L. 141.  >
À Nicolas Belin,
le 26 décembre 1646

Monsieur, [a][1]

Ce mot n’est que pour vous assurer que j’ai reçu la vôtre datée du 23e de décembre, laquelle m’a réjoui en tant qu’elle m’a appris que vous étiez content des thèses [2] que je vous avais envoyées ; comme aussi de ce que monsieur votre père [3] se porte mieux. Je souhaite fort d’apprendre qu’il soit tout à fait rétabli. Je suis tout réjoui que vous ayez distribué vos thèses avec contentement. Prenez garde de ne point perdre de temps dans ces premiers mois que vous ne serez pas encore fort occupé. Lisez tous les jours quelque bon livre et apprenez par cœur, si vous ne les savez déjà, tous les aphorismes d’Hippocrate. [4] Il y a ici un petit livre nouveau, de morbis hereditariis[1][5] lequel je vous ai destiné avec celui qui est sur la presse de M. Hofmann ; [6] mais je crains que ce dernier ne soit achevé de longtemps, d’autant que l’on n’y peut aller vite à cause de la mauvaise écriture de l’auteur. [2] C’est pourquoi, si je trouve ici quelque commodité avant ce temps-là, je vous enverrai ce premier, comme aussi le Salmasius de Primatu Papæ [7] (que je me suis donné en attendant celui que mon frère [8] m’a promis de Hollande), lequel j’enverrai à Troyes [9] quand il plaira à monsieur votre père, et lequel il retiendra tant qu’il lui plaira ; et quand lui et ses amis l’auront vu à leur aise, il lui sera libre de me le renvoyer bien empaqueté afin qu’il n’y ait rien de gâté. [3] Il n’y a rien ici de nouveau, on y dit seulement que toute l’espérance de la paix [10] est abattue. Je n’y ai point été trompé car je ne m’y suis jamais attendu, et n’y en a jamais eu de bonne apparence puisque tout l’avantage et le profit de la guerre n’appartient < sic > qu’à ceux qui peuvent nous donner la paix ; laquelle aussi n’est que de Dieu, comme la guerre est des hommes. Je vous baise très humblement les mains, à monsieur votre père, à Messieurs vos oncles Belin et Sorel, à Mme Belin, et suis, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur,

Patin.

De Paris, ce 26e de décembre 1646.

Monsieur votre oncle, le jeune Belin [11] qui est à Montpellier, m’a écrit qu’il me priait de lui indiquer ce que je désirerais de ce pays-là. Si vous lui écrivez, je vous prie de lui mander que je le prie de me garder les thèses qui s’imprimeront à Montpellier jusqu’à son retour, dont je lui aurai très grande obligation, et que je suis son très humble serviteur. Idem tibi dictum puta[4]



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Nicolas Belin, le 26 décembre 1646

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(Consulté le 29/03/2024)

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