Je vous remercie très humblement de l’honneur que vous m’avez fait de m’écrire ; et pour vous en rendre réponse, je vous dirai que j’ai montré et publié dans nos Écoles votre programme, [1] de sorte que presque toute notre Faculté en est bien avertie. Mais néanmoins, je puis bien vous assurer qu’il ne s’y est rencontré personne qui ait envie d’aller si loin : il n’y a nul d’ici, tant dégoûté puisse-t-il être, qui n’aime mieux savourer la manne d’Israël [2] que de manger des oignons d’Égypte ; [2][3] et je n’ai vu personne qui se pique de devenir le collègue de M. Siméon Courtaud, [4] homme fort fécond en injures, et très stérile en toute belle science et bonne littérature. [5] Precor illi meliorem mentem. [3] Je souhaite pareillement qu’il ne vous vienne que de bons professeurs, savants et raisonnables, qui sachent bien leur métier et qui ne fassent plus à l’avenir des petits docteurs si minces et formés si légèrement, comme par ci-devant on en a vu en plusieurs endroits. Ce sera l’honneur de votre évêché et le soulagement du public, comme aussi est-ce le souhait de celui qui sera toute sa vie, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Guy Patin, doct. en méd. et prof. du roi à Paris.
De Paris, ce 28e de septembre 1657.