[Ms BIU Santé no 2007, fo 216 vo | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine, à Francfort.
Très distingué Monsieur, [a][1]
J’ai reçu votre dernière de la propre main de M. Glaser, pharmacien natif de Bâle, [2] savant chimiste et excellent homme, ce qui est bien rare chez ce genre de personnage. [3][4] Je n’ai pas rencontré et n’ai pas même vu ce jeune et savant médecin à qui vous aviez confié vos lettres à me remettre : il a dû s’en aller aussitôt avec son Mentor, j’aurais pourtant bien aimé les voir tous deux. [1][5] Votre médecin aurait facilement vu ce qu’il désirait en cette ville, notamment la taille de la vessie pour extraire le calcul, [6] car François Colot [7] est fort mon ami et a souvent recours à moi. Il aurait visité les hôpitaux et aisément pu assister à nos consultations quotidiennes. [8] Gayan se porte excellemment et poursuit avec bonheur sa carrière de chirurgien. [9] Je n’ai encore rien reçu de Schönwetter [10] et n’ai eu aucune nouvelle de ses Quæstiones medico-legales de Zacchias ; [2][11] je vous demande encore et encore que vous le saluiez de ma part. L’auteur de notre Journal s’égare très souvent et se fait beaucoup d’ennemis ; [12][13][14] il juge même souvent à la légère et s’arroge sans raison le droit de censurer, même sans l’approbation des quirites, ni le suffrage du peuple. [3] J’apprends que la peste diminue dans votre pays et m’en réjouis. [15] Je salue votre fils. [16] Vale.
De Paris, ce vendredi 29e de juillet 1667.
Votre Guy Patin de tout cœur.