peut apporter le plus de lumière et d’aide au diagnostic et au traitement. Les dents sont exposées au manque et à l’excès(94, 2-12). Le manque de nourriture les affaiblit et les rend branlantes dans la vieillesse, et elles ne reçoivent qu’un secours très modeste de drogues astringentes qui resserrent les gencives. Quand les gencives, épuisées et diminuées, se sont retirées des dents, et les ont couvertes d’un cal ou d’une petite peau, si tu ne rabotes pas d’abord au scalpel les dents selon des lignes tracées, puis si tu ne blesses pas les gencives et ne les fais pas saigner, tu pourras tenter de les rehausser et de les ré-attacher aux dents avec des médicaments sans plus de succès que de lier l’index au majeur. Bien que les dents aient une substance dure, proche de la pierre, l’excès déclenche en elles une maladie semblable à de l’inflammation autour des parties charnues(94, 2-12). Bien que ce soit digne d’étonnement, Galien atteste que la maladie peut résulter de l’abondance de nourriture, et la raison le confirme. En effet je ne vois pas ce qui pourrait protéger de cette maladie la partie qui, au contraire des autres, croît habituellement si longtemps, comme on l’a exposé.
À propos d’un gonflement contre-nature manifeste, le différend est plus grand. Hippocrate atteste que, chez Hégésistrate(94, 21), une dent du fond avait deux nodules, chez un autre malade, trois, l’un vers le milieu, les deux autres en avant(94, 23). Quelques-uns, comme Hali [Abbas] sont d’avis que ces abcès se forment sur la partie nerveuse et ligamenteuse de la dent(94, 25). Hippocrate écrit que les dents pourrissent de diverses façons. Il est cependant superflu de traiter ici du sujet, puisque nous n’avons rien qui soit digne de l’anatomie, à moins que, peut-être, quelqu’un veuille s’étonner avec Pline(94, 29) que des dents que le feu ne consume pas et que la flamme ne réduit pas soient creusées par un écoulement de pituite, ou s’étonner, avec Galien(94, 30), qu’elles soient érodées par faiblesse et qu’il faille les endurcir. À propos des fluxions auxquelles elles sont fâcheusement exposées,