[Ms BIU Santé no 2007, fo 150 vo | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde.
Très distingué Monsieur, [a][1]
Bien que je ne vous aie rien écrit depuis longtemps, j’ai à peine motif à le faire. Je pense qu’il n’y a presque rien à espérer de cet évêque de Luçon, [2] frère de M. Colbert, [3] tant je connais bien les mœurs des évêques et des courtisans. [1][4][5] Nous n’avons ici rien de nouveau ni d’assuré : tout est en effet incertain, tant de la guerre que de la paix, tout comme de Fouquet. [6] On raconte ici qu’à Turin, [7] Christine, duchesse de Savoie, [8] mère du prince de Piémont, [9] deuxième fille de Henri iv, [10] en sa 58e année d’âge, est frappée d’une maladie mortelle, à savoir d’une double hydropisie, du foie et des poumons. [11][12] Pallida mors, etc. [2][13] J’ai remis hier matin à votre M. Henricus 300 livres tournois, qui font cent écus ; [3][14] s’il a plus tard besoin d’une plus grosse somme, il n’aura pas à se faire de souci. Je vous recommande la ci-incluse : j’ai écrit à M. Vorst [15] pour qu’il vous remette le Théophraste du très distingué Hofmann, [4][16][17] comme j’espère qu’il fera.
Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.
De Paris, ce jeudi 3e de janvier de l’année 1664, que je vous souhaite tout entière heureuse et prospère, ainsi qu’à toute votre famille.
Vôtre de tout cœur, Guy Patin.