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Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 7  >

[Ms BIU Santé no 2007, fo 241 ro | LAT | IMG]

Impuissance et frigidité masculines
[mémorandum non daté]

Conseil aux hommes atteints de frigidité et de faible érection. [a][1][2]

Cela arrive par défaut soit de la matière séminale, soit des vents et esprits, par lesquels les vaisseaux qui enflent pour procurer l’érection sont comme obstrués et enraidis. Tous les aliments faciles à digérer y remédient : les potages à la viande légers ; le vin rouge et d’un bon cru, parce que les vins blancs, presque toujours chauds et humides, favoriseraient la dissipation de la chaleur native ; la chair bouillie de veau, de mouton, de poule, de poulet, de chapon ; les crêtes et testicules de coq, les pigeonneaux, [1] avec des artichauts et de la moelle que le pâtissier [3] aura habilement hachés et réduits en farce ; [2] des légumes aussi, pois, fèves fraîches, [4] carottes, navets, radis noirs, choux, [5] oignons ; des huîtres, [6] des truffes, [7] des châtaignes [8] et tout ce qui y ressemble. Le caractère de tout cela, tant flatueux que salin, fait enfler la verge et excite le désir. [3][9] Tout ce qui est assaisonné au vinaigre est à éviter, car il éteint le désir. [10] Il faut se garder d’employer le citron, [11] mais recourir aux condiments tirés du vin, [12] de la noix muscade, [13] de la cannelle, [14] du poivre, [15] des clous de girofle ; [16] la racine de gingembre [17] frais, aromatisée avec du miel [18][19] et prise à jeun, aide merveilleusement les hommes frigides ; mais si une disette de vents et d’esprits les affaiblit, l’acte vénérien leur cause du tort car il dissipe les flatuosités. Sont utiles les salades de roquette, [20] de costus, [21] de cresson de jardin, [22] de ciboule, [23] d’ail nouveau [24] et de satyrion, [25][26] ainsi que les condiments à base d’ail et de coriandre. [27] Préparez une conserve de diasatyrion, [4][28] d’érynge, [29] de gingembre, mêlés en quantités égales d’une once, de pignes [30] et de pistaches [31] non rances, en quantités égales de deux gros, d’une once de confection d’alkermès ; [5][32] avec deux onces de sirop de conserve de myrobalan et de muscade, [6][33] en faire un opiat à prendre matin et soir. [7][34][35]

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a.

Manuscrit autographe de Guy Patin ; Pimpaud, Document 7, pages 31‑32.

1.

Traduction simplifiée de columbarum pipiones, littéralement « pigeonneaux de colombes ».

2.

Le premier métier du pâtissier (dulciarii pistor [pétrisseur de confiseries]) était de préparer et vendre du pâté : « pièce de four faite de viande cuite hachée, ou lardée, et enfermée avec plusieurs béatilles ou assaisonnements dans de la pâte, afin de la rendre plus tendre et de meilleur goût, ou pour faire qu’elle se conserve plus longtemps » (Furetière) ; les béatilles étaient de « petites viandes délicates dont on compose des pâtés, des tourtes, des potages, des ragoûts, comme ris de veau, palais [museau] de bœuf, crêtes de coq, truffes, artichauts, pistaches, etc. » (ibid.).

V. note [9] du Traité de la Conservation de santé, chapitre ii, pour quelques autres productions, salées ou sucrées, des pâtissiers.

3.

L’érection masculine (comme féminine, v. note [35], lettre latine 154) est un phénomène vasculaire, intimement lié à la vasomotricité (contraction et relâchement des vaisseaux, sous l’influence du système nerveux involontaire, dit végétatif) et à la circulation du sang (afflux artériel avec blocage de l’évacuation veineuse). Guy Patin en faisait ici un phénomène « flatueux » (venteux), assimilable au gonflement d’un ballon, favorisé par les mets producteurs de vents (gaz) intestinaux (carminatifs) ou réputés aphrodisiaques (pour leur salsilago [goût de sel]).

Son mentor, Jean ii Riolan, insigne ennemi de la circulation sanguine, n’a guère mieux expliqué le phénomène dans son Anthropograpia [Anthropographie] (livre ii, chapitre xxxi, Partium genitalium virilium enarratio [Description des parties génitales masculines], page 159 des Opera anatomica vetera [Œuvres anatomiques anciennes], Paris, 1649, v. note [25], lettre 146) :

Cæterum, Penis substantia neque ex cartilagine, neque ex carne conflata est, sed ex propria convenientique substantia formata fuit, ut in seminis eiectione extendi laxarique posset. Quam enim turpe et fœdum foret, quamque rebus agendis alienum, arrecto Pene semper esse, Satyrorum instar : Quam vero incommodum ad res venereas peragendas, eundem semper laxum et flaccidum gestare : ergo intendi et laxari oportebat, quod venuste, licet obscœne Martialis amasiæ suæ indicavit :

Stare iubes nostrum semper tibi Lælia penem,
Crede mihi non est Mentula, quod digitus.

Ad eum usum et actionem Penis ex tribus corporibus nervosis et ligamentosis conflatus est. Duo sunt lateralia, quæ ligamenta Penis dicuntur. Tertium corpus nervosum et fistulosum duobus illis subtensum, est Urethra. Interior cavitas ligamentorum spongiosa est, ac fibrosa, pluribus venulis, et arteriolis, et nervulis intertexta instar retis, ut sanguis spirituosus ibi collectus, œstro veneris incalescens, partes illas inflare et extendere queat. Ideoque sanguis sibi collectus niger crassusque est, ut celerrime in spiritus convertatur.

Hujus sanguinis expressione facta, non amplius rubra, vel nigra, sed penitus alba et nervea ligamentorum substantia apparebit, præsertim quoties decoctam inspexisse placuerit. Idcirco Penis eleganter Moly Homerico Odyssea lib. 12. decantato comparatur ab auctore Priapeiorum, cuius nigra quidem radix est, sed flos lacteus exit, id est semen.

Hinc igitur radix, de qua flos lacteus exit,
Quam cum Moly vocant, Mentula Moly fuit.

Hoc loco mirari subit, quomodo hæc duo ligamenta lateralia Penis, quæ nulla habent communionem cum locis in quibus reconditur semen, quia distant a Vesiculis seminariis, Testibus, et vasis spermaticis : nihilominus semen catulliens in genitalibus locis, etiam distenta extrudere queant. Ac sane si semen suopte impetu exsiliat, ut in exoneirogmo, nihil conferunt ad seminis eiaculationem. Sed in constrictu Penis incalescentis, Urethram illis interiectam, et simili substantia præditam calefaciunt, quæ cum extremitates vasorum eiaculantium admittat, et accumbentes atque agglutinatas excipiat vesiculas seminarias, non est mirum, si semen Penis constrictu, partim exsuctum et elicitum, partim supte impetu elsum violenter erumpat.

[Du reste, la substance du pénis n’est composée ni de cartilage ni de chair, mais d’une substance spécialement adaptée à l’éjection de la semence, car elle peut se bander et se relâcher. En effet, autant il serait infâme, répugnant et contraire aux bonnes mœurs, d’avoir un pénis en érection permanente, comme ont les Satyres ; {a} autant il serait vraiment fâcheux, pour pratiquer l’acte vénérien, de l’avoir toujours détendu et flasque. Il fallait donc qu’il pût se tendre et se détendre, comme Martial le disait à son amante, avec grâce, bien qu’avec obscénité :

Stare iubes nostrum semper tibi Lælia penem,
Crede mihi non est Mentula, quod digitus
. {b}

Pour servir et fonctionner de la sorte, le pénis contient trois vigoureux corps ligamenteux : deux sont latéraux, appelés ligamenta penis ; {c} le troisième, nerveux et fistuleux, est situé sous les deux premiers, c’est l’urètre. {d} La cavité intérieure de ces corps ligamenteux est spongieuse et fibreuse ; c’est un lacis de veinules, d’artérioles et de petits nerfs, formant comme un filet, où se collecte un sang spiritueux, {e} que l’excitation amoureuse échauffe, ce qui permet le gonflement et la distension de ces parties ; et ce faisant, le sang noir et épais qui s’est accumulé, se convertit très rapidement en esprit. {f}

Une fois que ce sang aura dégorgé, la substance contenue dans les corps érectiles ne sera plus noire ni rouge, mais apparaîtra presque blanche et déliée, principalement si on prend soin de l’examiner quand elle est à bonne maturité. Voilà pourquoi l’auteur des Priapeia compare le pénis au moly qu’Homère a vanté (chant x de L’Odyssée), dont la racine est certes noire, mais d’où sort une fleur de lait, qui est le sperme.

Hinc igitur radix, de qua flos lacteus exit,
Quam cum Moly vocant, Mentula Moly fuit
. {g}

Il convient ici de s’étonner que les deux corps caverneux latéraux du pénis n’aient aucune communication avec les lieux où se tapit le sperme, car ils se tiennent à l’écart des vésicules séminales, des testicules et des canaux déférents. La semence étant en chaleur dans les parties génitales, elles aussi, étant distendues, peuvent l’expulser : de fait, sans que les corps érectiles concourent du tout à son éjaculation, le sperme peut s’élancer sur sa propre impulsion, comme lors des pollutions nocturnes. {h} En revanche, quand le pénis est en érection, la substance contenue dans les corps érectiles s’échauffe, ainsi que l’urètre, qui est logé en leur sein ; comme les extrémités des vaisseaux éjaculateurs s’abouchent à lui, il puise le contenu des vésicules séminales qui sont adjacentes et collées à eux. Il n’y a donc pas à s’étonner que le spasme du pénis fasse jaillir avec impétuosité le sperme, qui a été pour partie élaboré et exprimé dans les corps érectiles, et pour partie expulsé des parties séminales, sous leur propre impulsion]. {i}


  1. Le Satyre « était chez les païens un demi-dieu fabuleux qui présidait aux forêts avec les faunes et les silvains. Ils le peignaient avec des cornes sur la tête, une queue, des pieds de bouc, et tout velu par le corps. On croit que ce mot vient de sathin qui, en vieux grec, signifiait le membre viril, parce que, de leur naturel, ils étaient fort enclins à la paillardise » (Furetière).

  2. « Tu veux, Lælia, que mon pénis toujours se dresse pour toi ; crois-moi, la verge ne se tend pas comme fait un doigt » (Épigrammes, livre vi, xxiii), avec Lælia à la place de Lesbia.

  3. Les « ligaments du pénis », corps caverneux en anatomie moderne.

  4. L’urètre est le conduit médian qui sert en même temps à évacuer la vessie et à expulser le sperme, qui vient des glandes séminales et de la prostate ; il parcourt la face inférieure de la verge, engainé par le corps spongieux. Les corps spongieux et caverneux forment l’appareil érectile.

  5. « Plein de petits corps légers et volatils » (Furetière).

  6. Se délie et s’éclaircit.

  7. Poème lxix (vers 13‑14), intitulé Priapus [Priape], des Priapeia [Priapées] (recueil anonyme de pièces latines érotiques, v. note [20], lettre 345, édition de Padoue, 1664), où Riolan a remplacé legitur [on lit] par igitur [donc] et, pour les besoins de sa démonstration, aureus [d’or] par lacteus [de lait], en donnant, par erreur, à flos [fleur] le genre féminin (avec quam au lieu de quem [que], au début du second vers) :

    Hinc legitur radix, de qua flos aureus exit ;
    Quem cum moly vocat mentula moly fuit
    .

    [On y lit qu’il appelle moly la racine noire d’où sort une fleur d’or ; ce moly était la verge].

    V. note [31] de la thèse sur la Sobriété (1647) pour le moly dont Homère a chanté les vertus dans le chant x (et non xii, comme a écrit Riolan) de L’Odyssée.

  8. Le mot latin exoneirogmum est un pur hellénisme savant : dans Aristote, l’exonéirôgmos désigne la perte séminale durant le sommeil (Bailly). Riolan considérait bel et bien que l’éjaculation nocturne involontaire survient sans érection et en tirait argument pour sa fumeuse démonstration.

  9. Ma transcription de ce paragraphe est strictement fidèle à l’original. Sa syntaxe latine fautive et sa logique à peu près impénétrable m’ont contraint, par endroits, à interpréter de mon mieux l’intraduisible. Le charabia de Riolan exprimait son incapacité à concilier, d’un côté, le fait, parfaitement avéré, que le sperme est élaboré dans les testicules, les glandes séminales et la prostate, et, de l’autre, l’idée, parfaitement saugrenue, qu’il résulte d’une transformation du sang accumulé dans les corps caverneux lors de l’érection. Il était pour lui philosophiquement inconcevable que la semence ne tire pas sa substance du sang lui-même, principe suprême de la chaleur vitale innée.

    L’urètre traverse la prostate, où les deux canaux éjaculateurs (terminaison des canaux déférents) s’abouchent à lui, au niveau d’une petite éminence musculeuse (veru montanum [dard érectile] ou colliculus [tertre] séminal) ; le sperme s’en déverse, composé des spermatozoïdes (décrits en 1677 par Antoni van Leeuwenhoek) mêlés aux sécrétions des glandes séminales et de la prostate. Agissant à la manière du piston d’une seringue, les corps érectiles du pénis se contractent pour expulser la semence, mais sans aucun mélange avec le sang qu’ils ont accumulé pour provoquer l’érection.


4.

La cannelle (cinnamomum en latin) est l’« écorce d’un arbre qui est grand et gros comme un oranger, et qui croît, naturellement et sans culture, dans l’île de Ceylan et dans d’autres lieux des Indes Orientales. […] Le bois de cet arbre n’a aucun goût et n’envoie aucune odeur. Sa principale vertu est dans son écorce, qui semble être double lorsqu’elle est récente. Elle a sa superficie grisâtre, fort odorante et aromatique, et le dedans, de la couleur ordinaire de la cannelle. On la pourrait alors diviser en deux écorces de differentes couleurs ; mais étant séchées ensemble, elles sont inséparables et passent pour la même écorce, la couleur grisâtre de la superficie se changeant en la couleur ordinaire, à mesure qu’elle sèche. La cannelle, pour être bonne, doit être d’un goût piquant et fort agréable, et avoir une couleur rousse et assez vive. Ses qualités sont d’échauffer et de dessécher. Elle est de parties subtiles et a une forte acrimonie au goût avec une légère astriction ; ce qui fait qu’elle découpe et dissout les superfluités du corps » (Thomas Corneille).

Fruit du giroflier, arbre des Moluques, le girofle est « petit et de couleur noire roussâtre, il a une tête comme un clou, et cette tête jette quatre petites dents en dehors, qui font une forme d’étoile divisée en croix de Saint-André. Au milieu est un petit point qui sert presque de nombril. Pour choisir ces fruits, il faut prendre ceux dont l’odeur est agréable, et qui rendent une humidité huileuse lorsqu’ils sont pressés. Les girofles échauffent et atténuent au troisième degré, et sont apéritifs, incisifs et confortatifs. Ils sont bons pour le foie refroidi et on en donne en breuvage avec grand succés aux hydropiques, dans le temps même que l’eau est épandue par le corps » (ibid.). À quoi le Dictionnaire de Trévoux ajoute : « Les clous de girofle échauffent et desséchent ; ils sont propres pour corriger la puanteur de la bouche, aiguiser la vue, dissiper les taches des yeux, fortifier l’estomac et le foie, pour arrêter le vomissement ; ils conviennent aussi dans l’apoplexie, la paralysie, la léthargie, et dans plusieurs autres maladies du cerveau. Les cuisiniers en emploient aussi beaucoup pour les sauces et pour les ragoûts. »

Le satyrion est une « plante de la famille des orchis qui exhale une odeur de bouc fort désagréable, et dont les racines tuberculeuses ont de la ressemblance avec un scrotum » (Littré). Son pouvoir aphrodisiaque ressortissait en grande partie à la théorie paracelsiste des signatures (v. note [5], lettre 340).

Le diasatyrion était un électuaire (v. note [5], lettre 167) à base de satyrion, préparé en forme de conserve (v. note [4], lettre 410).

5.

Guy Patin a écrit deux doses (une et deux onces) pour la confection d’alkermès (v. note [9], lettre 5) ; sans doute a-t-il omis de rayer la première.

Pistache : « fruit [du pistachier] qui vient en noyau dans une grappe, qui a double écorce, qui est vert et de la figure d’une noisette, et qui ressemble au pignolat [pignon de pin]. On met des pistaches dans des ragoûts ; on en confit pour en faire des dragées et des conserves » (Furetière).

6.

Myrobalan ou myrobolan : « fruit gros comme une prune, qui nous est apporté des Indes. Il y en a de cinq espèces, qui sont tous un peu astringents et légèrement purgatifs, à peu près comme la rhubarbe. On les emploie avec succès dans plusieurs maladies » (Académie).

Littré DLF ajoute que :

Le mot figure dans le chapitre xiv, Comment Panurge raconte la manière comment il échappa de la main des Turcs, du Pantagruel de Rabelais :

« Et une jeune Corinthiace, {a} qui m’avait apporté un pot de myrobolans emblics, {b} confits à leur mode, laquelle regardait mon pauvre hère émoucheté, {c} comment il s’était retiré au feu, {d} car il ne m’allait plus que jusqu’aux genoux. » {e}


  1. « une prostituée de Corinthe ».

  2. Nom de l’une des variétés de myrobolans, réputée fortifiante et aphrodisiaque.

  3. « mon pauvre diable émoussé ».

  4. « comme s’il avait rétréci au feu ».

  5. Les commentaires que j’ai lus de ce passage ne se sont pas attardés sur l’énormité de sa paillardise, quand on donne à hère le sens de diable (ange malin) et, de là, celui, hermétique et grossier, de pénis.

7.

Cette consultation autographe de Guy Patin sort de ses habitudes car elle se termine sur la recommandation d’un opiat compliqué (quoique sans opium, v. note [6], lettre 81), digne de la polypharmacie qu’il exécrait et qu’il a vilipendée à maintes reprises dans toute sa correspondance. Qui plus est, cette prescription était à base de satyrion et de myrobalan, deux médicaments « signés » (v. supra notes [4] et [6]), c’est-à-dire ésotériques (doués de propriétés occultes) et fort éloignés de ses convictions dogmatiques. À mon idée, il a copié cette fastidieuse ordonnance plutôt par curiosité que par conviction quant aux vertus des préceptes qu’elle contenait ; mais Patin savait se montrer facétieux et insaisissable…

Hormis cette préparation (conserve), on retrouve à peu près tout ce que préconise ce texte (avec une profusion d’autres remèdes) dans le long chapitre xxxiiii, intitulé Impuissance, du Trésor des remèdes secrets pour les maladies des femmes de Giovanni Marinello ou Scipione Mercurio, que Jean Liébault aurait traduit et augmenté (Paris, 1585, v. note [3], lettre 755), dont Patin ne pensait guère de bien. La partie thérapeutique y occupe les pages 77 ro‑88 ro.

s.

Ms BIU Santé 2007, fo 241 ro.

Consilium ad frigidos et minimè arrigentes.

Contingit hoc vel materiæ seminalis, vel flatuum et spirituum quib. vasa
turgentia tentigine quasi rumpuntur et intenduntur penuria. Illis
medentur cibi omnes euchymi, iuscula carnium euchymarum, vinum rubrum
ac generosum, calida et humida quod ferè sint flatuosa <vina> et
calorem nativum languidum foveant : decocta etiam carnium vitulinarum,
vervecinarum, gallinarum, pullorum, caponum, gallorum cristæ et testiculi,
columbarum pipiones cum articarduis et medulla arte dulciarij pistoris
in farcimem conclusi ac defracti, sed et legumina, pisa, fabæ virides,
carottæ, napi, raphani, caules, cæpæ, ostreæ, tubera, castaneæ et
similia, tum sua flatuositate, tum salsilagine flatibus penem
distendunt, et ad venerem stimulent : vitanda acetaria omnia, nam
acetum venerem extinguit, vitandus limonum usus, paranda condimenta
ex vino, nuce moschata, cinnamomo, pipere, caryophillis ; frigidos
mirificè iuvat radix zingiberis viridis melle condîta, et ieiuno stomacho
sumpta : sed si flatuum <et> spirituum inopia languet, Venus nocet,
quia flatus discutit : <pro>sunt saladæ ex eruca, costo, nasturtio,
[…] cibola, iuvenibus allijs et satyrione prosunt etiam con-
dimenta ex allio cum coriandro. ℞ conserv. diasatyr. eryngij, zinzib.
condit. an. ℥j. pinearum, pistaciar. non rancidar. an. Ӡij.
Ӡj. confect. alke[rm]es Ӡij. cum syrup. conser. myrobalan. mosch. fiat
opiata, mane et vespere sumenda.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits. Consultations et mémorandums (ms BIU Santé 2007) : 7

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(Consulté le 28/03/2024)

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