Petit Livre sur les dents
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chez une femme de Rome pour qui j’ordonnai qu’on incisât au scalpel et qu’on terminât au feu une dent sortie non loin de l’entrée du palais, très près des incisives. Dans le monastère de la Sainte-Trinité, à Gubbio, se trouve encore un neveu, fils de la sœur de l’éminent juriste Jérôme Gabrielli, à qui une dent poussa au milieu du palais, à l’âge de dix-huit ans, qu’il possède encore maintenant et qu’on peut voir.

Pline et Solinus racontent que certains naissent avec toutes leurs dents, d’autres écrivent que Pheretes était sans dent. Hali [Abbas, 930-994] atteste que chez des vieillards(93, 9) toutes les dents renaissent, ce que les médecins venus après lui, ou bien méprisent comme une fiction ou bien, le lui concèdent seulement à la condition que les dents qui repoussent soient d’une nature totalement différente des premières.

Je pense que relève de la fable le fait qu’il tombe une dent aux femmes pour chaque enfant qu’elles mettent au monde. Si c’était vrai, on ne pourrait pas facilement en trouver la raison. On peut prendre au sérieux que des dents destinées à se renouveler soient tombées chez certains, non à la septième année, mais vers la treizième ou quatorzième année, puis aient repoussé. Que d’autres, à un nombre d’années fixé et défini, aient perdu en deux fois les mêmes dents, d’abord après la septième année, de nouveau après la quatorzième, et qu’ils en aient récupérées tout autant la seconde fois. Il ne faut pas omettre ce fait qu’à quelques personnes, âgées de vingt ans, une génuine arrachée a réapparu la même année et que chez des jeunes gens bien équilibrés et vigoureux une molaire, tantôt l’une, tantôt l’autre, une fois extraite est à nouveau créée.

Chapitre XXX
De quelques affections contre nature advenant aux dents

En dernier lieu, seront passées en revue quelques mauvaises affections des dents pour lesquelles, la connaissance anatomique

×(93, 9) Meletius aussi affirme cela, comme tu peux le voir ci-dessus, chap. XXII, annotation (67, 20).