L. latine 192.  >
À Johannes Antonides Vander Linden,
le 22 avril 1662

[Ms BIU Santé no 2007, fo 105 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johannes Antonides Vander Linden, à Leyde. [a][1]

Mon ami et voisin, M. de Laloüette, [2] ce marchand qui ne manque pas d’être lettré et savant, me donne occasion de vous écrire. Il s’en va dans votre pays pour affaires et m’a promis d’aller vous voir pour vous présenter mes compliments. Mes deux fils [3][4] vous saluent, ainsi que Jacques Mentel et Pierre Petit, [5][6] qui s’attelle à la future édition de son Arétée[1][7][8] Les imprimeurs lyonnais continuent leur Cardan, ils en promettent la préface pour août prochain ; mais cela semble impossible aux autres, qui pensent qu’un si grand ouvrage ne pourra pas paraître avant la fin de cette année, en raison de diverses difficultés et de retards qui se font jour dans l’édition de quelques manuscrits. [2][9] Je salue MM. les très distingués Vorst, [10] van Horne, [11] Gronovius, [12] Stevartus, [13] Rompf [14] et Senguerdius. [15] Notre surintendant des finances, Nicolas Fouquet, est toujours emprisonné et nul ne sait quand finira cette affaire. [16] On parle ici de la cherté des denrées et du prix très excessif du pain. [17] Il n’y a absolument rien de nouveau sur les affaires politiques. Vale, très éminent Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, le 22e d’avril 1662.

Votre Guy Patin de tout cœur.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johannes Antonides Vander Linden, ms BIU Santé no 2007, fo 105 vo.

1.

V. note [3], lettre 731, pour l’Arétée posthume de Pierre Petit (Londres, 1726). Le sujet intéressait sans doute encore Johannes Antonides Vander Linden car il avait lui-même eu le dessein de procurer une édition du même auteur grec, mais l’avait abandonné en 1661 (v. note [10], lettre 449).

Guy Patin disait ici tout ce que sa correspondance nous fait savoir sur les qualités de M. de Lalouëtte (prénom inconnu), qui est réapparu sous le nom latinisé d’Alauda au début de la lettre à Johannes Antonides Vander Linden datée du 9 août 1663.

2.

V. note [8], lettre 749, pour les Opera omnia de Jérôme Cardan qui ne parurent en effet à Lyon qu’en 1663.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 105 vo.

Cl. viro, D. Io. Ant. Vander Linden, Leidam.

Amicus meus, vicinus meus, et ille Mercator, sed non illiteratus,
nec ignarus, D. de Laloüette, facit ut ad Te scribam. Tendit ad vos mercaturæ ratione,
et mihi pollicitus est Te aditurum, ut Te meo nomine salutaret. Filij
mei ambo Te salutant : ut et Iac. Mentel, et Petrus Petit, qui sese
accingit ad proximam editionem sui Aretæi. Typographi Lugdunenses
pergunt in suo Cardano, cujus præfationem pollicentur Augusto proximo,
quamvis istud impossibile videatur alijs, qui tantam editionem prodire
turam posse non putant ante præsentis anni finem, propter varias difficultates
et remoras quæ occurrunt in editione aliquot MS. Cl. viros saluto, D. Vorstium,
Van-Horne, Gronovium, Stuartum, Romphium, et Senguerdium.

Noster Gazophylax Nic. Fouquet adhuc in carcere detinetur : nec
quisquam novit quando desinet istud negotium. Hîc agitur de annonæ
caritate, ac emendando nimio panis pretio. Περι τος πολιτευματος
nihil et planè novi. Vale, vir præstantissime, et me ama. Datum
Parisijs, 22. Aprilis, 1662.

Tuus ex animo Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johannes Antonides Vander Linden, le 22 avril 1662

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(Consulté le 29/03/2024)

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