Petit Livre sur les dents
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et se développe continûment jusqu’à la pointe de la racine. Et qui, au nom du ciel, est d’un esprit si borné qu’il est incapable de discerner qu’aucune liaison ne peut exister entre cet appendice imaginaire et la dent qui renaît ? Car, si, comme ces gens l’écrivent, seule l’épiphyse de la dent tombait chez les enfants et que seule la partie la plus basse, restante, était la nouvelle dent, jamais cette dernière, comme cela arrive très souvent, ne sortirait avant que l’ancienne ne tombe[16]. En outre, comme cet appendice, là où il est fixé aux mâchoires, serait traversé par un canal important et, de la même façon que les dents définitives, quand elles sont arrachées ou qu’elles tombent, aurait insérés en lui des vaisseaux, des nerfs et des ligaments ; comment pourrait-il se faire que sa fin soit liée avec le début de la dent future et émergente, alors que le début de celle-ci, non seulement diffère de la fin de celui-là en forme et en taille, au point de ne présenter aucune trace de ladite liaison totalement fictive. En revanche, solide à son extrémité, il ne serait pas perforé comme l’autre de sorte qu’il ne pourrait envoyer dans la concavité de cet appendice ni vaisseaux, ni nerfs, de même qu’il n’est pas capable d’être lié continûment au tronc dont il est parti.

Mais quel besoin de tant philosopher ? La dissection à elle seule détruit toute controverse : elle montre clairement que les dents qui renaissent vers la septième année, non seulement, ne sont pas reliées à celles qui tombent à cette époque, mais même ne peuvent les toucher, puisque entre les deux se trouve un interstice osseux à travers lequel, une fois perforé, le moment venu, la nouvelle dent fait irruption.

×Ce qui rejoint exactement la remarque de Celse, voir note précédente.