L. 557.  >
À Hugues II de Salins,
le 18 avril 1659

Monsieur, [a][1]

Ayant ici la commodité de M. Condaut [2] pour vous faire tenir mes lettres, voilà que je vous écris afin que vous sachiez de mes nouvelles de deçà. On commence à Lyon une nouvelle édition des Annales ecclésiastiques de Baronius en latin : ce sont douze volumes in‑fo que l’on peut relier en six gros tomes. [3] Le Cardan en fera sept, [4] mais il n’est pas encore commencé. On y achève l’Histoire de Savoie en deux tomes in‑fo de M. Guichenon, [5] c’est celui qui a fait l’Histoire de Bresse[1] M. Diodati, [6] savant médecin de Genève, [7] s’en va faire imprimer un tome curieux et élégant Observationum medicarum in‑4o[2] On y a achevé d’imprimer un recueil de Thèses latines de plusieurs ministres de Sedan, [8] savoir de Pierre Du Moulin et Rambour, Cappel, de Beaulieu [9][10][11][12] et autres ; ce livre sera bien curieux et contiendra quantité de bonnes choses. On imprime à Bâle [13] un grand herbier de Gaspard Bauhin [14] qui aura plusieurs tomes, le premier se vend ici. [3] On imprime à Francfort un tome de lettres latines Casp. Hofmanni et Thomæ Reinesii[4][15][16][17] deux habiles hommes. Ce dernier est médecin du duc de Brunswick, [18] qui vescitur aura ætheria, nec adhuc vitalibus occubat umbris[5][19] Ces lettres se répondront les unes aux autres, quæ ideo Græcis dicuntur amœbææ[6] J’ai céans un livre fort savant de ce Th. Reinesius, intitulé Variæ lectiones, in‑4o, qui est fort bon. [7] Iac. Primerosius, [20] médecin français qui demeure en Angleterre, a fait imprimer depuis peu un traité de Febribus in‑4o qui est fort bon. Nous avons déjà de lui plusieurs autres traités, de vulgi Erroribus in medicina, Encheiridium medicum practicum, Ars pharmaceutica, de Morbis mulierum, Disputatio fundamentorum medicinæ Fort. Vospcii Plempii ; mais il en promet en bref beaucoup d’autres, je pense que ce sera une Méthode particulière. [8] M. Melchior Sebizius en fait imprimer une à Strasbourg, [9][21] laquelle ne sera pas dans l’ordre ni dans la façon ordinaire. On imprime ici la Biblia Maxima[22] laquelle fera 18 volumes in‑fo[10][23] On y a depuis peu achevé les Mémoires de M. de Castelnau de Mauvissière [24] en deux volumes in‑fo, lesquels contiennent plusieurs particularités des temps et du règne de Charles ix[25] de Henri iii [26] et de Catherine de Médicis. [27] Nous aurons à la Saint-Jean l’Histoire du cardinal de Richelieu [28] en trois tomes in‑fo, où il y aura bien du mensonge et de l’imposture. Les trois premiers tomes de l’Histoire de feu M. le président de Thou[29] traduits en français par M. Du Ryer, [30] sont achevés. Ce troisième finit à la mort du roi Charles ix, le reste fera cinq autres tomes, à la version desquels on travaille. M. de Marolles, abbé de Villeloin, [31] a depuis peu fait imprimer son Lucrèce traduit, qu’il a fort changé et amendé ; [11] il avait auparavant donné le Lucain, le Virgile, le Martial, le Plaute, le Catulle, le Tibulle et Properce, l’Horace. Maintenant il fait imprimer le Térence, et Sénèque le Tragique ; après quoi il a dessein de travailler sur l’Ovide (il entend Les Fastes), après quoi il n’y aura plus guère que le Claudian à traduire. Son Juvénal a déjà été imprimé trois fois. Le P. Morin, [32] père de l’Oratoire [33] qui est mort depuis peu per stibium[12] faisait imprimer un grand œuvre in‑fo qui est Disquisitiones biblicæ, dans lequel on verra une histoire fort curieuse de tous les rabbins qui ont jamais écrit ; [34] ce sont les docteurs de la Loi de Moïse, [35] mais gens ignorants, præter Rabbi Mosem Maimonidem[13][36] L’impression ne peut être achevée qu’au mois d’août prochain. Nous aurons dans peu de temps le deuxième tome des Lettres de M. Costar[37] archidiacre du Mans, qui est un fort savant homme et qui écrit des mieux en français. Nous avons ici M. Merlet, [38] un de nos anciens, qui s’en va faire imprimer un petit livre de Cauteriis et Paradoxum de tussi ; après quoi, il dit qu’il donnera ses Commentaires sur les Histoires épidémiques d’Hippocrate[14][39] On imprime à Rome le Ciaconius de vitis pontificorum Rom. et cardinalium : [15][40] par ci-devant ce n’était qu’un tome in‑fo assez gros, mais cette édition en aura quatre ; c’est un jésuite, qui continue et augmente ce dessein. M. Vander Linden fait imprimer à Leyde Meletemata medica et travaille à l’augmentation de son livre de Scriptis medicis pour en procurer bientôt une nouvelle édition, laquelle sera fort augmentée. [16][41][42] On imprime en Angleterre une Bible latine[43] laquelle contiendra sept tomes in‑fo avec les commentaires de plusieurs et meilleurs théologiens réformés, comme la Biblia Maxima de Paris sera composée des commentaires des meilleurs théologiens catholiques. Ianus Rhodius Danus[44] qui demeurait à Padoue, [45] nous faisait espérer un Cornelius Celsus [46] de sa façon, avec plusieurs émendations et commentaires sur cet auteur par le moyen des manuscrits qu’il avait trouvés et tirés des bibliothèques d’Italie, mais je pense que nous n’aurons rien et que tout sera perdu : j’ai vu ici depuis peu un homme qui vient de Padoue, lequel m’a dit qu’il l’avait laissé moribond et fort vieux. [17]

Ce 12e d’avril. On parle fort ici de la paix [47] et dit-on, qu’elle est sur le bureau, mais tout en est incertain. Ceux qui ont pouvoir de la faire sont les mêmes qui ont plus d’intérêt à faire et à continuer la guerre, et qui disent comme M. de Guise, [48] qui fut tué à Blois [49] l’an 1588, qui était le chef de la Ligue, [50] Par la guerre nous vient le crédit et le bien[18] Si nous n’avons paix ou trêve dans trois semaines, le roi d’Espagne [51] est mal en ses affaires car sa flotte n’est pas venue, et n’a point d’argent ; les Portugais et les Anglais sont allés au-devant d’icelle avec une grande flotte. Si l’empereur [52] ne lui prête grand secours pour se défendre contre nous en Flandres, [53] il est en danger d’en perdre l’été prochain encore trois ou quatre bonnes villes, et entre autres Ostende ; [54] car en ce cas-là, les Anglais nous aideront encore, comme ils firent l’an passé. Le roi de Suède [55] continue la guerre contre le roi de Danemark [56] et le siège qu’il avait mis devant Copenhague ; [19][57] les Anglais sont pour lui et les Hollandais pour le roi de Danemark, qui tous deux ont envoyé des flottes sur la mer Baltique, chacun pour leur parti. Le pacha d’Alep [58][59] est toujours révolté contre le Grand Turc, [60] son maître, qui en est fort empêché dans Constantinople. [61] Il y a eu entre eux une grande bataille, que ce pacha a gagnée et où 40 000 Turcs sont demeurés sur la place. [20] Si ce pacha continue ses conquêtes, il est à craindre pour le Turc que ce grand État ne se démembre et que chaque gouverneur n’en prenne sa part, comme se fit autrefois dans la division de l’Empire romain. Tempus edax rerum, tuque invidiosa vetustas Omnia destruitis. Mors etiam saxis marmoribusque venit[21][62][63] Les Vénitiens ont quelque trêve avec le Turc par cette grande guerre ; mais ce qui fait croire que l’État du Turc est en grand danger, c’est que le roi de Perse [64] s’est déclaré et a armé contre lui, en faveur de ce pacha d’Alep qui a quant et soi un jeune prince à qui il prétend que l’État du Grand Turc appartient. Entre eux soit le débat.

Je viens de rencontrer MM. Du Prat [65] et Sorbière [66] près du Pont-Neuf. [67] Ce sont deux de mes anciens amis que je ne sais si vous connaissez. M. Sorbière m’a dit qu’il s’en va faire imprimer un gros in‑4o de Lettres françaises, dans lesquelles seront contenues plusieurs curiosités des veines lactées, des vaisseaux lymphatiques, des méats chylifères, de la circulation du sang, de la saignée, laquelle il n’approuve guère ; mais il n’importe, il n’en sera jamais le juge ; et comme autrefois il m’a écrit quelques lettres lorsqu’il demeurait à La Haye [68] en Hollande, il m’a dit qu’il y en aurait quelques-unes à moi en vertu de notre ancienne connaissance. [22][69]

On achève ici en deux tomes in‑4o un beau Voyage de Moscovie et de Perse, qui est une traduction de l’allemand, fait par un certain Olearius. [23][70] M. de Wicquefort [71] en a fait la traduction et de plus, a un grand ouvrage entre ses mains, savoir l’Histoire d’Allemagne en quatre tomes in‑fo[24] On parle ici d’une certaine Histoire de Chalon-sur-Saône faite par un jésuite nommé le P. Perry, [72] in‑fo[25] je ne doute pas qu’il n’en vienne à Paris dès qu’elle sera achevée. On réimprime ici en deux tomes in‑fo toutes les Œuvres de M. de La Mothe Le Vayer[26][73]

On parle ici de la paix ou de la trêve, mais le tout en est incertain : il n’y a que Dieu et ceux qui tiennent sa place en terre qui en sachent ce qui en arrivera. Je vous baise bien humblement les mains, à mademoiselle votre femme, à monsieur votre père, à monsieur votre frère, et aliis illis bonis viris qui favent rebus nostris ; [27] et suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce vendredi 18e d’avril 1659.


a.

Ms BnF no 9357, fos 324‑325, « À Monsieur/ Monsieur de Salins le jeune,/ Docteur en/ médecine,/ À Beaune ».

1.

V. notes :

2.

Alexandri Deodati, Consilarii, ac Medici Regis Christianissimi, Valetudinarium, seu Observationum, Curationum, et Consiliorum Medicinalium Satura.

[L’Infirmerie d’Alexandre Diodati, {a} conseiller médecin du roi très-chrétien, ou Ragoût d’observations, de traitements et de consultations médicales]. {b}


  1. Médecin protestant de Genève, Alexandre Diodati (1598-1676) était demi-frère puîné d’Élie (v. note [1], lettre 72) et cousin du pasteur Giovanni Diodati (v. note [56], lettre 223).

  2. Leyde, Johan. Elsevier, 1660, in‑12 de 402 pages.

C’est un recueil assez indigeste de recettes diagnostiques et thérapeutiques, dont ce sous-titre affiche la prétention, digne du Docteur Knock (v. note [20], lettre de Thomas Bartholin datée du 25 septembre 1662) :

Si bene rationem ponimus, non aliud quam ingens valetudinarium est hic quem Mortales incolimus Orbis, in quo multo maxima ægrorum pars non decumbit, sed sub sanorum persona ambulans, sibi juxta ac aliis speciosum fucum facit.

[Tout bien considéré, ce monde que nous, mortels, peuplons est une gigantesque infirmerie : dans leur immense majorité les malades n’y sont pas alités, mais se promènent sous l’apparence de gens sains, spécieux déguisement qui les cache tant à eux-mêmes qu’aux autres].

3.

V. notes :

4.

Th. Reinesii D. ad viros clariss. D. Casp. Hofmannum, Christ. Ad. Rupertum, profess. Noricos, Epistolæ in quibus multæ inscriptiones veteres hactenus ineditæ vulgantur, emendantur, explicantur ; varia etiam in scriptoribus antiquis corrupta loca notantur et restituuntur.

[Lettres de Thomas Reinesius {a} à Caspar Hofmann et Christoph Adam Rupertus, {b} hommes très brillants, professeurs bavarois, où beaucoup d’inscriptions antiques inédites sont présentées au public, corrigées, expliquées ; divers passages altérés des écrivains anciens y sont aussi relevés et restitués]. {c}


  1. V. note [10], lettre 117.

  2. V. note [15], lettre 656.

  3. Leipzig, Iohannes Scheibius, 1660, in‑4o de 682 pages.

    Ce sont 48 lettres traitant principalement d’érudites questions d’antiquité grecque et latine.


5.

« il respire l’air du jour et ne repose pas encore dans les ténèbres mortelles » ; Virgile (Énéide, chant i, vers 546-547) :

                                             si vescitur aura
ætheria, neque adhuc crudelibus occubat umbris
.

[s’il respire l’air du jour et s’il ne repose pas déjà chez les ombres cruelles].

Reinesius mourut en 1667 ; v. note [1], lettre 428, pour le duc Auguste de Brunswick.

6.

« que les Grecs appellent alors amébées ». « On appelle un poème amébée, des vers amébées, lorsqu’il s’y fait une espèce de dispute ou de combat entre deux interlocuteurs, de manière que celui qui parle le dernier enchérisse toujours sur l’autre et s’oppose à son sentiment » (Trévoux). La racine de l’adjectif latin amœbæus, « alterné », est grecque : αμοιβαιος, « qui se répond ».

7.

Thomæ Reinesii D. Variarum lectionum libri iii priores. In quibus de scriptoribus sacris et profanis classicis plerisque disseritur : loca obscura multa illustrantur, difficilia explicantur, corrupta emendantur ; recentiorum etiam quorundam circa ea frustrationes, interpretumque in quamplurimis Græcis halucinationes notantur. Adjecti sunt Indices necessarii.

[Trois premiers livres des leçons diverses de Thomas Reinesius D. {a} où il est traité de nombreux écrivains classiques, profanes et sacrés ; beaucoup de passages obscurs sont éclaircis, de difficultés expliquées, de fautes corrigées ; sont aussi remarquées les erreurs de certains auteurs plus récents à leur propos et les méprises des traducteurs de plusieurs auteurs grecs. Avec les index nécessaires]. {b}


  1. Le D. qui suit le nom de Thomas Reinesius (v. note [10], lettre 117) est la première lettre de D. ordinar. in Rep. Altenb. medicus [Docteur en médecine ordinaire en la République d’Altenbourg (Thuringe, v. note [3], lettre 564)].

  2. Altenbourg, Otto Michael, 1640, in‑4o de 694 pages.

8.

Liste de six ouvrages de James Primerose : {a}

Je n’ai pas trouvé de « Méthode particulière » de Primerose, mais a encore publié :

Partes duæ de Morbis puerorum.

[Ouvrage en deux parties sur les Maladies des enfants]. {a}


  1. Rotterdam, Arnoldus Leers, 1659, in‑12 de 125 pages.

9.

Manualis, sive Speculi Medicinæ practici, in usum Medicinæ Tyronum ex bonis et probatis Authoribus concinnati, Tomus prior. Authore Melchiore Sebizio, Medicinæ Doctore ac Professore, Comite Palatino Cæsareo, Reip. Argentorat. Archiatro ; et Capituli Thomani ibidem Præposito… Tomus posterior…

[Tome premier du Manuel, ou Miroir pratique de médecine, à l’usage des débutants en médecine, tiré des bons auteurs expérimentés. Par Melchior Sebizius, {a} docteur et professeur de médecine, comte palatin de l’Empire, archiatre de la République de Strasbourg, et directeur du chapitre de Saint-Thomas… {b} Tome second…] {c}


  1. Correspondant de Guy Patin.

  2. Strasbourg, Fridericus Spoor, 1661, in‑8o de 1 429 pages (tome premier), avec imposant portrait de l’auteur, accompagné de sa légende, Emblematis, quod isti Manuali præfixum Declaration [Explication de l’illustration placée en tête de ce Manuel], longue de 13 pages. L’épître dédicatoire à Georg ii, Landgrave de Hesse-Darmstadt (v. note [31], lettre 458), est datée de Strasbourg le 26 mars 1661.

  3. Ibid. et id. 1661, in‑8o, pour un total de 3 169 pages.

10.

Biblia Maxima Versionum, ex linguis orientalibus : pluribus sacris ms. codicibus : innumeris fere, SS. et veteribus Patribus et Interpretibus orthodoxis collectarum. Earumque Concordia cum Vulgata, et eius expositione litterali ; cum annotationibus Nicol. de Lyra Minoritæ, Ioan. Gagnæi Doctorum Paris. Guil. Estii Doct. Lovan. Ioan. Menochii et Iacobi Tirini. Doct. S.I. Additis amplissimis Prolegomenis, universa quæ possunt agitari circa S. Scripturæ Maiestatem, Antiquitatem, Auctoritatem, Obscuritatem, sensuum diversitatem, Iudicem, Canonem, Versionum originem, Anthologiam, etc. decidentibus. Non omissis Chronico Sacro, Tractat. de Ponderibus, Mensuris, Monetis, Idiotismis Linguarum, Amplissimis Indicibus, etc. Authore R.P. Ioanne de La Haye, Parisiensi, Lectore emerito, Concionatore Regio, et in Gallia Minorum Procuratore Generali.

[La très Grande Bible des traductions tirées des langues orientales, de plusieurs recueils manuscrits sacrés, presque innombrables, des très saints et anciens Pères et des traducteurs orthodoxes. Et leur concordance avec la Vulgate, {a} et avec son explication littérale. Avec les notes de Nicolas de Lyre, {b} frère mineur, et Jean de Gagny, docteurs de Paris, Guillaume Estius, docteur de Louvain, Jean-Étienne Menochius et Jacques Tirin, doctes jésuites. Avec de très riches Prolégomènes, tout ce que les dissidents peuvent agiter concernant la majesté de la Sainte Écriture, son antiquité, son autorité, son obscurité, la diversité de ses opinions, son juge, son droit, l’origine de ses versions, son anthologie. Sans y avoir omis une chronologie sacrée et des traités sur les poids, les mesures, les monnaies, les particularités des langues, de très riches index, etc. Par le R.P. Jean de La Haye, natif de Paris, {c} lecteur émérite, prédicateur royal, et procureur général des frères mineurs en France]. {d}


  1. V. note [6], lettre 183.

  2. V. note [14] du Patinana 3.

  3. Jean de La Haye (1593-1661), moine franciscain.

  4. Paris, Denis Béchet et Louis Billaine, 1660, in‑fo de 861 pages, pour le dernier des 19 volumes, entièrement consacré à l’index.

11.

V. notes :

12.

« par l’antimoine ».

V. note [10], lettre 556, pour les Exercitationes biblicæ [Essais bibliques] du P. Jean Morin (Paris, 1660).

13.

« excepté le rabbi Moïse Maimonide. »

Moïse Maimonide (1135-1204) est un célèbre philosophe, médecin et érudit juif de Cordoue.

14.

Ioannis Merleti, Doctoris medici Parisiensis, Opuscula Medica duo : quorum unum est de Cauteriis, alterum est Paradoxum de tussi.

[Deux opuscules médicaux de Jean Merlet, {a} docteur en médecine de Paris : 1. sur les Cautères, {b} 2. le Paradoxe sur la toux]. {c}


  1. V. note [39], lettre 101.

  2. V. note [3], lettre 375.

  3. Paris, Carolus Angot, 1659, in‑8o de 76 pages.

    V. note [4], lettre 690, pour le « Paradoxe sur la toux ».


Le commentaire de Merlet sur les Épidémies d’Hippocrate n’a jamais été imprimé.

V. note [3], lettre 542, pour les deux volumes des Lettres de M. Costar (Paris, 1658 et 1659).

15.

V. note [2], lettre 304, pour les tomes d’Alfonso Chacon « sur les vies des pontifes romains et des cardinaux ».

16.

Johannis Antonidæ Vander Linden, Doct. et Prof. Medicinæ Practicæ primi, Meletemata medicinæ Hippocraticæ [Exercices pratiques (μελετηματα) de médecine hippocratique, de Johannes Antonides Vander Linden, docteur et premier professeur de médecine pratique] (Leyde, Johannes Zacharias Baronius, 1660, in‑4o) ; ouvrage divisé en quatre livres :

V. note [7], lettre 449, pour les deux livres « sur les Écrits médicaux » de Vander Linden.

17.

V. notes [10], lettre 555, pour les Critici sacri protestants sur la Bible publiés à Londres en 1660, et [2], lettre latine 127, pour le projet avorté du médecin danois [Danus] Johannes Rhodius en vue d’éditer la Medicina de Celse.

18.

V. notes [1], lettre 463, pour Henri ier de Lorraine, duc de Guise, surnommé le Balafré, et [8], notule {i}, lettre 423, pour la devise que lui prêtait Guy Patin (mais c’était à son frère, le duc de Mayenne, que l’attribuaient les vers de 1586 contre la Ligue).

19.

Après l’échec du roi de Suède, Charles x Gustave, devant Copenhague (10-11 février 1659, v. note [22], lettre 539), la guerre scandinave allait s’achever à l’avantage du roi de Danemark et de Norvège, Frédéric iii (traité de Copenhague signé le 5 juin 1660).

20.

V. note [10], lettre 546, pour la victoire d’Abaza-Hassan, pacha d’Alep, contre les troupes du Grand Turc, Mehmed iv, et le massacre des rebelles qui s’ensuivit.

21.

« Temps, toi qui dévores ce qui existe, et toi, vieillesse envieuse, vous détruisez tout. La mort vient même aux pierres et aux marbres. »

Le début est d’Ovide (Métamorphoses, livre xv, vers 234‑235) et la fin est d’Ausone (v. note [1], lettre de Charles Spon, le 21 novembre 1656), mais avec un remplacement maladroit de nominibus [aux inscriptions] par marmoribus [aux marbres] (sur lequel le manuscrit ne laisse planer aucun doute).

22.

Lettres et Discours de M. de Sorbière {a} sur diverses Matières curieuses. {b}


  1. Samuel Sorbière a correspondu avec Guy Patin.

  2. Paris, François Clousier, 1660, in‑4o de 731 pages, avec épître dédicatoire « À Monseigneur l’Éminentissime cardinal Mazarin, duc et pair de France », datée de Paris, le 12 septembre 1659.

Le livre contient notamment deux lettres de Sorbière à Patin (écrites en janvier 1651 et au printemps suivant) et 15 lettres adressées au cardinal Mazarin, dont sept sont consacrées aux nouveautés anatomiques :

Sorbière avait violemment critiqué l’abus de la saignée, tel que Guy Patin l’avait obstinément défendu au chevet de Pierre Gassendi (v. note [20], lettre 528).

23.

Relation du Voyage d’Adam Olearius en Moscovie, Tartarie et Perse, augmentée en cette nouvelle édition {a} de plus d’un tiers, et particulièrement d’une seconde partie contenant le voyage de Jean Albert de Mandelslo {b} aux Indes Orientales. Traduit de l’allemand par Abraham de Wicquefort, {c} résident de Brandebourg. Tome premier. {d}
Suite de la relation du Voyage en Moscovie […] Contenant une description particulière de l’Indosthan, de l’empire du Mogul, des îles de l’Orient, du Japon, de la Chine, etc. et des révolutions qui y sont arrivées depuis quelques années… Tome second. {e}


  1. Première édition parue à Paris, 1659.

  2. Johann Albrecht von Mandelslo (1616-1644).

  3. V. note [19], lettre 402.

  4. Paris, Jean Du Puis, 1666, in‑4o de 685 pages.

  5. Ibid. et id. 1666, in‑4o de 648 pages.

Adam Ölschläger (Olearius en latin ; Aschersleben, principauté d’Anhalt 1600-Gottorp 1671), entré au service de Frédéric, duc de Holstein-Gottorp, s’était fait remarquer par connaissances en mathématiques, en histoire et dans les langues. En 1633, on l’adjoignit comme secrétaire à une ambassade envoyée en Perse et en Moscovie, afin d’établir des relations commerciales par terre entre ces pays et le nord de l’Allemagne. Arrivés à Moscou en août 1634, les ambassadeurs avaient obtenu du tsar Michel Fodorovitz le libre passage des marchandises entre la Perse et le duché de Holstein. Ils avaient conclu un traité avec lui et avant d’aller en Perse, étaient retournés auprès du duc Frédéric afin de le faire ratifier. Rentrés à Gottorp au mois d’avril 1635, ils avaient obtenu la ratification par le duc Frédéric du traité conclu avec le tsar et six mois plus tard, ils étaient partis pour la Perse en traversant la Russie. Ayant descendu la Moscova et la Volga sur des embarcations, les voyageurs étaient entrés dans la mer Caspienne [v. note [24], lettre 197] pour arriver à Ispahan au mois d’août 1637. Le shah leur donna audience, mais les négociations traînèrent en longueur et n’eurent pas le succès qu’on espérait. Au mois de décembre suivant, l’ambassade avait quitté Ispahan et repris la route d’Allemagne en repassant par Moscou. Ölschläger fut nommé conseiller bibliothécaire et conservateur du cabinet de curiosités de la principauté. Ce fut sous sa direction que furent exécutés, de 1654 à 1664, un globe céleste en cuivre de 11 pieds de diamètre et une sphère armillaire (v. note [30] du Faux Patiniana II‑2) de 4 pieds. Olearius possédait le russe, l’arabe, le persan et était membre de l’Académie des Fructifiants. Outre la relation de son voyage (publiée pour la première fois, en allemand, en 1647), on lui doit des traductions de l’arabe et du persan, des poésies, une Chronique du Holstein (1663), un Lexicum Persicum [Dictionnaire persan] (G.D.U. xixe s.).

24.

D’Abraham de Wicquefort (v. supra notule {c}, note [23]) a paru bien plus tard le premier des deux tomes de L’Histoire des Provinces-Unies des Pays-Bas. Depuis le parfait établissement de cet État par la paix de Münster… (La Haye, T. Johson, 1719, in‑fo de 312 pages) ; mais on ne lui connaît pas d’Histoire d’Allemagne.

Son livre intitulé L’Ambassadeur et ses fonctions a paru pour la première fois en 1680 (La Haye, Jean et Daniel Steucker, 1680, 2 volumes in‑4o).

25.

Histoire civile et ecclésiastique, ancienne et moderne de la ville de Chalon sur Saône. Enrichie des choses qui appartiennent à son diocèse, et regardent l’étendue du ressort de son bailliage, et quelques particularités de la province. Composée par le P. Claude Perry, {a} de la Compagnie de Jésus. {b}


  1. Claude Perry (Chalon-sur-Saône 1602-Dijon 1684) avait quitté la profession d’avocat pour entrer dans les ordres. Il devint chanoine de Chalon, se fit admettre dans l’Ordre des jésuites, et professa ensuite les humanités et la rhétorique à Dijon (G.D.U. xixe s.).

  2. Chalon-sur-Saône, Philippe Tan, 1659, in‑4o (et non pas in‑fo) en deux parties de 508 et 120 pages.

26.

Déjà publiées en 1654 et 1656, les Œuvres de François de La Mothe Le Vayer ont été rééditées en 1662 (toujours à Paris, Augustin Courbé, in‑fo) : tome premier (1 015 pages) ; tome second (1 166 pages).

27.

« et à tous les hommes de bien dont nos affaires ont la faveur ».


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 18 avril 1659

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(Consulté le 25/04/2024)

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