L. latine 129.  >
À Christiaen Utenbogard,
le 21 novembre 1659

[Ms BIU Santé no 2007, fo 83 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Christiaen Utenbogard, à Utrecht. [a][1]

Puisse le Seigneur vous conserver, lui qui est le salut de toutes choses. Gardez-vous de penser, vous le meilleur de tous les honnêtes hommes, que je ne me souvienne pas de vous, car cela ne peut se faire et ne se fera jamais. Je puis en effet vous affirmer, solennellement et sincèrement, que je pense tous les jours à vous et à M. Vander Linden, professeur de médecine à Leyde, [2] comme à mes plus chers amis, et les plus grands sans la moindre exception. Quant aux raisons pour lesquelles je vous écris moins souvent, et pardonnez-m’en de bon cœur, ce sont toutes mes trop nombreuses occupations : pendant l’année tout entière et de toute part, on me presse et me dissipe l’esprit tantôt pour soigner quantité de malades, [3] tantôt pour préparer et pour donner mes leçons publiques, [4] mais aussi pour d’autres tâches plus distrayantes, comme écrire à mes amis, etc. Je voudrais pourtant faire en sorte que vous n’ayez désormais plus à vous plaindre de ma négligence. Je vous écris donc pour répondre à vos deux dernières, dont la première date du mois de juillet, et l’autre m’a été remise hier par votre très éminent ami, M. Duythius, dont je fais grand cas et que j’estime extrêmement, tant pour son propre mérite qu’en raison de votre recommandation. [1] C’est pourquoi je voudrais d’abord vous faire savoir que j’ai envoyé, il y a un mois, à mon très doux ami, M. Vander Linden, un paquet au milieu duquel s’en trouvera un autre qui vous est destiné, contenant les livres suivants : l’Hortus de M. Joncquet, in‑4o[5] les Opuscula de Des Gorris, in‑4o[6] une thèse de Vino Hispanico[2][7][8] la Diatriba de succo Cyrenaïco de Philippe Douté, in‑4o[9][10] Umeau in Circulationem Harveianam, in‑4o[11][12][13] Paradoxum orthodoxum de Henri Bourgeois, in‑8o[14] les deux Opuscula de Jean Merlet, in‑12, [15] la Bibliotheca chronologica de Philippe Labbe, in‑24. [3][16] Voilà certes qui est un peu moins, et même beaucoup moins que je ne voudrais, en comparaison de tout ce que je vous dois. Je désire pourtant que vous acceptiez ces livres avec équanimité, quels qu’ils soient ; vous les recevrez, je pense, vers le début du mois prochain. Je n’ai rien à vous dire de Joncquet car il est parti de Paris depuis trois mois et plus ; quand il sera revenu, je le sonderai sur les graines qu’il vous a promises. M. Brochant est ici de retour, il vous salue et je lui en ai su gré de votre part. [17] Je n’ai pas encore vu cette Historia ecclesiastica de Timannus Gesselius ; peut-être la fera-t-on enfin venir ici. [4][18] Je salue MM. les très distingués Canter, Regius, Æmilius, Marten Schoock et van Diemerbroeck. [19][20][21][22] Ce dernier attendra longtemps ma réponse en vain, tant parce que je n’en ai pas le loisir que parce que ces disputes par lettres, qui ne mettent pas fin à une querelle, ne me plaisent pas. Je ne veux pas me brouiller durablement avec un si excellent homme. Il me suffira de croire que la thériaque d’aujourd’hui convient fort peu dans la peste et de dire, après Simon Piètre, homme incomparable en notre art qui mourut en 1618, que Theriaca mihi est venenum[5][23][24][25][26] puisque je suis bien certain qu’Hippocrate et Galien n’ont jamais utilisé la thériaque pour soigner une telle maladie, et jamais ne l’auraient utilisée s’ils l’avaient connue. [27][28] Ce médicament est en effet tout à fait hors de méthode. Les libri de Theriaca ad Pisonem et Pamphilianum sont une pure fable et tout à fait controuvés ; [6][29][30] et pour cette raison, les défenseurs de la thériaque en tirent quelque vaine autorité. Votre Voetius ne prépare-t-il pas le 3e tome de ses Disputationes theologicæ ? [7][31] Mes fils vous saluent et vous présentent leurs compliments. Depuis deux ans, Robert, l’aîné, [32] a été admis et choisi comme médecin de l’hôpital qu’on a récemment établi pour enfermer tous les mendiants, hormis les moines, afin qu’ils n’errent pas en quémandant par toute la ville ; on lui donne ici le nom d’Hôpital général, il se compose de cinq maisons presque contiguës, dont deux médecins sont préposés à soigner les personnels si d’aventure ils tombent malades ; mais on conduit les mendiants malades dans le grand hôpital de la ville ; [8][33][34] ils sont deux, leurs appointements ne sont pas négligeables et c’est une charge qui convient à un médecin encore jeune. Mon puîné, Charles, par décret solennel de la Faculté, enseigne la pathologie dans les Écoles de médecine. [9][35][36] Pour ma part, en mars prochain, au Collège royal, j’expliquerai le traité de simplicibus medicamentis purgantibus[10][37][38] où seront exposés leur histoire, leur nature, leurs propriétés, leurs facultés et leurs dosages. Ainsi étudions-nous et travaillons-nous tous trois pour servir utilement l’intérêt public. Je comprends que votre compatriote, le très distingué M. Marten Schoock, a écrit de nombreux livres que je n’ai pas, mais en premier celui de ardente Vesuvio, Groningue, 1650, ainsi que de Peste[11][39] [Ms BIU Santé no 2007, fo 83 vo | LAT | IMG] Enquerrez-vous-en, s’il vous plaît, et envoyez-les-moi quand vous pourrez ou du moins, faites en sorte que je les obtienne enfin. Votre Duythius me sera toujours extrêmement recommandé, n’en doutez pas. [1] Dieu veuille conserver pendant de nombreuses années votre illustrissime ambassadeur, le très grand et excellent M. de Thou ; [40] il est de la race des dieux et je connais parfaitement ce héros, je l’honore comme une grande étoile d’immense clarté, et même le vénère et l’aime, sachant bien que lui m’aime en retour. Je vous dois des remerciements pour être allé voir mon frère. Vale, très éminent Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites, moi qui suis autant votre Guy Patin que le sien. [12][41]

De Paris, le 21e de novembre 1659.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Christiaen Utenbogard, ms BIU Santé no 2007, fo 83 ro et vo.

1.

Nom latinisé d’un probable Van Duyth d’Utrecht, que Christiaen Utenbogard avait recommandé à Guy Patin, mais dont on ne saura rien de plus.

2.

Argumentatio medica, poetice exarata et recitata in Scholis Medicorum Parisiensium a Nicolao Gervasio… die jovis xx. martii an. 1659. Theses, proponente Antonio De Caen… et actum, moderante M. Isaaco Renaudot… in eam propositionum partem qua asserebatur podagram sive articulorum dolorem vino præcaveri et curari Hispanico, ad illustrissimum Senatus Principem Lamonæum.

[Argumentation médicale que Nicolas Gervaise {a}… a écrite et déclamée en vers dans les Écoles de médecine de Paris le jeudi 20e de mars 1659, à propos de la thèse qu’Antoine De Caen…, a disputée sous la présidence de M. Isaac Renaudot…, contre la proposition que le vin d’Espagne prévient et guérit la podagre {b} ou la douleur des articulations ; dédiée à l’illustrissime M. de Lamoignon, {c} premier président du Parlement]. {d}


  1. V. notes [8], lettre 521, pour le médecin poète Nicolas Gervaise, et [9], lettre 750, pour son unique thèse quodlibétaire parisienne, disputée le 15 mai 1659, et sa dédicace à Antoine Vallot, premier médecin du roi. Le doyen François Blondel a enregistré la dispute de cette thèse dans les Comment. F.M.P. (tome xiv, fo 401 ro), mais sans en faire de commentaire particulier.

  2. Thèse cardinale disputée par Antoine De Caen (v. note [3], lettre 660), le 30 mars 1659, sous la présidence d’Isaac Renaudot (v. note [16], lettre 104), sur la question An Vinum hispanicum Senibus confert ? [Le Vin d’Espagne convient-il aux vieillards ?] (affirmative).

    Pour la podagre (goutte du pied), le cinquième et dernier article contient la proposition que discutait Gervaise dans son Argumentatio :

    supra fidem est, ipse articulorum dolor, Bacchi Venerisque partus, vino præcavetur et curatur hispanico.

    [il est hors de doute que le vin d’Espagne prévient et guérit la douleur des articulations, qui est fille de Bacchus et de Vénus (c’est-à-dire le vin et le coït)].

  3. Guillaume de Lamoignon, v. note [43], lettre 488.

  4. Paris, J. Hénault, 1658, in‑4o en deux parties de 4 et 25 pages : je n’ai eu accès qu’à ce titre tronqué ; ma traduction du titre est une libre interprétation de sa ponctuation et de sa syntaxe latine.

V. notes [13], lettre 549, pour le « Jardin » de Denis Joncquet (Paris, 1659), et [11], lettre 453, pour les « Opuscules » de Jean iii Des Gorris (Paris, 1660).

3.

Sanctorum Patrum, theologorum, scriptorumque ecclesiasticorum utriusque Testamenti Bibliotheca chronologica. Ex antiquis lectionibus Philippi Labbe, Biturici, Soc. Iesu Theologi. Cum Pinacotheca Scriptorum eiusdem Societatis, et gemino Indice alphabetico.

[Bibliothèque chronologique des Saints Pères et des écrivains ecclésiastiques de l’Ancien et du Nouveau Testament. Tirée des lectures antiques de Philippe Labbe, {a} natif de Bourges, théologien de la Compagnie de Jésus. Avec une galerie de portraits des écrivains appartenant à la même Société et un double index alphabétique]. {b}


  1. V. note [11], lettre 133.

  2. Paris, Guillelmus Benardus, 1659, in‑8o (et non in‑24).

V. notes :

4.

V. note [10], lettre 680, pour l’« Histoire ecclésiastique » de Timan van Gessel (Utrecht, 1659).

5.

« la thériaque est à mes yeux un poison ».

V. note [2], lettre latine 107, pour les louanges de Ijsbrand van Diemerbroeck sur l’emploi de ce remède dans la peste. La lettre de Guy Patin datée du 16 juin 1665 prouve que les deux hommes se sont réécrit.

6.

Apparue au ier s. de notre ère, la thériaque (v. note [9], lettre 5) était inconnue d’Hippocrate (ve s. av. J.‑C.), mais l’était de Galien (iiie s. de notre ère) qui lui a consacré deux traités (v. note [6], lettre 213) : Περι θηριακης προς Πίσονα [À Pison sur la thériaque] et Περι θηριακης προς Παμφιλιανον [À Pamphilien sur la thériaque] (Kühn, volume 14, pages 210‑294 et 295‑310) ; mais Guy Patin en contestait obstinément l’authenticité (v. notes[7] et [8], lettre latine 90).

L’Epimetron [Supplément] (pages 85‑88) de la Vita Galeni [Vie de Galien] par le R.P. Philippe Labbe (Paris, 1660, v. note [5], lettre 612), auquel Patin aurait bien pu mettre la main car cet ouvrage lui est dédié, se consacre entièrement à réfuter l’attribution du premier de ces deux traités à Galien, comme le résume son titre :

Librum de Theriaca ad Pisonem spurium arbitror et falso adscriptum galeno : Quod autem ejus Auctor vixerit sub Severino et Caracalla simul ab anno Christianæ æræ 199. usque ad 211. Imperantibus, et ante sub Marco Aurelio Antonino, ex sequentibus demonstrari potest.

[Je suis d’avis que le traité de la Thériaque à Pison est illégitime et faussement attribué à Galien, {a} car ce qui suit peut montrer que son auteur a vécu sous les règnes conjugués de Septime Sévère et de Caracalla, {b} entre les années 199 et 211 de l’ère chrétienne, {c} mais avant le règne de Marcus Aurelius Antoninus]. {d}


  1. Doute que Patin a repris avec force dans sa thèse contre la thériaque de 1671 : v. note [3], lettre latine 392.

  2. Septime Sévère, 21e empereur romain, régna de 193 à 211, d’abord seul puis associé à son fils Caracalla, à partir de 198.

  3. Pour Galien (129-vers 216), cette période couvrait les âges de 70 à 81 ans ; le R.P. Labbe semble supposer, mais ne prouve pas qu’il était trop vieux pour écrire.

  4. À la mort de son père (211), Caracalla lui succéda en prenant le nom de Marcus Aurelius Severus Antoninus Augustus (Marc Aurèle Sévère Antonin Auguste).

    Toutes ces arguties biographiques semblent bien futiles aux hérétiques (iconoclastes ?) qui sont (comme moi) sceptiques sur la réalité historique de Galien (v. note [6], lettre 6).


La chronologie et l’authenticité des sources médicales gréco-latines antiques sont de vertigineuses questions que j’ai effleurées dans la note [9] de la lettre latine 61, à propos d’Oribase.

7.

V. note [8], lettre 534, pour le 3e tome des « Discussions théologiques » de Gisbertus Voetius (Utrecht, 1659).

8.

V. note [20], lettre 464, pour l’Hôpital général, fondé en 1656 et ancêtre de l’actuelle Assistance publique-hôpitaux de Paris. Tous les mendiants qui incommodaient Paris devaient y être enfermés ; centrée sur la Salpêtrière (« le grand hôpital de la ville »), une même administration groupait les maisons de la grande et de la petite Pitié, de Scipion, de la Savonnerie et de Bicêtre. Guy Patin expliquait bien ici qu’il s’agissait plus d’un asile, voire d’une prison, que d’un établissement de soins.

9.

V. note [13], lettre 587, pour l’élection de Charles Patin au professorat de pathologie de la Faculté de médecine de Paris, pour un an, le 18 novembre 1659.

10.

Traité « des médicaments purgatifs simples » dont Guy Patin avait le dessein et qu’il devait améliorer chaque année à l’occasion de ses leçons au Collège de France, mais qu’il ne publia jamais (v. note [7], lettre 402).

11.

Les traités de Marten Schoock « sur le Vésuve en éruption » (en 1631, v. note [65] du Patiniana I‑2, pour d’autres auteurs qui ont écrit sur ce sujet) et « sur la peste » sont absents de tous les catalogues que j’ai consultés : on ne prête qu’aux riches.

12.

Par ce « sien », Guy Patin voulait témoigner son affection pour son frère François qui vivait en Hollande (v. note [19], lettre 106).

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 83 ro.

Clarissimo viro D.D. Christiano Utenbogardo, Ultrajectum.

Salutem in Domino qui est omnium salus. Cave putes, vir omnium bonorum optime, Tui
immemorem me factum esse : nequit enim hoc fieri, nec fiet unquam : possum enim
Tibi affirmare sanctè veréq. Me de Te et D. Vander Linden, Leidensi Medicinæ
Prof. quotidiè cogitare tanquam de amicis carissimis, et omni exceptione majoribus.
Quod si parciùs ad Te scribam, ignosce lubens, sunt enim in causa tot occupationes meæ,
quib. per totum annum undiquæque premor atque distrahor in ægris multis curandis,
publicis Prælectionibus meis, tum adornandis tum habendis, et alijs minùs serijs
operibus, ut ad amicos scribendi, etc. Velim tamen efficere ne in posterum de mea
negligentia conqueraris ; Ecce scribo, ut duab. tuis respondeam : quarum 1. est Iulij
mensis, altera fuit heri mihi reddita per amicum tuum virum præstantissimum
D. Duythium, quem magni facio summéq. æstimo, tum proprij ejus meriti, tum tuæ
commendationis nomine. Primum itaque scias velim, me ante mensem misisse ad D.
Vander Linden, suavissimum Amicum meum, quendam fasciculum in cujus medio
sinu latet alter Tibi destinatus, in quo sequentia continentur. Hortus D.
Ioncquet.
4. Gorræi Opuscula. 4. Thesis de vino Hispanico. Phil. Douté Diatriba
de succo Cyrenaïco. 4. Ulmus in Circulationem Harvejanam. 4. Henr. Citadini Para-
doxum Orthodoxum. 8. Io. Merleti Opuscula duo. 12. Phil. Labbe Bibliotheca
Chronologica. 24.
Quæ quidem pauca sunt, imò pauciora sunt quàm vellem, imò paucis-
sima, si cum tam multis quæ Tibi debeo conferantur : ea tamen qualiacumque sint, æquo
animo accipias velim, quæ Tibi redditum iri puto circa initium mensis seproximi.
De ipso Ioncqueto nihil habeo quod Tibi referam, utpote qui à trib. et supra
mensibus abest ab Urbe : quum redierit sollicitabo hominem de promissis pro
Te seminibus. D. Brochant huc reversus est ; Te salutat, et ego pro illo gratias
ago. Historiam illam Ecclesiasticam Timanni Gesselij nondum vidi : forsan
huc tandem devehetur. Clariss. viros saluto D. Canterum, Regium, Æmilium,
Mart. Scookium, et Diemerbroechium : qui frustra responsionem meam diutius expectabit :
tum quia non licet per otium : tum quia non placent altercatoines istæ per Epistolas,
[q]uæ litem non terminant : tam prolixum contentionis funem nolo ducere tam viro bono : mihi satis erit
credere, Theriacam hodiernam pestilenti febri minimè convenire : et dicere post
summum in arte nostra virum Sim. Pietreïum, qui obijt anno 1618. Theriaca
mihi est venenum
 : quum certò mihi constet, Hipp. et Gal.numquam usos
fuisse, ne unquam usuros si reminiscerent, theriaca ad talis morbi curationem :
est enim medicamentum istud planè αμεθοδον : libri de Theriaca ad Pisonem et
Pamphilianum
, sunt mera comment fabula, et planè fabulosi commentitij, à quib. idcirco
frustra petitur aliquid authoritatis à Theriacæ patronis. Voetius vester
adornátne 3. tomum Disp. Theologicarum ? Filij mei Te salutant, et
gratias agunt. Robertus major natu adscitus est ante biennium ac et electus
in Medicum cujusdam Xenodochij nuper erecti, in quo Mendicantes omnes, præter Monachos, includuntur,
ne per urbem mendi-/ cando vagentur : hîc vocatur l’Hospital general : quinque constat ædibus ferè contiguis, quo-
rum officiarijs curandis si forsan in morbum inciderint, destinati sunt duo Medici :
ægri v. mendicantes in magnum Urbis Xenodochium devehuntur : non levibus
stipendijs militant illi duo Medici : et est idonea occupatio 2 adhuc juniori 1 Medico : alter minor
natu Carolus, solemni Scholæ Facult. decreto, docet Pathologiam in Scholis Medicorum.
Ego mense Martio proximo in Scholis regijs prælegam Tractatum de simpli-
cib. medicamentis purgantibus,
in quo eorum historia, natura, proprietates, facultates et
doses declarabuntur. Sic omnes et singuli studemus et laboramus, ut reipublicæ
utiliter inserviamus. Intelligo vestratem clariss. virum D. Mart. Scookium multa scri-
psisse quæ non habeo, imprimis v. de ardente Vesuvio, Groningæ, 1650. ut et de
Contagio.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 83 vo.

Si placet inquire de illis, et mitte quum poteris : saltem effice ut illa
tandem habeam. Duythius tuus erit mihi semper commendatissimus : n[on]
dubita. Illustrissimum vestrum Legatum, amplissimum et optimum Dom.
Thuanum, servet Deus in multos annos : genus est Deorum : apprime novi tantum Heroem,
quem colo tanquam magnum sidus eximiæ claritatis : imò vereor et amo, [et]
ille, scio, me redamat. Gratias Tibi debeo, quod fratrem meum inviseris.
Bene vale, vir præstantissime, et me quod facis amare perge, tanquam tuus
tuum, quantum suum

Guidonem Patinum.

Parisijs 21. Nov. 1659.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 21 novembre 1659

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1162

(Consulté le 20/04/2024)

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