L. latine 286.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 29 février 1664

[Ms BIU Santé no 2007, fo 166 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, docteur en médecine à Leyde.

Très distingué Monsieur, [a][1]

J’ai déjà remis une lettre pour vous à notre ami Rompf, [1][2] mais je vous écris de nouveau pour vous aviser que votre paquet, que j’ai confié au fils de M. Leers, [3][4] a quitté Paris pour Rouen, en vue d’être transporté en Hollande, dès que la mer sera favorable, et de vous y être livré ; vous enverrez d’une partie de son contenu à M. Utenbogard. [5] J’attendrai patiemment l’exemplaire de l’Oratio funebris que vous avez prononcée en l’honneur d’Adolf Vorst, [6] je la lirai en hommage à lui et à vous. Je vous en remercie beaucoup par avance, ainsi que de la Praxis Chimiatrica d’Hartmann. [2][7][8] Je n’emploie pas les médicaments chimiques, et seuls très peu de médecins y recourent ici : nos malades n’en ont pas besoin et s’en passent facilement, parce que nos Parisiens ne supportent pas les médicaments trop puissants ; je suis donc de même avis que vous sur leur nature et leur utilité. Qu’une profonde paix règne donc désormais entre nous deux sur toutes ces controverses ; bien que je ne veuille pas m’exprimer comme ce légat pontifical [9] dont le très illustre Thuanus parle en ces termes à l’année 1556 : [10] Populus iste vult decipi, decipiatur ; [3] que cela ne vienne pas dans les pensées d’un honnête homme tel que je vous sais être et tel que je désire être. Votre fils se porte excellemment, il ne manquera pas d’argent. [11] Ce 2d de janvier, je lui ai donné trois cents livres tournois, cent écus, comme je vous l’ai écrit le 3e de janvier, mais j’ignore si vous avez reçu cette lettre car vous ne n’en avez rien écrit ; [4] néanmoins, quand il en aura besoin, je lui procurerai d’autre argent. Vive et vale, et aimez-moi donc.

De Paris, le 29e de février 1664.

Vôtre et sien, G.P.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 29 février 1664

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(Consulté le 23/04/2024)

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