L. 586.  >
À André Falconet,
le 5 décembre 1659

Monsieur, [a][1]

Nous savons bien de deçà que le Mazarin [2] est arrivé à Toulouse [3] et que le pape [4] a fait une nouvelle création de deux cardinaux, dont l’un est son confesseur jésuite, Sforza Pallavicino [5] que ses confrères [6] prêchent comme très habile et très savant personnage. Néanmoins, c’est celui qui a entrepris (par un livre imprimé en italien, qu’un autre père de la même Société met en latin) de réfuter le plus beau livre d’histoire qui ait été fait depuis plus de mille ans, qui est l’Histoire du concile de Trente de Fra Paolo, [7] premièrement fait en italien puis après tourné en anglais, en allemand, en latin et en français. [1] La certitude et la vérité de celui-ci sont appuyées sur les relations des ambassadeurs que la Sérénissime République de Venise [8] entretenait en ce concile. Il faut être loyolite pour entreprendre un tel ouvrage car il faut mentir hardiment et être impudent jusqu’au bout. J’ai envie de rire lorsque je vois un pape donner un bonnet de cardinal à un jésuite, son confesseur : datatim ludunt, et agunt ex compacto[2][9] C’est ce qui me fait souvenir de ce qu’a dit quelque part le bon Augerius Gislerius Busbequius [10] en son voyage de Constantinople, [11] que le Grand Turc envoie quelquefois prier son mufti, qui est le pape de la Turquie, d’aller souper avec lui pour s’enivrer ensemble, disant qu’il ne fait rien contre la loi de son prophète Mahomet [12][13] de boire du vin ni de s’enivrer, pourvu que cet animal de mufti y soit (car autrement, ce serait un grand péché à lui) ; [3] comme les canonistes d’Italie disent que præsente Domino Papa non sit simonia[4][14] Enfin, ce sont les rusés et les impudents qui gouvernent le monde, les gens de bien sont menés par le nez, decipiuntur specie recti[5][15] Heureux qui met en Dieu son espérance et qui ne voit rien de tout le désordre qui est en la nature ! Mais notre mal est plus certain que n’est la goutte ; [16] dans l’opinion de Fernel, [17] a capite fluit omne malum[6] Au moins, si les princes s’amendaient, s’ils se voulaient retenir et se souvenir que leurs pauvres sujets sont chrétiens ; mais ils n’ont garde, cela leur coûterait trop. On dit que ce jésuite Pallavicino ne s’est autrefois fait jésuite que par dépit et de regret de ne pouvoir devenir cardinal. Enfin il l’est devenu, imaginatio tandem genuit casum[7] C’est que le P. Ignace [18] a plus de crédit à Rome que l’argent même, qui gouverne tout le reste du monde. Le pape qui fait son confesseur cardinal ressemble à de certaines bigotes qui sont ici : elles font aller leur mari à pied pour mener avec elles aux champs leur confesseur en carrosse ; et si les pieds font mal à ce pauvre mari, il est quitte pour dire Tantum religio potuit suadere malorum[8][19] Mais que ferions-nous à tout cela ? Quamdiu homines erunt, tamdiu errores vigebunt[9]

N’avez-vous point de nouvelles du livre nouveau de M. Sebizius [20] Speculum medico-practicum ? Il y a ici un jeune médecin allemand nommé M. Wepfer [21] qui a été son écolier, qui dit qu’il est achevé et qu’il l’a vu. [10] On va faire mourir en Grève [22][23] un grand garçon d’Anjou, laquais qui a blessé son maître en le voulant tuer parce qu’il lui avait donné un soufflet. Ce maître est M. Gallard de Poinville, [24] maître des requêtes, frère [25] d’un président de la Chambre des comptes et frère de Mme la présidente de Novion. [11][26][27] Le laquais sera rompu. [28] M. Fouquet, [29] surintendant des finances, a été appelé à la cour pour quelque chose que M. Hervart [30] avait dit contre lui, et eût été en danger de perdre sa surintendance s’il n’eût paré le coup ; et dit-on, en donnant 50 000 écus au cardinal, comme un présent de bagatelle, il revient rétabli. [12] On cherche de nouveaux moyens de faire de l’argent : le roi révoque toutes ses fermes et il fera de nouvelles enchères pour le commencement du mois prochain.

On dit que le fils [31] du roi d’Espagne [32] a 26 mois, mais qu’il est fort malsain, qu’il ne peut vivre longtemps, qu’il a déjà deux cautères [33] et que s’il mourait, cela pourrait empêcher le mariage du roi ; [13][34] joint à cela que la reine d’Espagne [35] n’est point grosse. On fait ici une épigramme française sur le mariage et la paix qui a bien couru le monde ; outre qu’elle n’est pas trop bien faite, c’est qu’elle est remplie d’obscénités qui font peur aux honnêtes gens ; ainsi, dispensez-moi de vous l’envoyer. Je consens néanmoins à vous envoyer ce distique latin qui a sa gentillesse :

Nescius hic veniæ, vindictæ nescius iste,
Hic pacem nobis abstulit, ille dedit
[14]

Il y a apparence qu’on y décrit les deux cardinaux, Richelieu [36] et Mazarin.

Je vous remercie de l’attestation de Messieurs de Montpellier [37] touchant le séné [38] de Seide [39] qui, à la vérité, n’est pas si bon que celui d’Alexandrie [40] foliis acutis[15] Ce dernier doit être appelé Sena Arabica, qua collecta defertur Alexandria Ægypti, indeque a variis mercatoribus assumpta devehotur Bizantium, Venetias, Massiliam et alias urbes atque Provincias. Altera est Sena Sydonia vel Syriaca (sed est corruptum vocabulum), foliis rotundis, obtusis, non acuminatis[16] Ce dernier n’est pas si bon, mais néanmoins sa teinture en est plus belle. Le bon séné est aujourd’hui bien cher et les Turcs nous obligeront d’en faire semer dans les régions plus chaudes de l’Amérique. [41] Pour votre pancarte de Montpellier, [17] je vous la garderai bien ou je vous la renverrai quand il vous plaira. Je ne vois ni n’entends parler de M. Gras. [42] S’il a tant d’emploi, je pense que c’est à son quartier ou chez des gens de sa religion. Mais prenez garde quand vous parlez de lui à M. Spon, [43] n’est-il pas son bon et intime ami ? Pour vos statuts, [44] j’en parlerai quand il vous plaira à M. le premier président[45] Faites-moi délivrer par votre procureur un placet pour lui tel que vous le voudrez ; mais je voudrais bien que cela se pût faire quand j’y vais souper, car alors je l’entretiens à mon aise. Il me dit la semaine passée dès qu’il me vit : Seigneur Dieu ! on ne vous peut avoir qu’à grand’peine, M. P. J’ai donné ordre que nous serons aujourd’hui tout seuls. M. P. vaut bien une audience particulière, il y a près de quatre mois que nous ne nous sommes vus ; c’était à cause des vacances. En cet entretien particulier, que je le tiens tout seul, je lui dis tout ce que je veux, mais il ne m’accorde point toujours tout ce que je lui demande car on m’a quelquefois baillé à lui demander des choses injustes ou impossibles, qui sont deux choses qu’Aristote [46] a dit qu’il ne faut jamais demander à son ami. [18] Quoi qu’il en soit, il ne tiendra pas à moi que vous n’obteniez pour votre Collège [47] tout ce que vous désirez et je le ferai de grand cœur à cause de vous, et même pour le public, afin qu’on n’admette point dans les bonnes villes à faire la médecine, illotis manibus[19][48] tant de jeunes gens qui viennent des universités plus légers qu’ils n’y étaient allés, vu qu’ils y ont laissé leur argent et n’y ont rien acquis le plus souvent de solide. Basset [49] est bienheureux de n’avoir point été pendu, gare que ce ne soit pour une autrefois ! Le premier péché de l’homme est sa superbe. Je vous prie de m’envoyer l’Almanach de Meyssonnier. [20][50] Vous aurez l’arrêt contre les chirurgiens [51] avec le livre de M. Des Gorris. [21][52] Je pense que la semaine prochaine on commencera à plaider contre les chirurgiens. [53] Pour le fond de l’affaire, ils ont entre eux en grande discorde, ne sachant comment sortir de leur méchante affaire puisqu’ils voient bien qu’ils perdront. Ô les ingrats ! nous en viendrons à bout d’une façon ou d’une autre. Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 5e de décembre 1659.


a.

Réunion de deux lettres de dates très proches :

1.

Francesco Maria Sforza Pallavicino (v. note [2], lettre 421) avait été promu cardinal in pectore (en privé) par Alexandre vii, le 9 avril 1657. Sa nomination avait été publiée le 29 avril 1658 et il allait recevoir le chapeau le 6 décembre 1660. V. notes [26], lettre 477, et [4], lettre 722, pour sa réplique à Fra Paolo Sarpi sur l’Histoire du concile de Trente.

2.

« ils se renvoient la balle et agissent de concert » ; Plaute (Curculio [Le Charançon], acte ii, scène 3, vers 17‑18) :

Tum isti qui ludunt datatim servi scurrarum in via,
et datores, et factores, omneis subdam sub solum
.

[Alors les esclaves des beaux esprits, qui jouent dans la rue à la balle, qui la lancent et la renvoient, je les étendrai tous à terre].

3.

Augier Ghislen de Busbecq (Bousbecq ou Bousbecque ; Comines, Flandre 1522-près de Rouen 1592) fut ambassadeur de la cour impériale auprès de Sélim ii, {a} gouverneur des fils de Maximilien ii, {b} intendant de l’archiduchesse Élisabeth, épouse du roi de France Charles ix, enfin ambassadeur de l’empereur germanique Rodolphe ii {c} près de la cour de France (G.D.U. xixe s.). Il est auteur de quatre lettres en latin relatant ses ambassades :

Ambassades et voyages en Turquie et Amasie {d} de M. Busbequius : nouvellement traduites en français par S.G.{e} et divisées en quatre livres. {f}


  1. Ou Soliman ii, v. note [14] du Borboniana 4 manuscrit.

  2. V. notule {g}, note [24] du Borboniana 5 manuscrit.

  3. V. note [39] du Borboniana 3 manuscrit.

  4. Amasée ou Amasia, ville natale de Strabon (v. note [5], lettre 977), se situe au nord de l’Anatolie.

  5. S. Gaudon a dédié sa traduction à son cousin, Samuel Gaudon de La Rallière (v. note [42], lettre 166).

  6. Paris, Pierre David, 1646, in‑8o de 698 pages, parmi plusieurs autres éditions, dont celle, latine, parue à Francfort, chez Claud. Marnius et Ioann. Aubrius, 1595 (in‑8o de 360 pages) contient deux lettres supplémentaires.

Je n’y ai pas lu ce que disait Guy Patin. Le récit porte seulement sur la manière dont Sélim a exempté les chrétiens de l’interdit que Mahomet a prononcé contre le vin (pages 504‑506) :

« Quelques Grecs en cette rencontre voulurent tenter l’esprit de Soliman par ce stratagème : ayant su assurément qu’il devait passer par des lieux plantés de vignes, ils s’assemblent en grand nombre pour les arracher dès la racine ; les uns en font des fagots, les autres en remplissent les chemins, {a} et quelques-uns en chargent leurs charrettes. Ce prince étant arrivé auprès d’eux s’étonna de la nouveauté de cette entreprise, appela les plus proches et leur demanda ce qu’ils faisaient. Les Grecs répondirent que le vin leur ayant été défendu pas ses ordonnances, ils arrachaient les vignes qui leur dévaient être désormais inutiles, pour en faire du bois à chauffer. Alors Soliman : “ Vous ne faites pas bien mes amis, dit-il, et vous n’avez pas compris mes intentions. Lorsque j’ai commandé l’abstinence du vin, je n’ai pas défendu l’usage des raisins. Je crois que c’est un fruit qui doit être mis au nombre des plus excellents que Dieu a donné à la race des hommes. Personne ne vous empêche d’en manger les grains et d’en boire le suc, pourvu que, par une invention pernicieuse, vous ne le corrompiez pas dans vos tonneaux et que vous ne le fassiez pas servir à d’autres usages. Croyez-vous donc aussi qu’il faille couper les arbres parce qu’ils ne produisent jamais de vin ? Arrêtez-vous, pauvres que vous êtes ! et pardonnez à vos vignes qui vous rendent des fruits si délicieux. ” L’artifice des Grecs leur fut par ce moyen inutile. » {b}


  1. Pour en stabiliser le sol, comme avec des pierres.

  2. Conclusion ambiguë que le latin original ne permet pas de mieux comprendre : Ita Græcis sine effectu suum commentum fuit [Ainsi son commentaire fut-il sans effet pour les Grecs].

L’opinion des Turcs de l’usage du vin (pages 22‑24), ne parle pas du Grand Turc :

« Il y avait toujours à ma table plusieurs Turcs que le vin y attirait. La passion qu’ils ont d’en boire est d’autant plus grande qu’ils n’en ont pas la liberté, et lorsqu’ils en trouvent, ils en prennent avec excès et s’en remplissent. La nuit se passe à boire et lorsqu’étant las de leur débauche, je me retirais dans ma chambre, la tristesse paraissait sur leur visage d’être obligés de se lever de table devant que d’être saouls ; tellement que, pour avoir la permission de boire tant qu’ils voudraient, ils m’envoyaient incontinent un homme pour me demander du vin et des tasses d’argent ; ce que leur faisant donner incontinent, ils passaient toute la nuit dans quelque lieu du logis à s’enivrer, jusqu’à ce que le vin les couchât par terre et les endormît. Ils s’estiment très coupables d’en boire, et les vieillards plus que les jeunes, qui pèchent avec plus d’espérance de pardon que les autres. Comme c’est leur croyance que les peines sont égales aussi bien pour ceux qui prennent peu de vin que pour ceux qui en prennent beaucoup, depuis qu’ils ont commencé de boire, ils continuent jusques à crever, comme si l’excès et l’ivrognerie ne leur étaient point imputés. Ils ont ces opinions extravagantes, et beaucoup d’autres plus absurdes. J’ai vu un vieillard à Constantinople qui faisait des cris horribles tenant un verre à la main ; ses amis m’expliquèrent ces cris et me dirent qu’il avertissait son âme de se retirer dans quelque coin de son corps ou de s’en séparer tout à fait, de peur qu’elle ne fût souillée par le vin qu’il devait boire et qu’elle ne participât au crime qu’il devait commettre. »

4.

« il n’y a pas simonie quand c’est en présence du pape. »

Simonie (Furetière) :

« crime qu’on commet quand on trafique des choses sacrées ou des bénéfices. C’est une maxime des canonistes qu’il ne se fait point de simonie en cour de Rome. Ils disent aussi que les résignations en faveur ne peuvent être admises que par le pape, parce qu’elles sentent un peu la simonie, et qu’il est seul capable d’en dispenser. […] Ce mot vient de Simon Magus, {a} dont il est parlé aux Actes des Apôtres, qui voulut acheter avec de l’argent la puissance de faire des miracles. »


  1. Simon le Magicien, v. note [10], lettre de Charles Spon datée du 28 août 1657.

5.

« ils sont abusés par l’apparence du bien » (Horace, L’Art poétique, vers 25).

6.

« tout le mal découle de la tête » : aphorisme de Jean Fernel, que Guy Patin interprétait politiquement, comme une critique du pouvoir royal, et dont je n’ai pas trouvé la source.

7.

« le rêve s’est enfin réalisé ».

8.

« Tant la religion a pu inspirer de crimes » (Lucrèce, v. note [12], lettre 334).

9.

« Tant qu’il y aura des hommes, les erreurs séviront » (v. note [7], lettre 325).

10.

Johann Wepfer, médecin à Schaffhouse (Suisse), a plus tard correspondu avec Guy Patin.

V. note [9], lettre 557, pour le Manuale seu Speculum medicinæ practicum [Manuel ou Miroir pratique de médecine] de Melchior Sebizius (Strasbourg, 1661).

11.

Galliot Gallard (1622-1684), seigneur de Poinville, etc., avait été reçu conseiller au parlement de Metz en 1647, puis maître des requêtes en 1656, nommé intendant de Bourges en 1658. Son frère aîné, Claude (1616-1695), seigneur de Courances, etc., avait été nommé en 1636 conseiller en la troisième des Requêtes du Parlement de Paris, puis maître des requêtes de 1644 à 1650. En 1651, il avait acquis une présidence à la Chambre des comptes. Il entra en exercice en 1651 et garda sa charge jusqu’en 1673. Il avait épousé Marguerite Mandat. Leur sœur cadette, Catherine, morte en 1685, était l’épouse de Nicolas iii Potier, seigneur de Novion, président à mortier (v. note [25], lettre 183) (Adam et Popoff, no 1267).

12.

Mal remis du mauvais coup que lui avait joué Nicolas Fouquet pour la surintendance des finances en février 1659 (v. note [1], lettre 556), Jean-Baptiste Colbert, avec la complicité de Barthélemy Hervart et de Denis Talon, avocat général du Parlement de Paris, avait envoyé le 2 octobre à Mazarin un mémoire dénonçant les malversations et la mauvaise politique financière du surintendant. Ils n’y suggéraient rien moins que de le disgracier et créer une chambre extraordinaire pour le juger.

Fin septembre, alors qu’il était en chemin pour Bordeaux, où le cardinal l’avait appelé, Fouquet lut et copia le courrier qui l’accablait, grâce à ses accointances avec la poste, dont il avait le contrôle. De Bordeaux, Mazarin fit venir Fouquet à Saint-Jean-de-Luz. Lors de leur entrevue du 16 octobre, le surintendant sut désamorcer la bombe. Convaincu qu’il ne pouvait se passer de ses services, le ministre le confirma une fois encore dans ses fonctions, accabla Hervart et pria Colbert de nouer un pacte de solide amitié avec Fouquet (Petitfils c, pages 246‑250).

Le surintendant, après un passage à Toulouse pour tirer de l’argent des états de Languedoc, fut de retour à Paris dans les premiers jours de janvier 1660. Ce n’étaient là que les prémices maladroites du coup fatal qui allait aboutir à l’arrestation de Fouquet en septembre 1661, après la mort de Mazarin.

13.

L’infant d’Espagne Felipe Prosper (v. note [22], lettre 549), né en 1657, mourut en 1661. Guy Patin a déjà plusieurs fois évoqué l’importance d’un héritier mâle pour la Couronne d’Espagne, qui la mettrait à l’abri d’un souverain venu de France. Charles ii, qui succéda à Philippe iv, naquit enfin en 1665 et survécut. V. note [3], lettre 375, pour l’emploi des cautères potentiels dans l’évacuation des suppurations.

14.

« L’un [Richelieu] ignore la miséricorde, l’autre [Mazarin] ignore la vengeance ; l’un a obtenu la paix, l’autre l’a donnée. »

15.

« à feuilles pointues. »

16.

« séné {a} arabique, qui, une fois cueilli, est porté à Alexandrie d’Égypte et delà, acheté par divers marchands, il est transporté à Constantinople, Venise, Marseille, et dans d’autres villes et provinces. L’autre est le séné sidonien {a} ou Syriaque {b} (mais c’est un vocable frelaté), dont les feuilles sont rondes, émoussées, et non pas pointues. » {c}


  1. V. note [6], lettre 15, pour les variétés et le commerce du séné.

  2. De Sidon (Seide pour Guy Patin), ancienne cité de Phénicie, aujourd’hui Sayda au Liban, sur la berge orientale de la Méditerranée, entre Tyr (Sour) au sud et Beyrouth au nord.

  3. De Syrie.

17.

Pancarte se disait d’une affiche, ou, « par mépris, de toutes autres sortes de papiers » (Furetière) ; je n’ai pas su identifier l’imprimé sur le séné dont Guy Patin parlait ici, venant de Montpellier. V. note [14], lettre 384, pour un passage de la Seconde Apologie… (Paris, 1653) où les médecins de cette Université reprochaient aux Parisiens, dont Guy Patin, de vouloir guérir tous les maux avec la saignée et le séné.

18.

V. note [5], lettre 415, pour cette référence à Aristote.

19.

« sans s’être lavé les mains », adage antique commenté par Érasme (no 855), qui le rapproche d’un autre, Illotis pedibus ingredi [Entrer sans s’être lavé les pieds] (no 854).

20.

Lazare Meyssonnier : Almanach illustre composé de plusieurs pièces curieuses pour l’an 1659 (sans lieu, ni nom, ni date, in‑fo ; v. note [10], lettre 960, pour une seconde édition en 1668).

21.

V. notes [20], lettre 487, pour le procès qui opposait depuis 1657 les chirurgiens à la Faculté de médecine de Paris, et [11], lettre 453, pour les Opuscula iv de Jean iii Des Gorris (Paris, 1660).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 5 décembre 1659

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(Consulté le 29/03/2024)

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