L. latine 87.  >
À Johann Daniel Horst,
le 25 août 1657

[Ms BIU Santé no 2007, fo 62 ro | LAT | IMG]

Au même Johann Daniel Horst, etc.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous écrivis hier, mais reprends la plume aujourd’hui pour vous faire savoir qu’ayant passé en revue chacun de mes livres horstiens, j’ai retrouvé celui de Jakob Horst de Vite vinifera ; [1][2] il est donc inutile que vous vous donniez la peine de me le procurer. Écrivez-moi, je vous prie, en quelle année moururent ces très brillants écrivains qu’ont été Jakob et Gregor Horst. [3] Voici qu’on m’annonce d’Angleterre que M. William Harvey est passé de vie à trépas : c’est l’excellent homme qui, le premier parmi les modernes, a découvert la circulation du sang ; il était ami et contemporain de notre M. Riolan et tous deux sont partis la même année dans l’au-delà. [2][4][5][6] J’en viens à votre Manuductio de la dernière édition. [3]

Le nombre de fautes typographiques, tout particulièrement dans le grec, me désole profondément pour vous. Je pense qu’il doit vous incomber d’en avoir soin dans une nouvelle impression qui soit parfaitement correcte. Je souhaite être en mesure de la promouvoir ici, mais tous nos imprimeurs y répugnent à cause de la pénurie d’ouvriers, du prix exagéré du papier, et des fureurs de Bellone [7] qui entravent le commerce avec l’étranger.

Page 8, qui est cet auteur, Joachimus Illies, pag. 13 de Natura Medecinæ ? [4][8]

Page 11, qui est cet autre, Hyacinthus Jordanus, Theorica Medicinæ D. Thomæ, pag. 528 ? [5][9][10]

Page 12, dernière ligne, qui est ce Papa Romanus Io. xxi, pag. 139 ? [6][11]

Page 27, j’ai jadis ici connu et bien aimé un Allemand nommé Conerding, dont je n’ai jamais reçu les thèses qu’il avait promis de m’envoyer ; il avait été auditeur du très savant M. Conring. Il vivait ici vers l’an de grâce 1648 ; si vous le connaissez, saluez-le de ma part. [7][12][13]

Page 39, en 33 ans, je me souviens avoir vu trois fois du pus provenant du poumon être évacué par les urines ; M. Nicolas Piètre, très sage médecin de Paris et excellent connaisseur de l’art médical, disait qu’il y était arrivé par les artères ; [8][14][15][16] il est mort ici en 1649, âgé de 64 ans, étant le plus ancien maître de notre École. [17]

Page 42, je vous parlerai brièvement de Gassendi : il a été mon grand ami, mais une telle hématophobie le tourmentait qu’il mourut ici d’une corruption du poumon en 1655, âgé de 64 ans ; il en aurait au moins été libéré s’il avait accepté la saignée au début de la maladie. On imprime à Lyon ses œuvres complètes en six tomes in‑fo[9][18][19][20]

Page 67 : en cette ville de Paris, j’ai vu 75 calculs dans la vésicule biliaire d’une femme presque octogénaire, qui avait dépéri d’une longue affliction avec un squirre du foie ; ils étaient cubiques, tout à fait semblables à des dés à jouer. [10][21][22] [Ms BIU Santé no 2007, fo 62 vo | LAT | IMG] À la même page, que sont ces Exercitationes que vous avez défendues sous la présidence de Lauremberg, ont-elles été disputées à Rostock ? [11][23][24]

Page 74, pour l’idiosyncrasie, [25] je m’en rapporterai à mon propre cas : jamais je n’ai pu goûter au fromage blanc mou, ni même n’oserais-je en supporter la vue ou y penser pendant trop longtemps sans tomber en syncope. [12][26][27][28] J’ai connu une femme qui, presque âgée de 90 ans, se gardait comme d’un poison de l’odeur des roses pâles ; et pendant tout le temps qu’elles étaient en floraison, elle se cachait à l’intérieur des maisons, pour ne pas être offensée par leur parfum ; et pourtant, elle se purgeait très fréquemment et très heureusement à l’aide du sirop cathartique ordinaire des officines qui se prépare à partir de cette sorte de roses ; elle est ici morte il y a six mois. [13][29][30]

Page 81, qui est ce Reinus, pag. 173 ? [14][31]

Page 84, qu’est-ce donc que cette apologia docta satis et erudita de G. Wentenius ? [15][32]

Page 96, comptant sur votre bienveillance, je dirai librement ceci de Van Helmont : vous faites trop d’honneur à un fort puant et impudent charlatan ; ce fut un pur fripon et un parfait bon à rien, comme j’ai appris de ceux qui l’ont le mieux connu ; son seul souci semble n’avoir été que d’être pris pour plus sage que les autres et plus savant qu’eux en l’art médical, qu’il n’a pourtant jamais compris ; pour se gagner la confiance des ignorants, il voulait qu’on le tînt pour un mage ; ce bavard insensé poursuivait d’une si grande haine la saignée, qui est un remède éminent et irremplaçable, qu’il a préféré mourir de pleurésie que d’y recourir. On ferait donc bien de confier aux corbeaux ce {agyrta} circulator impie, [16][33][34][35] et d’envoyer cet impur écrivain de quatre sous s’occuper de ses affaires, car il mérite tout à fait d’être relégué en exil avec Paracelse, Crollius et les autres misérables novateurs de leur espèce ; [36][37] mais indigne d’être seulement cité par les hommes de bien dont vous menez la famille. Ce fut en effet le plus hideux des monstres, à déporter dans les terres les plus lointaines, ou du moins en Sardaigne, et s’il avait péri dans ce lieu pestilentiel, ce n’aurait guère eu d’importance. [17][38]

Page 99, qu’est-ce que Dominus Mœbius in Institutionibus ? [18][39]

Page 109, je n’ai jamais vu le livre de Jakob Horst de Morbis mulierum, avec les notes de son fils, et M. Vander Linden ne le mentionne pas. [19][40][41]

Page 113, je n’ai jamais vu la Dissertatio de Lacte du très savant M. Conring ; n’est-il pas possible de me l’obtenir ? [20][42]

Page 119, je ne comprends pas qui est ce Saponius[21][43][44]

Page 123, ne peut-on pas m’obtenir la Dissertatio de scorbuto de Lorenz Blumentrost ? [22][45][46] de même que le Monochordon d’Hafenreffer, page 124 ? [23][47]

Page 137, s’il se trouve à vendre, je souhaite pareillement le Iatreion Hippocraticum de Dieterich, que je n’ai encore jamais vu ; [24][48] de même que, page 138, la Meteorologia de Cyriander. [49] Pour cette éclipse dont vous dites quelques mots page 137, bien d’autres Français en ont écrit en notre langue : entre autres, Gassendi et un certain moine de Lyon, de l’Ordre des minimes, contre les vaines menaces et fourberies des astrologues. [25][50][51][52][53]

Page 144, j’ai vu les Institutiones de M. Wormius, mais non ses Controversiæ[26][54]

Page 148, je n’ai ni connu ni vu ce livre de Bacmeister, mais le souhaite vivement, de même que les Disputationes ethicæ de Reinboth. [27][55][56]

Page 150, en bas : [28][57] de la saignée dans la variole, je dirai librement que, dès le début de l’éruption, si elle ne progresse pas aussitôt, nous saignons ici hardiment tous tant que nous sommes, sans risque et en toute sûreté, et toujours pour le bien des malades, même chez les petits enfants encore nourris au sein maternel ; [58] et nous ne pouvons nous priver d’un si grand secours, car il ne nous reste rien à espérer des cardiaques des Arabes, [59][60] ni de la pierre de bézoard, qui est une pure fiction. [61] Notre Compagnie tout entière l’a unanimement rejetée depuis longtemps ; d’habiles pharmaciens l’ont jadis inventée pour vider les cassettes des malades. Chez nous, personne n’a utilisé la confection d’hyacinthe ni la teinture d’alkermès, [62][63] à cause de leur trop grande chaleur qui accroît la maladie et amenuise les forces. L’espoir réside tout entier dans la saignée avant l’éruption, et pendant l’éruption elle-même, si elle peine à progresser ; et même après l’éruption si persistent alors fièvre, dyspnée, délire, mouvements convulsifs, assoupissement, diarrhée, ou autres tels symptômes [Ms BIU Santé no 2007, fo 63 ro | LAT | IMG] qui mènent à la ruine, comme il arrive parfois. Plaise aux dieux que nous ne touchions ni aux poudres cardiaques des chimistes [64] ni aux autres bagatelles de ces extravagants vauriens, et aussi que nous nous tenions délibérément loin d’eux, et les laissions à ceux qui veulent être trompés et refusent de mourir sans fraude ni dépense excessive. La saignée au début de la maladie fait l’unanimité chez nous, même quand on la répète chez les petits enfants ; avec un régime alimentaire choisi et un purgatif léger après qu’elle a fini, car avant, il est toujours funeste. [65][66] Telle est notre sentence de l’École de médecine de Paris sur la saignée dans la variole et la rougeole ; [67] toutes les autres compagnies de médecins l’outrepassent sciemment, qu’elles soient françaises aussi bien qu’italiennes, allemandes, hollandaises, anglaises, danoises, bien qu’aucun secours ne puisse se comparer à la phlébotomie pour favoriser l’éruption. La maladie provient en effet d’un sang excessivement corrompu, avec fièvre continue et autres horribles symptômes qui annoncent la gangrène des viscères, que nul secours de notre art ne saurait supprimer ni vaincre. [68] Vous avez mon jugement sur cette controverse de grande importance dans les opérations du métier : si vous l’approuvez, comme j’espère, je m’en réjouis intérieurement ; sinon, je ne refuse pas qu’on se donne la peine de m’instruire mieux.

Page 158, je conjecture que vous n’avez pas vu la réponse que le très distingué M. Riolan, notre ancien, a faite à Markward Schlegel sur la circulation du sang ; en diverses années, il a écrit trois traités distincts sur ces questions, savoir en 1652, 1653 et 1655. [29][69][70][71] Je suis certes disposé à vous les envoyer, tout comme son Encheiridium anatomicum, ainsi que son Anthropographia[30][72][73] et tout ce qu’il vous plaira venant de notre ville de Paris. Écrivez-moi donc et indiquez-moi ce que vous souhaitez, ou plutôt commandez et ordonnez-le-moi afin que je cède à votre volonté et que, par mes bons offices, ou même mes services rendus, vous reconnaissiez aisément l’affection que j’ai pour vous. Vous verrez et jugerez de la réponse que Riolan a faite contre Pecquet et les pecquétiens. [31][74][75][76][77][78][79] Je n’en dis pas plus.

Page 159, je n’ai jamais vu la Defensio venæ sectionis du Danois Georg Friedrich Laurentius ; [32][80] non plus que l’Exercitatio de Cnöffel contre Augustin Corrade, [81][82] médecin français que je connais, originaire de Nîmes et qui est aujourd’hui premier médecin de Mme Marie de Gonzague, reine de Pologne. [33][83]

Voyez, très savant Monsieur, comme j’agis familièrement avec vous, et pardonnez-moi si mes remarques vous ont déplu. Vous concéderez cela à la liberté philosophique et à ma franchise. Diversum sentire duos, etc. [34] Que je vous aie ou non été agréable, permettez en effet que je sois toujours vôtre en affection et en soumission ; et tant que je vivrai, je serai de tout cœur

votre Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris et professeur royal.

De Paris, le 25e d’août 1657.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Daniel Horst, ms BIU Santé no 2007, fos 62 ro‑63 ro.

1.

V. note [4], lettre latine 86, pour Jakob Horst et son traité « sur la vigne vinifère ».

2.

William Harvey était mort le 3 juin 1657 à Londres et Jean ii Riolan, le 19 février précédent à Paris. Leur vie durant, ces deux anatomistes, que Guy Patin disait amis, s’étaient âprement disputés sur la circulation sanguine, tout en sauvegardant dans leurs écrits les apparences du respect mutuel. Aujourd’hui, Harvey brille au firmament de la gloire médicale, quand Riolan a sombré dans l’oubli.

3.

Toute la suite de la lettre consiste en remarques de Guy Patin sur des passages du Manuductio ad medicinam [Guide pour la médecine] de Johann Daniel Horst dans la 3e édition (Marbourg, 1657). Faute d’en disposer, je les ai pris dans la 4e édition (Ulm, 1660, v. note [32], lettre 458), ce qui explique les diffréneces de numérotation des pages entre la lettre et ses notes. Un intérêt de cette référence ultérieure est de montrer dans quelle mesure Horst a pris en compte les critiques de Patin.

4.

Page 8 (Ulm, 1660), chapitre i, De Medicinæ Subjecto [Le sujet de la médecine] :

Adæquatum autem objectum Medicinæ veræ corpus humanum est, non omne corpus vivens, sanabile, aut Elementatum, uti olim jam ante Plemp. docuit Joachimus Illyes pag. 13 de nat. Medic. Scilicet Medicinæ creatæ ad humanum usum, secundario accidit, ut brutis quandoq. medelæ adhibeantur.

[Mais l’objet entier de la véritable médecine n’est pas tout corps vivant, mais bien le corps humain, guérissable ou mal tempéré, {a} ainsi que l’a jadis déjà enseigné Joachimus Illies « sur la Nature de la médecine », page 13, avant Plempius. {b} Il va de soi que les médicaments ont été créés pour l’usage humain, mais il arrive accessoirement qu’on emploie ces remèdes chez les bêtes].


  1. Elementatus est un néologisme latin appartenant au vocabulaire paracelsiste pour désigner un corps affecté d’un excès de chaleur ou de froideur, idée qu’on peut rendre par « mal tempéré » ; mais ma traduction reste sujette à caution.

  2. Vopiscus Fortunatus Plempius, dont Johann Daniel Horst examinait ici certaines opinions, a correspondu avec Guy Patin.

Le recteur Joachimus Illies (ou Illyes, Stettin vers 1535-Stralsund 1589, théologien allemand) n’était pas médecin, mais théologien. Le traité intitulé Nova Theoria, de natura, constitutione et facili via discendæ Medicinæ [Théorie nouvelle de la médecine : sa nature, sa constitution et la manière facile de l’apprendre] forme la première partie de ses :

Nova theoria de natura, essentia, et constitutione medicinæ, nec non de ordine facile eandem imbibendi, atque exiguo temporis spatio, totum eius corpus discendo absolvendi.

[Théorie nouvelle sur la nature, l’essence et la constitution de la médecine, ainsi que sur l’ordre à suivre pour s’en imprégner facilement et pour achever en peu de temps l’enseignement de son corpus tout entier]. {a}


  1. Iéna, Richtzenhan, 1597, in‑4o.

La Perfecta Medicinæ definitio authoris [Définition parfaite de la médecine par l’auteur] qu’on lit page 13 est :

ars, per remediorum materias, efficiendi medelam in corpore elementato, sanitatis gratia.

[l’art, par les matières des remèdes, de produire la guérison dans un corps mal tempéré, pour le bénéfice de sa santé].

5.

Page 17 (Ulm, 1660), sur la nature des poils :

Hyacinthus Jordanus Theor. Medic. D. Thom. et Nemesius de facult. anim. obiter existere putant.

[Hyacinthus Jordanus, dans les « Spéculations de médecine de saint Thomas » {a} et Nemesius « sur les Facultés de l’esprit » {b} pensent que leur existence est fortuite].


  1. Johann Daniel Horst a supprimé la référence à la page 528, relevée par Guy Patin.

  2. Nemesius, médecin et évêque d’Émèse au début du ve s., est auteur d’un traité (écrit en grec) sur la Nature de l’homme.

Hyacinthus Jordanus (moine dominicain et médecin, originaire de Sant’Agata sui Due Golfi, sur les golfes de Naples et de Salerne) :

Theorica Medicinæ Sancti Thomæ Doctoris Angelici aliorum ss. Patrum et Sacræ Scripturæ locis (quibusdam quasi aphorismis) illustrata. In quatuor partes physiologicam, æthiologicam, therapeuticam, et pathologicam distincta. Opus sanis ægris philosophis, ac theologis præsertim Thomistis apprime iucundum, medicis vero : ut simul medica facultate, et Christiana pietate imbuantur satis perutile. Auctore A: R.P.F. Hyacintho Iordano Ordinis Prædicatorum Provinciæ Regni Medicinæ olim professore. Dein de Sacræ Theologiæ Magistro, ac in almo Studio Regii Conventis Sancti Dominici de Neapoli Regente.

[Spéculations de médecine de saint Thomas, le Docteur angélique, {a} éclairées par les passages (dont certains sont quasiment des aphorismes) des autres saints Pères et de la Sainte Écriture. Réparties en quatre parties : physiologique, étiologique, thérapeutique et pathologique. Ouvrage extrêmement bienvenu pour les philosophes et les théologiens, malades ou en bonne santé, principalement les thomistes ; mais aussi très utile aux médecins pour qu’ils s’imprègnent en même temps de connaissance médicale et de piété chrétienne. Par le frère Hyacinthus Jordanus, de l’Ordre des frères prêcheurs, de la province du Regnum, {b} jadis professeur de médecine, désormais maître de théologie sacrée, qu’il enseigne dans le Collège du couvent de saint Dominique à Naples]. {c}


  1. Thomas d’Aquin, v. note [24], lettre 345.

  2. Abréviation de Regnum Siciliæ citra Pharum : le royaume de Sicile en deçà (au nord) du Phare (détroit de Messine), c’est-à-dire le royaume de Naples. Pendant l’occupation napoléonienne, cette province dominicaine a été chassée de son couvent voué à saint Dominique, et s’est depuis placée sous le patronage de saint Thomas d’Aquin.

  3. Naples, Franciscus Hieronymus Collignius, 1643, in‑4o.

    Horst se référait à l’aphorisme 17, page 528, à propos des cheveux et de leur origine, qui est emprunté Nemesius et énonce que :

    Pilis accidit ut obiter existant ; nam vaporibus, qui fumosi e corpore emittuntur, concrescentibus ex accidenti constituti sunt.

    [Il se trouve que les cheveux existent fortuitment, car ils sont composés de vapeurs fumeuses qui émanent du corps et s’agglomèrent incidemment].


6.

Pages 17-18 (Ulm, 1660) :

Quod Pinguedinem attinet, multi dubitant, an pars propriè dicat. Excrementum chyli tenuioris statuit Johannes xxi. Papa Roman. pag. 139.

[Quant à la graisse, beaucoup doutent qu’elle soit une partie {a} à proprement parler. Jean xxi, pape romain, {b} page 139, a déclaré qu’elle est le sédiment d’un chyle fort délié].


  1. Du corps humain.

  2. Pour satisfaire Guy Patin, Johann Daniel Horst a sans doute ajouté le nom pontifical de ce pape romain (épithète coutumière chez les protestants).

    Pedro Julião (Lisbonne vers 1220-Rome 1277), dit Petrus Hispanus, seul pape portugais de l’Histoire, a été élu en 1276 sous le nom de Jean xxi. Il était médecin, philosophe et mathématicien, auteur des Summulæ logicales Joannis papæ xxi [Petites sommes logiques du pape Jean xxi] (Milan, L. Pachel et U. Scinzenzeller, 1487, in‑4o ; plusieurs rééditions avant 1657).


7.

Page 44 (Ulm, 1660) :

Hippocrates Epilepsiam fieri scribit, si in Cerebri corpus labatur humor, 6. epid. s. 8. Ita Salmutus docet, quendam ex improvisio epilepsia mortuum esse, cui dimidium Cerebrum sphacelosum repertum fuerit, Cent. 3. obs. 22. referente amico Conerdingio th. 16.

[Hippocrate a écrit, au livre vi, section 8 des Épidémies, que l’épilepsie survient si une humeur tombe du cerveau sur le corps. {a} Ainsi Salmuth enseigne-t-il qu’un homme étant mort d’épilepsie à l’improviste, on lui trouva la moitié du cerveau sphacéleuse (3e centurie, observation 22, à laquelle se réfère mon ami Conerding, au § xvi de sa thèse)]. {b}


  1. La seule mention de l’épilepsie dans cette section se trouve dans le § 31 (Littré Hip, volume 5, pages 355‑356), mais ne correspond pas à ce propos.

  2. V. note [5], lettre latine 146, pour Philip Salmuth et ses trois centuries posthumes d’observations médicales (Brunswick, 1648).

Guy Patin se souvenait des thèses que lui avait vainement promises Hermann Conerding, ancien élève de Hermann Conring. Johann Daniel Horst se référait à l’une d’elles :

Disputatio medica de Epilepsia quam D.O.M.A. consensu amplissimæ Facultatis Medicæ Præside Viro Clarissimo Excellentissimo atque Exeprientissimo, Hermanno Conringio, Philosoph. ac Med. Doctore, et hujus in inclyta Iulia Professore publico celeberrimo, Facultatis medicinæ Decano, Domino Præceptore ac Promotore suo plurimùm honorando. Pro licentia consequendi summos in arte Medica honores Publico examini subjicit Hermannus Conerdingius Brunsvicensis. In auditorio majori ad diem 28. Iulii.

[Thèse médicale sur l’Épilepsie qu’avec le consentement de Dieu tout-puissant et éternel, et de la très influente Faculté de médecine, sous la présidence du très brillant, éminent et expérimenté Hermann Conring, docteur en philosophie et en médecine, très célèbre professeur public de ladite Faculté en l’illustre Academia Julia, {a} doyen de la Faculté de médecine, son maître et promoteur qu’il honore fort, Hermann Conerding, natif de Brunswick, a soumise à l’examen public pour obtenir par la licence les honneurs les plus élevés en l’art médical, dans le grand auditorium, le 28 juillet]. {b}


  1. Nom de l’Université de Helmstedt, v. note [19], lettre 340.

  2. Helmstedt, Henningus Mullerus, 1642, in‑4o.

Son § xvi contient en effet ce propos :

Et admirandum est, quod Salmuthus se vidisse testatur : Vulneratus (inquit) quidam in cranio, qui visus est chirurgo sanitati restitutus, egreditur domo, et funus quoddam procurat ; altera vero die repentè concidit et epilepsia extinguitur ; aperitur igitur cranium, et dimidium cerebrum sphacelosum reperitur. An igitur ingens illa corruptio non prius vellicavit cerebri membranas, quàm ultimo demum tempore ? Certe minus id probabile est.

[Et il faut admirer ce que Salmuth témoigne avoir vu : Un homme (dit-il) a été blessé au crâne ; le chirurgien l’a examiné et guéri ; il est rentré chez lui et a organisé des funérailles ; mais soudainement, le lendemain, il s’effondre et une épilepsie l’emporte ; à l’ouverture du crâne, on trouve la moitié du cerveau gangrenée. Cette immense corruption n’a-t-elle donc pas précédé l’irritation des membranes du cerveau ou, comme c’est moins probable, n’est-elle survenue qu’au moment fatal ?] {a}


  1. Cette observation est compatible avec la classique évolution en deux temps, séparés par un intervalle libre, d’un hématome extradural (collecté entre la méninge externe, ou dure-mère, et la paroi osseuse, à la suite d’un trauma crânien) : il s’agit de la plus impérieuse urgence à trépaner le crâne (v. note [9], lettre 513) pour lever la compression du cerveau, qui sinon entraîne une mort rapide du blessé.

8.

Pages 61‑62 (Ulm, 1660) :

In diaphragmate nota venas phrenicas per quas pus sæpe e pectore purgatur, qua de re vide Severinum in abscess. Galenus enim vidit jam olim pus ex vomica in pulmone rupta per urinam excretum 6. loc. aff. c. 5. quem falsitatis non insimulasset Matthiolus epist. ad Jul. Alex. si Anatomem penitius scivisset.

[On connaît dans le diaphragme des veines phréniques, par lesquelles s’évacue souvent du pus venant du thorax : voyez là-dessus Severino {a} sur les abcès. Jadis, Galien, au chapitre 5 du 6e livre des Lieux affectés, vit déjà du pus qui avait jailli du poumon en vomique être excrété par voie urinaire ; s’il avait mieux connu l’anatomie, Matthiole dans une lettre à Jul. Alexand. {b} ne l’aurait pas accusé de fausseté]. {c}


  1. Marco Aurelio Severino, v. note [31], lettre 150.

  2. Petri Andreæ Matthioli Senensis Medici Epistolarum Medicinalium Libri Quinque [Cinq livres d’épîtres médicales de Pietro Andrea Matthioli, {i} médecin natif de Sienne], {ii} lettre non datée écrite à Julius Alexandrinus, archiatre impérial, {iii} Tractatur an fracta pulmonis vomica pus quandoque (ut Galenus inquit) per urinæ meatus excerni possit [Traitant de la question de savoir si, en cas de vomique par rupture d’un abcès du poumon, du pus peut parfois (comme dit Galien) être évacué par l’urètre], avec cette conclusion (page 6) :

    Quo sit ut facile existimem hac in re (si tamen hoc liceat affirmare) aberrasse Galenum. Quamobrem non desunt etiam docti viri, qui putent, quod si tamen fiat huiusce puris ad vesicam transmissio, transmitti id ad venam sine pari, quam Græci αζυγον vocant, vel ad alias fortasse, quæ circa pulmones vel thoracem habentur, et inde in venam cavam, in renes et in vesicam

    [Si bien que je croirais sans peine que là-dessus (pour autant qu’il me soit permis de l’affirmer) Galien s’est fourvoyé. C’est pourquoi il ne manque pas de savants hommes pour penser que si du pus de cette nature se transmet pourtant à la vessie, il le fait en passant par une veine impaire, que les Grecs appellent azygos, {iv} ou peut-être par d’autres veines, qui naissent autour des poumons ou du thorax, et gagnent ensuite les reins et la vessie].

    1. Pierre-André Matthiole, v. note [42], lettre 332.

    2. Prague, Vincentius Valgrisius, 1561, in‑fo.

    3. V. note [24], lettre 1020.

    4. En anatomie humaine, la veine azygos est une veine unique (sans sœur, impaire), qui monte sur la droite du rachis depuis le diaphragme jusqu’à la veine cave supérieure dans laquelle elle termine sa course.

    Bien qu’il l’eût prononcé avant la découverte de la circulation du sang, la postérité a amplement approuvé le jugement de Matthiole sur Galien.

  3. La lettre de Thomas Bartholin, datée du 30 septembre 1663 (v. ses notes [9] et [10]), contient une autre discussion sur la communication des abcès purulents entre l’abdomen et le thorax, par la voie de fistules.

À quoi Johann Daniel Horst a ajouté :

Res tamen rarior est, adeo ut Illustrissimus Guido Patin, Riolani in cathedra Successor longe dignissimus, ab annis 33. ter saltem viderit.

[Le fait est pourtant si rare que le très illustre Guy Patin, très honoré successeur de Riolan dans sa chaire royale, ne l’a vu que trois fois en 33 ans]. {a}


  1. Sans mention du commentaire (extravagant) de Nicolas Piètre que Patin avait ajouté à sa remarque.

9.

Aux pages 64‑66 (Ulm, 1660), Johann Daniel Horst cite intégralement le passage de Pierre Gassendi sur la perméabilité de la cloison qui sépare les oreillettes du cœur (v. note [28], lettre 152, premier extrait cité).

V. notes [20], lettre 528, pour la mort de Gassendi avec l’acharnement de ses médecins (dont Guy Patin) à le saigner copieusement contre son gré, et [19], lettre 442, pour ses Opera omnia (Lyon, 1658).

10.

Page 104 (Ulm, 1660), Johann Daniel Horst a dûment pris en compte la remarque de Guy Patin :

Calculos alias in vesica bilis viderunt plurimi. Nuper hic quoque in vicinia Mulieris cadaver apertum in bilis folliculo calculos non absimiles exhibuit. Principis Constantiensis Parens mortuus nuper ex hac re. D. Guido Patin, Riolani Successor dignissimus, Lutetiæ invenit in octogenaria 75. lapillos quadratos in vesicula bilis. Imo cui parti mitteret bilem natura commodius quam huic vesicæ et ductui bilario ?

[Beaucoup d’auteurs ont d’ailleurs observé des calculs dans la vésicule biliaire. Récemment, non loin d’ici, on a ouvert le cadavre d’une femme et trouvé de tels calculs dans la vésicule biliaire. Le père du prince-évêque de Constance en est mort il y a peu. M. Guy Patin, très digne successeur de Riolan, a trouvé à Paris 75 petites pierres cubiques dans la vésicule d’une octogénaire. À quelle partie du corps la Nature enverrait-elle rien plus commodément qu’à cette vésicule et à ce canal biliaires ?]

Contrairement à la lithiase urinaire, omniprésente dans la Corespondance, la lithiase biliaire n’y est expressément mentionnée qu’à de très rares occasions. La formation de calculs (pierres) dans la vésicule biliaire (v. note [4], lettre 122) ne devait pourtant guère être moins commune qu’elle n’est maintenant. Je vois deux raisons à sa rareté dans les lettres de Patin :

  1. les symptômes (colique hépatique), dite bilieuse (v. note [8], lettre 322), est une douleur bien moins caractéristique que la colique néphrétique ou que les tourments de la pierre vésicale ;
  2. les complications n’en sont guère spécifiques, qu’il s’agisse soit de la rétention de bile (ictère), qui se mêlait aux autres causes de jaunisse (infectieuses, tumorales ou hémolytiques [par destruction des globules rouges]), soit des inflammations (v. note [6], lettre latine 412) aiguës de la vésicule (cholécystite) ou du pancréas (pancréatite) qui entraient dans le cadre flou des atteintes du mésentère (v. note [4], lettre 69).

Sans les moyens modernes (radiologie, échographie), le diagnostic échappait au médecin. Des calculs biliaires s’observaient néanmoins communément à l’autopsie, comme Patin en faisait ici la remarque, mais en les tenant pour une curiosité et sans bien établir leur lien avec la maladie dont avait souffert le défunt : hoc in vivis raro contingit [cela s’observe rarement chez les personnes en vie], écrivait-il en 1668 (v. note [5], lettre latine 456) en parlant de la lithiase vésiculaire trouvée en 1615 à l’ouverture du corps de Marguerite de Valois (la reine Margot).

11.

Pages 104‑105 (Ulm, 1660) :

De renibus eadem est difficultas, an trahant, an recipiant saltem Serum ? Erasitratus primus statuit recipi saltem, cum sero renes nec nutriantur, nec oblectentur, quem sequitur Laurembergius in Exerc. 6., quam olim respondens defendi Rostochii.

[La même difficulté existe pour les reins : attirent-ils, ou du moins reçoivent-ils le sérum ? Érasistrate {a} a le premier établi que du moins ils le reçoivent, parce que les reins ne sont ni nourris, ni récréés avec le sérum ; {b} Lauremberg a suivi son avis dans son sixième Essai, {c} que j’ai défendu autrefois en y répondant à Rostock]. {d}


  1. V. note [23], lettre 324.

  2. Dans la physiologie moderne, les reins filtrent et épurent la partie liquide du sang (le sérum ou plus exactement le plasma, v. note [33], lettre latine 4). En outre, le contenu gazeux (oxygène véhiculé par les globules rouges) et nutritif (plasma) du sang assure l’alimentation des reins.

  3. Collegium anatomicum [Collège anatomique] de Peter Lauremberg (Rostock, 1636, v. note [26], lettre 1023), Exercitatio vi contenant trois thèses, De Renibus, De Ureteris, De Vesica [Des Reins, Des Uretères, De la Vessie], dont le répondant (candidat) avait été Johann Daniel Horst.

  4. Précision de lieu que Johann Daniel Horst a sans doute ajoutée pour répondre à Guy Patin.

12.

Plus généralement, Guy Patin avait une aversion pour le fromage et conseillait de n’en manger qu’avec parcimonie (v. note [4], lettre 261).

V. note [7], lettre latine 78, pour la définition de l’idiosyncrasie.

13.

Pages 122‑123 (Ulm, 1660), Johann Daniel Horst a dûment pris en compte les confidences de Guy Patin :

Temperamentis dictis addenda ιδιοσυγκρασια multarum actionum causa mirabilis, e qua oritur constitutio Martialis, Jovialis, Solaris, Venerea, Mercurialis, Lunaris, Saturnina, quaque quidam homines ita afficiantur, ut cibos ευπεπτους, vinum, lac, cæpas, caseum, carnem leporinam, instar Nob. E.E. à Dinheim, poma instar Laurembergii Clariss. aut Sassafras instar Vestalis Excellentiss. Panaroli : aut Rosas pallidas instar mulieris Parisinæ ; quæ ab odore earum tanquam a veneno sibi cavere debet, imo per tempus quo florent, in ædibus latitare cogitur : non ferre possint […]. Illustrissimus Dn. Guido Patin, vir omni elogio dignissimus, caseum album molliorem adeo avertatur, ut de eo diutius cogitare non liceat, ne succedat animi deliquium.

[Aux tempéraments susdits, il faut ajouter l’idiosyncrasie comme cause remarquable de nombreux effets : c’est d’elle que viennent les constitutions de Mars, de Jupiter, du Soleil, de Vénus, de Mercure, de la Lune, de Saturne, et dont certains hommes sont si affectés qu’ils ne peuvent tolérer les aliments digestes que sont le vin, le lait, les oignons, le fromage, la viande de lièvre, comme sa très noble éminence Eberhard von Dienheim ; {a} ou les pommes, comme le très distingué Lauremberg ; {b} ou le sassafras, comme la vestale qu’a décrite le très excellent Panarolo ; {c} ou les roses pâles, comme une dame de Paris, qui devait se garder de leur odeur à l’instar d’un poison, surtout au moment de leur floraison, où elle devait rester enfermée chez elle (…). Le très illustre M. Guy Patin, homme absolument digne de tous les éloges, a une telle aversion pour le fromage blanc mou qu’il ne peut même se permettre d’y penser trop longtemps sans risquer de tomber en pâmoison].


  1. Évêque de Spire (v. note [4] du Naudæana 3) en 1581 (né vers 1540, mort en 1610).

  2. V. supra note [11], notule {c}.

  3. V. notes :

    • [34], lettre latine 98, pour Domenico Panarolo et ses Iatrologismorum seu Medicinalium Obsevationum Pentecostæ quinque [Cinq cinquantaines de Iatrologismes ou Observations médicales] (Hanau, 1654) ; Johann Daniel Horst en citait l’Observatio xxiii, Pentecosta quinta, pages 158‑159, Idiosyncrasia versus Sassafras [Idiosyncrasie à l’encontre du sassafras] ;

    • [4], lettre 220, pour le sassafras (notamment employé pour traiter la vérole) ;

    • [8], lettre latine 103, pour les vestales (jeunes vierges).

14.

Page 134 (Ulm, 1660), faute d’imprimerie que Johann Daniel Horst a corrigée en : « Reines. [Thomas Reinesius] p. 173 ».

15.

Pages 138‑139 (Ulm, 1660) :

De motu musculorum Geometrico pulchre et accurate olim sub præsidio Genitoris mei disputationem habuit Patruus meus J. Müllerus. Eam allatrare ausi sunt Müllerus Lipsiensis, et quidam alius Altorphinus. Objectiones vero utriusque remotæ sunt, tum olim à Parente meo, tum nuper à Genero Jacobi Mülleri Clariss. Viro G. Wentenio, apologia hercle docta satis et erudita ; ad quam Lectorem remitto.

[Sous la présidence de mon père, {a} mon oncle, J. Müller, a jadis disputé sur le mouvement géométrique des muscles. Müller de Leipzig et un autre quidam d’Altdorf ont osé aboyer après ; mais par Hercule ! leurs objections ont été écartées tant par mon père, jadis, que par le très distingué M. G. Wenten, gendre de J. Müller, {b} dans une récente apologie assez savante et érudite, à laquelle je renvoie le lecteur]. {c}


  1. Le médecin Gregor ii Horst, mort en août 1636 (v. note [33], lettre 458).

  2. V. infra notule {c} pour une identification précise de Jacob Müller et de Georg Wenten. Johann Daniel Horst a sans doute ajouté leurs liens familiaux pour satisfaire la curiosité de Guy Patin.

  3. Disputationis de Motu naturali et voluntario, pro Jacobo Müllero, contra Petrum Saxonium Apologia, quam una cum Problematibus ex singulis disciplinis subjectis, ex venerandæ et amplissimæ Facultatis Philosophicæ in almo Cattorum, quod est Marpurgi, Lycæo, permissu et decreto… in Publico Philosophorum Auditorio ad diem 22. Decemb. examinandam proponit M. Georgius Wentenius, Neo-Berlino Marchicus, respondente Conrado Hoffmanno, Neostadiensi.

    [Apologie de la disputation sur le mouvement naturel et volontaire, en faveur de Jacobus Müllerus, {i} contre Petrus Saxonius, ainsi que sur des questions voisines tirées de chacune des sciences, par permission et décret de la très influente et vénérable Faculté de philosophie de la vénérable Université des Chats, qui est celle de Marbourg… {ii} le 22 décembre, en l’auditoire public des philosophes, M. Georgius Wentenius, natif de la Nouvelle-Marche de Brandebourg, {iii} l’a soumise à la discussion pour pouvoir accéder au Collège philosophique… ; le répondant était Conradus Hoffmannus, natif de Neustadt]. {iv}

    1. Jacob Müller (1594-1637), médecin et mathématicien, enseigna la philosophie à Marbourg.

    2. Marbourg, en Hesse, anciennement appelée Amasia Cattorum, était le siège de l’Alma Mater Philippina (Philipps-Universität), fondée en 1527 par le landgrave Philippe le Magnanime.

    3. Georg Wenten (ou Wenthen, 1614-1661), fut mathématicien, pasteur et professeur de philosophie à Marbourg.

    4. Marbourg, Nicolas Hampel, 1638, in‑4o.

    Le Proœmium [Préambule] de Wenten l’identifie précisément et expose les motifs de la dispute d’honneur qu’il a engagée :

    Habebat Lector candide et benivole annos ante unum, si recte calculum posui, et viginti in illustri Gissensium Lycæo, sub umbone et clypeo Viri Nobiliss. Domini Gregorii Horstii tum temporis Medicinæ Professoris Celeberrimi, Aulæq. Darmstatinæ Archiatri dignissimi, disputationem de motu naturali sive voluntatio Vir Clariss. Excellentiss. D. Jacobus Müllerus paulo post Medicinæ Doctor ejusdemq. uti et Mathematum Professor in dicto Lycæo publicus. Disputatio hæc multis magni nominis, summæq. eruditionis Viris, ut ex præmemorati D. Horstii doctissimis observationibus videre licet, non parum arrisit. Verum ut tritum illud ; Ne Jupiter omnibus placere potest, suam semper obtineret veritatem immotam, ante annorum aliquot spatiumJohannes Saxonius, quoq. Holstatus Professor Mathematum superiorum Noricus, eam sugillare, absurditatis non unius tantum sed plurium damnare imo refutare cœpit. Hæc refutatio cum ad dictum D. Gregorium Horstium paulo ante ipsius obitum pervenerit, mihiq. ante septimanas aliquot a memorati Horstii Filio, Viro Clariss. D. Johan-Daniele Horstio, Medicinæ Professore publico magnarumq. magni Parentis virtutum Æmulo, sit communicata, ipsa in Deum et homines potissimum vero defunctos pietas dictavit, suasit imperavit, ut, quantum vires, quarum exiguitas licet nemini non satis imo plusquam satis cognita, paterentur ingenii, denatum Müllerum Socerum mihi etiam post fata omni honoris cultu ætatem sancte colendum, ingenii humeris imponerem, impositumq. si non penitus ab ignis injuria, ut Ænea Parentem Anchisen, liberarem, saltem flammas ab eo, qui se ab ejusmodi flabellis amplius tueri non potest, averruncarem ; Proinde.

    Quum jubeat Pietas, mihi jussa capessere fas sit ! Hoc agam, ut præsenti disputatione D. Müllerum ab injuriis Saxonii pro tenuitate liberem, ipsumq. Saxonium stylo apologetico refutem.

    [Si je calcule bien, candide et bienveillant lecteur, voilà vingt-et-un ans, qu’en l’illustre Université de Giessen, sous la toge et le bouclier du très noble M. Gregor Horst, qui était alors très célèbre professeur de médecine et très honoré archiatre de la cour de Darmstadt, le très distingué et excellent M. Jacob Müller, qui devint peu après docteur en médecine et professeur public de mathématiques en ladite Université, disputa sur le mouvement naturel ou volontaire. Cette thèse procura grand plaisir à bien des personnages de grand renom et d’éminente érudition, comme on peut le constater sur les très doctes observations du susdit M. Horst. Comme souvent pourtant, Jupiter ne pouvant plaire à tout le monde, {i} il n’obtint pas que sa vérité demeurât immuable à tout jamais : Johannes Saxonius, lui aussi professeur de mathématiques supérieures à Holstadt en Bavière, entreprit, voilà quelques années, de s’en moquer, et même de la réfuter, en y dénonçant non pas une, mais plusieurs absurdités. {ii} Cette réfutation parvint aux oreilles du dit M. Gregor Horst peu avant sa mort ; et voilà quelques semaines, j’en ai été avisé par le fils de feu M. Horst, le très distingué M. Johann Daniel Horst, professeur public de médecine et émule des grandes vertus de son père. Sa piété envers Dieu, mais surtout envers ces deux défunts hommes, m’a dicté, persuadé et ordonné d’épauler mon défunt beau-père M. Müller que, même après sa mort, je dois saintement et éternellement vénérer ; {iii} et de m’y consacrer autant que les forces de mon esprit me le permettraient, bien que personne n’en ignore assez, et même plus qu’assez, la minceur. Voilà donc ce que j’ai fait, et si je ne l’ai pas entièrement protégé contre la morsure du feu, aurai-je au moins, comme fit Énée pour son père Anchise, {iv} délivré des flammes celui qui ne peut plus se protéger contre les éventails {v} de cette sorte.

    Puisque la piété me l’ordonne, il est juste que je fasse tout pour lui obéir ! Je défendrai donc la présente thèse de façon à délivrer modestement M. Müller des insultes de Saxonius, et à réfuter ledit Saxonius dans un style apologique].

    1. Adage grec antique qu’Érasme a commenté (no 1655) : Ne Jupiter quidem omnibus place [Pas même Jupiter ne peut plaire à tout le monde].

    2. Les 65 articles de la thèse de Jacob Müller, disputée le 6 décembre 1617, sont réimprimés (chapitre i, pages 3‑20) dans l’Apologia de Georg Wenten ; elle y est suivie de la réfutation de Johannes Saxonius (chapitre ii, pages 20‑24).

    3. Georg Wenten était gendre de Jacob Müller, élève et beau-frère de Gregor Horst ; il était donc cousin par alliance de Johann Daniel.

    4. Énée (v. note [14], lettre d’Adolf Vorst, datée du 4 septembre 1661) est réputé s’être échappé de Troie, conquise par les Grecs, en portant sur son dos Anchise, son père.

    5. Traduction littérale du mot flabella : objets plus propres à rafraîchir les dames qu’à attiser les flammes.

16.

Guy Patin a barré le mot agyrta (latinisation du grec αγυρτης), ici mis entre accolades, pour le remplacer par circulator ; les deux ont le même sens de charlatan.

17.

V. note [17], lettre 75, pour l’insalubrité proverbiale de la Sardaigne chez Martial.

Pages 156‑157 (Ulm, 1660), à propos de l’atrabile (ou mélancolie, celle des quatre humeurs du corps humain qui n’a pas d’existence réelle, v. note [5], lettre 53), Johann Daniel Horst a tenu compte de la remarque de Guy Patin, mais non sans une teinte d’ironie :

Sed ridet quatuor humores Scholarum humoristarum passiva deceptio Helmontii. Certe non de nihilo sunt, quæ exponit, quæque ante ipsum pauci notarunt. […]

Hinc pronuper contra Helmontium Resolutiones scripsit Caspar Bravo de Sobremente Ramiretz : pro ipso vero Grembsius, παντα δοκιμαζω, το καλον κατεχω ; quam sententiam summopere laudat Illustrissimus Patin, bona nempe seligenda et retinenda esse.

[Mais dans sa Scholarum humoristarum passiva deceptio, Van Helmont se rit des quatre humeurs. Ce qu’il expose n’est pas sans valeur, et peu de gens en ont fait la remarque avant lui. {a} (…)

Là-dessus, Gaspar Bravo de Sobremonte Ramirez a tout récemment écrit des réfutations contre Van Helmont ; {b} mais Grembsius a écrit en sa faveur : j’examine tout, et retiens ce qui est beau, “ il faut choisir et retenir les bonnes choses ”, jugement que le très illustre Patin loue au plus haut point]. {c}


  1. Scholarum humoristarum passiva deceptio atque ignorantia [Duperie générale et ignorance des écoles humoristes] est le troisième des quatre traités contenus dans les Joannis Baptistæ Van Helmont, Toparchæ in Royenborch, Pellines, etc. Opera medica inaudita [Opuscules médicaux inédits de Jan Baptist Van Helmont, {i} seigneur de Royenborg, Pellines, etc.]. {ii} Son chapitre i est intitulé Quatuor humores Galenistarum esse fictitios [Les quatre humeurs des galénistes sont fictives], et il convient ici d’ignorer les invectives de Guy Patin contre son auteur pour admirer la clairvoyance du § 73 (2e colonne, page 81) :

    Non ergo a Jecore deferri potest atra bilis, quam dicunt excrementiam : quin potius Lien alitur ex venis, et arteriis lienaribus, juxta consuetum aliorum membrorum ? Nec Lien vivit ex proscripto excremento, neque est cloaca corporis, pessimique humoris. Si namque Lien a Jecore, atram bilem desumere debebat : quare non est vicinus hepati ? Quare solus Splen, inter viscera, nutrietur excremento horrido ? Et qua tandem depellet supervacaneum hoc perniciosum recrementum ? An per stomachum, ejusque orificium, tam mobile ac sensile, jam latrina ultimi erit excrementi ? Adeone malignum hoc labumen, {iii} appetentiam suggeret stomacho ? Quorsum enim recoquetur scoria, jam toto genere, proscriptione, et proprietatibus rejecta ? Stomachus vicem cordis æmulari conceditur : ergone conveniens fuit, quod stomachus, conceptusque ejus cibus, totaque totius inde œconomia, contagio maligni recrementi quotidie contaminarentur ? An enim id non fuit naturam, ejusque creatorem, a creationis initio inexcusabilis incogitantiæ insimulasse ? Nonne folliculus aliquis separandis fæcibus fuisset aptior, si ulla esset atra bilis, quam quod nobile viscus Splenis, tot arteriis prægnans, et nobile viscus stomachi pessimi excrementi fierent refugia ? Sed quo telo tanta defendunt Scholæ deliria ?

    [La bile noire, disent-ils, {iv} est un excrément : {v} le foie ne peut donc la délivrer à la rate. Comment, à l’instar des autres organes, ne tirerait-elle pas sa nourriture des veines et des artères qui lui sont propres ? La rate ne vit pas d’un excrément proscrit, elle n’est pas le cloaque du corps et de la plus mauvaise des humeurs. Si elle devait se charger de la bile noire produite par le foie, pourquoi n’est-elle pas alors sa proche voisine ? {vi} Pourquoi, serait-elle le seul organe à s’alimenter d’un répugnant excrément ? Pourquoi enfin ne repousserait-elle pas cette pernicieuse et inutile ordure ? L’estomac et son orifice, qui est si mobile et sensible, {vii} ne procureraient-ils pas déjà des latrines à cet ultime rebut ? Cette glaire serait elle maligne au point de ne pas mettre l’estomac en appétit ? Où une scorie que ses propriétés ont partout déjà catégoriquement proscrite serait-elle donc recuite ? On tient l’estomac pour l’émule du cœur : pourquoi convient-il de penser que l’estomac et la nourriture qu’il élabore, laquelle assure toute l’économie du corps, seraient contaminés tous les jours par le contact d’un pernicieux déchet ? N’y aurait-il alors pas lieu d’accuser la nature et son géniteur d’inexcusable étourderie dès les origines de la création ? Si l’atrabile existait vraiment, pourquoi n’y aurait-il pas, pour servir de refuge à cet infâme excrément, une quelconque vésicule plus apte à séparer les déchets que le noble viscère de la rate, {viii} qui est enflée de tant d’artères, ou que le noble viscère de l’estomac ? Mais quelle arme les Écoles utilisent-elles donc pour défendre de si grands délires ?] {ix}

    1. V. note [11], lettre 121.

    2. Amsterdam, Louis Elsevier, 1648, in‑4o ; première édition en 1644, année où mourut Van Helmont.

    3. Sic pour albumen (à mon avis).

    4. Les dogmatiques galénistes (tels que Patin).

    5. V. note [2] du Traité de la Conservation de santé, chapitre vii, pour la définition des excréments dans la théorie humorale.

    6. La partie gauche du foie n’est guère éloignée de la rate, mais les deux organes ne sont pas directement connectés par des vaisseaux : le sang de la rate se draine dans la veine porte qui gagne foie, mais après que la veine splénique s’est unie à la veine mésentérique.

    7. L’estomac ne vomit que trop facilement son contenu par son orifice supérieur, le cardia, où arrive l’œsophage.

    8. V. note [16], lettre latine 154, pour le rôle éminent que Van Helmont attribuait à la rate dans son système médical.

    9. Les Œuvres de Jean-Baptiste Van Helmont traduites par Jean Le Conte (Lyon, 1671, v. notule {d}, note [11], lettre 121) donnent une formulation différente (tirée de l’Ortus medicinæ [la Naissance de la médecine]) de cette attaque contre l’atrabile (troisième partie, Traité des humeurs, chapitre i, page 174).
  2. Gaspar Bravo de Sobremonte Ramirez (que Patin ne citait pas) a nommément éreinté lla lucidité de Van Helmont sur l’atrabile dans la Disputatio iv, Resolutio iii, Utrum melancholia sit naturalis humor ? [L’atrabile est-elle une humeur naturelle ?] (paragraphes iiii, pages 330‑331) de la troisième partie de ses Resolutiones Medicæ [Réfutations médicales] (Lyon, 1654, v. note [6], lettre 324).

  3. V. note [14], lettre latine 98, pour Franz Oswald Grembs. La malice de Horn consistait à faire subrepticement approuver par Patin une sentence de cet ardent défenseur de Van Helmont.

18.

Page 152 (Ulm, 1660) :

Excell. Mœbius in Institutionibus (quas etiam atque etiam Studiosis commendo)

[L’excellent Mœbius {a} en ses Institutions (que je recommande sans cesse aux étudiants)…] {b}


  1. V. note [14], lettre 523.

  2. Même lue dans l’édition de 1660, la référence de Johann Daniel Horst me laisse aussi perplexe que Guy Patin en 1657, car elle est anachronique :

    Epitome Institutionum medicarum, ex Neotericorum fundamentis gratiam Studiosæ juventutis adornata, à Gothofredo Mœbio, Med. D.P.P. Medico elect. Brandenb. nec non Admin. Archiepiscopatus Magdeburg.

    [Abrégé des Institutions médicales, extrait des fondements des auteurs modernes, agencé au profit de la jeunesse studieuse par Gottfried Mœbius, docteur et premier professeur de médecine, {i} médecin de l’électeur de Brandebourg, ainsi qu’administrateur de l’archevêché de Magdebourg]. {ii}

    1. À Iéna.

    2. Iéna, Samuel Krebs, 1663, in‑4o ; la seule édition antérieure que j’ai trouvée, sous le titre de Synopses Institutionum medicarum…, a paru à Iéna en 1662. Je n’ai pas non plus connaissance d’un autre médecin allemand nommé Mœbius qui ait connu de la réputation avant 1657.

19.

Pages 171‑172 (Ulm, 1660), à propos des môles (v. note [21], lettre 419) :

quæ omnia satis accurate exponit Patruus meus Magnus Jacobus Horstius in libr. de M. Mulier. ejusque filius Henricus Adolphus Horstius in notis additis, Viri de Republica Medica meritissimi.

[mon grand-oncle, Jakob Horst, {a} a exposé tout cela assez exactement, dans son livre sur les Maladies des femmes, {b} ainsi que son fils, Heinrich Adolf Horst, dans les notes qu’il y a ajoutées ; tous deux ont très hautement mérité de la médecine].


  1. V. supra note [1].

  2. de Morbis Mulierum, seule interprétation plausible de de M. Mulier.

  3. Heinrich Adolf Horst ne figure pas dans les biographies médicales que j’ai consultées. Les Epistolæ philosophicæ et medicinales… [Lettres philosophiques et médicales…] (Leipzig, 1596, v. note [4], lettre latine 86) de son père, Jakob Horst, mentionnent sa naissance, le 25 mai 1569 (page 126).

Les deux livres de Scriptis medicis [des Écrits médicaux] (Amsterdam, 1651, v. note [3], lettre latine 26) de Johannes Antonides Vander Linden ne citent effectivement pas d’ouvrage sur ce thème dans la bibliographie de Jakob Horst (page 295). Il ne figure pas non plus dans le Lindenius renovatus… [Vander Linden rénové…] (Nuremberg, 1686).

Le seul livre d’un Horst de Morbis mulierum est de Gregor ii (neveu de Jakob et père de Johann Daniel) : c’est le premier de ses Observationum medicinalium singularum, libri quatuor porteriores [Quatre derniers livres d’Observations médicales singulières] (Ulm, J. Saurius, 1628, in‑4o). Comme Guy Patin, je reste donc sur ma faim, sans oser imaginer que Johann Daniel Horst ait pu confondre les ouvrages de son grand-oncle avec ceux de son père. Il a lui-même édité les Opera omnia de Gregor ii Horst, dont les Observationes et Epistolæ medicinales forment le tome 2 (Nuremberg, 1660, v. note [28], lettre 662), où le livre v (pages 262‑299) contient 51 observations de Morbis mulierum ; je n’y ai vu aucune mention de Jakob et Heinrich Adolf Vorst, notamment dans la seule d’entre elles qui traite des môles (Observatio xxxix, pages 293‑294), Mola muris formam referens, a Virgine in lucem edita [Môle présentant la forme d’une souris, qu’une vierge a mise au jour].

20.

Page 178 (Ulm, 1660) :

Non enim, me judice, tantum ex sanguine (scripsi supra) sit lac, sed ex Chylo potissimum sanguinisque portione serosiore ; unde videmus a potu largiori lac in lactescentibus augeri ; qua de re eleganter et docte pro more disserit Doctissimus Vir, Dn. Conringius in eleg. dissert. de lacte.

[Selon moi, le lait ne provient pas seulement du sang (comme j’ai écrit plus haut), mais aussi et surtout du chyle {a} et de la partie la plus aqueuse du sang ; ainsi voyons-nous que la boisson abondante accroît la production de lait chez les femmes qui allaitent. Le très docte M. Conring a débattu de ce sujet avec distinction, comme à son habitude, dans son élégante dissertation sur le lait]. {b}


  1. Juste intuition de Johann Daniel Horst : v. notule {f}, note [5], lettre latine 369, pour le rôle primordial des chylomicrons (corpuscules graisseux du chyle) dans la lactogenèse des mammifères.

  2. Thèse d’Hermann Conring intitulée De Lacte dissertatio physiologica [Dissertation physiologique sur le lait]. (Helmstedt, 1649, in‑4o).

21.

Saponius, auteur sur lequel je n’ai rien trouvé non plus, est cité page 186 à propos de l’urine huileuse (urina oleaginosa), aux côtés de Sabinus, Actuarius, Ætius, Fernel et Reusner. Il est peu probable qu’il s’agisse d’une faute typographique (non corrigée dans la réédition d’Ulm, 1660) pour Sponius (Charles Spon).

Johann Daniel Horst ne citait pas Henricus Regius (v. note [11], lettre 680), qui avait pourtant bien décrit ce signe urinaire rare à la page 87 (chapitre v) {a} de ses Fundamenta medica [Fondements médicaux] (Utrecht, Theodorus Ackersdycius, 1647) :

Hunc pertinet urina oleaginosa, quæ vel pingedinem tantum in superficie natantem habet ; ex colliquatione pinguedinis oritur ; atque ad differentias, a contentis petitas, est referanda : vel colorem et substantiam olei refert, ortumque ducit ab humorum excrementiorum [qualis est bilis pallida, ut et pituita] permixtione.

[Il convient ici de parler de l’urine huileuse, dans laquelle de la graisse ne nage qu’en superficie. Elle naît d’une colliquation {b} des parties graisseuses, qui doit être rapportée aux caractères distinctifs de leurs contenus respectifs : la couleur et la consistance de l’huile en dépend, tout comme le mélange d’humeurs excrémentielles (comme la bile jaune et la pituite) qui l’engendre]. {c}


  1. Intitulé De Morborum Signis [Les signes des maladies].

  2. V. note [15], lettre 468.

  3. Ce phénomène est dénommé chylurie, présence de graisse en émulsion dans les urines, qui est liée à une communication entre les chylifères et les voies urinaires. Ses causes principales sont parasitaires (filariose lymphatique), traumatiques ou tumorales.

22.

Pages 191‑192 (Ulm, 1660) :

Ubi cum dolore arenulæ minguntur, calculum quandoque minantur renum aut vesicæ. Sæpe tamen non minantur calculum, maximè si dolor absit, si scilicet illæ arenulæ in venis et ipso sanguine generentur, quod familiare scorbuticis, quorum sæpe sanguis adeò abundat arenulis, ut non tantum copiose prodeant cum urinis, sed et post sudorem cuti in vola manuum et aliis partibus se insinuent, uti nuper vidi in Illustrissima Matrona, cujus sæpe mammarum et manuum cutis ita arenulis obducebatur, ut digitorum apprenhendentium vestigia relinquerat, quâ de re pulchrè disserit sub umbone Magni Rolfinccij, M. Laur. Blumentrost, in doctiss. dissertat. de Scorbut. thes. 20.

[Quand des grains de sable sont émis dans les urines avec douleur, ils annoncent un calcul des reins ou de la vessie. Souvent pourtant, ils ne l’annoncent pas, surtout s’il n’y a pas de douleur, car ces grains de sable sont sans doute engendrés dans les veines et dans le sang lui-même ; ce qui est commun chez les scorbutiques, dont le sang contient souvent tant de grains de sable que non seulement ils s’extériorisent en abondance avec les urines, mais que surtout, après la transpiration, ils s’insinuent dans la peau, dans la paume des mains et dans d’autres parties du corps ; comme j’ai vu récemment chez une très illustre dame, dont la peau des seins et des mains était souvent à ce point recouverte de grains de sable qu’elle en laissait la trace dans les doigts qui les lui touchaient ; {a} sujet sur lequel a disserté M. Lorenz Blumentrost dans sa très savante dissertation sur les scorbutiques, thèse 20, sous la toge {b} du grand Rolfinck]. {c}


  1. La description évoque une calcinose cutanée, telle qu’on l’observe dans une forme de sclérose généralisée qui porte le nom de sclérodermie.

  2. Présidence.

  3. Disputatio inauguralis de Scorbuto quam in nomine S.S. et individuæ Trinitatis decreto et authoritate amplissimæ et gratiosissimæ Facultatis Medicæ in illustri Salana Pro Licentia obtinendi Summos in Arte Medicâ honores et privilegia Doctoralia Præside Viro Nobilissimo, Excellentissimo atque Experientissimo, Dn. Wernero Rolfinck Philos. et Med. D. Practicæ et Chimiæ P.P. celebratissimo, Facultatis Seniore gravissimo, ac Medico Ducali Saxonico splendidissimo. Dn. Præceptore ac Promotore suo, omni pietatis ac debitæ reverentiæ cultu suspiciendo placidæ Philiatrorum συζητησει subjicit M. Laurentius Blumentrost Mülhus. Thuring. ad d. … April. Loco et horis Consuetis.

    [Thèse inaugurale sur le Scorbut, {i} que M. Lorenz Blumentrost, {ii} de Mühlhausen en Thuringe, disputant, a soumise le … {iii} avril, aux lieu et heure accoutumés, au nom de la très sainte et indivisible Trinité, par décret et autorité de la très puissante et influente Faculté de Médecine de l’illustre Université d’Iéna sur la Saale, pour la licence qui doit conférer les plus hauts honneurs en l’art médical et les privilèges doctoraux, sous la présidence du très noble, très excellent et très expérimenté M. Werner Rolfinck, {iv} docteur en philosophie et médecine, très célèbre professeur public de pratique et de chimie, très puissant doyen de la Faculté et très brillant médecin du duc de Saxe : son précepteur et promoteur, qu’en tout les philiatres doivent vénérer par le culte du doux respect qui lui est dû]. {v}

    1. V. note [4], lettre 427.

    2. Lorenz Blumentrost, dit l’Ancien (Bothenheilingen en Thuringe 1609-Moscou 1705), devint en 1668 conseiller médecin du tsar Pierre ier le Grand.

    3. Quantième laissé en blanc.

    4. Werner Rolfinck a correspondu avec Guy Patin.

    5. Iéna, Blasius Lobensteins, 1648, in‑8o : il y est question, au paragraphe xli, du sédiment urinaire sablonneux ; mais sans mention de dépôts calcaires de la peau, dont l’atteinte la plus commune combine un purpura (par rupture des petits vaisseaux du derme) et des papules à la racine des poils.

23.

Pages 193‑194 (Ulm, 1660) :

Quid pulsus sit, dictum est sæpius superius. Quomodo autem cordis motum tactus Musicus graphice depingat, ac manus Musici elevatio et depressio cum cordis systole ac diastole maxime correspondeat, quantam inquam analogiam Musica habeat cum Pulsu, id omnium optime exponit Monochordon Amici nostri Doctissimi Hafenrefferi.

[Voilà ci-dessus ce que le plus souvent on dit être le pouls. Mais en quelque façon, la mesure musicale dépeindrait parfaitement le mouvement du cœur : l’élévation et l’abaissement de la main du musicien correspondraient tout à fait à la systole et à la diastole du cœur, tant la musique, dirais-je, a de ressemblance avec le pouls ; ce que, mieux que tout, a exposé le Monochordon de notre très savant ami Hafenreffer]. {a}


  1. Monochordon symbolico-biomanticum. Abstrusissimam pulsuum doctrinam, ex harmoniis musicis dilucide, figurisq ; oculariter demonstrans, de causis et prognosticis inde promulgandis fideliter instruens, et jucundè per medicam praxin resonans ; pulsatum per Samuelem Hafenrefferum, philos. et medic. doctorem.

    [Le Monocorde symbolico-biomancien, {i} démontrant la doctrine la plus cachée des pouls, de manière claire, par des musiques harmonieuses, et de manière visuelle, par des figures ; instruisant fidèlement sur les causes et les pronostics à en déduire ; et en plaisante résonance avec la pratique médicale. Samuel Hafenreffer, docteur en philosophie et médecine, en a pincé la corde]. {ii}

    1. « qui prédit la vie », pronostique ; v. notule {e‑i}, note [35] du Naudæana 2, pour le monocorde.

    2. Ulm, Balthasarus Kühnen, 1640, in‑8o, illustré de plusieurs partitions musicales, dont celles du myurus (amortissement progressif du pouls, comparé à une queue de rat) et du tremulus (trémulation du pouls) fournisent de curieux exemples (page 66).

Nommé professeur de médecine à Tübingen en 1648, l’ingénieux Samuel Hafenreffer (Herrenberg 1587-Tübingen 1660) a aussi écrit le premier traité spécifiquement dévolu à la dermatologie :

Nosodochium in quo Cutis, eique adhærentium partium, affectus omnes, singulari methodo, et cognoscendi et curandi fidelissime traduntur ; Quod etiam variis Medicamentis Galenicis, Chymicis, Cosmeticis, aliisque nobilibus selectioribus est illustratum ; Opus tam Medicis, quam Chirurgis jucundum et utile ; Ubi et sub calcem ajecti Tibicines, Lectorem, Arabica, Græca, Latina et Germanica contenta, indagare succincte informant. Renovatum et plurimis in locis auctum…

[Hôpital {a} qui décrit très fidèlement une méthode particulière pour reconnaître et soigner toutes les affections de la peau et des parties qui s’y rattachent ; il est aussi enrichi de divers médicaments nobles et bien choisis, galéniques, chimiques, cosmétiques, et autres ; ouvrage qui sera agréable et utile aux médecins comme aux chirurgiens ; les index qu’on a ajoutés à la fin présentent brièvement au lecteur les mots arabes, grecs, latins et allemands que contient le livre. Revu et augmenté en quantité d’endroits…]. {b}


  1. Nosodochium (nosochomium ou nosocomium) a le quadruple sens français d’« hôpital », « hôtel-Dieu », « maladrerie » et « maison de santé » (Trévoux).

  2. Ulm, Balthasarus Kühnen, 1660, in‑8o ; première édition à Tübingen, 1630, in‑8o.

24.

Page 212 (Ulm, 1660), à propos des jours critiques réglés par la Lune :

Nec obstat Clarissimi nostri Dieterici in Iatreo Hippocr. pag. 39. allata instantia, plerosq. sine cælo curari, cum non cujusvis sit adire celsi palatia cœli, et Medico in Elementis consistendum sit.

[La véhémence que notre très distingué Dieterich a opposée dans son Iatreum Hippocraticum, page 39, n’y fait pas obstacle : la plupart des gens guérissent sans l’aide du ciel, puisqu’il n’est pas donné à n’importe qui d’accéder aux palais du firmament, et puisqu’il faut pour le médecin s’en tenir aux éléments].

Johann Conrad Dieterich (1612-1667), helléniste et médecin allemand, professeur de grec et d’histoire à Giessen en 1650, est auteur de :

Iatreum Hippocraticum, continens Narthecium medicinæ veteris et novæ, juxta ductum Aphorismorum Hippocratis compositum.

[Dispensaire hippocratique, contenant la boîte à onguents de la médecine ancienne et nouvelle, composée sous la conduite des aphorismes d’Hippocrate]


  1. Ulm, Balthasar. Kühnen, 1661, in‑4o de 1 555 pages.

    Cette date de parution est incompatible avec une citation par Johann Daniel Horst (1657 et 1660), mais je n’ai pas trouvé d’édition antérieure dans les catalogues que j’ai consultés. Comme il pouvait arriver (pour appâter l’acheteur), l’édition signée 1661 a pu avoir été postdatée d’un an, car le passage que cite Horst s’y lit bel et bien à la page 39, où Dieterich dénonce la vanité des dogmes médicaux fondés sur de fumeuses spéculations : {i}

    Spissæ operæ res explorare, quas quæque stellæ, ex vario suo positu et commixtione, in aëre, et corporum spiritibus, itemque humoribus vires exercent. Hinc videmus plerosque sine cœlo curari, cum non cujusvis sit adire celsi palatia cœli, jactarumque hinc vulgo : Medico consistendum in elementis, non progrediendum ultra. Elementa spectans omnino observat aërem, magnamque ejus mutabilitatem, cum uno die quandoque bis terve mutetur, miratur cum Eusebio Emiseno, scribente : Ut de cœlo et tempore, de diebus et mensibus et anno taceamus, qui semper volvuntur et in se replicantur. Neque aër, neque ipsi homines suam perpetuam servant figuram. Quorum omnium mutationes quis unquam per singula enarrare valeat ?

    [Il est fort ardu d’explorer les phénomènes que provoquent dans l’air les forces de chaque étoile selon sa position et ses rapports avec les autres, tout comme il en va des esprits et des humeurs dans les corps. De là vient que nous voyons la plupart des gens guérir sans l’aide du ciel, puisqu’il n’est pas donné à n’importe qui d’accéder aux palais du firmament, et puisqu’on répand partout que le médecin doit s’en tenir aux éléments, sans chercher à aller plus loin. Qui regarde les éléments observe entièrement l’air et sa grande aptitude à changer, comme il fait parfois deux voire trois fois en une seule journée ; et il admirera ce qu’a écrit Eusèbe d’Émèse : {ii} Restons muets sur le ciel et le temps, sur les jours, les mois et les années, qui roulent et se reproduisent les uns les autres sans jamais s’arrêter, quand les hommes ne conservent pas perpétuellement le même aspect. Qui saura jamais expliquer entièrement leurs transformations ?]

    1. Toutefois, cela n’explique pas comment Horst a pu citer ce livre en 1657.

    2. Évêque d’Émèse, Eusèbe d’Édesse est un théologien arien et astrologue du ive s., auteur d’homélies.

25.

Pages 212‑213 (Ulm, 1660) :

Astrorum enim influxum attulimus supra pag. 129. Quoad curationem vero in casu necessitatis (de qua sermonem trahere videtur Vir allegatus Doctissimus) nec plenilunium expectari, nec novilunium formidari, nec alia nos à scopo seducere debent, ut merito ridendos se dederint circa nuperum Anni 1654. Solis deliquium vicini quidam Medici, qui t. t. se intimis ædium recessibus abscondentes, ægros tota die prognostico quasi reliquerunt. Legantur de hac Eclipsi elegantissimi discursus Doctissimorum, Dn Le Petit Parisiensis, et Dn. M. Bachmeieri Ulmensis, olim in Mathematicis Doctoris mei charissimi, quorum ille Gallice contra Argolum, hic Germanice scripsit. Sed hic in hoc non arridet, quod Eclipseos statuere videatur signa appropriata Divinæ iræ, et appropinquantis ultimi judicii. Id enim non ita esse fusius probat Illustr. Princeps Uranophilus Cyriander in accuratissima Meteorologia part. 3. p. 70. Parisiensi Petit adde discursum Domini de Beaulieu, et meditationes Gassendi longe doctissimas, aliasque Monachi cujusdam Lugdun. contra inanes Astrol. minas.

[Nous avons en effet parlé de l’influence des astres plus haut, page 129 ; mais pour la guérison, en cas de nécessité (sur laquelle un homme réputé très savant semble en train de rassembler un discours), on ne doit pas attendre la pleine lune, ni redouter la nouvelle lune, et d’autres événements ne doivent pas nous écarter du but. Ainsi, lors de la récente éclipse solaire de l’an 1654, certains médecins du voisinage ont bien mérité qu’on rie d’eux : se cachant dans les recoins les plus reculés des maisons, ils ont pour ainsi dire abandonné pendant toute la journée les malades à leur sort. On lira sur cette éclipse les discours fort châtiés des très savants MM. Le Petit de Paris et Bachmeyer d’Ulm, qui fut jadis mon très cher maître en mathématiques ; le premier a écrit en français contre Argolus, {a} et le second en allemand ; {b} mais ce dernier ne plaisante pas quand on le voit déclarer que les éclipses sont des signes qui témoignent la colère divine et annoncent jugement dernier. Dans sa très soigneuse Meteorologia, 3e partie, page 70, l’illustrissime prince Uranophilus Cyriander {c} prouve très abondamment que tel n’est pas le cas. Ajoutez à Petit de Paris le discours du sieur de Beaulieu, et les méditations de loin les plus savantes de Gassendi et les autres d’un certain moine de Lyon contre les vaines menaces des astrologues]. {d}


  1. V. notes [22], lettre 525, pour Andrea Argoli, et [36], lettre 469, pour l’Observatio de Pierre Petit sur l’éclipse solaire de 1652.

  2. Wolfgang Bachmeyer (Ulm 1597-ibid. 1685), géographe, mathématicien astronome et théologien, a principalement publié en allemand.

  3. Historia meteorologica… [Histoire météorologique…] (Cassel, Salomon Schadewitz, 1651 [1551 par coquille d’imprimerie], in‑4o, entièrement écrite en allemand).

    Uranophilus Cyriander, son auteur, est le pseudonyme du landgrave Hermann iv de Hesse-Rotenbourg (1607-1658), prince amateur d’astronomie.

  4. Addition prenant en compte la remarque de Guy Patin (sans le nommer) : v. notes [3], lettre 363, pour les observations de Gassendi ; le minime lyonnais dont parlait Patin, repris par Horst, était le R.P. Gilbert Verdier, auteur d’une Réfutation des erreurs et pronostics observés sur l’éclipse… (Lyon, 1654, 4e référence citée dans la note [10], lettre 365).

    Dans la note [69], lettre 332, je me suis interrogé sur l’identité du sieur de Beaulieu (Bellilocus) en commentant un épisode de l’âpre querelle philosophique et astronomique qui a opposé Gassendi à Jean-Baptiste Morin.


26.

V. note [6], lettre latine 11, pour les « Institutions [médicales] » d’Olaüs Wormius. À la page 227 du Manuductio (Ulm, 1660), Johann Daniel Horst, sur les relations entre les repas et le sommeil, semblait citer sa :

Selecta Controversiarum medicarum Centuria. Quam, decreto et consensu Magnifici, Amplissimique Senatus Medici, inclutæ et Antiquiss. Academia Basileensis, pro summis in Arte Medica honoribus, privilegiis, et insignibus Doctoralibus consequendis, publice discutiendam proponit Olaus Worm Arhus. Danus. Ad diem 2. Decemb. hora locoque consuetis.

[Centurie choisie de controverses médicales, qu’Olaüs Worm, Danois natif d’Aarhus, a soumise à la discussion publique, le 2 décembre, aux heure et lieu coutumiers, par décision et consentement de la magnifique et très ample Compagnie médicale de la célèbre et très ancienne Université de Bâle, {a} afin d’obtenir les plus hauts et insignes honneurs et privilèges doctoraux]. {b}


  1. Caspar Bauhin (v. note [7], lettre 159) et Félix i Plater (v. note [12], lettre 363) figurent parmi les trois dédicataires.

  2. Bâle, Johan. Jacobus Genathius, 1611, in‑4o, composée de cent courts articles.

    La référence indiquée par Horst, D. VVormius controv. 5. ex. 8., ne correspond pas à cette source : ce devait donc être l’une des controverses figurant dans les Institutiones medicæ de Worm, ouvrage auquel je n’ai pas eu accès ; Guy Patin possédait ce livre, mais était tombé dans le piège.


27.

Page 228 (Ulm, 1660) :

Naturalia autem excrementa quædam sunt halituosa, ut flatus, et fuligines ; quædam humida, ut fæces, urina, sudor, mucus ; quædam sicca, ut sordes cutis, fæces aridæ ; quædam quantitate maxime molesta, ut sanguis menstruus fœminarum, semen et sanguis item superfluus in viris, quæ omnia satis eleganter exponit Bacmeisterus disp. 7.

[Mais certains excréments naturels sont vaporeux, comme les vents et les humeurs ; certains humides, comme les fèces, l’urine, la sueur, le mucus ; certains arides comme le sébum de la peau, les fèces desséchés ; certains fort déplaisants par leur abondance, comme le sang menstruel des femmes, ou la semence et le sang en excès chez les hommes ; toutes choses que Bacmeister a exposées dans sa 7e disputation]. {a}


  1. La famille Bacmeister de Rostock a compté plusieurs médecins au xviie s. Il s’agissait probablement ici de Matthäus Bacmeister (1580-1626), auteur de Dissertationes Medicæ ix de Medicina in genere [Neuf Dissertations médicales sur la médecine en général] (Rostock, 1613, in‑4o).

Page 229 :

Ita Melancholicos tristitia, sanguineos lætitia, comitari solet, cujus rei modum omnium optime exponit Clariss. D. Reinbothus, olim Magister meus, Disput. Ethic. 4. thes. 11 et 12.

[Ainsi est-il habituel que la tristesse soit compagne des mélancoliques, et la gaieté, des sanguins, comme l’a mieux que tous exposé le très distingué M. Reinboth, jadis mon maître, dans sa 4e disputation éthique, thèses 11 et 12]. {a}


  1. Johann Reinboth (1609-1673), professeur de théologie à Rostock : Exercitationum ethicarum quarta de virtute in genere… [Quatrième des (12) Essais éthiques, sur la vertu en général…] (Rostock, héritiers Richel, 1636).

28.

Page 231 (Ulm, 1660) :

Absonum est et ridiculum in infantibus et puerilis, aut senibus sanguinis detractionem aversari, si id postulat indicatio, et vires respondeant. […] Ante sexennium, cum hic sævirent Variolæ et Morbilli supra modum, non potui puerulis aliquot succurrere, sine Venæ sectione.

[Il est faux et ridicule de refuser la saignée aux nourrissons, aux enfants ou aux vieillards, si l’indication en est justifiée et si les forces du malade le permettent. (…) Il y a six ans, quand ici la variole et la rougeole ont sévi très durement, je n’ai pu me dispenser de la saignée pour secourir quelques petits enfants].

29.

Page 241 (Ulm, 1660), sans référence ajoutée à Jean ii Riolan :

In ipsa autem Sanguinis missione Venarum delectum non possumus improbare, sed proinde laudare insignem exercit. Dn. Schlegelii, του μακαριτου.

[Nous ne pouvons aussi désapprouver le choix des veines dans la saignée, mais louer de même le remarquable commentaire de feu M. Schlegel].

V. note [31], lettre 282, pour le De sanguinis motu Commentatio [Commentaire sur le mouvement du sang] de Paul Markward Schlegel (Hambourg, 1650), qui était une attaque contre Riolan et sa conception de la circulation sanguine. Dans le 15e et dernier chapitre (pages 113‑123), De usu doctrinæ de circulatione sanguinis [L’utilité de la doctrine de la circulation du sang], Schlegel parle abondamment de la saignée, laissant (à fort juste titre) penser que ce qui importe est le volume de sang prélevé, bien plus que la veine d’où on le tire.

Sur ce sujet, Guy Patin renvoyait à trois ouvrages de Riolan publiés à Paris :

30.

V. notes [25], lettre 150, et [25], lettre 146, pour les dernières éditions alors disponibles du « Manuel anatomique [et pathologique] » (Paris, 1648) et de l’« Anthropographie » (Opera anatomica vetera, 1649) de Jean ii Riolan.

31.

V. notes [1], lettre 414, pour les les Responsiones duæ… [Deux réponses…] de Jean ii Riolan sur les voies du chyle et la sanguification (Paris, 1655) contre Jean Pecquet et ses zélateurs, les deux « docteurs pecquétiens » (Doctores Pecquetiani) Jacques Mentel et Pierre de Mersenne.

32.

Page 241 (Ulm, 1660), juste avant le passage sur Schlegel (v. supra note [29]) :

Ita Circulationem in gravissimis morbis venæ icisione feliciter restaurari quotidie experimur, qua de re vide defens. Venæ sect. Georg. Frid. Laurentii Medici Regii Dani Clarissimi, pag. 7 et 21.

[Comme nous en faisons tous les jours l’expérience, dans les maladies les plus graves, l’incision d’une veine restaure la circulation ; voyez là-dessus la Defensio Venæ sectionis par Georg Friedrich Laurentius, très distingué médecin royal danois, pages 7 et 21]. {a}


  1. « Défense de la Phlébotomie » de Georg Friedrich Lorenz (Hambourg, 1647, v. sa biographie) : faute d’avoir eu accès à ce rare ouvrage, je ne suis pas capable d’expliquer ce que Johann Daniel Horst entendait exactement par l’effet restaurateur de la saignée sur la circulation.

33.

Page 241 (Ulm, 1660) :

Abusus his in locis Venæ sectionis nimis prolixus est, qui tamen usum legitimum non tollit. Media via tenenda hîc est, nec audiendi moderni Medicelli, qui penitus sanguinis damnant missionem. Laborandum priùs, ut sanguinis fermentatio et ebullitio (loquor verbis Excell. Cnöfelii Exerc. contra August. Corrade 1. exercit.) sedetur.

[Chez ces auteurs, l’abus de la phlébotomie est beaucoup trop répandu ; ce qui pourtant ne doit pas faire perdre de vue son légitime emploi. Il faut ici s’en tenir au chemin du milieu, et ne pas écouter les petits médecins modernes qui condamnent entièrement la saignée. On doit d’abord travailler à calmer la fermentation et l’ébullition du sang (j’emploie les mots de l’excellent Cnöffel, dans son Exercitatio contre Auguste Corrade, 1re exercitation)]. {a}


  1. Exercitatio, qua Serenissimæ suæ Reginalis Majestatis, etc. etc. Medici Augustini Corrade D. calumnias et Curationem in Febribus acutis perstringit ; et suam solidè Medicaturis huic Epidemiæ nostræ Europeæ et Pestilentiali, simul et publicæ experientiæ commendat A. Cnöffelius D.

    [Essai où M. Andreas Cnöffelius {i} effleure les calomnies de M. Augustinus Corrade, {ii} médecin de Sa sérénissime Majesté royale {iii} et son traitement dans les fièvres aiguës, et fait valoir fortement le sien {iv} à ceux qui soigneront cette épidémie de peste qui sévit dans notre Europe, et à la pratique publique].

    1. Le médecin chimiste allemand Andreas (ou Andrzej) Cnöffel (1605-1658) se mit au service des rois de Pologne Ladislas iv et Jean ii Casimir)

    2. Ce titre et ce qu’en a dit Guy Patin sont les seules traces que j’aie trouvées d’Augustin Corrade, médecin aulique de Pologne qui défendait la saignée.

    3. Louise-Marie de Gonzague-Mantoue, reine de Pologne, v. note [2], lettre 128.

    4. Une thériaque modifiée de sa composition et un Emplastrum Magneticum et Ruptorium, « emplâtre magnétique et ruptoire » (c’est-à-dire qui cautérise par sa vertu caustique qui provoque brûlure et escarre).

    5. Exscripta Typis ex Alethiopoli commodatis Anno 1654 [Publié par les presses établies à Alêthiopolis (la « ville de la vérité ») l’an 1654], in‑4o.

      Sans que je sois parvenu à retrouver le passage cité par Johann Daniel Horst, mon regard s’est arrêté sur le début du Secundum Exercitium [Second exercice] qui condamne la saignée (page D3 vo) :

      Homicida diabolus sanginis humani avidus, occæcato per medentes Cruentatores Mundo et maxime imposuit Magnatibus. Quos in homicidii obsequium et suum isti, quasi caduceo aliquo trahere, mox contristari, mox exhilarare pro re nata et lubitu possunt, his quas meum est detegere fraudibus.

      [Avide de sang humain, le diable a imposé au monde aveuglé, et surtout aux princes, les homicides que commettent de sanguinaires médecins. Par leurs fraudes, que je me fais un devoir de dévoiler, ceux-là peuvent saigner les gens, comme avec quelque caducée, soumis qu’ils sont au profit du meurtre ou au leur propre, pour tantôt s’en attrister, tantôt s’en réjouir, selon les circonstances et leur bon plaisir].


34.

« Être deux à avoir un avis différent, etc. », v. note [3], lettre 172.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 62 ro.

Eidem Io. Dan. Horstio, etc.

Heri ad Te scripsi, Vir Cl. etiam adhuc hodie scribo, ut scias me perlustratis
singulis Operibus Horstianis, invenisse librum Iac. Horstij, de vite vinifera :
de quo itaque recuperando nihil laborabis. Scribe quæso quo anno obierint
præstantissimi illi Scriptores Iac. et Greg. Horstius. Ecce mihi nuntiatur
ex Anglia, vitam cum morte commutavitasse virum eximium Dominum Gul.
Harvæum
, Circulationis sanguinis inter Recentiores primum inventorem.
Coætaneus erat et amicus nostri D. Riolani, et eodem anno ad plures
ambo penetrârunt. Venio ad tuam Manuductionem postremæ editionis.

De sphalmatum typographicorum numero propter Te seriò doleo, præ-
sertim in Græcis : qua de curanda puto Tibi incumbendum esse in novam ejus
impressionem, quæ sit castigatissima : quam utinam hîc possem promovere,
sed abhorrent omnes nostri typographi, propter operarum penuriam, impressoriæ
chartæ adauctum pretium, et impeditum per Bellonæ furores commercium,
cum exteris. Pag. 8 quis ille est author Ioach. Illyes, pag. 13 de nat.
Medic.
Pag. 11. quis alter ille Hyacinthus Iordanus, theor. Med. D.
Thom. pag. 528.
Pag. 12. extremo versu, quis ille Io. 21. Papa Rom. pag.
139.
Pag. 27. hîc olim Germanum quendam dictum Conerdingium, novi
et amavi, cujus theses numquam accepi, quas se missurum promiserat :
auditor fuerat 2 D. Conringij, 1 viri doctissimi : hîc vivebat circa annum Ch.
1648. si noveris illum saluta quæso meo nomine. Pag. 39. Puris à pulmone
per urinas excretionem ter memini me vidisse ab annis 33. quam per
arterias fieri autumabat vir sapientissimus et Medicæ artis scientissimus
Mag. Nicolaus Pietreus, Medicus Paris. qui hîc obijt Antiquior Scholæ
Magister anno 1649. Pag. 42. De Gassendo dicam paucis. Fuit
ille mihi amicissimus : sed tanta hæmatophobia laborabat, ut ex pul-
monis corruptela obierit hic anno 1655. æt. 64. quem morbum facilè
declinasset, aut saltem ab eo liberatus fuisset, si venæ sectionem initio
morbi admisisset : ejus Opera omnia simul collecta eduntur Lugduni nostræ,
in sex tomis in folio. Pag. 67. Vidi in muliere pene octogenaria, quæ ex
longo mærore contabuerat, cum scirrho hepatis, calculos 75. in vesicula
fellea, quadrata figura, tesseris aleatorijs simillimos, in hac urbe Parisiensi.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 62 vo.

Ibid. Quænam sunt Exercitationes illæ quas olim sub Laurembergio
defendisti ? prostantur Rostochij ? Pag. 74. Ad idiosyncrasiam
de meipso referam : Caseum album molliculum numquam degustare
potui, imò nequidem videre, aut de eo cogitare diutius ausim, ne syn-
cope succedat. Novi mulierem quæ 90. pene annum attigit, quæ à rosa-
rum pallidarum odore tanquam à veneno sibi præcavebat, et toto illo
tempore quo rosæ vigent, in privatis ædibus latitabat, ne talium rosarum
odore læderetur : et tamen cathartico illo Officinarum syrupo ex ejus-
modi rosis parari solito felicissimè et frequentissimè repurgabatur.
Hîc à sex mensibus è viris excessit. Pag. 81. Quis ille Reinus, p. 173.
Pag. 84. Quænam est illa apologia G. Wentenij, docta satis et erudita ?
Pag. 96. De Helmontio liberè dicam, cum bona tua venia : ^ Nimio dignaris honore/ agyrtam putidissimum,/ et impudentissimum : Fuit ille merus
nebulo, et ut accepi ab ijs quibus notissimus fuit, vir nequissimus ; hoc unum
studuisse videtur, ut supra alios sapere crederetur, et in arte Medica plus alijs
scire, quam tamen numquam intellexit : apud idiotas magus existimari volebat,
ut sibi fidem conciliaret : venæ sectionem, eximium et singulare præsidium,
tanto odio prosequabatur, ut ex pleuritide mori maluerit insanus blatero,
quàm eam usurpare : abeat igitur ες κορακας impius agyrta circulator, et
habeat sibi res suas, impurus et triobolaris scriptor, indignus planè qui
cum Paracelso, Crollio et miseris alijs Novatoribus in exilium amandetur,
imò planè indignus qui à viris bonis inter quos familiam ducis, nequidem
nominetur : monstrum enim fuit teterrimum, in ultimas terras deportandum, aut saltem
in Sardiniam, locum pestilentem, ubi si interijsset, vile pretium fore.

Pag. 99. quid est Dn. Mœbius in Instit. Pag. 109. Iac. Horstium
in lib. de M. Mulier. cum ejus Filij notis
numquam vidi : nec commemoratur
à D. Vander Linden. Pag. 113. Dn. Conringij, viri impensè eruditi Dissert.
de Lacte
numquam vidi : potestne illa haberi ? Pag. 119. Saponium
illum non intelligo. Pag. 123. Laur. Blumenstrot dissertatio de Scorbuto
potestne haberi ? ut et Monochordon Hafenrefferi, pag. 124. Iatreïon
Hippocr. Diterici pag. 137.
numquam antea visum pari ratione exopto,
si vænale prostet : ut et Cyriandri Meteorologiam, pag. 138. De illa
Eclipsi Solari quam attigisti pag. 137. et alij Galli nostro idiomate
scripserunt, inter alios Gassendus, et Monachus quidam Lugdunensis, ex
ordine Minimorum, contra inanes Astrologorum minas et offucias.

Pag. 144. 2. D. Wormij Instit. vidi, controv. non vidi. Pag. 148. illum
Bacmeisterum nec vidi, nec novi, sed apprime exopto, ut et Renbothi Disput.
Ethicas. Pag. 150. sub finem :
De venæ sectione in variolis dicam liberè :
Instanti earum eruptione, nisi statim facilè prodeant, hîc tutò et securè
quotquot sumus omnes, mittimus sanguinem, et intrepidè, optimis semper
ægrorum rebus, etiam in puerulis, etiam in ijsque lactentibus : nec tanto præsidio
possumus carere, cùm nihil quidquam spei nobis supersit à cardiacis Arabum,
nec à lapide bezoar, qui est merum figmentum, jamdudum totius nostri Ordinis
unanimi consensu explosum, à versatis pharmacopolis olim excogitatum, ad exhauriendos
ægrorum loculos : Confectionum de hyacintho et de cocco baphica nullus apud
nos usus est, propter nimiam caliditatem, à qua morbus adaugetur, et vires
exoluntur. Tota spes est in venæ sectione ante eruptionem, et in ipsa
eruptionem, si ægrè procedat : imò et post erumtionem, si febris, vomitus, dys-
pnœa, delirium, motus convulsivi, cataphora, diarrhœa, aut alij similes

u.

Ms BIU Santé no 2007, fo 63 ro.

affectus, perniciem minantes, adhuc perseverent, ut interdum contingit. Chy-
mistarum pulveres si Dijs placet cardiacos, et alias ejusmodi desipientium nebulonum
nugas non attingimus, imò ab ijs ex industria abstinemus, ijsq. relinquimus
qui volunt decipi, nec sine fraude mori, pretiόq. nimio. Initio morbi nobis
omne facit punctum venæ sectio, etiam repetita in puerulis, cum exquisita
victus lege ; et blanda sub finem catharsi, quæ ante finem morbi semper est
perniciosa. Et in hanc nostram Scholæ Medicæ Paris. sententiam de missione
sanguinis in variolis et morbillis, sponte sua transeunt omnes aliorum Medicorum
ordines, non solùm Galli, sed et Itali, Hispani, Germani, Hollandi, Angli, Dani,
cùm tali promovendæ eruptioni nullum aliud sit præsidium cum phlebotomia
conferendum : morbus enim est àsanguine, multo putri, cum febre assidua,
et alijs tetris symptomatis, à quib. imminet viscerum corruptela, nullo
artis nostræ præsidio delenda, nec debellanda. Habes meam sententiam de ipsa
magni momenti in operib. Artis controversia : quæ si Tibi probetur, quod
futurum spero, in sinu gaudebo : sin minùs, meliora edoctus amplecti non recuso.

Pag. 158. Ex illa conjicio Te non vidisse quæ de circulatione sanguinis erudito
viro Marquarto Slegelio respondit Cl. Senex noster D. Riolanus, qui
varijs annis tres varios tractatus conscripsit de illis quæstionibus, nempe
1652. 1653. et 1655. Quos quidem Tibi mittere paratus sum, ut et ejus
Enchiridum Anat. et necnon Anthropographiam et ac quidquid ex Lutetia nostra
Tibi placuerit. Scribe ergo 2 quid habesas in votis, 1 imò et indica, di vel potiùs jube
et impera, ut Tibi volenti obsequar, et amorem in Te meum officijs meis
imò et muneribus meis facilè intelligas. Videbis et decernes de ejus responso
adversus Pecquetum et Pecquetianos. Plura non adfero.

Pag. 159. Numquam vidi Defens. venæ sectionis Georg. Frid. Lau-
rentij, Dani
 ; ut nec Exerc. Cnôfelij contra Aug. Corrade, Medicum
Gallum, Nimensem, mihi notum, qui hodie Medicus est primarius
2 Reginæ Polonorum, D. 1 Mariæ Gonzagæ.

Vide, vir eruditissime, quàm familiariter tecum agam, et ignosce
si quid mihi exciderit quod Tibi non arrideat : dabis hoc philosophicæ libertati,
et candori meo : Diversum sentire duos, etc. sine enim placuero necne,
tuus amore et obsequio semper ero : et quamdiu vivum

Tuus ero ex animo Guido Patin, Bellovacus,
Doctor Medicus Paris. et Prof. regius.

Dabam Parisijs, 25. Augusti, 1657.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657

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(Consulté le 29/03/2024)

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