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P128. Epure. Détermination de la trajectoire du centre de gravité dans un saut en longueur de pied ferme   (128 sur 473)
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Cette étude fait partie des travaux de Marey sur les mouvements de l'homme considérés d'un point de vue cinématique et dynamique. Son but est de déterminer la trajectoire du centre de gravité lors d'un saut de pied ferme, saut en longueur comme le mentionne l'inscription sur la plaque ou saut en hauteur comme l’indique le titre de la gravure qui la reproduit dans Le mouvement en supprimant le titre de la plaque. L’édition originale annonce seulement un saut, p.150, dans le titre du paragraphe, puis un saut en longueur dans le début du texte, puis un saut en hauteur dans le titre sous la gravure ; la réédition de 1994 a tranché pour le saut en hauteur. L’ambiguïté de la nature du saut, telle qu’elle se manifeste dans la nomenclature du temps de Marey, permet de comprendre a fortiori celle des inventaires plus tardifs.

Marey entreprend d'étudier différents types de saut humain en 1883. Les expériences se font à la Station physiologique, construite en 1882. L'épure visible ici a été réalisée à partir d'une chronophotographie géométrique, procédé employé par Etienne-Jules Marey à partir de 1883. Cette méthode permet de rendre plus claire la lecture du mouvement, en ne faisant apparaître que la direction des rayons osseux des membres. Le sujet est en effet équipé d'un costume noir à bandes blanches, brillant le long des jambes et des bras, signalant leur mouvement.

Cette épure souligne la trajectoire respective de la hanche et de l’épaule durant ce saut, comme l'indiquent les inscriptions. L’épure met en évidence l’"espace enveloppé par le membre inférieur". L’envergure horizontale du saut est donnée par une échelle métrique de 2,20 m. Comme l'explique Marey, dans Le mouvement, des lignes ponctuées ont été tracées : l'une pour indiquer la dernière direction de l'impulsion au moment où le corps quitte le sol, l'autre, inversement inclinée, montre la dernière direction de la chute. La bissectrice de l'angle formé par ces deux lignes est verticale et représente l'axe de la parabole sur laquelle se déplace le centre de gravité. Ces données géométriques permettent de déterminer le travail dans le saut.

D'autre part, cette image rectifie les idées que l'on avait du mécanisme du saut. En effet, les gymnastes recommandaient aux sauteurs de retomber sur la pointe des pieds pour amortir le choc contre le sol. Or cette figure montre au contraire, que dans le saut « en longueur », on retombe toujours sur les talons, la flexion des jambes et des cuisses amortissant le choc. L'arrivée au sol sur les talons, en avant du centre de gravité du corps permet de prévenir une chute sur la face. Pour Marey, ces études peuvent apporter un concours précieux à l'enseignement de l'éducation physique, par l'imitation de ces modèles graphiques ou chronophotographiques.

Le coin supérieur gauche de la plaque est cassé. La plaque porte le numéro 39 et l'inscription manuscrite "modèle" et "Justification de 0,01 m". L’épure est signée par G. Demenÿ. Cette plaque peut être reliée à une série de plaques sur le saut humain et à une série de négatifs de grand format que Marey a tiré pour ses albums.

Références bibliographiques


Fiche technique
Auteur Etienne-Jules Marey (1830-1904) ; Georges Demenÿ.
Date 1884
Technique épure;chronophotographie sur plaque fixe;négatif
Dimensions H 17,8 cm, L 23,4 cm
Format rectangulaire, position horizontale
Expérience : 1884 - Chronophotographie géométrique - mécanisme du saut