L. 3.  >
À Claude II Belin,
le 14 mai 1630

Monsieur, [a][1]

Vous m’avez mis au delà du revanche [1] par la courtoisie que j’ai reçue de vous, par le moyen de votre dernière datée du 8e de mai et du paquet de thèses [2] que m’avez envoyé. Je vous remercie donc du paquet des 22 qu’il vous a plu m’envoyer, avec les deux de monsieur votre père, [2][3] lesquelles je vous renvoie toutes. Il y en avait deux sans date, auxquelles j’ai ajouté l’année, selon que j’ai reconnu devoir être de nos statuts [4] et mémoires de l’École, [3] lesquels j’ai consultés. J’en ai tiré copie de quelques-unes et vous renvoie le tout, avec les trois miennes, [5][6][7][8][9][10] desquelles j’ai répondu par ci-devant[4] les deux de M. Guillemeau, [11][12][13] (il n’en a fait que deux en tout) [5] qui eut le premier lieu de notre licence [14] et qui est aujourd’hui médecin ordinaire du roi ; et deux autres qui ont ici fait assez de bruit : l’une du congrès, [6][15] et l’autre des qualités occultes, [7][16][17] en laquelle j’ai disputé. J’ai toutes les thèses qui se sont soutenues à nos Écoles depuis 1609, sans en excepter une ; mais des neuf autres premières années de ce siècle, j’en ai fort peu. Si en avez, me ferez plaisir de m’en faire part et en récompense, vous en donnerai quantité d’autres, que j’ai même deux ou trois fois. Je tiendrai à faveur ce qu’il vous plaira m’envoyer de Montpellier ; [18] j’en ai bien quelques-unes, mais c’est en petit nombre. J’en cherche particulièrement de deux cours qui se sont faits depuis 1604 jusqu’à 1608 en nos Écoles. Je vous envoie un petit livre qui est le paranymphe [19] de l’année 1628, [8][20] qui fut fait à nos Écoles par un jeune homme fort savant nommé M. Naudé. [9][21][22] J’espère que ne l’aurez pas désagréable, parce qu’il contient, outre les harangues encomiastiques des licentiandes, l’antiquité et dignité de notre Faculté, vu que monsieur votre père et vous y avez tenu lieu autrefois. Je voudrais avoir quelque chose de meilleur et qui approchât davantage de votre mérite, pour vous envoyer et vous témoigner que je suis homme qui ai du ressentiment des bienfaits que je reçois des honnêtes gens comme vous. Je vous prie de présenter mes très humbles recommandations à monsieur votre père et à M. Dacier, et vous, de croire que je suis et serai à jamais, Monsieur, votre très humble et affectionné serviteur et ami.

G. Patin.

De Paris, ce 14e de mai 1630.

Je vous envoie aussi la thèse en laquelle j’ai présidé pour la première fois, à un nommé M. Joudouin [23] qui est docteur d’Aix-en-Provence, [24] il y a bien 20 ans, et est maintenant docteur en cette ville. [10][25][26] Elle est de ma façon, comme mes deux quodlibétaires ; mais ma cardinale est de la façon de M. Guérin, [27] mon président. [11]



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 14 mai 1630

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(Consulté le 28/03/2024)

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