L. 427.  >
À Hugues II de Salins,
le 25 novembre 1655

Monsieur, [a][1]

Ce 20e de novembre. Pour faire réponse à la vôtre datée du 6e de novembre et que je n’ai reçue que depuis deux jours, je vous dirai que je vous ai écrit il n’y a pas longtemps, et ut mihi constat ex indice meo[1] du 5e de novembre. [2] Je ne lairrai pourtant pas de vous répondre. Votre garçon apothicaire me rendit votre lettre et m’employai pour le placer ; ce que j’eusse fait pour lui à cause de vous s’il fût retourné, mais je ne l’ai point vu depuis. Vos raisons sont toutes bonnes contre les lavements [3] d’oxycrat : [4] adde quod est semper suspectus aceti usus, propter medicationem qua pollet, adversus intestina et alias partes membranosas ; [2] et même les vinaigriers nous gâtent le vinaigre, [5] en le faisant trop chaud et trop fort, acetum enim nostrum valde distat ab aceto Galeni[3][6] Scorbut est vox Danica, est morbus lienis a forti obstructione cum oris fœtore, gengivarum corruptione, et ulceribus crurum ; [4][7] c’est le scélotyrbe [8] et le stomacacé [9] d’Hippocrate, [5][10][11] Sennert [12] en a fort bien écrit. [6] On ne voit guère ce mal que là où se boivent de mauvaises eaux, ex aquarum bonitate incolarum salubritatem coniiciebat Plato ; [7][13] on n’en voit point ici, aussi l’eau de Seine [14] est-elle fort saine. Plures Germani de eo scripserunt : Wierus, Reusnerus, Ronsseus, Eugalenus, Martinus, Brucæus, Sal. Albertus, Langius, Horstius, et alii : sufficiat tibi Sennertus[8][15][16][17][18][19][20][21][22][23]

Si morbos nosce volueris, lege diligenter Fernelium, lib. 5 et 6 Pathol ; [9][24] et à mesure qu’il s’en présentera quelqu’une in operibus artis[10] relisez-la dans la Méthode particulière de M. Riolan [25] le père, dans Houllier, [26] dans le troisième livre des Institutions de Hofmann, [27] dans Sennert. [11] Laur. Hofmanus, de vero usu et fero abusu medic. Chymic. [12][28] n’est pas mauvais, sed ipse author nihil habet ex quo accedat ad Casp. nostrum Hofmannum, virum πολυμαθεσατον. [13] Fernel a le mieux écrit que pas un de luis veneræ natura[14] et surtout de ses signes, hormis qu’il haïssait le mercure, [29] quem usus tandem probavit[15][30] Fallope [31] est bon aussi. [16] Faites des lieux communs en une main de papier et y écrivez peu de chaque chose en renvoyant toujours à l’auteur qui en a le mieux écrit. Le grand Sennert est un bon indice de lieux communs. Le conseil de Heurnius [32] n’est pas mauvais. [17]

Je me souviendrai du Decas medica Porti [33] pour vous s’il se rencontre. [18] On n’a rien fait en notre Faculté depuis le livre de M. Perreau contre l’antimoine [34][35] qui a été trouvé fort bon ; [19] mais M. Riolan [36] a fait un in‑8o contre Pecquet et Pecquetianos [37] qui est très excellent, et le meilleur qu’il ait jamais fait. [20] Les antimoniaux ont le nez cassé et leur poison < est > tout à fait décrié, même ils en sont honteux et en ont de la vergogne.

Qu’est devenu votre M. de La Curne ? [38] M. Gassendi [39] est ici mort le 24e d’octobre. Le même mois nous avons perdu deux des nôtres, savoir MM. Des François [40] et Chasles. [41]

Je baise très humblement les mains à Messieurs vos père et frère, comme aussi à mademoiselle votre femme.

Le roi [42] est ici venu une fois voir la reine sa mère, [43] et deux jours après s’en retourna. Cinq jours après, le Mazarin [44] y est venu, il en partit dimanche dernier, 21e de novembre, et le roi y est arrivé le mardi 23e de novembre. [21] Ces petites et fréquentes visites font croire qu’il y a quelque défiance, qui est un commencement à plus grands désordres : aliquod negotium perambulans in tenebris, inter secreta Principis annumerandum. Arcanus Regis non licet scrutari : si rimeris, frustra erit, nec ideo assequeris. Dii illius principatum dedere, nobis obsequii gloria relicta est. Nos viles pulli, nati infelicibus ovis, etc[22][45][46][47]

Ce 24e de novembre. On dit que le roi s’en va demain à Compiègne [48] y trouver le Mazarin qui l’y attend. L’affaire de M. d’Hocquincourt [49] n’est pas accordée, il demeure dans sa félonie. Je ne sais s’il en sera bon marchand, il fait dangereux de se jouer à son maître. [23] On parle ici de faire transférer l’Assemblée du Clergé [50] hors de Paris et de l’envoyer à Soissons [51] ou à Senlis. [52] J’ai depuis peu traité ici un jeune homme de 18 ans, de fort bonne maison, il a 400 000 livres de beau bien et est orphelin ; [53][54] il eut la fièvre cum vomitu et affectu soporoso ; prædixi variolas, ad quarum eruptionem promovendam[24] il fut saigné [55] cinq fois ; inter eruptionem[25] trois fois, et encore quatre fois post eruptionem, propter febrim perseverantem ; [26] il a été ensuite bien purgé[56] tandem convaluit[27] J’en ai eu 20 louis d’or, mais il n’a pris ni bézoard, [57] ni eaux cordiales, [58] ni confection d’alkermès [59] ni d’hyacinthe, [60] ni aucune drogue arabesque. [61] L’apothicaire n’en a demandé que 15 livres pour ses parties : bel exemple pour ceux qui putant in tali morbo non esse secandam venam ; ne sistatur Naturæ conatus, et retrocedat impura illa materia ab habitu corporis ad centrum[28]

Je me recommande à vos bonnes grâces et à celles de tous nos bons amis de par delà, et suis de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Guy Patin.

De Paris, ce jeudi 25e de novembre 1655.


a.

Ms BnF no 9357, fos 196‑197, « À Monsieur/ Monsieur de Salins, le puîné,/ Docteur en médecine,/ À Beaune » ; Chéreau no v (18‑19).

1.

« et comme mon répertoire en fait foi ».

Ainsi qu’en attestent le ms BIU Santé no 2007 (où j’ai puisé la plus grande partie de ses lettres latines), Guy Patin tenait sur un cahier un scrupuleux index de ses correspondances, avec parfois même les copies de ses lettres. Cela explique la précision des références qu’il faisait sans cesse à la date, à la longueur, au porteur et souvent au contenu de ses précédents missives, même parfois anciennes de plusieurs années.

2.

« ajoutez-y que l’emploi du vinaigre est toujours suspect parce que c’est un médicament trop violent pour les intestins et les autres parties membraneuses ».

Oxycrat : « lotion qu’on prépare facilement avec une cuillerée de vinaigre sur cinq ou six fois autant d’eau, qui sert à rafraîchir, à étuver les bosses ou les membres qui souffrent quelques douleurs » (Furetière). « Il sert à adoucir les ardeurs des inflammations [v. note [6], lettre latine 412] et à guérir les douleurs que cause le trop de chaleur. Ce mot est grec oxukraton, de oxus [vinaigre], et de kerannumi, je mêle » (Thomas Corneille). L’oxycrat s’employait en frictions, gargarismes ou lavements.

3.

« en effet, notre vinaigre est fort éloigné de celui de Galien. »

4.

« Scorbut est un mot danois : c’est une maladie due à une forte obstruction de la rate, avec haleine fétide, pourriture des gencives et ulcères des jambes. »

La description des symptômes était exacte, mais l’explication de Guy Patin restait loin de la vérité présente : le scorbut est une carence en vitamine C (acide ascorbique), substance indispensable à la vie que le corps humain doit tirer des aliments et qui ne se trouve que dans certains produits frais (fruits, légumes, viandes rouges) ; avant la découverte de la vitamine C (Albert Szent-Györgyi, prix Nobel en 1937), la consommation d’oranges (v. note [4], lettre 981) et de citrons était le traitement radical du scorbut.

Le mot vient des langues nordiques, mais son orgine exacte varie selon les étymologistes : skörbjugr (suédois), skyrbjugr (norvégien) pour œdème (bjugr) dû au lait caillé (skör, skyr) ; schorbûk (bas-germain), scheurbuik (néerlandais) pour maladie qui rompt ou lacère (schoren, schuren) le ventre (bûk, buik), etc. Le scorbut n’est devenu commun qu’à partir du xvie s., avec les voyages maritimes au long cours.

5.

Scélotyrbe (L’Encyclopédie) :

« faiblesse et douleurs dans les jambes qui sont ordinairement un symptôme de scorbut. Ce mot est composé de jambe {a} et tumulte, désordre. {b} Ce terme se prend quelquefois pour le scorbut même et quelquefois aussi pour les remèdes qu’on emploie dans cette maladie. Les soldats de Germanicus furent attaqués de scélotyrbe pour avoir bu de l’eau d’une certaine fontaine sur les côtes de Frise. »


  1. Skélos en grec.

  2. Tubrê.

Stomacacé (nom masculin ; ou stomacace, féminin) : « mal qui est une espèce de scorbut et qui cause à ceux qui en sont atteints une extrême puanteur qui vient de la bouche et des gencives, ce qui l’a fait appeler stomacacé, du grec stoma, bouche, et de kakê, défaut, vice. Pline qui en parle dit que l’on gagnait ce mal en buvant de l’eau d’une fontaine qui était en Allemagne » (Thomas Corneille).

Au livre vii des Épidémies, § 47, Hippocrate a donné une description du scorbut, mais sans employer les mots scélotyrbe ni stomacacé (Littré Hip, volume 5, pages 415‑417) :

« Cléochus, à la suite de fatigues et d’exercices, ayant usé de miel pendant quelques jours, il lui survint une tumeur au genou droit, surtout à la partie inférieure autour des tendons placés sous le genou ; il allait et venait boitant un peu ; le mollet enfla et se durcit, état qui gagna le pied et la cheville du côté droit ; aux gencives, près des dents, gros tubercules comme des grains de raisins, livides, noirs, indolents quand il ne mangeait pas ; les jambes aussi étaient indolentes quand il ne se tenait pas debout ; en effet, la tuméfaction avait gagné la jambe gauche, mais elle y était moindre. Les tumeurs autour des genoux et des pieds cédaient à la pression, comme si elles contenaient une matière purulente. Finalement, il devint incapable de se tenir debout et de marcher ; il s’alita. Chaleur fébrile parfois manifeste ; anorexie, peu de soif ; il ne pouvait même se lever pour se mettre sur la chaise percée, ayant des haut-le-cœur et parfois des défaillances. L’ellébore fut administré ; purgations de la tête ; pour la bouche, la poudre d’encens avec les autres ingrédients mélangés fut utile ; les ulcérations de l’intérieur de la bouche se trouvèrent bien de la décoction de lentilles. Vers le soixantième jour, les tumeurs se résolurent à la seconde administration de l’ellébore seulement ; des douleurs étaient venues aux genoux pendant le séjour au lit, du liquide et de la bile s’étaient déposés sur les genoux plusieurs jours même avant l’administration de l’ellébore. »

6.

Daniel Sennert a consacré au scorbut (De Scorbuto) la section ii, partie v, livre iii de son traité De Febribus [Les Fièvres]. Au chapitre i, De Scorbuti nominibus et natura [Noms et nature du scorbut], il décrit soigneusement les noms qu’on a successivement donnés à la maladie, avec les passages de Pline, Galien et Avicenne qui peuvent s’y rapporter (Opera, Lyon, 1650, tome ii, pages 981‑984).

7.

« Platon pensait que la santé des habitants d’un lieu venait de la bonne qualité de ses eaux. »

8.

« Plusieurs Allemands ont écrit sur ce sujet : Johann Wier, Hieronymus Reusner, Balduin Ronss, Severin Eugalenus, Matthias Martini, Henricus Brucæus, Salomon Alberti, Johann Lange, Gregor ii Horst et d’autres ; contentez-vous de Daniel Sennert. »

  1. Ioannis Wieri Medicarum observationum variorum liber i. De Scorbuto. De Quartana. De Pestilentiali Angina, Pleuritide et Peripneumonia. De Hydropis curatione. De Curatione meatuum naturalium clausorum, et quibusdam aliis…

    [Premier livre d’observations médicales variées de Johann Wier : {a} sur le Scorbut ; sur la Fièvre quarte ; sur l’Angine pestilentielle, la Pleurésie et la Péripneumonie ; sur le Traitement de l’hydropisie ; sur le Traitement des obstructions des conduits naturels, et certaines autres choses…] {b}

  2. Hieronymus Reusner (médecin de Nördlingen né en 1558) :

    Diexodicarum exercitationum liber de scorbuto. In quo, præter genuinam variorum, novorum ac insolentium morborum prosapiam, solertemque lienis e priscorum mystarum Pandectis erutam liturgiam, exaugurata Paracelsitarum Hieroglyphia, nec non exauctorata Parachymicorum Chrysurgia, enucleatur : Quomodo iuxta Hippocratis Galenique therapeusin ; selecta Spagiricorum Magisteria tuto administrari possint.

    [Livre d’essais étendus sur le scorbut. Où sont examinés en détail, outre la lignée authentique des maladies diverses, nouvelles et inaccoutumées, et le culte accoutumé de la rate tiré des pandectes des anciens mystères, le hiéroglyphe des paracelsistes qu’on a profané, ainsi que la chrysurgie {c} des parachimistes qu’on a pourfendue. Comment, en conformité avec la thérapeutique d’Hippocrate et de Galien, les préceptes choisis des spagiriques {d} pourraient être mis en œuvre sans danger]. {e}

  3. Balduin (Baudoin) Ronss (médecin flamand au xvie s., natif de Gand, mort à Gouda) :

    De magnis Hippocratis Lienibus, Pliniique stomacace ac scelotyrbe, seu vulgo dicto scorbuto libellus…

    [Opuscule sur les grosses rates d’Hippocrate, et sur le stomacacé et le scélotyrbe de Pline, ou ce qu’on nomme vulgairement le scorbut…] {f}

  4. Severin Eugalenus, médecin frison du xvie s., natif de Dokkum, qui se disait capable de guérir toutes les maladies :

    De Scorbuto morbo liber, in quo omnia quæ de signis eius diagnosticis dici possunt, tratctata continentur, animadversa… [Livre sur le Scorbut, où est traité et examiné tout ce qui peut se dire de ses signes diagnostiques…] {g}

  5. Scorbutus : Seu luis scelotyrbicæ Primordia, Essentiam, Causas, Notas, Prognosin, Prophylaxin, Curationem, et quæ eandem comitari solent, Symptomatum graviorum remotionem, exhibens Commentatio, tribus Positionum Centuriis illustrata ac Selectissimis remediorum flosculis, Opera Matthæi Martini, Ascan. Med. Doctoris, ac Reipubl. Islebiensis Physici Ordin. exornata.

    [Le Scorbut, ou Commentaire présentant les origines, l’essence, les causes, les signes, le pronostic, la prophylaxie de la maladie scélotyrbe, et la suppression des très graves symptômes qui ont coutume de l’accompagner ; illustrée par trois centuries de proclamations et des fleurons les mieux choisis de remèdes. Par les soins de Matthæus Martinus, {h} docteur en médecine natif d’Aschersleben et médecin ordinaire de la République d’Eisleben]. {i}

  6. Henricus Brucæus (Alost 1531-Rostock 1593, médecin et mathématicien allemand) n’a pas laissé d’ouvrage consacré au scorbut, mais les De Scorbuto tractatus duo [Deux traités sur le Scorbut] de Balthazar Brunner {j} contiennent De scorbuto Propositiones, de quibus disputatum est sub viro clarissimo Henrico Brucæo [Propositions sur le scorbut dont on a disputé sous la présidence du très distingué Henricus Brucæus]. {k}

  7. Salomon Alberti {l} a écrit trois traités sur le scorbut :

    • Disputatio de scorbuto [Discussion sur le scorbut] (Wittemberg, 1591, in‑4o) ;

    • Disputatio secunda de scorbuto [Seconde discussion sur le scorbut] (Wittemberg, 1593, in‑4o) ;

    • Scorbuti historia, cui, inobservatum, vel saltem indictum hactenus, symptoma accessit : genarum coarctatio, genuum contractioni germanum et quasi consanguineum [Histoire du scorbut, à laquelle s’ajoute un symptôme qui n’a pas été observé ou qui n’a presque jamais été décrit jusqu’ici : la soudure des paupières, phénomène héréditaire et quasi consanguin, dû à la promiscuité des familles] (Wittemberg, 1594, in‑4o).

  8. Guy Patin se référait en grande partie à la compilation de ces ouvrages, qui est réunie dans le :

    De Scorbuto Tractatus Danielis Sennerti, Vratislaviensis, Silesii, D. et Medicinæ in Academia Wittebergensi Profess. Cui accesserunt ejusem argumenti Tractatus et Epistolæ Balduini Ronssei, Johannis Echtii, Johannis Wieri, Johannis Langii, Salomonis Alberti, Matthæi Martini. Editio Secunda.

    Traité de Daniel Sennert, {m} natif de Breslau en Silésie, docteur et professeur de médecine en l’Université de Wittemerg, sur le Scorbut. Y ont été ajoutés les traités et les lettres sur le même sujet de Balduinus Ronsseus, {e} Johannes Echtius, Johannes Wierus, {a} Johannes Langius, {n} Salomo Albertus, {l} Matthæus Martinus. {h} Seconde édition]. {o}

  9. Patin y ajoutait le :

    Gregor. Horstii, D. et Medici Professoris, Tractatus de Scorbuto, seu de Magnis Hippocratis Lienibus, Pliniique Stomacace ac Scelotyrbe. In illustri Academia Giessena duabus exercationibus publicis in gratiam discentium propositus.

    [Traité de Gregor Horst, {p} docteur et professeur de médecine, sur le scorbut, ou les grosses rates d’Hippocrate, et sur le stomacace et la scélotyrbe de Pline. Présenté en deux leçons publiques pour le profit des étudiants de l’illustre Université de Giessen]. {q}


    1. V. note [19], lettre 97.

    2. Bâle, Iohannes Oporinus, 1567, in‑4o.

    3. Fabrication de l’or.

    4. V. note [1], lettre 824.

    5. Francfort, ex officina Paltheniana, 1600, in‑8o.

    6. Anvers, veuve de Martinus Nutius, 1564, in‑12).

      Ronss y donne oscedo (aphte) pour le nom du scorbut dans l’Antiquité ; v. note [4], lettre 981, pour la lettre où il décrit l’emploi des oranges dans le traitement de cette maladie.

    7. Leipzig, Bartholomæus Voigt, 1604, in‑8o.

    8. Les villes de naissance et d’exercice de Matthias Martini (1587-1624) sont situées en Saxe-Anhalt. :
    9. Iéna, Johannes Beithmannus, 1624, in‑8o).

    10. La Haye, Adrianus Vlacq, 1658, in‑8o.

    11. Sous la forme d’une thèse en 39 articles, pages 51‑72 (dont je n’ai pas trouvé d’édition plus ancienne).

    12. V. note [7] de la Consultation 16.

    13. V. note [21], lettre 6.

    14. Johann Lange (v. note [17], lettre 264) est auteur de deux lettres sur le scorbut, imprimées pages 206‑210, et intitulées :

      • De novis morbis [Des maladies nouvelles] ;

      • De veterum Stomacacia, et Sceletyrbe, et morbi Gallici tuberibus [Du Stomacace et de la Scélotyrbe des anciens auteurs, et des excroissances du mal français.]

    15. Francfort et Wittemberg, Tobias Mevius et Elerdus Schumacherus, 1654, in‑4o ; précédente édition à Wittemberg en 1624.

    16. V. note [33], lettre 458, pour Gregor ii Horst.

    17. Giessen, Nicolaus Hampelius, 1609, in‑4o.

9.

« Si vous voulez connaître les maladies, lisez attentivement [Jean] Fernel, aux livres 5 et 6 de la Pathologie [v. note [1], lettre 36] ».

10.

« dans la pratique de votre art ».

11.

V. notes :

12.

De vero usu et fero abusu Medicamentorum Chymicorum Commentatio Laurentii Hofmani Halla-Saxonis, Phil. Med. et Cheir. D. Cum indice rerum ad finem addito.

[Commentaire de Laurentius Hofmanus, {a} docteur en philosophie, médecine et chirurgie, natif de Halle, sur le véritable usage et de l’abus sauvage des médicaments chimiques. Avec un index des matières ajouté à la fin]. {b}


  1. Lorenz Hofman, mort en 1630 à l’âge de 48 ans, médecin de l’électeur de Saxe, fut élevé par l’empereur Ferdinand ii au rang de comte palatin (J. in Panckoucke).

  2. Halle (Saxe-Anhalt), sans nom, 1611, in‑4o de 139 pages. L’antimoine est rudement critiqué pages 128‑130.

13.

« mais cet auteur n’a rien qui lui permette d’égaler Caspar Hofmann, notre ami polymathe. » {a}


  1. Érudit (omniscient), v. notule {a}, note [18], lettre 172.

14.

« sur la nature de la maladie vénérienne. »

15.

« dont il a pourtant approuvé l’emploi. » Guy Patin se référait au :

Ioannis Fernelii Ambiani De luis Venereæ curatione perfectissima Liber, nunquam antehac editus.

[Livre de Jean Fernel, natif de l’Amiénois, {a} sur le plus parfait traitement du mal vénérien, qui n’a jamais été précédemment publié]. {b}

16.

Gabriel Fallope (Fallopius, Gabriele Falloppio ; Modène 1523-Padoue 1562) étudia la médecine d’abord à Ferrare, puis à Padoue sous André Vésale. Il renonça au canonicat de la cathédrale de Modène qui ne lui aurait pas permis de se livrer à la dissection. Il fit de nombreux voyages en France et en Italie, professa l’anatomie à Ferrare et à Pise, et fut enfin choisi par le Sénat vénitien pour remplir à Padoue la chaire d’anatomie et de chirurgie que le grand Vésale avait illustrée. Le gouvernement s’intéressait tellement aux recherches anatomiques de Fallope qu’on alla, dit-on, jusqu’à livrer à ses dissections des criminels vivants. On lui doit des découvertes importantes, comme celle des trompes utérines auxquelles son nom est resté attaché. Le premier, Fallope décrivit exactement les os du fœtus, l’organe de l’ouïe, les appareils sécréteurs de la bile, etc. (G.D.U. xixe s.).

Les Gabrielis Fallopii Mutinensis, Physici ac Chrirugi præclarissimi ; in Felicissimo Gymnasio Patavino olim Rem Anatomicam et Chirurgicam admirabili cum laude profitentis, Opera omnia… [Œuvres complètes de Gabriel Fallope, natif de Modène, très célèbre médecin et chirurgien, qui a jadis professé l’anatomie et la chirurgie en la très heureuse Faculté de Padoue avec la plus haute louange…] sont divisées en trois volumes :

  1. In unum congesta, et in Medicinæ studiosorum gratiam excusa : volumen tam excellens, tantaque doctrina refertum, ut omnes, qui eiusmodi scriptis sese applicuerint, in morbis et dignoscendis et curandis non parvam gloriam adepturi sint. Omnia multo accuratius nunc denuo edita, et præter Indicem capitum in limine positum, altero Indice alphabetico adaucta. Cui nunc demum accessit Tomus secundus cum suo peculiari titulo, duplicique Indice cum capitum, tum aliarum rerum maxime notabilium miro modo locupletatus,

    [Réunies en un seul ensemble et imprimées pour le profit de ceux qui étudient la médecine : volume si excellent et rempli de tant de science que tous ceux qui se seront appliqués à ce qui y est écrit n’auront pas acquis peu de gloire dans le diagnostic et le traitement des maladies. Le tout est réédité avec très grand soin et, à l’index des chapitres mis au début, en a été ajouté un autre, alphabétique. S’y adjoint désormais un second tome mervilleusement enrichi, et pourvu de son propre titre et d’un double index, tant des chapitres que des faits les plus notables] ; {a}

  2. Tomus secundus. Opera et studio Iohan. Petri Maphæi D. Chirurgiæ Tarvisini, ad autoris eiusdem gloriam, voluminis integritatem, Studiosorum usum atque universi terrarum orbis Medicorum utilitatem quam maximam nunc primum in lucem editus, cum suis marginalibus copiosissime ampliatus, ac gemino Indice, quorum prior, qui præfationem immediate subsequitur, omnes ordine tractatus et singula eorum capita, alter vero in fine operis res quasvis notatu dignas summa diligentia collectas continet,

    [Tome second. Par l’ouvrage et le travail de Iohannes Petrus Maphæus, docteur en chirurgie natif du Trévisan, pour la gloire du dit auteur, pour l’intégrité du volume, pour l’usage de ceux qui étudient et l’utilité des médecins du monde entier, d’autant plus grande qu’il est mis au jour pour la première fois, très copieusement enrichi de ses propres notes marginales, et de deux index, dont le premier, qui suit immédiatement la préface, contient la suite de tous les traités et de chacun de leurs chapitres, et le second, à la fin de l’ouvrage, toutes les matières dignes de remarque, recueillies avec la plus grande diligence] ; {b}

  3. Appendix… [Appendice…]. {c}


    1. Francfort, héritiers d’Andreas Wechelus, Claud. Marnius et Io. Aubrius, 1600, in‑fo de 778 pages.

    2. ibid. et id 1600, in‑fo de 344 pages.

    3. ibid. et id 1606, in‑fo de 98 pages.

17.

Heurnius (Jan i van Heurne) {a} a donné ses opinions sur la vérole et sur le scorbut dans deux ouvrages :

18.

V. note [2], lettre 359, pour la Medica decas… [Décade médicale…] de François Duport (Paris, 1613).

19.

V. note [3], lettre 380, pour Le Rabat-joie de l’Antimoine triomphant de Jacques Perreau (Paris, 1654).

20.

V. note [1], lettre 414, pour les Responsiones duæ… de Jean ii Riolan contre Pecquet et les pecquétiens (Paris, 1655).

21.

En novembre 1655, pleine saison de la chasse (lièvre, cerf), Louis xiv, guéri de sa chaude-pisse, a principalement résidé à Compiègne, avec deux brèves visites à Paris : du 10 au 12 et du 23 au 25 (Levantal).

22.

« quelque négociation chemine dans l’ombre, {a} qu’il faut compter parmi les secrets du prince. {b} Il n’est pas permis d’explorer les arcanes du roi ; si vous fouillez, ce sera en vain car vous n’arriverez à rien. Ne pas nous mêler de la primauté de ce dieu, obéir est la seule gloire qui nous soit laissée. {c} “ Nous qui sommes des poussins au rabais, éclos de quelques œufs de rebut, etc. ” » {d}


  1. Psaumes, v. note [5], lettre 174.

  2. Ce secret pouvait être la passion du jeune roi pour Marie Mancini, contrariée par Anne d’Autriche et Mazarin.

  3. Tacite (Annales, livre vi, chapitre viii), discours adressé à Séjan (v. note [21], lettre 417) :

    Non est nostrum æstimare quem supra ceteros et quibus de causis extollas : tibi summum rerum iudicium di dedere, nobis onsequii gloria relicta est.

    [Ce n’est pas à nous d’examiner qui tu places au-dessus des autres ni quels sont tes motifs : à toi les dieux ont donné la souveraine décision de toutes choses, obéir est la seule gloire qui nous soit laissée].

  4. Juvénal, Satire xiii, vers 142.

23.

V. note [34], lettre 426.

24.

« avec vomissement et léthargie ; j’ai pronostiqué une variole et pour en favoriser l’éruption ».

25.

« durant l’éruption ».

26.

« après l’éruption, en raison d’une fièvre persistante ».

27.

« enfin il a guéri » : nouvelle narration d’un succès thérapeutique que Guy Patin jugeait lié à la valeur de la saignée dans la variole (v. notes [25], lettre 421, et [7], lettre 424).

28.

« qui pensent qu’il ne faut pas saigner en une telle maladie, pour ne pas contrarier que l’ouvrage de la nature, et qu’elle repousse ces matières impures depuis la surface du corps vers son centre. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 25 novembre 1655

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(Consulté le 24/04/2024)

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