par leurs fictions, et combien ceux-ci sont passés négligemment à côté du problème, sans en parler.

Mais je reviens aux dents des bébés dont certains(56, 8) rapportent que la concavité est entourée par une membrane tissée de nerfs et de vaisseaux. D’autres réfutent cette invention, convaincus par l’exemple des ongles venant de Galien, car les Anciens pensaient que les ongles étaient formés d’un mélange de nerf, de peau, de chair et d’os. À mon avis, ils ont tort de la réfuter, car les Anatomistes écrivent, sur la distribution des vaisseaux et des nerfs dans les dents, beaucoup d’autres théories qu’on ne tient pas pour négligeables, parce qu’elles sont plausibles, bien qu’elles ne puissent être parfaitement perçues par les sens et pratiquement pas accessible à la dissection. En outre, suivant le même raisonnement, on pourrait accuser les autorités médicales de faire erreur à propos de la matière des dents, puisqu’elles ne peuvent assurer, à mon avis, que les dents sont générées par l’excédent de l’aliment des mâchoires, pas plus que les Anciens ne pouvaient assurer que les ongles étaient faits de l’amalgame des quatre parties susdites. Surtout si l’on omet les grands animaux, le fait que les vaisseaux et les nerfs pénètrent dans les dents fait lever un peu moins de doute parce que Galien n’a rien écrit à ce sujet et parce que les sens ne peuvent porter là-dessus un juste jugement, sans l’étai de la raison. Ceux qui s’occupent de l’agencement de ces parties trouvent beaucoup d’arguments qui les persuadent fortement que cela ne peut pas du tout exister. Le discours de Galien sur les vaisseaux et les nerfs des dents est si concis qu’on ne peut rien en retirer d’autre, si ce n’est que la souveraine équité(56, 32) de la nature apparaît dans la répartition de ces éléments