Galien a attesté(38, 6), plus d’une fois, que les dents de chacune des deux mâchoires avaient entre elles une proportion et une symétrie admirables, qu’elles étaient absolument égales, en taille ou en nombre(38, 8), celles du bas à celles du haut, celles de droite à celles de gauche. En outre, les racines comparées aux racines, les petites stalles, ou petites mangeoires, aux petits enclos, les ligaments aux ligaments, les nerfs aux nerfs, les vaisseaux aux vaisseaux, tous affichaient à l’évidence l’extrême équité de la nature et son ordre établi. Nous devons peser avec soin cette assertion, de peur que, trompés par ces paroles proférées sans discernement par un précepteur si célèbre, on ne soit facilement induit en erreur. Si, comme Galien le déclare lui-même, les dents du bas sont absolument égales à celles du haut, et que le nombre de leurs racines varie en fonction de leur masse, pourquoi dit-il que celles du haut ont des racines plus nombreuses que celles du bas ? Je ne peux pas le comprendre, même par conjecture. En outre, s’il ne convient pas que l’espace interne de la bouche(38, 17), qui est vraiment étroit comme la partie antérieure, ait autant de grandes dents que la partie médiane, placée près des joues, et qui est remarquablement vaste (car il serait contraire au juste équilibre de fixer de grandes dents sur les parties resserrées de la bouche et, en revanche, des dents exiguës sur les parties plus larges)(38, 20), il est difficile d’expliquer pour quelle raison, comme nous l’avons déjà fait remarquer, les deux premières molaires, de loin plus petites que les deux autres molaires, ne soient situées à l’extrême bout des mâchoires.
La question de cette fameuse équité, que le même Galien décrète quant au nombre des dents, est presque à mon avis, inextricable. Quand, poussé par la passion de la vérité, on aura cassé, comme je l’ai fait, plusieurs os du crâne et des mâchoires, on pourra observer qu’il n’est pas incompatible de trouver dans cette mâchoire, par exemple, d’un côté quatre molaires,