L. latine 22.  >
À un médecin anonyme,
le 26 mai 1653

[Ms BIU Santé no 2007, fo 24 ro | LAT | IMG]

Très distingué Monsieur, [a][1][2]

Je ne prends pas pour moi vos louanges, car elles m’accablent plus qu’elles ne m’honorent : jamais personne n’a rien mérité de tel ; mais je souhaite que ma lettre vous fasse connaître la bienveillante affection que j’ai pour vous. Je vous aime car vous aimez la meilleure médecine et la plus sacrée, qui sont mes deux amours ; tant et si bien que je ne prends pas ombrage de mes rivaux, et que pour gagner leur connaissance et leur amitié, je serais disposé à leur ouvrir chaque jour ma porte. Si je vous ai convaincu que je fais cela en toute bonne foi, vous trouverez juste et bon ce que je vais vous dire de bon cœur.

Sans douter que le prêtre dont vous me parlez a jadis été apoplectique, [3] il est certain qu’il fut autrefois tourmenté de coliques néphrétiques. [4] Je tiens donc pour tout à fait assuré qu’il souffre d’une maladie qui touche les entrailles, et que d’un tempérament bilieux, [5] il est tombé en une intempérie mélancolique, [6] c’est-à-dire chaude et sèche, qui s’est même insinuée jusqu’à la citadelle de l’esprit et s’en est en partie emparée. [1][7] Telle qu’elle est, pourtant, elle s’aggravera en quelques jours si elle n’est promptement et adroitement contrée, tant sæpe manu medica Phœbique potentibus herbis,  [2][8][9] que par un excellent régime alimentaire ; [10] et c’est en cela que les hommes de ce métier pèchent le plus, faute de quoi pourtant tout est sans effet et toute prescription vaine.

Voici donc le régime que je recommanderai : qu’on emploie beaucoup de bouillons, d’herbes rafraîchissantes bien assaisonnées, oseille, [11] laitue, [12] pourpier, [13] verjus, [14] chicorée, [15] lapathum domestique, [16] trèfle aigre, [3][17] et autres plantes de cette sorte ; ainsi que des viandes de saveur agréable et de digestion facile ; qu’il vive dans la sobriété, {gaudeatque meris abstemius undis} qu’il fuie le vin comme un poison, [4][18][19] ou sinon, qu’il le boive très allongé d’eau ; ou de l’eau bouillie avec des racines d’oseille, de fraisier, [20] de pissenlit, etc. [21] Qu’il s’abstienne de tout aliment salé, poivré ou âpre, de tous les laitages, de poissons salés, de pâtisserie, de fruits, d’oignons, d’ail, [22] de moutarde, [23] et autres mets de ce genre. Qu’il dorme beaucoup, mais la nuit seulement ; qu’il travaille chaque jour, principalement avant les repas ; que ses exonérations soient molles et glissantes, sinon on lui procurera cette aisance par de fréquents lavements émollients et rafraîchissants, [24] faits d’une décoction de bette, [25] de mauve, [26] de violette, [27] de pariétaire, [28] mêlée de miel commun. [29] Qu’il se préserve contre tout accident plus fâcheux, principalement mélancolique, par colère, frayeur, etc. Je ferai de nouveau remarquer que le vin est extrêmement funeste pour qui est sujet aux dispositions néphrétiques, et bien plus, qu’il est un fléau à lui tout seul. Cette oppression des parties thoraciques, sans fièvre mais avec soif très intense, fut une affection catarrheuse, par une sérosité âcre et maligne dégoulinant et s’écoulant non seulement depuis la tête, mais aussi depuis les grands vaisseaux qui nourrissent et baignent le thorax, et qui irriguent aussi l’estomac. Pour une telle affection, il faut recourir à la saignée des deux veines basiliques, qu’on doit même répéter ; [30] ainsi qu’à la purgation [31] douce avec séné [32] et moelle de casse, [33] en y ajoutant même quelquefois du sirop laxatif de roses, ayant huit ou neuf mois d’âge ; [34] celui qu’on a préparé de fraîche date purge en effet à l’instar des scammonées. [35] Lisez les commentaires de M. René Moreau ad Scholam Salernitanam[5][36][37] Vous vous passerez aisément d’agaric, de quelque façon qu’on l’ait préparé, car c’est un médicament âcre qui provoque de très vives nausées, ennemi de l’estomac et des viscères, que nul n’emploie chez nous et qu’on doit bannir des procédés de la plus pure médecine. [38] Je rapporte cette soif très intense à l’estomac ou au foie, mais aussi à cette très chaude intempérie des reins, responsable des coliques néphrétiques qui se sont si souvent reproduites. À la fin des Consilia de Fernel, voyez la consultation d’un médecin très savant sur diverses affections des reins ; l’auteur en est Simon Piètre le père, qui mourut à Paris en l’an 1584. [6][39][40] Ce médicament enveloppé dans du pain à chanter, [7][41] qui produira tant d’évacuations, et par le haut et par le bas, est l’antimoine ; il a été préparé par art chimique, il est vraiment empoisonné et clairement délétère. [42][43] Voyez Caspar Hofmann, en son livre de Medicamentis officinalibus, page 692, où il traite de l’antimoine, [8][44] et [Ms BIU Santé no 2007, fo 24 vo | LAT | IMG] la 2e observation sur la thèse française de M. Guillemeau, de l’an 1648. [9][45][46] Contre une si grande […] d’ardeur, [10] vous avez agi sagement puisque vous avez saigné des deux veines basiliques. Pour onguent sur la région du foie, on applique de la toile de lin enduite d’oxycrat tiède. [47]

Si apparaissent une douleur rhumatismale, [48] une fièvre ou d’autres symptômes attestant la présence d’une fluxion, [49] il faudra revenir à la saignée des basiliques, et même enfin à celle de la saphène, [50] avec nombreux et fréquents lavements ; et quand les choses se seront adoucies, on purgera de nouveau trois ou quatre fois par le séné, avec casse et sirop de roses. Après que ces remèdes auront entièrement nettoyé le corps du malade, au lieu du lait d’ânesse, [51] qui sied moins aux corps bilieux de cette nature, on aura recours au demi-bain et même au bain entier, [52] durant huit jours à raison de deux fois par jour, le matin et le soir, qui est nécessaire pour apaiser l’ardeur ; à condition d’omettre le bain au 4e jour de cette balnéation, et de purger à nouveau après elle, pour que le hideux écoulement et la repoussante ordure, qui s’est collectée dans les conduits des viscères et que le bain a liquéfiée, n’augmentent pas leur intempérie si elles ne sont promptement éliminées ; d’où s’ensuivrait sans aucun doute leur indisposition, une fièvre hectique, [53] une hydropisie sèche [54] ou quelque autre événement funeste et pernicieux. Que le malade s’abstienne des eaux curatives, vulgairement dites minérales. [55]

Voilà le peu qu’il m’a été permis d’écrire parmi les difficultés du temps auxquelles je me heurte et mes diverses préoccupations. Puisse cela vous agréer ; sinon, ce sera au moins la marque de mon affection pour vous. Vale et vive, et travaillez avec ardeur.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris.

De Paris, le 26e de mai 1653.


a.

Autographe de Guy Patin, ms BIU Santé no 2007, fo 24 ro et vo : brouillon ou copie d’une consultation médicale épistolaire répondant à la sollicitation d’un confrère, mais aucun indice (date ou contexte) ne permet d’identifier ce médecin.

1.

Pour désigner le cerveau, Guy Patin l’a ici appelé mentis arx [la citadelle de l’esprit], à l’instar de son modèle médical, Jean Fernel (Universa Medicina, livre i, début du chapitre ix, page 24, édition de 1586 ; v. note [1], lettre 36) :

Cerebrum humanæ mentis arx et domicilium, cogitationum rationisque sedes, motus omnisque sensus, fons et origo, corporis summam partem tenet, sursum spectans, cælo proximum.

[Le cerveau, citadelle et domicile de l’esprit humain, siège de la raison et des pensées, source et origine du mouvement et de tous les sens, occupe la plus haute partie du corps, à proximité du ciel, regardant en haut].

2.

Virgile (Énéide, chant xii, vers 403) :

Multa manu medica Phœbique potentibus herbis.

[Par les soins diligents du médecin et par les puissantes herbes de Phébus]. {a}


  1. Phébus, nom latin d’Apollon (v. note [8], lettre 997), était le dieu de la médecine (parmi bien d’autres talents).

3.

Le lapathum, ou rumex, est une sorte d’oseille, qu’on appelle aussi patience ou parelle.

Le trèfle aigre, autrement nommé alleluia, oxytriphyllum ou trèfle à feuilles pointues, est une « petite plante dont les feuilles ont un goût aigrelet et qui fournit la substance nommée sel d’oseille ; l’alleluia est ainsi appelé parce qu’il fleurit vers le temps de la fête d’alleluia [Pâques] ; on dit aussi surelle, pain de coucou, oseille de bûcheron » (Littré). On la considérait comme une eau cordiale (v. note [31], lettre 101).

4.

Le latin que Guy Patin a barré (ici mis entre accolades), « et que sobre, il se contente d’eau pure », venait d’Ovide : Vina fugit, gaudetque meris abstemius undis [Sobre, il fuit le vin et se contente d’eau pure] (v. note [3], lettre 159).

5.

V. note [4], lettre 12, pour les commentaires de René Moreau « sur l’École de Salerne » (Paris, 1625), fameux ouvrage sur la conservation de la santé par un sain régime de vie.

Ce livre n’est pas la meilleure référence sur la purgation, car son sujet principal est l’hygiène et non la thérapeutique. Le passage sous-titré Ad purgandum quæ necessaria [Ce qui est nécessaire pour purger] occupe la fin du chapitre vii (pages 140‑142) et se fonde principalement sur les écrits de Galien, comme en témoigne ses premières phrases :

Gal. lib. 5 simpl. cap. 20 duo purgantium genera contituit alterum quod quovis modo excrementa purgat, alterum quod per vomitum tantum et ventris deiectionem expurgat. Quæcunque autem purgant trahendi vim habent, vel unum, vel duos pluresve succos, sed prioris generis purgantia improprie sic dicuntur, proprie vero bechica, vel diuretica, vel menses moventia et id generis. posterioris differentiæ purgantia proprie sic vocantur quod vim habeant familiarium succorum attractricem. ea est Gal. sententia ad quam acrium facultatem reducemus.

[Galien, au chapitre 20, livre 5 des Simples, {a} a établi deux sortes de purgatifs : le premier purge les excréments par quelque moyen que ce soit ; le second purge seulement par le vomissement et la défécation. Tous possèdent néanmoins la capacité d’extraire un suc ou deux, voire plus ; {b} mais ceux de la première sorte sont improprement appelés purgatifs, car ce sont véritablement des béchiques, des diurétiques, {c} des inducteurs du flux menstruel, etc. ; ceux de la seconde sorte sont proprement appelés purgatifs parce qu’ils ont en commun la faculté d’attirer les sucs. Telle est la sentence de Galien que nous réduirons à la faculté des purgatifs violents]. {d}


  1. Titre latin abrégé du traité De simplicium medicamentorum temperamentis et facultatibus [Tempéraments et facultés des médicaments simples] (11 livres).

  2. Une ou deux des quatre humeurs corporelles, voire plus.

  3. Médicaments respectivement inducteurs de l’expectoration (crachats) et de la diurèse (urine).

  4. Autrement nommés drastiques, mais la suite s’en tient aux considérations générales, sans en nommer aucun, qu’il s’agisse de la scammonée (v. note [4], lettre 172) ou des autres purgatifs puissants. Le correspondant de Guy Patin dut, comme moi, demeurer sur sa faim de mieux comprendre les principes de la purgation, méthode qui fondait la thérapeutique au xviie s.

6.

V. note [5], lettre 732, pour les six consultations de Simon i Piètre qui sont à la fin du Consiliorum medicinalium liber [Livre des Consultations médicales] de Jean Fernel (Turin, 1589) ; la cinquième (page 136 ro‑vo) traite de l’abcès du rein : c’était le diagnostic auquel pensait Guy Patin pour le cas soumis par son correspondant (mais la fièvre manquait) ; Piètre y conseille le tragacanthe (tragacanthum, gomme adragante), mais ne parle pas d’agaric (v. note [8], lettre 80).

La soif intense du malade peut aussi faire penser à un diabète sucré (v. note [27] de Diafoirus et sa thèse), mais il y manque l’abondance des urines (polyurie), l’amaigrissement et la faim (polyphagie).

7.

Le pain à chanter (obeli, obèle) ou pain d’hostie était le pain azyme qu’on utilisait pour envelopper certains médicaments solides (ici l’antimoine), administrés sous la forme de cachets ou bols. Ce mot latin n’est attesté, avec cette acception, que dans les anciennes prescriptions magistrales :

Fiant boli plures obeliis involvendi et mane jejuno stomacho deglutiendi.

[En faire plusieurs bols à envelopper dans du pain à chanter et à faire avaler le matin à jeun].

8.

V. notes [7], lettre 228, et [42], lettre 293, pour ce chapitre sur l’antimoine dans les deux livres de Caspar Hofmann « des Médicaments officinaux » (Paris, 1646).

9.

V. note [2], lettre 158, pour la thèse de Charles Guillemeau sur la Méthode d’Hippocrate (Paris, 1648, traduite en français), avec ses onze observations, écrites avec Guy Patin, qui occupent les 53 dernières pages. L’antimoine y est longuement éreinté dans l’observation ii.

10.

Effacement du coin supérieur gauche de la feuille rendant un ou deux mots totalement illisibles.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 24 ro.

Laudes illas tuas quib. me magis onerasti quàm ornasti, non agnosco,
vir clarissime, ^ nihil enim unquam tale/ quidquam promerui : sed pronum meum in te affectum ex hac epistola cognoscas velim.
Amo te, quod meliorem et sanctiorem Medicinam amas, amores meos : adeóq. non
offendor rivalibus, ut ad ejus notitiam et familiaritatem aditum per-
multis quotidie coner aperire. Quod si tibi persuasero bona fide à me fieri,
quæ sum dicturus bono ao, æqui bonique consules.

Sacerdos ille tuus an olim apoplecticus fuerit, nolo in dubium revocare :
certum est eum antehac doloribus nephriticis divexatum fuisse : certissimum
quoniam habeo, eum visceroso morbo laborare, et ex bilioso temperamento in melancholicam
intemperiem delapsum esse, i. calidam et siccam, quæ etiam mentis usque ad
arcem repsit, eámque quadantenus occupat : sed quæ, ut sit, in dies inva-
lescet, nisi maturè et prudenter occurratur, tum multa sæpè manu medica
Phœbique potentibus herbis, tum exquisita victus ratione in qua ejusmodi
homines plurimùm peccant, sine qua tamen irrita sunt omnia, et frustranda omnis medicatio.

Dicam ergo pro diæta : utatur multis jusculis, saporatis herbis refri-
gerantibus, acetosa, lactuca, portulaca, uvæ acerbæ succo, cichorio, lapatho
sativo, oxytriphyllo, et alijs ejus generis : ut et carnibus euchymis et eupeptis :
abstemius vivat, gaudeàtque meris abstenius undis : vinum tanquam venenum
fugiat, aut nonnisi dilutissimum bibat : vel aquam incoctam radicibus acetosæ,
fragariæ, taraxachi, etc. Abstineat ab omni cibo salso, piperato, acri, ab omnibus
lactarijs, piscibus salitis, dulciario opere, pomis, cæpis, allijs, sinapi, et alijs
ejusmodi. Multo somne sed nocturno indulgeat : exerceatur quotidie, præsertim
ante pastum : mollis ei sit alvus et lubrica, sin minus, hocce beneficium
sibi procuret per enemata frequentia, emollientia et refrigerantia ex decocto
betæ, malvæ, violariæ, parietariæ, cum melle communi. Caveat sibi ab omni pathemate
graviori, præsertim melancholico, ab ira, timore, etc. Iterum monebo in affectibus
nephreticis obnoxio vinum esse pernicissimum, imò et ipsam perniciem.
Oppressio illa partium thoracicarum sine febre cum siti vehementissima rheu-
maticus fuit affectus, à sero acri et maligno depluente ac defluente non dum-
taxat à capite, sed etiam à majoribus vasis thoracem ipsum alentibus atque
alluentibus, ipsum quoque ventriculum irrigante. Tali affectui maximè
debetur venæ sectio etiam repetita ex utraque basilica : et purgatio mediocris
ex foliis Orientalibus, medulla cassiæ, interdum etiam addito syrupo de rosis solutivo,
qui sit ab octo vel 9. mensibus confectus ; recens enim paratus purgat ad instar
scammoniatorum. Lege Commentarios D. Ren. Moreau ad Scholam Salernit.
Agarico facilè carebis, quomodocumque parato ; est enim medicamentum acre nauseatimmum,
ventriculo et visceribus inimicum, nulli apud nos usui, et à sanctioris medicinæ promercijs ablegandum. Sitim illam vehementissimam, non modò à ventriculo vel ab hepate repeto, sed etiam à præ-
fervida illa renum intemperie, per quam fit ut tam frequenter recurrant dolores nephritici.
Vide post consilia Fernelii, Doctissimi cujusdam Medici, Consilium de diversis renum affectibus :
cujus author est Simon Pietreus pater, qui obijt Parisiis anno Christi 1584.
Medicamentum
illud obelijs involutum, à quo tot dejectiones prodierunt, sursum atque deorsum,
stibium fuit arte chymica paratum, venenatum sanè et planè deleterium. Vide
Casp. Hofmannum, lib. de medicamentis officinalibus pag. 692. ubi de antimonio : et

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 24 vo.

Observationem 2. ad Thesum Gallicam D. Guillemeau, anni 1648. In tanto æstus […]
sapienter egisti utpote, quia sanguinem ex utraque basilica sæpe detraxisti. Pro linimento ad regio-
nem hepatis apponantur lintea inlita oxycrato tepido.

Si rheumaticus dolor, febris, sitis, aliáve symptomata recurrant præsentem fluorem
testantia, recurrendum erit ad basicilicarum sectionem, ut et etiam tandem ad saphenam :
cum multis et frequentibus enematis : quæ ubi mituerint, ter quaterve repurgabitur
ex foliis Orientalibus cum cassia et sirupo diarhodon. Postquam his artibus fuerit illi corpus re-
purgatissimum, loco lactis asinæ, biliosis ejusmodi corporibus noxii minùs idonei, utatur semicupio, imò
etiam balneo universalli, per dies 8. unoquoque die bis, mane et sero, ad contemperationem illius fer-
voris, ea lege ut 4. ipsius balnei die cessante balneo, repurgetur et post balneum ipsum
repurgetur, ne tetra eluvies et fœda saburra in viscerum ductibus collecta, et à balneo
colluta liquata viscerum intemperiem adaugeat, nisi statim eliminetur : unde prava diathesis
ipsorum viscerum haud dubiè sequetur, vel hectica febris, vel hydrops siccus, aut tale quid
funestum et perniciosum. Abstineat ab aquis medicatis quæ vulgò minerales dicuntur.

Hæc sunt quæ pauca mihi describere licuit inter illas quibus conflictor temporis
angustias ; et varias occupationes : quæ utinam tibi arrideant : sin minus, saltem mei in te amoris symbolum
erunt certissimum. Vive et vale, et strenuè rem gere. Tuus ex animo G. Patin, Bell. D. Med. Paris.
Datum Lutetiæ Parisiorum 26. Maii, 1653.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À un médecin anonyme, le 26 mai 1653

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(Consulté le 25/04/2024)

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