J’ai reçu votre belle et bonne lettre datée du 25e de novembre, par laquelle vous m’avez extrêmement obligé, [1] sur le fait principalement de M. Daléchamps, [2] duquel j’honore fort la mémoire. Je confesse lui avoir grande obligation : il m’a aidé autrefois en la lecture de Pline, [3] et ai appris aussi quelque chose en son herbier. [2] Vous me mandez qu’il est mort en l’an 1588, et ainsi l’ai-je trouvé marqué en mes mémoires. [3] Je ne sais de qui je l’avais, car M. Cahaignes, [4] médecin de Caen, [4][5] qui a fait Elogia illustrium Cadomensium, [5] n’a pas remarqué ladite année, combien qu’il lui ait donné un éloge, mais assez stérile. J’espère de lui en donner quelque jour un plus ample, et de bon cœur, où je ferai mention de l’obligation que je vous ai pour la peine que vous avez prise de m’envoyer son épitaphe, afin que la postérité vous en sache gré. [6] Pour la relation de M. de Thou, [7] on m’a dit qu’il y en a deux différentes, toutes deux imprimées à Lyon. [6][8] Si cela est, je recommande le tout à votre diligence. J’aurai soin, en récompense, de ce qui se fera de deçà, j’amasse toutes les thèses [9] et rien ne m’échappera. Pour le sieur Meyssonnier, [10] vous m’obligerez fort de ses Opuscules, et encore plus de me mander, en ami et en secret, ce que vous pensez du personnage, quem puto non admodum sapere. [7] J’ai vu ici un placard de lui contenant quelques règles prétendues de santé, quo nihil vidi miserabilius, cuius auctorem hic serio egisse non puto, si sapio. [8] Je ne le tiens pas plus sage que ce fanfaron dans Plaute, [11] qui crus fractum obligaverat Æsculapio, etc. [9] Depuis ma dernière par laquelle je vous avais mandé que j’ai vu le sieur Columbanus, [12] rien n’est ici arrivé que la mort de M. le cardinal de Richelieu, [13] le jeudi à midi, 4e de décembre. In dissecto cadavere deprehensus est abscessus insignis in parte infima thoracis, a quo mirum in modum permebatur diaphragma. [10][14] Il n’a été que six jours malade, durant lesquels il a eu beaucoup de faiblesse, argumentum puris intus latentis certissimum, præsertim in corpore extenuatissimo et emaciatissimo. [11] Tout le sang qu’on lui a tiré était très pourri, sans aucune fibre, avec une sérosité laiteuse. Eiusmodi serum γαλακτωδες sanguini supernatans, indicium est in febribus certissimæ malignitatis. [12] Le quatrième jour de sa maladie, desperantibus medicis, [13] on lui amena une femme qui lui fit avaler de la fiente de cheval [15] dans du vin blanc ; et trois heures après, un charlatan, [16][17] qui lui donna une pilule de laudanum ; [14][18][19] et hæc omnia frustra : Contra vim mortis non est medicamen in hortis. [15][20] Il était revenu de Rueil [21] à Paris en intention de n’en sortir de tout l’hiver ; car il avait cela de commun avec les grands princes, il ne faisait qu’aller et venir, stare loco nescebat ; [16][22] mais la mort qu’il portait en son sein l’a enfin empêché d’aller plus loin ; et a vérifié ce distique de Martial [23][24] en mourant ici,
Nullo fata loco possis excludere, cum mors
Venerit, in medio Tibure Sardinia est. [17]
Le roi [25] a laissé les affaires en l’état qu’elles étaient, et les mêmes officiers ; mais je crois que cela ne durera pas. [18] Ubi nova adfuerint, plura tibi scribam, [19] comme aussi de ce qui sera sur sa mort. Il sera enterré en Sorbonne. [26][27] On m’a dit aujourd’hui que M. Citois, [28] son médecin, se meurt aussi d’une fièvre continue. [29] Vous avez à Lyon un certain P. Labbé [30] qui a fait plusieurs épitaphes et inscriptions, et même quelquefois avec beaucoup de flatteries ; nec mirum, hæc enim est vera indoles gentis Loyoloticæ : colaces, mendaces, rapaces. [20] Si tout ce qu’il a fait se pouvait trouver, je le désirerais volontiers, mais principalement celle qu’il a faite à feu M. le cardinal, où il l’appelle un grand mystère : Mysterium es, etc. [21] Je vous prie de vous en souvenir, et de vous charger encore de cette commission, pour laquelle je vous aurai très grande obligation. Je voudrais bien pouvoir recouvrer un livre que je n’ai jamais pu voir, que cite M. Duchesne [31] en sa Bibliothèque des auteurs de l’histoire de France, [22] page 112, sous ce titre : Tabulæ historicæ, triumphales et funerales Henrici iv, cognomento Magni, Galliarum et Navaræ regis, auctore Petro Cornu in suprema Curia Delphinatus regio senatore, Lugduni sumptibus Horatii Cardon, 1615, in‑fo. [23][32] Vous m’obligerez fort si j’en puis avoir quelque nouvelle. L’an 1567, il a été imprimé à Genève in‑4o le Cordelier ou Franciscanus de Buchanan, [33][34] en vers français, dont l’auteur est Florent Chrestien. [24][35] Si jamais vous en découvrez une copie, je vous prie de ne la laisser pas aller ; je voudrais l’avoir et qu’il m’eût coûté grand’chose. Quand vous vous souviendrez de la mort du cardinal de Richelieu, lisez attentivement le chapitre 14 d’Isaïe [36] et repassez en votre mémoire les belles choses qu’il a faites en sa vie. [25] Je vous prie de me mander le nom de votre rue et l’adresse que vous voudrez que je mette sur mes lettres pour vous ; pour les miennes, adressez-les à votre serviteur, rue des Lavandières près de la chapelle aux Orfèvres, tout devant l’Étoile. [26][37] À Dieu, Monsieur.
1. |
Guy Patin accusait ici réception des réponses aux questions qu’il avait posées à Charles Spon dans sa lettre du 9 novembre. |
2. |
Jacques Daléchamps (v. note [2], lettre 71) a donné une Histoire naturelle de Pline (Lyon, Bathelémy Honorat, 1587, in‑fo ; seconde édition, Cologne, Samuel Crispinus, 1615), sous ce titre pompeux et immodeste :
Ce que Guy Patin appelait « son herbier » est son : Historia generalis plantarum, in libros xviii per certas classes artificiose digesta ; Haec plusquam mille imaginibus plantarum locupletior superioribus, omnes propemodum quæ ab antiquis scriptoribus, Græcis, Latinis, Arabibus, nominantur necnon eas quæ in Orientis atque Occidentis partibus, ante seculum nostrum incognitis, repertæ fuerunt, tibi exhibet ; habes etiam earundem plantarum peculiaria diversis nationibus nomina : habes amplas descriptiones, e quibus singularum genus, formam, ubi crescant et quo tempore vigeant, nativum temperamentum, vires denique in Medicina proprias cognosces. Adiecti sunt Indices, non solum Græci et Latini, sed aliarum quoque linguarum, locupletissimi.Cet ouvrage a été rédigé par Desmoulins, mais Daléchamps en avait tracé le plan et fourni la plupart des matériaux. Il contient 2 686 planches, avec la description de 2 731 plantes, classées selon un ordre purement arbitraire, c’est-à-dire non générique, mais suivant leur grandeur, leur forme, leurs qualités, etc. (J. in Panckoucke). |
3. |
Guy Patin, en prévision de ce qu’il pourrait avoir à écrire ou à déclamer, notait soigneusement tout ce qu’il jugeait mémorable. Il enregistrait notamment les détails biographiques remarquables sur les personnes qu’il estimait, les « lieux communs » (citations surtout latines) glanées au fil de ses lectures, et le journal de sa correspondance (date, destinataire et contenu succinct des lettres qu’il envoyait). On retrouve des bribes de ce travail de fourmi, ce qu’il appelait ici « mes mémoires », dans les recueils manuscrits Montaiglon du Collège de France et de la BIU Santé : v. le Manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe). |
4. |
Caen (Calvados) avait été la capitale des ducs de Normandie depuis le xe s. jusqu’au rattachement de la province à la Couronne de France au milieu du xve s. Elle était le siège d’une Université avec une École de médecine. Durant les guerres de Religion, Caen avait été un puissant fief calviniste. |
5. |
Elogiorum civium Cadomensium centuria prima. Authore Iacobo Cahagnesio Cadomensin Medicinæ Professore Regio [Première centurie d’éloges de citoyens de Caen. Par Jacques Cahaignes, natif de Caen, professeur royal de médecine] (Caen, Jacques Bassi, 1609, in‑4o). Jacques Cahaignes (ou Cahagnes, Caen 1548-1612) était docteur en médecine et professeur de la Faculté de Caen (mais ne fut pas professeur au Collège de France). Il en a rédigé les statuts et a laissé plusieurs autres ouvrages médicaux (Jourdan in Panckoucke). Son éloge par Daléchamps porte le no 53 (pages 77‑79). C’est un hommage assez plat, dont la fin peut à juste titre irriter ceux qui prisent la précision des biographies :
Daléchamps n’a fourni les dates de naissance et de mort d’aucun des personnages dont il a écrit l’éloge. |
6. |
La première de ces relations est anonyme (sans lieu, ni nom, ni date) : Particularité de tout ce qui s’est passé en la mort de Messieurs Henri Coiffier, marquis de Cinq-Mars, et de Thou, décapités le 12 septembre 1642. La seconde est de François de Barancy (v. note [3], lettre 211) : Histoire véritable de tout ce qui s’est fait et passé dans la ville de Lyon en la mort de Messieurs de Cinq-Mars et de Thou, ensemble les interrogations qui leur ont été faites, et réponses à icelles (sans lieu ni nom, 1643, petit in‑fo de 28 pages). La narration quasi photographique des derniers instants des deux condamnés y fige encore le sang du lecteur (pages 22‑28) :
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7. |
« pour qui je crois ne pas avoir beaucoup de goût. » Aucun des nombreux ouvrages de Lazare Meyssonnier ne porte le titre d’Opuscules ; v. note [4], lettre 72, pour une liste de quelques-uns de ses titres récents d’alors. |
8. |
« je n’ai rien vu de plus déplorable que ça ; si je ne me trompe, je ne crois pas que leur auteur ait agi là avec sérieux. » |
9. |
« qui avait réduit une jambe cassée à Esculape [v. note [5], lettre 551], etc. » ; passage des Ménechmes de Plaute (acte v, scène 3, vers 882-888) où le vieillard Senex dit à Ménechme Sosiclès (frère jumeau de Ménechme ravi) :
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10. |
« À la dissection du cadavre, on a trouvé un abcès remarquable dans la partie la plus basse du thorax, qui, de manière étonnante, avait traversé le diaphragme. » |
11. |
« preuve très certaine du pus caché à l’intérieur, surtout dans un corps tout à fait diminué et épuisé. » |
12. |
« Cette sorte de sérosité laiteuse (galactôdes) qui surnage du sang est l’indice d’une malignité absolument certaine dans les fièvres. » La « fibre » (filaments du sang) est l’armature solide du caillot sanguin ; elle porte aujourd’hui le nom de fibrine. Il faut croire que le sang du cardinal ne coagulait plus quand il stagnait dans la poêlette de saignée. La lactescence du sérum (partie liquide du sang sédimenté) s’observe surtout quand il existe une forte concentration de graisses (triglycérides) dans le sang. Au vu des connaissances présentes, ces deux signes « biologiques » pourraient faire évoquer un syndrome d’activation macrophagique (hémophagocytose), conséquence d’un état infectieux gravissime ; mais avec une bonne dose d’imagination… |
13. |
« les médecins ayant perdu tout espoir ». |
14. |
V. note [3], lettre 672, pour l’emploi médicinal des excréments d’animaux. Hermant (tome i, chapitre xvi, pages 176‑177) a identifié ce charlatan qui vint au chevet de Richelieu mourant :
Le laudanum, mot venu par déformation de laudatum ou laudandum (digne de louange) ou, moins probablement, de ladanum (gomme du ciste, plante qui n’a aucun rapport avec le pavot), est une panacée, comme une sorte de thériaque (v. note [9], lettre 5), inventée par Paracelse. Elle était composée de feuilles d’or et de perles fines, mais aussi, et surtout quant aux effets, d’une bonne dose d’opium (v. note [8], lettre 118) : « on le mêle avec du sel de tartre, du sucre, de l’esprit de vin, des teintures, d’aromates, poudres cordiales, magistères, sels volatiles et autres extraits, et on s’en sert en une infinité de maladies » (Furetière). Guy Patin le tenait pour une drogue chimique et ne le prescrivait pas, lui préférant l’opium pur, quand les circonstances imposaient un puissant remède narcotique et antalgique (mais potentiellement mortel). Le laudanum, diversement modifié, notamment par l’Anglais Thomas Sydenham (mort en 1689), est resté en usage médical jusqu’à la fin du xixe s. V. la Leçon de Guy Patin au Collège de France sur le laudanum et l’opium et l’observation x pour maints autres détails critiques sur cette préparation. La pilule narcotique était le mode d’administration le plus courant de l’opium et du laudanum. |
15. |
« et tout cela en vain : “ Contre la puissance de la mort, il n’y a pas de médicament dans les jardins. ” » Guy Patin a souvent cité cette sentence fataliste extraite de la Schola Salernitana [L’École de Salerne], dans les cinq vers De Salvia [La Sauge, v. note [2], lettre latine 307] (édition commentée de René Moreau, Paris, 1625 [v. note [4], lettre 12], chapitre xxxviii, page 406) :
Sur la mort de Richelieu, Triaire cite la lettre de F.S.D.I.C. (le frère Séraphin de Jésus, alias Christophe Billard, carme tourangeau mort en 1644) au marquis de Fontenay-Mareuil, datée de Paris le 6 décembre 1642 (BnF L.B36.3315) :
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16. |
« il ne savait pas tenir en place ». Description du cheval par Virgile (Géorgiques, livre iii, vers 83‑85) : Tum, si qua sonum procul arma dedere, |
17. |
« Il n’y a pas de lieu sur terre où tu puisses échapper à ton destin ; quand la mort vient, la Sardaigne se trouve au beau milieu de Tibur » (Martial, Epigrammes, livre iv, 60, vers 5‑6). Tibur est un faubourg de Rome (Tivoli) et la Sardaigne était un endroit proverbialement insalubre. Martial (Bibilis, nord de l’Espagne 40-ibid. 104) est un poète latin contemporain de Néron. Guy Patin le prisait fort et a largement puisé dans ses 14 livres d’Épigrammes. |
18. |
Mémoires de Henri de Campion (page 164) :
Un peu plus haut (page 160), Campion, un des hommes de confiance du duc de Beaufort (v. note [14], lettre 93), alors réfugié en Angleterre, donne un éclairage sur la manière dont Louis xiii se comporta à la mort de Richelieu :
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19. |
« Quand des nouvelles seront parvenues, je vous en écrirai plus ». |
20. |
« et il n’y a rien d’étonnant à cela, ce sont en effet des qualités naturelles à la race loyolitique : flatteries, mensonges, rapacité » (passage écrit dans la marge). Pierre Labbé (Clermont-Ferrand 1594-1678), admis dans l’Ordre des jésuites en 1612, avait enseigné la grammaire, puis les humanités, la rhétorique et la philosophie, avant d’être, 18 années durant, professeur de théologie. Il était ensuite devenu tour à tour recteur de cinq collèges de son Ordre (allant et venant entre Arles, Grenoble et Lyon). Archéologue et poète, dévoué à Richelieu, le P. Labbé avait notamment composé :
Au fil de ses lettres, Guy Patin a cité quelques-unes de ses autres productions. |
21. |
Le Mysterium politicum de Pierre Labbé, texte latin de trois pages, en prose, commence par ces mots :
Suivent quatre autres déclamations fournissant des motifs pour considérer que le cardinal est un mystère politique, tant il est habile avec les ennemis de la France. |
22. |
André Duchesne (L’Île-Bouchard, Touraine 1584-Verrières 1640) a consacré sa vie aux travaux historiques et géographiques. Il étudia à Loudun d’abord, à Paris ensuite, sous l’érudit Boulanger, et devint géographe et historiographe du roi. Richelieu avait coutume de l’appeler familièrement « mon bon voisin », à cause de la proximité de leurs lieux de naissance. Duchesne mourut écrasé sous une charrette en se rendant à sa maison de campagne de Verrières, près de Paris (G.D.U. xixe s.). Il a laissé de nombreux ouvrages, dont celui que Guy Patin citait ici : Historiæ Francorum scriptores coætanæi ab ipsius gentis origine usque ad Philippi iv dicti Pulchri tempora, cum epistolis regum, pontificum, ducum, abbatum, etc., opera ac studio Andreæ Duchesne et Philippi, Andreæ filii, post mortem patris [Écrivains contemporains de l’histoire des Français, depuis l’origine de cette nation jusqu’à l’époque de Philippe iv dit le Bel, avec les lettres des rois, des pontifes, des ducs, des abbés, etc., par les soins et l’étude d’André Duchesne et de Philippe, fils d’André, après la mort de son père] (Paris, Sébastien Cramoisy, 1636-1649, 5 tomes in‑fo). Le cinquième et dernier tome (v. note [54] du Naudæana 2) a été publié par François Duchesne (v. note [7], lettre 481), autre fils d’André. |
23. |
« Tableaux historiques, triomphaux et funèbres de Henri iv, surnommé le Grand, roi de France et de Navarre, par Pierre Cornu conseiller au parlement de Dauphiné, Lyon, Horace Cardon, 1615, in‑fo » ; référence exacte d’un ouvrage de Pierre de Cornu, poète et magistrat de Grenoble, qui mourut en 1615. |
24. |
Édition (Genève, 1567) du Franciscanus de George Buchanan traduit en vers français (Le Cordelier… v. note [11], lettre 65). Son auteur, l’érudit calviniste français, Florent Chrestien (Quintus Septimius Florens Christianus, Orléans 1541-Vendôme 1596), était disciple de Henri Estienne et ami de Joseph Scaliger (v. note [2], lettre latine 426). Il fut précepteur de Henri de Navarre (futur roi Henri iv) et collabora à la Satire Ménippée (v. note [18], lettre 310). Outre ses traductions de Buchanan, il a notamment publié :
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25. |
Guy Patin avait perdu sa bonne et respectueuse opinion du cardinal depuis qu’il avait fait mettre à mort François-Auguste de Thou. Il devait ici singulièrement penser aux versets 14:3‑7 du Livre d’Isaïe :
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26. |
V. note [14], lettre 73. Ces deux dernières phrases ont été supprimées dans l’édition de Reveillé-Parise. Guy Patin y répétait en effet ce qu’il avait demandé et dit à Charles Spon de leurs adresses respectives à la fin de sa lettre du 24 novembre : il marquait avec insistance son souhait de pouvoir correspondre régulièrement avec son nouvel ami lyonnais, en utilisant la poste (et non plus seulement la voie des porteurs). |
a. |
Ms BnF no 9357, fo 12 ; Triaire no lxxvii (pages 253‑258) ; Reveillé-Parise, no clxxii (tome i, pages 307‑309). Au revers, de la main de Charles Spon : « 1642, Paris sans date ; Lyon, 26 décembre ; Risposta, adi 30 décembre » La lettre n’est pas signée, mais elle est de l’écriture de Patin. Elle est datée d’une main inconnue du 12 décembre 1642 ; mais on ne sait pourquoi, tous les éditeurs antérieurs l’ont classée au 12 décembre 1643. Richelieu étant mort le 4 décembre 1642. Il a été facile, grâce à la note de Spon apposée au revers, d’inscrire sur le manuscrit une date approximative ; mais cette date du 12 ne peut cependant être considérée comme d’une exactitude absolue, puisque nous savons par les différentes notes de Spon inscrites sur les lettres de Patin que l’espace de temps nécessaire à la transmission des lettres de Paris à Lyon variait parfois de plusieurs jours. Nous avons, en conséquence, maintenu la date de décembre sans préciser celle du jour qui ne pouvait être strictement déterminée (Triaire). |