L. latine 26.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 12 décembre 1653

[Ms BIU Santé no 2007, fo 26 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Antonides Vander Linden, très célèbre docteur en médecine, à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je serais le plus ingrat des mortels, si je ne vous remerciais pour votre livre (et fasse Dieu que je puisse un jour vous en rendre la pareille) ; il est remarquable et c’est le mieux achevé de tous les ouvrages. Je l’ai reçu des propres mains de notre ami Simon Moinet, imprimeur de Paris, qui n’est ni ignorant, ni mal intentionné. [1][2] Je veux parler de votre Medicina physiologica, ouvrage distingué et tout à fait digne de recevoir la palme. Après l’avoir très vite parcouru, je l’ai aussitôt envoyé au très distingué Riolan, notre plus ancien maître, [3] pour qu’il y discerne clairement l’importance de ce que prouvent les étrangers et pour qu’en son grand âge, qui approche de 80 ans, il y cueille les fruits de sa renommée. [2][4] Je vous remercie aussi pour votre seconde édition du livre de Scriptis medicis, que vous avez remise pour moi à Elsevier ; je ne l’ai pas encore reçue et ne sais quand on me la remettra. [3][5][6] En attendant, très distingué Monsieur, sachez-le bien, jamais je ne serai oublieux de tant de bienfaits que je reçois de vous, et je ne vous refuserai aucun service que je penserai pouvoir vous rendre, en quelque façon que ce soit. Notre Riolan se consacre ici tout entier à réfuter l’antimoine, [7][8] poison paracelsistes et des chimystiques[9][10] dont, sous prétexte de médecine, certains imposteurs publics ont très misérablement abusé depuis quelques années, en tuant quantité de malades. [11] Dieu fasse que sa vie soit prolongée de quelques mois, pour qu’il puisse mener un si grand ouvrage au terme qu’on souhaite. [4] Aussitôt que, dans le tumulte des guerres anglaises, nos marchands auront retrouvé la liberté de commercer, [5][12] je vous en ferai cadeau avec d’autres livres issus des presses parisiennes ; Dieu fasse que cela arrive vite. Sur ses entrefaites, très distingué Monsieur, vale et vive, travaillez avec ardeur et aimez-moi.

Vôtre de toute mon âme, Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris.

De Paris, ce 12e de décembre 1653.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 12 décembre 1653

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(Consulté le 28/03/2024)

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