L. 641.  >
À André Falconet,
le 5 octobre 1660

Monsieur, [a][1]

Ce samedi 2d d’octobre. Le cardinal Mazarin [2] se porte mieux, il ira aujourd’hui coucher au Bois de Vincennes [3] pour y prendre l’air et s’y reposer sans y être vu ni importuné. La cour d’Angleterre est en deuil pour la mort du jeune frère du roi d’Angleterre, le duc de Gloucester, [4] qui est mort âgé de 20 ans, de la petite vérole. [1][5] MM. le comte de La Guiche [6] et le marquis de Manicamp [7] sont hors de la Bastille. [2][8] Le comte de Soissons [9] n’a plus que faire de toutes les broderies que l’on préparait pour son ambassade d’Angleterre puisque cette cour est en deuil et qu’il n’y peut être habillé que de noir.

Ce dimanche 3e d’octobre. Aujourd’hui matin est mort dans les Jacobins réformés [10][11] M. de Bordeaux, [3][12] père de l’ambassadeur d’Angleterre [13] qui mourut l’autre jour. Ce vieux larron, financier, partisan, banqueroutier, s’était retiré chez ces bons pères qui lui promettaient de si bien boire et manger ses péchés qu’il n’en demeurerait goutte. Ils prieront Dieu pour lui afin que son âme ne soit guère longtemps en purgatoire, [14] mais en avait-il une et en ce cas-là, y est-elle allée, et par leurs belles promesses, ne lui ont-ils point coupé la bourse ? certes je n’en doute point. Le cardinal n’a point été au Bois de Vincennes, il est encore dans son lit, détenu de la goutte, [15] mais non pas si cruellement que ci-devant. Néanmoins il est fort décoloré, fort abattu et amaigri ; ideoque nonulli putant eum ad finem hyemis non perventurum ; adde quod multum illi super est post tam contumacem affectum fortiter metuendum a calculo, vel nephreticis doloribus, qui podagræ, chiragræ et gonagræ ut plurimum succedunt[4][16][17][18]

M. le lieutenant civil [19] a un fils, [20] conseiller à la Cour, auquel il a acheté la charge de maître des requêtes vacante par la mort de M. de Bordeaux, qui mourut il y a 15 jours. Il en a donné 333 000 livres et a revendu sa charge de conseiller des Requêtes 70 000 écus : voilà bien de l’argent pour un peu de fumée. [5] Les chirurgiens [21] de Saint-Côme ne veulent point obéir à l’arrêt, [6][22] ils veulent continuer dans leur félonie, disant que le premier barbier [23][24] est leur chef et qu’on n’a point eu d’égard à ses droits quand le Parlement a jugé et prononcé pour nous contre eux ; et disent encore qu’ils ont des nouvelles pièces à produire, et même qu’ils veulent prendre à partie M. l’avocat général Talon. [25] Ne voilà-t-il pas de méchantes pestes ? Ils sont fous, enragés, et ne savent à quel saint se vouer de peur de perdre leurs robes et leurs bonnets cornus. O quantum est in rebus inane ! [7][26] J’ai peur qu’à la fin ils ne nous obligent de les traiter comme nous avons autrefois traité les apothicaires, [27] que nous avons presque réduits à la gueuserie, n’ayant pas trouvé d’autres moyens de chasser leur insolence. Omne magnum exemplum habet aliquid ex iniquo, quod utilitate publica compensatur[8][28] Ils n’ont plus de crédit parce qu’ils en avaient trop. Noël Falconet [29] étudie bien. Il a été chez un chirurgien de nos amis y voir la démonstration du squelette qu’il continuera de lui montrer deux fois la semaine ; puis il lui montrera les bandages et quelque anatomie [30] l’hiver prochain, qui sera faite là-dedans en particulier. [9][31] J’espère qu’il passera tout le temps d’ici au carême à la théorie, et principalement à l’anatomie ; et le reste du temps, jusqu’au mois d’août ou environ, sera employé à la pathologie particulière des maladies et à la méthode de leur guérison ; et aussitôt vous le pourriez retirer près de vous en le faisant passer docteur pour, au plus tôt après, le faire agréger à Lyon ; mais comme Montpellier [32] est un lieu de débauche, je crains fort pour lui s’il n’a quelqu’un qui le retienne et le veille de près. C’est pourquoi j’aimerais mieux qu’il allât ailleurs prendre ses degrés, où il ne tardât point, comme Reims, [33] Caen, [34] Angers, [35] Valence [36] ou Avignon. [37]

On parle ici d’un grand incendie [38] dans Constantinople, [39] on dit que, le vent portant le feu bien loin, il y eut 10 000 maisons brûlées, 500 mosquées, 10 000 personnes ; mais je ne suis pas d’avis d’en pleurer, il n’est peut-être pas vrai, ce qui vient de si loin n’est point fort assuré. [10] M. des Bordes-Groüin, [40] jadis garçon cabaretier, fils du maître de la Pomme de pin[41] aujourd’hui grand partisan et même un des gabelles, [42] fait bâtir une maison à trois lieues d’ici. Comme il était sur son bâtiment, il en chut d’assez haut et se blessa à la tête. On y a mené des médecins et chirurgiens. M. de Lanchenu [43] connaît bien ces MM. Groüin. [11]

Le cardinal se porte mieux et ne mourra pas si tôt que semblent le désirer ses ennemis. On lève ici des soldats pour envoyer en Portugal et on continue de traiter pour M. le prince de Condé [44] afin de le faire devenir roi de Pologne. C’est la reine de Pologne [45] qui entreprend de faire réussir l’affaire, pourvu que le duc d’Enghien [46] épouse sa nièce [47][48] qui est fille de la Palatine, [49] sa sœur qui est ici. [12] On attend des nouvelles de Londres où l’on croit que la paix est faite avec l’Espagne, à la charge qu’ils abandonneront le Portugal aussi bien que nous : ainsi voilà les pauvres Lusitains tantôt délaissés de tout le monde. [13] Je vous baise très humblement les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 5e d’octobre 1660.

Comme le cardinal Mazarin se porte mieux, Mlle de Villeroy [50] sera mariée jeudi prochain, 7e d’octobre, à M. le comte d’Armagnac, [51] fils aîné du comte d’Harcourt. [52] La veuve de M. de Bordeaux, [53] maître des requêtes, qui n’a jamais eu d’enfants, se trouve grosse ; c’est ce qui étonne fort les héritiers. [14]


a.

Bulderen, no ccvi (tome ii, pages 126‑130) ; Reveillé-Parise, no dxxxv (tome iii, pages 267‑270).

1.

V. note [5], lettre 277, pour Henry, duc de Gloucester.

2.

Guy-Armand de Gramont, comte de Guiche (v. note [24], lettre 478), avait été enfermé à la Bastille pour sa participation à la débauche de Roissy (v. note [3] lettre 562). Les éditions antérieures l’associent ici au marquis de Richelieu, mais Jean-Baptiste Amador de Vignerod, petit-neveu du ministre, jouissait alors de la faveur du roi et n’avait pas participé aux impiétés libertines qu’on avait commises le vendredi saint (11 avril) de 1659 chez le comte de Vivonne, en compagnie, entre autres, de Bussy-Rabutin et de Philippe Mancini. On l’a remplacé par Bernard de Longueval, marquis de Manicamp, fils d’Achille (v. note [5], lettre 322) et intime ami du comte de Guiche.

3.

V. note [26], lettre 307, pour Guillaume de Bordeaux, intendant des finances.

Le couvent des jacobins réformés de Paris était situé rue Neuve Saint-Honoré (aujourd’hui rue Saint-Honoré dans le ier arrondissement, au niveau de la rue du Marché Saint-Honoré).

4.

« et c’est pourquoi quelques-uns croient qu’il ne passera pas la fin de l’hiver ; ajoutez, ce qui est bien plus, après une maladie si opiniâtre, qu’on a pour lui fortement à craindre du calcul ou des douleurs néphrétiques qui, la plupart du temps, succèdent à la podagre, la chiragre et la gonagre. »

La gonagre est la goutte (arthrite aiguë) du genou, tout comme la podagre est celle du pied, et la chiragre celle de la main (v. note [30], lettre 99).

5.

Antoine D’Aubray, comte d’Offémont, fils de Simon Dreux D’Aubray (v. note [8], lettre 180), avait acquis une charge de conseiller au Parlement de Paris en 1653. Il allait devenir maître des requêtes par lettres du 13 octobre 1660, reçu au Parlement le 27 novembre suivant. Lieutenant civil à Paris le 26 mars 1661 au lieu de son père, il résigna sa charge de maître des requêtes. Il mourut le 17 juin 1670, âgé de 37 ans, empoisonné par sa sœur Marie-Madeleine, la marquise de Brinvilliers (v. note [5], lettre 877) qui allait aussi tuer en 1666 et, en 1678, sa belle-sœur, l’épouse d’Antoine, née Marie-Thérèse Mangot (Popoff, no 1073).

6.

V. note [2], lettre 591, pour l’arrêt obtenu le 7 février 1660 par la Faculté de médecine contre les chirurgiens.

7.

« Ô qu’il y a de vanité dans les affaires ! » (Perse, Satire i, vers 1).

Le tome xiv des Comment. F.M.P. contient plusieurs pièces de la procédure engagée entre les médecins et les chirurgiens de Paris, dont cet exploit d’huissier que le doyen Blondel a transcrit et intitulé Altera Curiæ viatoris renuntiatio contra chirugicos refractorios [Autre rapport de la Cour des vacations contre les chirurgiens réfractaires] (pages 538‑539) :

« L’an 1660, le 22e de septembre, suivant le réquisitoire à moi fait par Me François Blondel, doyen de la Faculté de médecine, de me vouloir transporter en la maison de communauté des chirurgiens barbiers de cette ville de Paris où l’on procédait au premier examen de Simon Brochard, aspirant à la chirurgie, dans la salle de la maison où était le premier barbier {a} et qu’à cet effet, j’eusse à m’y transporter pour signifier l’arrêt de Nosseigneurs de Parlement du 6e de février pour, en vertu d’icelui, que j’eusse à lui faire commandement d’obéir incessamment audit arrêt. Ce que je lui ai accordé et environ les quatre heures de relevée, je, huissier en ladite Cour souveraine, me suis transporté proche l’église de Saint-Côme en la maison de communauté des chirurgiens barbiers […], où étant, m’aurait d’abondance requis ledit Blondel de vouloir dresser procès-verbal de l’inexécution et désobéissance faite au susdit arrêt par la communauté desdits chirurgiens barbiers, en ce qu’ils n’ont ôté l’inscription Collegium Doctorum Chirurgicorum {b} ni même la chaire qui est dans la salle d’en haut. Et de fait, après avoir vu ladite inscription au frontispice de ladite maison de Collegium Chirurgicorum, […] étant entré en ladite maison et jusqu’en ladite salle, j’ai trouvé à la porte Simon Brochard, aspirant, auquel j’ai ci-devant signifié l’arrêt de ladite Cour avec défense à lui de se présenter à l’examen vêtu de robe et de bonnet sur peine de désobéissance audit arrêt, et parlant à sa personne à la porte de ladite salle où il venait d’être examiné. J’ai vu ledit Brochard revêtu de robe et de bonnet et après lui avoir fait défense mentionnée audit arrêt, ledit Brochard m’aurait dit que la désobéissance ne provenait point de sa part, mais bien du côté de la communauté des barbiers qui lui avait prescrit de se présenter revêtu de cet habit, et que l’affaire était terminée et ne s’agissait plus que d’être admis à son premier examen ; que pour cet effet, la communauté était assemblée dans la chambre des délibérations. Et pour entrer dans ladite chambre, il a fallu passer en la salle de l’examen, en laquelle est une chaire haute dont a été fait mention dans un autre précédent procès-verbal. Et étant entré dans ladite chambre des délibérations, j’ai trouvé ladite communauté au nombre de plus de cinquante ; auxquels et parlant au premier barbier, < à > Ménard, {c} < à > Gigot et < à > tous les autres, je leur ai fait commandement, de par le roi et ladite Cour, de ne point passer outre à l’admission dudit Brochard, réfractaire au susdit arrêt de la Cour ; et à eux-mêmes, à haute et intelligible voix, leur a été fait par moi itérative défense de prendre les suffrages pour admettre ledit Brochard comme étant rebelle au susdit arrêt qui leur faisait très expresse défense de procéder {d} ni admettre aucun aspirant revêtu de robe et de bonnet, ce qui serait contre l’intention et volonté de ladite Cour. À quoi ladite communauté m’a voulu obvier, {e} au moyen de quoi je leur ai protesté que j’en dresserais procès-verbal, et ce d’autant que ledit Bernouyn, premier barbier, était présent et assisté de M. de La Marche, procureur en ladite Cour, leur procureur et greffier. Je lui ai signifié le susdit arrêt du 7e de février dernier, lui ai d’abondance fait défense de contrevenir à icelui et parlant à sa personne, aurait fait réponse que la signification dudit arrêt ne lui pourra nuire ni préjudicier aux instances qu’il a pendantes, tant au Grand Conseil qu’au Conseil privé du roi ; et aurait signé sa réponse qui est au dos de la signification de l’arrêt dont et de ce que dessus j’ai dressé le présent procès-verbal, et icelui délivré audit Sr Blondel, doyen de ladite Faculté de médecine, pour lui servir de valoir ce que de raison. Fait ledit jour et an que ce dessus, le 22e de septembre l’an 1660.
Le Carlier. »


  1. François Bernouyn, « premier barbier de Sa Majesté, prévôt perpétuel et garde des chartes de barbier chirurgien de France » (ibid. page 534).

  2. « Collège des docteurs chirurgiens », dit de Saint-Côme (v. note [1], lettre 591).

  3. Jean Ménard, chirurgien de Saint-Côme, v. note [12], lettre 782.

  4. Faire des actes.

  5. Résister.

8.

« Tout grand exemple est mêlé d’injustice et l’intérêt public en est la compensation », Tacite, Annales (livre xiv, chapitre xliv) :

Habet aliquid ex iniquo omne magnum exemplum, quod contra singulos utilitate publica rependitur.

[Tout grand exemple est mêlé d’injustice et le malheur de quelques-uns est racheté par l’avantage de tous].

9.

Rappel que les anatomies (dissections de cadavres) se pratiquaient l’hiver (pour profiter du froid qui retardait la putréfaction) et pouvaient l’être dans l’officine d’un chirurgien qui donnait des cours complémentaires de pratique aux philiatres (jeunes étudiants de la Faculté de médecine). Guy Patin confiait Noël Falconet à Paul Emmerez (v. note [5], lettre 645), ami de son fils Charles. Le projet d’André Falconet et de Guy Patin était, avant d’agréger Noël au Collège des médecins de Lyon, de l’envoyer prendre rapidement ses degrés (baccalauréat, licence, doctorat) à Montpellier ou dans une moindre faculté, après avoir obtenu à Paris sa maîtrise ès arts, puis y avoir suivi des leçons de médecine pendant un an.

10.

Gazette, ordinaire no 116 du 2 octobre 1660 (pages 903‑904) :

« De Venise, ledit jour 4 septembre 1660. […] On nous donne avis d’un grand embrasement arrivé à Constantinople, qui a consumé plus de trente mille maisons, avec 500 mosquées, réduit en cendres une infinité de marchandises et fait périr plus de dix mille personnes ; ce qui est confirmé par des lettres de Raguse qu’une frégate a ici apportées depuis deux jours. »

11.

La Pomme de pin, cabaret réputé de Paris, se trouvait sur le pont Notre-Dame ; son propriétaire s’appelait Philippe Groüin (ou Gruyn) : « La famille Gruyn représente sans contestation possible l’un des plus importants lignages financiers du xviie s. Elle trouve son origine dans un marchand de vin de la capitale qui tenait un célèbre cabaret à la mode sous Louis xiii et qui était un fournisseur de la Maison du maréchal de La Meilleraye, lequel aurait fait la fortune de ses enfants. Quoi qu’il en soit, les quatre fils [Philippe, Charles, Pierre, et Rolland] de cet heureux commerçant allaient avec des fortunes diverses faire des carrières éclatantes dans les affaires du roi » (Dessert a, no 221).

Le second fils de Philippe, Charles Groüin, sieur des Bordes, avait débuté comme commissaire général de la Cavalerie de France avant d’être secrétaire du roi de 1655 à 1675. Protégé de Mazarin, il était entré dans 16 traités, avait participé aux prêts sur la recette générale des finances de Riom (1652-1655) et était devenu fermier général des cinq grosses fermes (1652-1659) et des gabelles (1656-1663). Il avait épousé en 1657 Geneviève de Moy, veuve du baron de Lanquetot, et fait construire en 1650 sur l’île Saint-Louis, au bord du quai regardant le quai Saint-Paul, l’actuel hôtel de Lauzun. Charles Groüin survécut à sa chute et fut ruiné en 1661 lors des poursuites contre les financiers à l’époque du procès de Fouquet (Adam et Dessert b). La maison des champs qu’il faisait construire se situait à Noisiel, près de Lagny-sur-Marne.

12.

V. note [2], lettre 623, pour les espérances polonaises des Condé.

Le 11 décembre 1663, Anne (1648-1723), seconde fille de la princesse Palatine, Anne de Gonzague de Clèves (v. note [10], lettre 533), et d’Édouard, électeur Palatin, allait épouser Henri-Jules, futur Henri iii, prince de Condé (qui, pour autant, ne devint jamais roi de Pologne).

13.

Placé sous la régence de Luisa de Guzmán (v. note [7], lettre 457), veuve du roi Jean iv, le royaume de Portugal était menacé, en perdant ses alliances avec la France et l’Angleterre, de retomber sous le joug de l’Espagne (v. note [16], lettre 673) ; mais il parvint à préserver son indépendance. Sous la conduite de Don Juan d’Autriche, l’Espagne entamait alors une nouvelle campagne contre le Portugal.

14.

Les fiançailles du comte d’Armagnac avec Mlle de Villeroy (v. note [11], lettre 640) furent célébrées par l’archevêque de Lyon dans la chambre du roi le 6 octobre. V. note [1], lettre 635, pour la descendance posthume d’Antoine de Bordeaux.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 5 octobre 1660

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(Consulté le 29/03/2024)

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