parties très larges. Sans doute, s’il était vrai, comme Galien lui-même le croit juste, que la taille des dents a été calculée d’après leur emplacement, les deux dernières molaires seraient plus petites que les deux premières,

×(29, 2) Galien, De usu partium, Livre XI, chap. 8.
- « Les plus grosses dents s’implantent avec plusieurs racines, les petites avec moins, c'est-à-dire avec une ou deux », Galien, De anatomia vivorum.
- « Les petites dents ont une racine, les plus grosses deux ou trois, enfin les très grosses, quatre », Galien, De usu partium, Livre XI, chap. 8.
- « Les dents courtes ont presque toujours de longues racines », Celse, De medicina, Livre VIII, chap. 1.
- « Presque toujours une racine plus longue annonce une dent plus courte », ibidem.
×(29, 15) Galien, De usu partium, Livre XI, chap. 8.
×(29, 26) Galien, ibidem.