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Au très distingué M. Gerardus Blasius, professeur de médecine à Amsterdam.
Oh que me voici heureux et fortuné ! Quand je ne savais même pas que vous existiez, j’ai pourtant mérité votre affection ; ce que je reconnais tant par votre lettre fort érudite que par les deux livres que vous m’avez envoyés. Je vous en remercie infiniment, en attendant de trouver une occasion convenable pour vous rendre la pareille ; ce que je ferai sans retenue si j’en suis capable. Je me félicite profondément et vous remercie de cet amour que vous avez manifesté à mon égard dans la publication de ces deux ouvrages, savoir l’Encheiridium de M. Riolan et le Syntagma de Johann Vesling. [1][2][3] Tel était mon destin de recevoir faveur et louanges d’hommes que je ne connais pas et dont j’ignorais même l’existence. Qui plus est, vous me demandez de vous inscrire dans l’album de mes amis : il serait assurément ridicule que j’en prenne ombrage, alors même qu’il m’incombe de rechercher cette faveur de vous ; et si je pouvais l’obtenir, je m’en trouverais très heureux. Rex sum, dit ce personnage de Plaute, si hunc hominem ad me pellexero ; [2][4] mais surtout, je m’estime heureux et m’estimerai tel dorénavant, et proclamerai partout mon bonheur d’une voix de stentor, [3][5] si vous me concédez cette faveur, comme vous faites, de vouloir être mon ami et de faire longtemps durer cet amour très précieux que vous me portez, dont la faveur m’échoit sans que j’aie rien fait pour la mériter.
Je vous félicite du fond du cœur pour la chaire de botanique que vous avez obtenue dans votre Université. [6] J’occupe ici la même depuis sept ans dans le Collège royal de Cambrai, [7][8] à la place de feu le très brillant M. Riolan : [9] bien que je fusse indigne d’une charge si considérable, il m’a choisi pour successeur, de son vivant et par provision, avec le bienveillant agrément de notre roi très-chrétien, et avec édit royal, comme il aime à faire dans de tels cas. [10] [Ms BIU Santé no 2007, fo 96 ro | LAT | IMG] À mon enseignement de la botanique se joignent néanmoins deux autres compagnes, qui sont l’anatomie et la pharmacie. Pour exercer les trois et remplir ma charge, j’ai coutume de m’y appliquer chaque année depuis le mois de mars jusqu’à août. [11] Nous avons ici Denis Joncquet, collègue dont j’ai jadis présidé le doctorat, il y a 23 ans, qui possède un petit jardin empli d’un grande diversité de plantes. [4][12][13] Il a quelquefois Patin:[iii-a] Guy:Rencontres avec ses correspondants:André Falconet:1656 à M. Vorst, professeur à Leyde, qui est fort son ami. [14] Si vous pensez qu’on peut trouver ici chez nous certaines graines que vous désirez, écrivez-moi, car j’espère pouvoir vous les obtenir, soit gracieusement soit en payant, pour vous les envoyer, comme je ferai très volontiers. J’en ai déjà expédié à Utrecht, à mon grand ami M. Christiaen Utenbogard, éminent docteur en médecine, excellent homme et parfaitement digne de l’affection de tous les honnêtes gens. [15] Si vous le connaissez, je le salue de tout cœur ; sinon, vous ne serez peut-être pas dépité d’avoir fait sa connaissance. C’est en effet un homme très remarquable et, pour vous le dire à la manière d’Homère, πολλων ανταξιος αλλων. [5][16] Je vous le recommande, et le déclare et signale donc comme étant digne de votre affection. J’ai encore d’autres amis en Hollande qui me sont très chers, savoir MM. Vander Linden [17] et Vorst à Leyde, le jeune Rompf à La Haye, [18] M. Isaac de La Fontaine à Amsterdam, [19] M. Stevartus, [20] Nicolaas Heinsius, [21] et d’autres. Je leur souhaite à tous une santé de lutteur.
Avant pourtant d’achever ce billet, si vous permettez, je vous dirai quelque chose de votre Commentarium sur le Syntagma de Vesling, que j’ai l’intention de lire entièrement quelque jour, ce que je ferai après que je l’aurai fait relier ; mais en attendant, je vous sais infiniment gré d’y avoir très souvent nommé et loué notre très distingué M. Riolan. Ce fut en effet un excellent homme, très savant, très zélé pour l’anatomie, au point d’être parfaitement digne de l’affection et de la bienveillance de tous les gens instruits. [6]
Page 34, Sic Annibal aceto saxa comminuit, et ita sibi iter fecit : cela se lit dans Juvénal, le plus vigoureux des satiriques ; [7][22][23] mais je crains que ce ne soit une image poétique, car ce fait semble impossible et d’autres n’en ont pas fait état, en particulier Polybe, écrivain des plus sérieux ; [8][24][25] en outre, bien des gens digèrent bien sans avoir du tout d’acide dans l’estomac. [9]
{Page 36, peu après le milieu, je préférerais Empyricis à Hydropicis ou Empyematicis.} [10][26][27]
Au bas de la page 46, j’ai souvent vu des cas de volvulus à Paris : je n’admets aucun dédoublement à son origine et j’affirme que cela n’en est pas la cause, car c’est une disposition inflammatoire de l’intestin qui provoque cette maladie. Beaucoup en viennent à bout par la phlébotomie, les cataplasmes tièdes, le demi-bain d’eau tiède et les lavements émollients. [28][29][30][31] Si la mort survient, ce qui résulte principalement d’un défaut de traitement au début de la maladie, on trouve à l’ouverture du cadavre un intestin entièrement noir, corrompu et parsemé de gangrène ; [32] mais nul n’a jamais pu voir ce dédoublement imaginaire ; lequel, quoi qu’on dise, ne pourrait provoquer un tel délabrement et entraîner une si grave affection. Pour moi, l’inspection des cadavres fait foi, avec la recherche de la cause morbifique qui ne m’a jamais abusé. Fuyez les souffleurs chimiques et autres médicastres qui, sous prétexte de dédoublement imaginaire, recommandent les petites boules d’or ou les pilules de plomb dans une telle maladie et envoient les malheureux malades en enfer par ignorance de la véritable et propre cause. [11][33][34][35][36] [Ms BIU Santé no 2007, fo 96 vo | LAT | IMG]
Page 76, in quodam Parisijs dissecto, etc., j’ignore, très distingué Monsieur, qui vous aura dit qu’il fallait m’attribuer cette observation. [12][37] Voici comment cela s’est passé : au mois de décembre 1650, au début de mon décanat, [38] trois sicaires ont été condamnés au supplice de la roue pour avoir assassiné dans un carrosse un homme en vue ; [39] comme c’est la coutume, par arrêt du Parlement, en tant que doyen, j’ai accordé un des trois cadavres à maître Pierre Régnier, docteur en médecine de Paris et professeur de chirurgie, pour l’employer à démontrer les opérations chirurgicales. [40] On y trouva dans les deux hypocondres [41] une position inversée des deux viscères : la rate occupait le côté droit et le foie, le gauche ; et chaque organe possédait ses vaisseaux propres et distincts. À propos d’un fait si remarquable et si rare, mais qui n’est pas nouveau, M. Riolan a Patin:[iii-a] Guy:Rencontres avec ses correspondants:André Falconet:1656 un traité particulier, qui se trouve dans ses Opuscula varia et nova, publiés ici en 1652 ; [13][42] si vous ne l’avez pas, je vous l’enverrai sans peine afin que l’ayant vu, vous en éclairiez votre texte, dans l’espoir et l’attente que vous le rééditiez.
Même page, on doit lire Posthii, Iessenii, de La Chambre. [14][43][44][45][46]
Page 77, Erasistratus et non Erisistratus. [15][47][48] Partout et très souvent, votre imprimeur a commis des fautes dans les noms propres. Vous avez parfois loué deux vauriens qui ne méritent d’être ni nommés ni réfutés : ce sont Paracelse, infâme imposteur, et Van Helmont, autre charlatan. [49][50][51] Qu’ils aillent se faire pendre, et que ces défenseurs des fourberies et des tortures chimystiques s’occupent donc de leurs affaires, car la nôtre n’atteste aucun des jugements que illi asini ad lyram ont porté sur nos controverses. [16][52] Le fait est manifeste pour tous ceux qui connaissent la vie de Van Helmont. J’aurai triomphé de Paracelse dès qu’on aura pris soin de lire Thomas Éraste, [53] Gesner, [54] Sennert, [55] Freitag, [56] Soner [57] et bon nombre d’autres Allemands qui ont très exactement dépeint ce brigand. [17] En un mot, ces deux vauriens ne sont dignes ni d’être loués, ni même d’être blâmés par les dogmatiques. [58]
Page 79, la Nature est fort capricieuse et crée beaucoup de variations dans les vaisseaux des reins, dans les uretères et dans les vaisseaux spermatiques. Il n’y a là rien d’étonnant ; on découvre aisément cette diversité en disséquant les cadavres et je me rappelle l’avoir très souvent constatée moi-même. [18]
Page 80, à propos de Beverwijk : il est certain que parfois, quand un rein est affecté, l’autre est bientôt entraîné à l’être pareillement ; mais cela n’est pas constant. En effet, j’ai vu beaucoup de gens qui ont copieusement et abondamment pissé jusqu’à la fin de leur existence en n’ayant pourtant qu’un seul rein sain, l’autre étant épuisé, corrompu, pourri, ulcéré, anéanti, etc. ; et j’en ai souvent Patin:[iii-a] Guy:Rencontres avec ses correspondants:André Falconet:1656 à M. Jan van Beverwijk, mon intime ami. [19][59][60] Notre Riolan a abordé la même question à la page 144 de son Anthropographia. [20][61][62][63] [Ms BIU Santé no 2007, fo 97 ro | LAT | IMG]
Page 84, pour Schenkio, Florentino, etc., qui est ce Florentinus, s’agit-il de Nicolas ? Au même endroit, n’est-ce pas plutôt Mundella que Mundanella ? Fungos pour Nic. Florentius, ne s’agit-il pas de Florentinus ? {Semen anii, ou anisi} ? [21][64][65][66][67]Page 85, ligne 14, je préférerais cystotomia à lithotomia, car c’est la vessie qu’on taille, et non la pierre elle-même. [22][68]
Même page, ligne 22, Volcherus. [23][69][70][71][72] Le dimanche 23e d’octobre 1650, j’ai observé une vessie de taille presque incroyable chez un marchand de 36 ans, M. B., qui souffrait d’une fièvre continue maligne. [73] Bien qu’il fût capable d’uriner, on lui a introduit une sonde, en raison d’une tuméfaction ronde et douloureuse située au-dessus de l’hypogastre. [24][74][75] Vers dix heures du matin, cinq livres d’urine malodorante, [25] et même un peu plus, s’en sont écoulées d’un seul et même jet, sans aucune impétuosité ni douleur. Le même jour vers neuf heures du soir, en ma présence et sur ma prescription, il en a rendu de nouveau la même quantité par le même procédé. Et ce symptôme, savoir une émission très diminuée d’urine directement liée à une faiblesse et atonie de la vessie, a persisté 15 jours durant ; période pendant laquelle Jean Girault, praticien très expérimenté, l’a visité trois fois par jour pour lui vider la vessie à l’aide d’une sonde. [26][76] Enfin, la fièvre ayant cessé et les organes s’étant affermis, il a guéri grâce à de copieuses saignées, la purgation maintes fois répétée, un régime alimentaire convenable et l’emploi du demi-bain ; [77][78][79] ensuite, il a repris ses affaires et jouit encore aujourd’hui d’une santé de lutteur et d’athlète.
Page 89, j’ai connu un {prêtre} Flamand qui n’avait qu’un seul testicule, tout en étant ivrogne et paillard. J’en ai connu un autre qui en avait trois et était fort lubrique et extrêmement gaillard. [27][80]
Page 94, lisez Sanchez, c’était un médecin de Toulouse, marrane. [28][81][82]
Page 96, ligne 2, dilatatione ; au même endroit, peritonæo. [29] Ligne 16, Mundelli Chirurgi Parisiensis : il n’y a eu aucun chirurgien de ce nom à Paris, il se cache donc là une erreur. Ligne suivante, il faut lire Rossetti. [30][83] Au même endroit, antépénultième ligne, lisez Franciscus Rossettus et Theophilus Raynaudus, savant homme, jésuite à Lyon, polygraphe, toujours en vie, qui a encore beaucoup de livres à mettre au jour, outre les plus de quarante qu’il a déjà publiés en tous genres de savoirs. [31][84][85]
Page 99, où ce traité d’Hermann Conring de Morbis mulierum a-t-il été publié, est-ce à Francfort ? [32][86] Au même endroit, il n’y a rien de plus rare que la véritable superfétation : [33][87][88][89][90][91] je ne l’ai jamais vue, non plus que nos anciens ; et même, je ne la comprends pas, étant donné qu’elle me semble impossible ; de là, je pense, vient que nul n’en a le souvenir et ne la verra sûrement jamais. Les observations contraires que rapportent divers auteurs sont extrêmement suspectes à mes yeux, et même parfaitement erronées ; et je n’ai cure de leur autorité parce qu’ils mentent fort puamment, comme font très souvent ceux qui écrivent des observations médicales, notamment parmi les plus modernes ; mais la honte n’a pas cours en ces matières. [34] [Ms BIU Santé no 2007, fo 97 vo | LAT | IMG]
Page 100, 5e ligne avant la fin, il faut lire Sappho la poétesse. [35][92][93][94][95][96][97][98][99][100][101][102][103][104]
Page 101, ligne 13, scripto alieno. [36] Au même endroit, ligne 10, Avicenna, Albucasis. [37][105][106]
Page 102, c’est pure fable que la conception puisse se faire par imagination. [38][107] De très sages médecins de Paris, M. Nicolas Piètre et M. René Moreau, [108][109] ont rejeté comme ridicule et parfaitement fausse cette narration qu’on a présentée à Paris il y a 25 ans : je les ai fait venir en consultation chez M. Pierre Seguin, l’ancien maître de l’École, [110][111] et notre avis a été confirmé par un décret solennel du parlement de Grenoble contre cet imposteur qui avait supposé une telle fécondation, et l’avait présentée pour vraie dans un Patin:[iii-a] Guy:Rencontres avec ses correspondants:André Falconet:1656 particulier pour fourber certains médecins de Montpellier. [39][112][113]
Page 104, ligne 4, j’ignore absolument qui est ce Claudius. [40][114]
Page 105, je n’ai jamais vu l’opuscule de Deusing de Lacte ; de qui est-il donc ? [41][115]
Page 112, ligne 23, il faut lire Anthropographia de Riolan ; même page, 5e ligne avant la fin, Io. Claudius de La Courvée. [42] C’est un médecin français que j’ai jadis ici connu, il vit maintenant en Pologne dans l’entourage de Marie de Gonzague, sérénissime reine de Pologne. [116]
Page 141, 18e ligne, Lusitanus et Muretus : que signifient ces noms ? Pour le premier, s’agit-il d’Amatus ou de Zacutus ? Pour le second, il me semble qu’aucun médecin n’a porté le nom de Muret. [43][117][118][119]
Page 143, 2e ligne, Bavius est-il Bauhin ? 6e ligne, Ingolstadiensi. [44][120][121]
Page 147, au milieu, j’ai vu accomplir trois fois la laryngotomie en cette ville, {en ma présence et sur ma prescription,} [45] et elle a toujours réussi, mais jamais sans l’extrême habileté du chirurgien qui opérait : la première fois, ce fut chez un moine ; la deuxième, chez un gentilhomme de la cour, en présence de personnages dignes de toute louange, MM. Nicolas Piètre et René Moreau, très savants docteurs en médecine de Paris, qui consultaient avec moi ; la troisième, chez un marchand de Bordeaux. [46][122][123]
Page 148, 18e ligne, Anthropograph. [42]
Page 155, au milieu, j’ai vu en cette ville un jeune homme du Poitou chez qui la malignité de la variole avait pourri la langue et l’avait fait disparaître ; et pourtant, il parlait en jouissant d’une voix bien articulée. Marc Duncan, très savant médecin, a Patin:[iii-a] Guy:Rencontres avec ses correspondants:André Falconet:1656 un petit livre en français sur ce cas admirable, sous le titre d’Aglossostomographie. [47][124][125][126]
{Page 156, au-dessous du milieu, je n’ai jamais vu les Disputationes physicæ de Sceleto du très distingué Senguerdius ; je souhaite pouvoir les obtenir par votre intermédiaire.} [48][127] [Ms BIU Santé no 2007, fo 98 ro | LAT | IMG]
Page 197, 24e ligne, à la place de sunt, il faut lire uni membranæ. [49][128]
Page 199, 10e ligne, Varolius ; 11e ligne, Chir. [50][129][130]
Page 203, 14e ligne, il faut lire Theodori Gazæ error. [51][131][132]
{Page 209, 10e ligne, je n’ai jamais vu ces thèses de M. Senguerdius sur le squelette ; mais par quel moyen me les procurer ?} [52]
Page 210, 23e ligne, courtoisie. [53][133][134][135]
Page 211, la fin de la 6e ligne est défectueuse. [54]
Page 212, 30e ligne, Ioan. Brodæus. [55][136][137][138][139]
Page 213, dernière ligne, deprehendi. [56]
Il subsiste dans tout l’ouvrage des fautes typographiques qui méritent toute votre attention dans l’idée d’une seconde édition. [57][140] Pardonnez-moi, très distingué Monsieur, de m’être exprimé si librement. Si quelque chose vous déplaît dans ma lettre, déchirez-la ou jetez-la au feu. Quoi que vous en fassiez, je ne m’en soucie pas, pourvu que vous continuiez de m’aimer comme vous faites, moi que vous connaîtrez toujours comme celui qui vous est entièrement dévoué et favorable, ainsi qu’au très distingué M. Plempius, [141] tout comme au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, excellent professeur de Leyde et mon très grand ami. Je lui écris fort souvent et, par son intermédiaire, je vous enverrai en cadeau, aux alentours de Pâques, quelque petit présent choisi dans ce qui se présentera chez nous ; mais si vous désiriez quelque chose venant d’ici, écrivez-m’en s’il vous plaît pour me le faire savoir, afin que je me le procure et vous l’expédie. Encore une fois, vale et aimez celui qui est de tout cœur
votre Guy Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal.
De Paris, ce vendredi 28e de janvier 1661.
1. |
V. notes :
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2. |
« Je suis un roi si j’ai attiré cet homme à moi », propos du proxénète Lycus dans Plaute (Pœnulus [Le Petit Carthaginois] vers 671) : Rex sum, si ego illum hodie ad me hominem adlexero. |
3. |
Locution encore en usage de nos jours : « Junon, dans Homère [L’Iliade, chant v], prend la ressemblance du généreux Stentor [soldat grec lors du siège de Troie], dont la voix était plus éclatante que l’airain et qui seul, lorsqu’il se mettait à crier, se faisait entendre de plus loin que cinquante hommes des plus robustes. Sa voix servait de trompette à l’armée » (Trévoux). Érasme l’a commentée dans l’adage Stentore clamosior [Plus sonore que Stentor] (no 1237), en citant Juvénal (Satire xiii, vers 112‑113) :
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4. | V. notes [7], lettre 549, pour Denis Joncquet, [8], lettre 48, pour son doctorat sous la présidence de Guy Patin (le 22 septembre 1639), et [2], lettre 699, pour le jardin botanique qu’il avait planté dans le faubourg Saint-Germain. |
5. |
« qui en vaut plusieurs autres » : « Un médecin vaut beaucoup d’autres hommes » (Homère, L’Iliade, v. deuxième notule {a}, note [16], lettre 126) ; avec emploi fautif d’Ομερικως (epsilon) pour Ομηρικως (êta) [homérique], dans le manuscrit. |
6. |
Ioan. Riolanus et Guido Patinus figurent dans la liste des Nomina Authorum qui præcipue in Commentario ad Syntagma anatomicum Veslingii occurrunt [Noms des principaux auteurs cités dans le Commentaire du Syntagma anatomicum (Traité anatomique) de (Johann) Vesling], placée au début du livre de Gerardus Leonardus Blasius (Amsterdam, 1659, v. supra note [1]). La suite de la lettre est une longue revue des Commentaria de Blasius. La note [57] infra recense sept remarques notables de Patin prises en compte {a} dans la : Joannis Veslingii Equitis, Professoris quondam Patavini, etc. Syntagma anatomicum, Commentario atque Appendice ex Veterum, Recentiorum, Propriisque, Observationibus, illustratum et auctum a gerado Leon. Blasio Med. Doct. et in Illustri Athenæo Amstel. Profess. Editio Secunda priori emendatior, et locupletior. |
7. |
La page 34 des Commentaria de Gerardus Leonardus Blasius concerne l’estomac :
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8. |
Polybe (v. note [2], lettre 541) a consacré le livre iii de ses Histoires à Hannibal, où il n’a pas parlé du vinaigre qui a dissous les rochers. Guy Patin ignorait ou avait oublié le récit de cet épisode héroïque que Tite-Live a donné dans le livre xxi de son Ab Urbe condita [Histoire de Rome] (chapitre xxxvii) :
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9. |
Gerardus Leonardus Blasius avait raison et Guy Patin avait tort de le contredire, tant pour le vinaigre d’Hannibal que pour l’acidité de l’estomac : l’acide chlorhydrique est le principal composant du suc gastrique, indispensable au premier temps de la digestion des aliments ; toutefois, son acidité est telle qu’aucun aliment ne peut en diminuer le pH. |
10. |
Remarque barrée (mise ici entre accolades) concernant la page 36 des Commentaria :
En partant de la liquéfaction des aliments dans l’intestin grêle, et étant donné les connaissances de son temps, Gerardus Leonardus Blasius raisonnait plutôt correctement sur la solidification des épanchements fluides à l’intérieur du corps humain (par coagulation du fibrinogène soluble en fibrine insoluble), qui deviennent des empyèmes quand une infection les transforme en pus. La remarque de Guy Patin, préférant « empiriques » à « hydropiques ou porteurs d’empyèmes », méritait en effet d’être rayée car elle était dénuée de toute pertinence. |
11. |
Le volvulus {a} est le retournement d’une anse intestinale sur elle-même ou à l’intérieur d’elle-même (dédoublement « en doigt de gant ») {b} en raison d’un obstacle mécanique (bride péritonéale ou tumeur) ; Trévoux : « C’est un mot latin que l’on donne à la colique que l’on appelle autrement le miséréré, {c} ou passion iliaque. Volvulus, iliaca passio. C’est dans l’iléon que se fait le volvulus et le miséréré, qu’on appelle passion iliaque, dans laquelle on vomit les excréments par la bouche, parce qu’alors les membranes de cet intestin rentrent l’une dans l’autre et font des nœuds qui empêchent le cours des matières. »Guy Patin favorisait à tort la nature inflammatoire de la maladie en écartant absolument le dédoublement mécanique. Cela fondait l’idée de faire avaler au malade de petites boules en or ou en plomb, dont le poids était censé dénouer le volvulus (ce qui sans doute était parfois couronné de succès). Aujourd’hui, l’intervention chirurgicale est la règle. En dépit de sa divergence de vues, Gerardus Leonardus Blasius a transcrit le propos de Patin dans la 2e édition de son commentaire (1666, v. infra note [57‑1]). |
12. |
Page 76 des Commentaria, « chez un homme qu’on a disséqué à Paris, etc. », sur une phrase de Vesling, Locum habet lien in hypochondrio sinistro situque paulo humilior iecore [La rate se tient dans l’hypocondre gauche et un peu plus bas que le foie] :
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13. |
V. notes [30], lettre 282, pour les « Opuscules divers et nouveaux » de Jean ii Riolan, et [11], lettre 254, pour la relation du situs inversus qu’il y a donnée. Gerardus Leonardus Blasius a persisté dans son erreur dans la 2e édition de ses Commentaria (1666, v. infra note [57‑2]), sans citer Pierre Régnier ni Jean ii Riolan. |
14. |
Page 76, Guy Patin relevait trois coquilles d’imprimerie dans une liste d’auteurs (mise au cas génitif) qui ont disserté sur l’action de la rate : Porthii, Iesseni, […] De la Chambro.
Les fonctions de la rate ne sont probablement pas encore toutes connues, mais elle intervient dans la défense immunitaire (notamment contre certaines infections bactériennes), ainsi que dans la formation du sang (durant la vie fœtale) et dans son épuration (élimination des globules rouges vieillis). |
15. |
Guy Patin signalait une coquille à la page 77 des Commentaria (sur l’utilité de la rate, organe dit non vital, car son ablation ne provoque pas de maladie apparente) :
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16. |
« ces ânes devant une lyre », v. note [5], lettre 439.
Jan Baptist Van Helmont (Helmontii) fermait la liste de noms cités sur le rôle de la rate dans la note [14]. Ennemi résolu du dogme humoriste hérité d’Hippocrate et Galien, ce novateur débridé avait des idées fort originales sur le rôle digestif, mais aussi « spirituel » de la rate, mise au service des archées (v. seconde notule {b} infra). Cela semble aujourd’hui farfelu, mais mérite d’être connu par qui s’intéresse à la médecine du xviie s. et souhaite comprendre les aversions de Guy Patin ; en voici deux illustrations tirées de son Ortus medicinæ [Naissance de la médecine] (Amsterdam, 1652, v. note [4], lettre 340).
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17. |
Pour les besoins de sa cause, Guy Patin mettait dans le même sac quatre auteurs qui ont critiqué les excès de Paracelse (v. note [7], lettre 7) avec plus ou moins de virulence, et qui se sont attaqués les uns les autres.
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18. |
Simple digression de Guy Patin sur la page 79 des Commentaria qui est essentiellement consacrée à l’anatomie des reins, avec des remarques sur ses variations. Dans la 2e édition de son commentaire (1666), Gerardus Leonardus Blasius a néanmoins repris ce propos de Patin (v. infra note [57‑3]). Les vaisseaux spermatiques (ou testiculaires) sont les veines, artères (nées directement de l’aorte) et lymphatiques qui irriguent les testicules. |
19. |
Page 80 de ses Commentaria, Gerardus Leonardus Blasius écrivait :
V. les lettres des 19 et 30 juillet 1640 de Guy Patin et Jan van Beverwijk (mort en 1647) sur cet intéressant sujet. |
20. |
V. note [25], lettre 146, pour l’« Anthropographie » de Jean ii Riolan, rééditée pour la 3e fois dans ses Opera Anatomica vetera [Œuvres anatomiques anciennes] (Paris, 1649) ; en voici l’extrait auquel Guy Patin renvoyait Gerardus Leonardus Blasius (livre ii, chapitre xxvi, De Renibus [Les reins], page 144) :
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21. |
À la page 84 des Commentaria, Gerardus Leonardus Blasius dissertait sur ce passage de Johann Vesling, Vesica igitur urinaria est pars infimi ventris organica, quæ susceptum a renibus serum asservat, et tandem vel onere vel acrimonia molestum expellit [La vessie est donc un organe du bas-ventre qui recueille le fluide sécrété par les reins, et qui l’expulse enfin quand il est devenu gênant, soit par son volume, soit par son âcreté] :
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22. |
Page 85 des Commentaria, ligne 14 :
Guy Patin s’est plusieurs fois montré justement attaché à la distinction entre cystotomie (du grec κυστις, vessie, et τομη, taille) et lithotomie (λιθος, pierre). |
23. |
Page 85 des Commentaria, ligne 22, coquille sur le prénom de Volcher Coiter, {a} écrit Voltherus Coiter, dans le commentaire de ce passage de Vesling sur la vessie, Amplitudinem ejus non ætas solùm, sed crebra quoque violentiorque distensio variat. Simplex in homine est, raro veluti sepimento, adjunctique sacculis distincta : {b}
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24. |
C’est ce que les médecins appellent aujourd’hui un globe vésical : logé dans l’hypogastre (juste au-dessus du pubis), il a typiquement la forme d’un cœur de carte à jouer, à pointe dirigée vers le bas ; il rend un son mat à la percussion. |
25. |
La livre des médecins équivalant à environ 400 de nos grammes, on peut estimer aux alentours de 2 litres le volume des urines évacuées par le sondage. |
26. |
Ce jean Girault, chirurgien spécialiste des maladies et de la taille vésicales, était sans doute fils de Restitut (v. note [17], lettre 455), mais les biographes ont donné le prénom de Jacques à celui qui a le plus brillé. Quoiqu’il en soit, la durable atonie de la vessie qui a suivi son énorme dilatation correspond à ce qu’on appelle un « claquage vésical », complication ordinaire de sa dilatation excessive et prolongée. |
27. |
Simple digression oiseuse de Guy Patin sur la page 89 des Commentaria où Gerardus Leonardus Blasius commente l’anatomie des testicules. V. note [11] du Naudæana 1, pour cette anomalie dénommée polyorchidie. Patin a rayé le mot « prêtre ». Blasius a néanmoins repris ce propos de Patin dans la 2e édition de son commentaire (1666, v. infra note [57‑4]). |
28. |
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29. |
Signalement de deux coquilles en haut de la page 96 des Commentaria : dilatione pour dilatatione, et peritonæ pour peritonæo. |
30. |
Page 96 des Commentaria, sur Johan Vesling disant Mirabilem in gravidis uteri crassitiem efficit : {a}
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31. |
Avant-dernier paragraphe, page 96 des Commentaria (à propos de l’ouverture de l’abdomen dans la césarienne) :
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32. |
Page 99 des Commentaria (lignes 2‑4) :
Comme Guy Patin, je ne suis pas parvenu à trouver ce traité d’Hermann Conring qui n’a probablement jamais été imprimé. |
33. |
Page 99 des Commentaria, paragraphe intitulé Distinguantur : {a} Ignorantiam adeo summam prodere haud pudet eos, qui cavitatem uteri in duas partes dividunt manifestas, quasi recto ductu duceretur protuberans quædam inæqualitas ab orificio sursum, quæ uterum dividat, in duos velut distinctos et a se invicem separatos sinus atque secessus. Inscitiæ in Anatomicos indicium non parvæ est ; in utero muliebri cellulas quærere ; majoris hinc contendere, posse fœminam fœtus plurimos concipere, superfœtationis enim causa non in utero sed semine quærenda. Monstruosos nasci tametsi rarum sit : rarior tamen superfœtatio est, et adeo quidem rara, ut nonnullis impossibilis habeatur. Cujus tamen manifestum in honesti civis uxore exemplum apparuit. Peperis hæc filium plene gestatum anno 1570. Decemb. die 7. hora decima vespertina, succedentibus omnibus, quæ ad felicem partum requiri solent. Postridie vero qui erat octavum, eadem hora, præter exspectationem obstetricis, ac sui ipsius, peperit eadem fœtum alterum, sed nondum quadrimestrem, utpote cui neque oculi, neque nares, neque os paterent, quem idcirco post conceptum fuisse satis manifestum. Beniven. de Abdit. Morb. causis cap. 3. Superfœtationis exemplum habet et Bernardus Gordonius cap. 2. particulæ vii. La superfétation est une rareté obstétricale qui ne mériterait guère de s’y attarder ici si elle n’avait agité les esprits médicaux du xviie s., tiraillés entre l’émerveillement et l’incrédulité.
Le xviie s. ignorait encore les agents de la fécondation (ovule et spermatozoïde), avec une conception abstraite de ce qu’était la semence dans les deux sexes, laissant leur imagination vagabonder sur ses interactions et les caprices de ses aberrations. |
34. |
La vive et catégorique désapprobation de Guy Patin a convaincu Gerardus Leonardus Blasius de châtrer ce qu’il avait écrit sur la superfétation : v. le début de la note [33] supra. Sans la notion de nidation extra-utérine (alors chaudement disputée), la surfécondité était en effet inacceptable. Elle demeure d’ailleurs un phénomène exceptionnel dont la réalité même est contestée (sauf avis contraire d’un obstétricien qui aurait la gentillesse de m’écrire). |
35. |
Page 100 des Commentaria, le dernier paragraphe traite du clitoris : {a}
La référence que donnait Blasius se lit aux pages 334‑335 des Commentarii in Galeni de usu partium corporis humani lib. xvii [Commentaires sur les 17 livres de Galien concernant l’Utilité des parties du corps humain] de Caspar Hofmann (Francfort, 1625, v. note [11] de sa lettre écrite au printemps 1646) :
S’il a atteint ce dernier paragraphe, le bienveillant lecteur saura excuser le gigantisme et l’enchevêtrement de la présente note, la plus longue de notre édition. Je me la suis permise car tous les extraits originaux qu’elle traduit et commente démontrent fort éloquemment, me semble-t-il, que, sous couvert de belle et pure science, les ouvrages de médecine (et plus rarement de morale) étaient parmi les seuls livres à contenir des passages crus (c’est-à-dire puissamment érotiques, selon l’éthique de l’époque), qu’un homme lettré pouvait se procurer autrement que « sous le manteau ». |
36. |
Page 101 des Commentaria, passage concluant un développement sur l’orgasme féminin et la manière de le provoquer :
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37. |
Coquilles : Avienna, Albuensis. Albucasis ou Aboulcassis (Abu Al-Qasim, 940-1013), chirurgien le plus réputé du Moyen Âge musulman, est né et a exercé à Cordoue. Il a laissé un traité de méthode intitulé Kitab al-Tarsif ;Lucien Leclerc en a donné une excellente traduction sous le titre La Chirurgie d’Abulcasis (Paris, J.‑B. Baillière, 1861). |
38. |
Page 102 des Commentaria, dernier paragraphe :
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39. |
Arrêt notable de la Cour de parlement de Grenoble, donné au profit d’une Damoiselle, sur la naissance d’un sien fils, arrivée quatre ans après l’absence de son mari, et sans avoir eu connaissance d’aucun homme, suivant le rapport fait en ladite Cour par plusieurs médecins de Montpellier, sages-femmes, matrones et autres personnes de qualité (Paris, sans nom, 1637, in‑8o). Cet arrêt concerne l’Emmanuel de Madeleine d’Auvermont (v. supra notule {e}, note [38]) ; il est intégralement reproduit (avec une erreur de date, 1534 pour 1634) dans la Lucina sine concubitu ou la Génération solitaire par Abraham Johnson (1786), rééditée par J. Assézat (Paris, Frédéric Henry, 1865, in‑8o, pages 107‑111). Thomas Bartholin a encore fait état de cette duperie dans sa 6e centurie d’Historiarum anatomicarum variarum [Observations anatomiques diverses] (Copenhague, 1661) : v. note [5], lettre latine 197).M. Alain Duc, agrégé de lettres classiques, m’a écrit le 9 janvier 2019 pour m’inviter à modifier ma première traduction de ce passage – ut fucum faceret quibusdam Medicis Monspeliensibus – en y remplaçant « pour jeter de la poudre aux yeux de certains médecins de Montpellier » par « pour fourber certains médecins de Montpellier » ; ce qui est plus léger et certainement plus conforme au style français de Guy Patin. À l’appui de sa proposition, il cite Le Dictionnaire royal, augmenté de nouveau, et enrichi d’un grand nombre d’expressions élégantes… Dernière édition, nouvellement augmentée de la plus grande partie des termes de tous les arts… Par le R. P. François Pomey, de la Compagnie de Jésus (Lyon, Louis Servant, 1716, in‑4o) : on y trouve, page 968, pour Alicui fucum facere le sens de « Tromper quelqu’un finement, ou par de belles paroles », « fourber ». Avec toute ma gratitude envers ce lecteur attentif et érudit, dont la remarque m’a comblé d’aise et fait découvrir un précieux dictionnaire. V. notes [11], lettre 662, et [5], lettre latine 197, pour deux autres communications fort opportunes d’Alain Duc sur le même sujet, dont la première a identifié le fantasque Sauvage comme étant l’« imposteur » (impostor) qui avait divulgué la supercherie de la conception par imagination. |
40. |
Hac de re quid sentiendum sit, mox videbimus, et egregie satis demonstrarunt Deusingius, Harvejus, Claudius, etc. |
41. |
Page 105 des Commentaria, vers le bas :
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42. |
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43. |
Page 141 des Commentaria, vers le milieu :
Ces relations merveilleuses ne sont peut-être pas de pures fables, mais l’effet d’une inflammation (v. note [6], lettre latine 412) aiguë du péricarde (péricardite) avec formation de filaments fibrineux à la surface du cœur (sans relation, autre que fortuite, avec les vertus ou les vices de ceux qui en sont atteints). |
44. |
Signalement de deux coquilles à la page 143 des Commentaria :
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45. |
Traduction entre accolades de mots barrés dans le manuscrit. |
46. |
V. note [14], lettre 301, pour le remède héroïque qu’était alors l’ouverture du larynx pour libérer la voie respiratoire supérieure obstruée. Dans la 2e édition de son commentaire (1666), Gerardus Leonardus Blasius a relaté les trois cas de laryngotomie que Guy Patin lui avait mentionnés ici (v. infra note [57‑6]). |
47. |
La page 155 des Commentaria traite de la salive (glandes qui la sécrètent, rôle dans la préparation des aliments à la digestion), mais sans mention de la langue. En faisant le savant, Guy Patin conduit ici, malgré lui, à découvrir que Marc Duncan (v. note [50], lettre 97), qui aimait à se cacher derrière le titre fictif de sieur de Cérisantes, n’est pas l’auteur, mais le dédicataire (« À Monsieur Duncan, docteur en la Faculté de médecine, professeur en grec et principal en l’Académie de Saumur ») de l’Aglossostomographie, ou Description d’une bouche sans langue, laquelle parle et fait naturellement toutes ses autres fonctions. Par Me Jacques Roland, Sr de Belebat, chirurgien de Monseigneur le Prince, lieutenant du premier barbier chirurgien du roi, commis de son premier médecin et juré à Saumur (Saumur, pour Claude Girard et Daniel de l’Erpinière, 1630, in‑8o). Parmi les pièces liminaires, ce sonnet de Louis Aubery Du Maurier (1609-1687) résume l’affaire :
On pourrait se demander si Jacques Roland de Belebat n’était pas un facétieux pseudonyme de Marc Duncan, mais la BnF (cote RC‑A‑93373) conserve son portrait, « maître chirurgien âgé de 40 ans – 1630 », signé Foucher, attribué à Nicolas Foucher (1653-1733, ce qui est incompatible avec la date du dessin). Roland est aussi auteur d’un autre livre intitulé Antiloimie, ou Contre-peste, œuvre chirurgique qui traite des moyens de préserver et de guérir chacun de la maladie pestilentieuse… (Rouen, Claude le Villain, 1630, in‑12, pour la seconde édition). Gerardus Leonardus Blasius a repris le propos de Guy Patin dans la 2e édition de son commentaire en 1666 (v. infra note [57‑7]). |
48. |
Passage entre accolades que Guy Patin a rayé dans son manuscrit comme étant inopportun. Page 156 des Commentaria, à propos des sept vertèbres cervicales :En 1658, Arnold Senguerdius a présidé au moins sept thèses de médecine à Amsterdam sur ce sujet du squelette. Il les a réunies dans son Osteologia Corporis Humani [Ostélologie du corps humain] (Amsterdam, Joannes Janssonius, 1662, in‑12) ; les vertèbres cervicales y sont décrites dans le chapitre ix, De Vertebris Colli [Vertèbres du cou] (pages 83‑93). |
49. |
Page 197 des Commentaria, à propos de l’œil et de la vision :
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50. |
Page 199 des Commentaria, Guy Patin corrigeait deux références à propos du vitré, humeur visqueuse, d’aspect comparable au blanc d’œuf cru, qui emplit le globe oculaire.
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51. |
Page 203 des Commentaria, sur les fonctions du nez :
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52. |
Page 209 des Commentaria, sur l’anatomie de la partie supérieure de l’humérus : Accuratius ossis hujus superiores appendices exhibuit Senguerdius Disput. Phys. de Sceleto septima. |
53. |
Page 210 des Commentaria, touchant et poétique passage à propos de l’ulna (ou cubitus, un des deux os de l’avant-bras) qui apparaît dans l’expression latine ulnis amplecti (serrer dans les bras, embrasser) :
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54. |
Page 211 des Commentaria, à propos de l’extrémité inférieure (distale) de l’ulna (v. supra note [53]), qui porte le nom de styloïde cubitale :
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55. |
Page 212 des Commentaria, à propos de la moelle osseuse des phalanges des doigts, sur ce passage de Johann Vesling, Exterius rotunda, interius complata sunt : {a}
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56. |
Page 213 des Commentaria, Gerardus Leonardus Blasius citait textuellement un long passage de la 7e thèse ostéologique d’Arnold Senguerdius, qu’on retrouve dans son Osteologia [Ostéologie] (Amsterdam, 1662, v. supra note [48]), chapitre xxi, De Ossibus Pedis [Os du pied (membre inférieur)], pages 141‑142, à propos de l’extrémité supérieure du fémur : Præter caput et cervicem, hic attendi solent duo processus, trochanteres, Latinerotatores, dicti, quorum unus externus, alter internus est. Externus extrorsum protenditus, magna cavitate sejuncus a capite, cui opponitur : multo major est altero processu : unde etiam rotator magnus vocatur. Internus igitur multo minor est, qui ideo rotator minor nominatur. Hic inferius situm habet a parte postica, sub capite extra cervicem, spectat et inclinatus est retrorsum. […] |
57. |
La réédition de 1666 (v. supra note [6]) honore Guy Patin de sept renvois dans les Nomina Authorum, qui præcipue in Commentario ad Syntagma Anatomicum Veslingii occurrunt [Noms des principaux auteurs qui sont cités dans le commentaire du Syntagma anatomicum de Vesling] ; on y trouve autant de mentions au contenu de la présente lettre.
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a. |
Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite et envoyée (v. infra notes [6] et [57], pour en avoir la preuve certaine) à Gerardus Leonardus Blasius, ms BIU Santé no 2007, fos 94 vo et 96 ro‑98 ro. |
s. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 94 vo.
O me felicem et fortunatum, Vir sapientissime, qui quum De Cathedra Botanica quam obstinuisti in Gymnasio vestro, |
t. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 96 ro. Sed Botanicæ meæ duæ aliæ comites interveniunt, nempe Anatomica et Sed priusquam huic epistolio finem imponam, de tuo Commentario Pag. 34. Sic Annibal aceto saxa comminuit, et ita sibi iter fecit.
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u. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 96 vo. Pag. 76. In quodam Parisijs dissecto, etc. Quis Tibi, Vir Cl. Ead. pag. legendum est Posthij, Iessenij, de la Chambre. Pag. 77. Erasistratus, non Erisistratus. Sæpius peccavit Pag. 79. In vasis renum, in ureteribus et vasis spermaticis, Pag. 80. Ubi de Beverovicio. Certum est interdum uno rene affecto, alte- |
v. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 97 ro. Pag. 84. Schenkio, Florentino, etc. quis est ille Florentinus ? an Pag. 85. Lin. 14. pro Lithotomiam, mallem cystotomiam : secatur Amplitudinem vesicæ penè incredibilem vidi die Dominico, 23. Oct. 1650. Pag. 89. Novi Pag. 94. Lege Sanchez, erat Medicus Tolosanus, Marranus. Pag. 96. lin. 2. dilatatione. ibid. peritonæo. Lin. 16. Mundelli Chi- Pag. 99. Ubinam fuit editus iste Tractatus Herm. Conringij de morbis |
w. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 97 vo. Pag. 100. lin. v. sub finem, lege Sapho Poetria. Pag. 101. lin. 13. scripto alieno. Ibid. lin. x. Avicenna, Albucasis. Pag. 102. per Imaginationem fieri conceptionem planè fabulosum est, et Pag. 104. lin. 4. quis sit iste Claudius, planè nescio. Pag. 105. Deusingij libellum de lacte numquam vidi. Cujus est ? Pag. 112. lin. 23. lege Anthropographia Riolani. Ibid. Pag. 141. lin. 18. quid sibi volunt ista duo nomina, Lusita- Pag. 143. lin.2. Bavium, an Bauhinum ? lin. 6. Ingol- Pag. 147. in medio. Ter vidi celebratam laryngotomiam in Pag. 148. lin. 18. Anthropograph. Pag. 155. in medio. Vidi in hac Urbe juvenem quendam
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x. |
Ms BIU Santé no 2007, fo 98 ro. Pag. 197. lin. 24. pro sunt, legendum uni membranæ. Pag. 199. lin. x. Varolius. lin. xi. Chir. Pag. 203. lin. 14. lege Theodori Gazæ error.
Pag. 210. lin. 23. courtoisie. Pag. 211. lin. 6. latet mendum in fine. Pag. 212. lin. 30. Ioan. Brodæus. Pag. 213. lin. ult. deprehendi. In toto opere multa supersunt Tuum ex animo Guid. Patinum, Doct. med. Paris. et Prof. R. Datum Parisijs, die Veneris, 28. Ianu. 1661. |