L. 943.  >
À Charles Spon,
le 11 septembre 1668

Monsieur notre cher ami, [a][1]

Je vous prie de prendre chez M. Huguetan [2] le cinquième tome du Sennertus [3] que l’on vous a voulu délivrer, mais que vous avez refusé sur ce que vous n’aviez point l’ordre de le recevoir ; et quand vous l’aurez, de le mettre avec les Conclaves en italien [4] que vous avez reçus pour moi. [1] Je vous supplie aussi de me faire ce plaisir que de demander à M. Anisson [5] la vieille copie de l’auteur sur laquelle ont été imprimées ses Chrestomathies[6] qu’il m’a promis autrefois de retirer de l’imprimerie et de me les renvoyer. [2] Je vous avertis que j’ai céans en ma possession un livre dont je vous ai par ci-devant écrit, intitulé Les Conformités des cérémonies modernes avec les anciennes, etc., [3] que l’on dit avoir été fait par un ministre de Lyon, [7] in‑8o, dans lequel je trouve de fort belles et bonnes choses ; et entre autres, tous les endroits dans lesquels il parle des prétendus intérêts de la Cour romaine. Je voudrais bien qu’il eût parlé quelque part du mariage des prêtres. [8] L’on m’a dit que l’auteur est un ministre de Lyon ; si vous en savez le nom, je vous prie de me le mander. Le livre me semble beau et curieux, l’auteur y est fort exact. J’y souhaiterais seulement une chose, savoir que le livre fût plus gros et l’ouvrage plus ample, et qu’il eût parlé quelque part de la réformation du calendrier que fit le pape Grégoire xiii [9] l’an 1582 ; mais peut-être que le savant auteur n’a point jugé cela à propos et que cela venait moins à son dessein. On parle ici d’une grosse taxe que l’on a signifiée à M. du Plessis-Guénégaud, [10] secrétaire d’État, et que l’on va rechercher tous les gros financiers dès avant le temps de M. d’Effiat, [11] qui mourut l’an 1632. Le roi [12] fait aussi de nouveaux officiers, comme des trésoriers de l’Épargne, [13] des intendants des finances, des greffiers du Conseil, etc. M. de La Sale Drelincourt [14] m’est venu voir et m’a dit que Messieurs des États de Hollande l’avaient mandé pour être professeur à Leyde [15] en la place de M. Vander Linden, [16] ce que je savais bien. Je lui en ai témoigné ma joie ; aussi est-il un honnête homme, et fort savant. Il espère d’y aller sur la fin de l’hiver prochain et ne partira d’ici que sur la fin de février. Te et tuam saluto. Vale, et me ama.

Tuus ex animo, Guido Patin.

Parisiis, undecim die Sept. 1668[4]

Je vous prie aussi de dire à M. Anisson qu’aux exemplaires qu’il m’a envoyés, j’ai trouvé une feuille qui n’est tirée que d’un côté, qui est la feuille S, Partis secundæ pag. 137. Il y a au milieu de la page Caput cv De Apoplexia ; j’ai déjà rencontré cela en divers exemplaires. Je vous baise les mains, et à M. de Gonsebac, et sum tuus aere et libra. G.P[5]



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 11 septembre 1668

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(Consulté le 19/04/2024)

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