[BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 497 vo | LAT | IMG]
Actes, assemblées et décrets de la Faculté [1][1]
Le samedi 23e de décembre 1651, à une heure et demie de l’après-midi sonnante, sur convocation écrite, suivant la règle, tous les docteurs se sont réunis dans les salles hautes.
Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur tous ces sujets.
Le vendredi 29e de décembre 1651, à une heure et demie sonnante, sur convocation écrite, conformément à la règle, tous les docteurs se sont réunis pour délibérer [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 499 vo | LAT | IMG] une seconde fois sur la requête du très distingué Maître Jean Merlet concernant la publication d’une nouvelle édition du Codex medicamentarius, après qu’il aura été revu et purgé des multiples erreurs qui y fourmillent. Ayant écouté le rapport du doyen sur la nécessité de nommer douze docteurs choisis parmi la Compagnie tout entière, huit du grand banc et quatre du petit banc, à qui on confiera cette tâche, qui l’accompliront, puis qui en rendront compte à l’assemblée, la Faculté a décidé de nommer des personnages éminents et parfaitement expérimentés qui seront chargés d’examiner, corriger et purger ledit Codex, puis qui lui en feront leur rapport une fois leur travail achevé. À cette fin ont été désignés les Maîtres Jean Riolan, [28] ancien de l’École, [29] Jacques Perreau, [30] Jean Merlet, René Moreau, François Boujonnier, [31] Antoine Charpentier, [32] Charles Guillemeau, [33] Gilbert Puilon, [34] Jacques Mentel, [35] François Blondel, [36] Jean Piètre, [37] Toussaint Fontaine, [38] Claude Perrault, [39] auxquels se joindront le doyen et le censeur. [7] Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Le même jour, une fois l’assemblée levée, comme le doyen quittait l’École, un huissier à la chaîne [8][40] lui signifia, au nom de Jean Chartier, que cette réunion n’aurait pas dû avoir lieu, dans la mesure où elle avait pour dessein d’exclure le vin émétique du Codex medicamentarius, sujet sur lequel, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 500 ro | LAT | IMG] disait-il, il n’était permis à la Faculté de prononcer aucun avis, en vertu d’un arrêt du Parlement prononcé le 16e de septembre passé ; quant à ce qui avait été projeté (à savoir que l’affaire de Faculté contre ledit Chartier serait repoussée à la Saint-Martin prochaine), tout doit rester en l’état jusqu’à ce que le procès qu’elle a engagé contre lui soit jugé et conclu. Le doyen s’est immédiatement rendu chez l’avocat de notre École, Maître Simon Piètre, [41] qui, ayant vu cette assignation, l’a estimée ridicule et tenue pour telle, pensant qu’il ne fallait pas y donner de suite. Le même jour, vendredi 29e de décembre, le doyen est allé voir le très illustre président de Bailleul [42] (qui faisait alors fonction de premier président du Parlement à la place de M. Mathieu Molé, alors absent, ayant été appelé par la reine à Poitiers, [43] voilà quelques jours) et lui a recommandé la cause de la Faculté contre cet {extravagant} [9] Jean Chartier qui, sans aucun droit et même très iniquement, avait voulu empêcher nos assemblées, qu’il tient pour moins que rien, afin de ne pouvoir prendre aucune décision sur la révision et la réédition du Codex medicamentarius ; comme si toute l’affaire ne regardait que le vin émétique, qui a la nature d’un poison, bien que ce Codex contienne quantité d’autres choses parfaitement dignes d’être corrigées et supprimées. Le doyen s’est donc présenté devant la Grand’Chambre le samedi suivant, 30e de décembre, accompagné de Maître Simon Piètre, avocat [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 500 vo | LAT | IMG] de la Faculté, où notre affaire a été brièvement débattue. L’avocat de Maître Jean Chartier, notre adversaire, n’a pu obtenir des juges ce qu’il demandait, à savoir des défenses d’exécuter le décret de la Faculté donné du jour d’hier, 29e de décembre, [10] sur la révision du Codex medicamentarius.
Le vendredi 4e de janvier 1652, passé cinq heures du soir, Maître Jean Chartier m’a fait signifier par un huissier à la chaîne que ce jour même, 4e de janvier 1652, il avait obtenu une interdiction à notre encontre, des défenses d’exécuter le décret de la Faculté donné le 29e de décembre pour la révision du Codex medicamentarius. Cela s’appelle arrêt sur requête [44] nous empêchant de poursuivre notre dessein, qui est excellent, même s’il n’est pas toujours de grande conséquence. C’est ainsi que Chartier a obtenu d’un greffier de la Grand’Chambre dénommé Boileau, [11][45] moyennant argent comptant, un arrêt du Parlement qui n’avait pu l’être auparavant de juges absolument impartiaux.
Le lundi 8e de janvier 1652, à la tombée du jour, Maître Jean Chartier m’a fait signifier par un huissier à la chaîne sa requête devant le Parlement demandant que jeudi prochain, 11e de janvier 1652, lors de la thèse que va disputer hors tour Maître Germain Hureau, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 501 ro | LAT | IMG] natif de Paris, à laquelle répondra Maître Daniel Arbinet, bachelier de médecine natif de Beaune, [5] ledit Chartier sera reconnu comme étant docteur en médecine et replacé sur le banc des examinateurs au rang qu’il occupe dans l’École, contrairement à ce qui est écrit dans ladite thèse imprimée voici deux jours. Il imputait cette anomalie à l’aversion que le doyen nourrissait contre lui, haïssant ledit Maître Jean Chartier pour le petit livre sur l’Antimoine qu’il avait écrit et publié six mois auparavant, en raison et à cause duquel la très salubre Faculté avait engagé un procès contre lui devant le Parlement de Paris.
Le lendemain, de grand matin, je suis allé voir notre avocat, Maître Simon Piètre, ainsi que Charles Baudot, avocat plaidant, [12][46] pour leur montrer cette requête de Jean Chartier ; tous deux l’ont jugée digne de mépris et bonne à mépriser, étant donné qu’ils ne voulaient pas favoriser les intérêts de notre adversaire ni compromettre en aucune façon la justesse de notre cause.
Le mercredi 10e de janvier 1652, passé sept heures du soir, ledit Jean Chartier m’a fait signifier, à moi son doyen, un arrêt de même nature, c’est-à-dire un arrêt sur requête, stipulant que la thèse de médecine qui devait être disputée aux Écoles de médecine par Maître Daniel Arbinet, sous la présidence de Maître Germain Hureau, le lendemain, savoir le jeudi 11e de janvier 1652, [5] serait obligatoirement amendée et modifiée pour y apposer le nom de Jean Chartier, de manière qu’il y dispute, comme veut la règle et comme les autres docteurs en ont l’habitude. J’ai répondu [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 501 vo | LAT | IMG] que je satisferais et obéirais strictement aux arrêts et décrets de la plus haute juridiction ; et sur ce, cet huissier, dénommé Nicolas Doucin, [47] s’est retiré.
Le lendemain, savoir le jeudi 11e de janvier 1652, de grand matin, avant sept heures, Maître Jean Chartier est entré en nos Écoles pour disputer ; et, comme abusé et trompé par la réponse ambiguë qu’avait faite le doyen, il s’est assis, vêtu de sa toge, sur le banc des examinateurs, en attendant la venue du doyen ; cet huissier, Nicolas Doucin, était lui aussi présent. Un quart d’heure plus tard, pareillement attendu par quelques docteurs, par ledit président et par cinq bacheliers, le doyen est arrivé et a aussitôt ordonné que cette soutenance commence. Ayant porté ses regards sur Chartier, assis sur le banc des examinateurs et vêtu de sa toge pourpre, le doyen lui a enjoint de sortir pour les motifs que voici : son nom ne figurant pas parmi les examinateurs, il n’avait nul droit ni lieu de disputer aux Écoles car, par décret solennel, il avait été privé de tous les droits, privilèges, honneurs et émoluments de la Faculté le lundi 28e d’août 1651 quand le doyen l’y avait convoqué pour répondre de son petit livre de l’Antimoine ; aucune clémence n’étant à attendre de sa mère, la très salubre Faculté, il l’avait poursuivie devant le Parlement ; et jamais il ne serait [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 502 ro | LAT | IMG] admis à disputer tant qu’il ne se serait pas repenti, n’aurait pas retiré son assignation et ne serait pas revenu en grâce auprès de la Compagnie. Jean Chartier, étonné et surpris par ces mots très durs du doyen, fit alors sortir son huissier, nommé Nicolas Doucin, du coin obscur où il se tenait caché et l’a mené auprès du doyen ; l’ayant entendu parler ainsi et refuser à Chartier la faveur de disputer, il a demandé au doyen les motifs de cette interdiction pour en dresser son procès-verbal du refus du doyen. Le doyen lui a alors répondu qu’il ne pouvait ni devait souffrir que Maître Jean Chartier prenne ce jour rang parmi les examinateurs et qu’il ne disputerait jamais s’il n’avait d’abord suspendu l’assignation qu’il a portée contre sa mère, la très salubre Faculté, pour ce misérable et infâme petit livre de l’Antimoine, parfaitement futile et ridicule, qu’il avait publié six mois plus tôt ; à cause duquel il a été exclu de l’École par décret de la Faculté et privé de tous les honneurs, émoluments et privilèges tant qu’il ne serait pas revenu dans son bon sens. Que ledit Chartier regagne donc la faveur de la Faculté ; et pour obtenir cela, elle lui demande qu’il se dispose à reconnaître sa faute ; et s’étant de lui-même assujetti aux lois et décrets de l’École, principalement celui qu’elle a prononcé le lundi 12e de juin 1651, qu’il soumette son livre de l’Antimoine à la censure de la très salubre Faculté. S’il s’y refuse, qu’il soit banni et chassé d’entre nous et tenu pour indésirable, et ne soit jamais réadmis dans notre très intègre Compagnie. Cependant, notre soutenance publique doit être commencée au mépris de quelque arrêt du Parlement que ce soit, mais par la force, puissance et autorité de notre règlement qui s’appuie sur le plein pouvoir de nos statuts [48] qui sont autant d’arrêts [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 502 vo | LAT | IMG] ayant valeur de lois éternelles et inviolables, imposées à nous par le Parlement de Paris, et d’une nature bien plus éminente et souveraine que ceux qu’on obtient partout par des lettres de doléances qu’on appelle en français arrêts sur requête. Le doyen ayant prononcé toutes ces paroles, l’huissier Nicolas Doucin les ayant transcrites et le doyen les ayant lui-même contresignées, car elles étaient conformes, Chartier est sorti et s’en est allé avec son huissier ; et sans autre incident, la soutenance publique s’est tenue jusqu’à midi. Chartier n’a pas pu y disputer, sous le grief d’avoir attenté à la dignité de nos Écoles et violé notre décret, prononcé le 12e de juin 1651, en nous assignant devant le Parlement quand il aurait dû se soumettre et conformer à nos règlements. Cette réponse du doyen au renégat παρανομον [13] de l’École, Jean Chartier, et à son huissier a été louée et approuvée, tant par les docteurs présents que, même, par un grand nombre d’autres qui les ont rejoints par la suite. De eventu Deus ipse viderit, [14][49] dont le soin est remis à sa bonté.
Le mardi 16e de janvier 1652, Madame Anna Bergeret, [50] veuve de Maître Jacques Cornuti, [51] notre défunt collègue, a eu soin de me signifier par un huissier que c’est à elle, et non à Marie Germain, [52] que la Faculté doit une somme de trois milles livres tournois depuis le [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 503 ro | LAT | IMG] 13e de janvier 1649, pour laquelle, au nom de la Faculté, lui a été consentie une rente annuelle de cent cinquante livres tournois par Maître Jean Piètre, alors doyen, en présence de nos maîtres François Guénault, [53] Denis Allain, [54] François Blondel, Nicolas Richard [55] et Quentin Thévenin, [56] docteurs que notre Compagnie avait choisis pour régler cette affaire. En ma qualité de présent doyen, ledit huissier m’a remis le désaveu de ladite Marie Germain. [15][57]
Le vendredi 26e de janvier 1652, à deux heures de l’après-midi, dans les hautes salles des Écoles, Guy Patin, natif du Beauvaisis, a rendu les comptes de la première année de son décanat. La très salubre Faculté les a unanimement loués et approuvés. Pour la diligente et excellente administration de nos affaires, elle a décidé de me verser un honoraire de deux cents livres tournois ; et aussi trois livres et dix sols à chacun des docteurs, argent comptant. [58] En raison du petit nombre des bacheliers reçus depuis deux ans, en lien avec l’extrême rigueur des temps présents, et à cause de notre fort excès de dépenses, qui ne pourra être supporté si on n’y trouve remède à l’avenir, tous nos comptes faits et bien vérifiés, tant des entrées que des sorties d’argent, la très salubre Faculté doit au doyen mille cent quarante-cinq livres tournois, treize sols et sept deniers, à quoi s’ajoute son honoraire de 200 ℔. [16] Au fil des ans, pour l’avantage de la Faculté, les doyens ont souvent prêté leur propre argent, sans reprocher à leurs collègues ce service qu’ils leur ont volontiers rendu. [17]
Cum labor in damno est, crescit mortalis egestas. [18][59]Guy Patin, doyen.
[BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 503 vo | LAT | IMG]
Le samedi 27e de janvier 1652, sur convocation écrite de tous les docteurs, suivant la règle, la Compagnie s’est réunie à dix heures du matin, après la messe, [60] dans les hautes salles des Écoles. Le doyen lui a proposé quatre sujets : 1. porter et distribuer les cierges pour la fête de la Purification de la bienheureuse Marie ; [61] 2. élire les examinateurs des candidats de médecine [62] pour le carême prochain ; [63] 3. Maître Hermant de Launay, docteur en médecine, a rencontré un homme qui nous propose de nouveaux bâtiments fort convenables pour nos Écoles, puis qui démolira ceux que nous occupons en échange de ceux qu’il nous offre et d’une certaine somme d’argent, et qui a demandé à être entendu sur cette transaction ; [64] 4. examiner un opuscule manuscrit en français contre la circulation du sang et son inventeur (ou qui du moins se prétend tel), l’Anglais William Harvey ; [65][66] l’auteur de ce petit livre est Maître Gabriel Bertrand, natif de Nevers, [67] chirurgien barbier de Paris ; [68][69] il l’a présenté à la très salubre Faculté pour le soumettre à ses jugement, autorité et censure, c’est-à-dire pour l’approuver ou désapprouver. [19] Sur ces [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 504 ro | LAT | IMG] quatre articles, la très salubre Faculté a pris les décisions qui suivent.
Il convient de remarquer que tous les docteurs ont adhéré à cette sentence, mais ont reconnu que l’auteur du dit opuscule, Gabriel Bertrand, barbier chirurgien, jouit de quelque renom et réputation en sa corporation ; [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 505 ro | LAT | IMG] mais notre ancien, le très savant M. Jean Riolan, maître et collègue dont nous reconnaissons tous la science infinie et l’immense érudition, s’est irrité contre lui pour s’être laissé aller à écrire sur ce sujet, en soi extrêmement ardu et qui dépasse l’entendement du commun des mortels, étant donné que les philosophes les plus pointus, et les médecins les plus expérimentés et les plus rompus aux opérations du métier ont exercé leur intelligence à en discuter sans en avoir jusqu’ici tiré de profit notable.
Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur chacune de ces questions.
Le samedi 24e de février 1652, après la messe, le doyen a proposé au grand nombre de docteurs en médecine présents de débattre en premier lieu sur la plainte qu’ont exprimée beaucoup de collègues contre trois des nôtres : en infraction avec les décrets de notre École, et tout particulièrement avec le dernier qui a été prononcé le vendredi 12e de mai 1651, [77] ils ont pris part à des consultations, en divers endroits, avec un médecin étranger venu de Reims, [78] dénommé < Antoine > Vallot. [20][79] Les noms de ces trois Messieurs ont été prononcés : François Le Vignon, Charles Le Breton [80] et Bertin Dieuxivoye. [81]
En second lieu, des docteurs ont demandé au doyen que soit remis en vigueur l’examen portant sur la vie et les mœurs des candidats au baccalauréat, lequel a été abandonné depuis quelque temps, étant donné que, cette année, l’un d’eux, quand on l’a appelé à s’y soumettre, a rencontré certains des nôtres qui ont considéré et jugé souhaitable de s’enquérir sérieusement et soigneusement de sa vie, de son lieu de naissance, de sa famille et de sa bonne réputation.
La Faculté en a décidé comme suit sur chacun de ces deux articles : [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 505 vo | LAT | IMG]
Le mardi 27e de février 1652, sur billet de convocation porté par le bedeau à chacun des docteurs, suivant la règle, la Faculté, après avoir entendu les deux demandes soumises par le doyen, s’est prononcée comme suit.
Et telle a été la fort bienveillante sentence de la majorité des docteurs, allant dans le sens de la clémence et de la miséricorde, et ainsi le doyen en a-t-il conclu. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 506 vo | LAT | IMG]
Toutefois, un très grand nombre des nôtres voulait qu’après avoir simplement admonesté les deux autres, le troisième, Maître Bertin Dieuxivoye, natif du Mans, fût puni d’un châtiment qu’il semblait avoir très amplement mérité, à savoir la privation de ses émoluments pendant une année entière. Alors, aussitôt après que le doyen eut prononcé la susdite sentence, quantité de docteurs se sont insurgés contre elle, non pas parce qu’ils étaient d’avis contraire à celui du doyen, mais parce qu’ils ne voulaient ni ne pouvaient supporter une telle clémence de la Faculté. Le censeur, l’excellent Maître Paul Courtois, a donc réclamé que cette affaire soit reportée à une assemblée ultérieure, régulièrement convoquée à cette fin, et tous ont sur-le-champ adhéré à sa proposition. Le doyen n’a pas non plus réprimandé ces trois docteurs le jour même : il a reporté toute l’affaire à cette prochaine assemblée qui sera régulièrement convoquée sous trois jours et au cours de laquelle toute cette controverse, délicate et pénible, sera de nouveau discutée, rebattue sur l’enclume et résolue, en conformité avec nos règlements. Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur toutes ces questions.
Le jeudi 29e de février 1652, à deux heures de l’après-midi, tous les docteurs ont été invités à se réunir, sur convocation écrite que le bedeau [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 507 ro | LAT | IMG] a portée à chacun d’eux. Après avoir entendu la déclaration du doyen concernant les trois docteurs, Maîtres François Le Vignon, Charles Le Breton et Bertin Dieuxivoye, convaincus d’avoir violé le statut qu’a récemment remis en vigueur le décret du 12e de mai 1651, prohibant formellement de faire ce qu’il dénonce, c’est-à-dire d’exercer la médecine ou de consulter avec un étranger et fameux médecin de Reims, dénommé < Antoine > Vallot, la très salubre Faculté a décidé, en conformité avec ce qui avait été laissé en suspens, [23] que les trois susdits docteurs seront exclus pendant un an de la Faculté, et dépouillés de tous les honneurs et émoluments qu’elle confère ; elle doit en outre des remerciements aux trois docteurs grâce à qui la faute de ces trois collègues a été mise au jour. Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Le mercredi 6e de mars 1652, à deux heures de l’après-midi, les docteurs s’étant assemblés sur convocation [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 507 vo | LAT | IMG] portée à chacun d’eux, le doyen leur a soumis trois sujets :
Sur ces trois sujets, la Faculté a statué comme suit.
Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur ces trois articles.
Le samedi 9e de mars 1652, les docteurs ayant été convoqués par billet individuel, selon la règle, les cinq candidats au baccalauréat se sont présentés à la Faculté, à savoir Claude de Frades, [93] Abraham Thévart, [94] Romain Parigaut, [95] Alain Lamy [96] et Michel de Hennot. [25][97][98] Ledit Claude de Frades prononça un petit discours pour demander que lui et ses camarades soient admis à se présenter à l’examen qui doit avoir lieu avant Pâques. [26] La Faculté a décidé que le doyen les avise de venir dans les salles hautes de l’École mardi prochain, 12e de mars, à deux heures de l’après-midi, montrer les certificats procurant les preuves de leur maîtrise ès arts, de leur âge et de la durée de leurs études.
Cela fait, après que les candidats se furent retirés, un de nos anciens, le très distingué Maître Jacques Perreau, a supplié la Faculté, en ces saints jours [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 509 ro | LAT | IMG] précédant Pâques, de bien vouloir accorder son pardon à Maître François Le Vignon, naguère notre collègue, et de le rétablir en ses anciens rang et dignité, étant donné qu’il semble exister un doute sur la solidité du témoignage porté contre lui, lequel l’a condamné à s’abstenir de franchir le seuil de l’École pendant une année et à être privé de ses émoluments. Ensuite, Maître Martin Akakia [99] a adressé la même supplique en faveur de Maître Charles Le Breton qui semblait n’avoir commis qu’un péché véniel ; puis Maître Philibert Morisset en fit de même pour Maître Bertin Dieuxivoye, dont il a excusé la faute et pour qui il a imploré la miséricorde de la Faculté. La Compagnie a examiné ces trois requêtes et décidé d’absoudre ces trois docteurs, en leur accordant sa grâce sous trois conditions : 1. que, par un écrit signé de leur propre main, ils reconnaissent tous trois leur manquement et en demandent pardon à la Faculté ; 2. qu’ils renoncent à tout procès, et tout particulièrement Maître François Le Vignon qui nous traduit en justice, et s’en remettent au seul arbitrage de notre École, pour se soumettre à ses lois, comme font leurs autres collègues, et adhérer à nos statuts ; 3. qu’ils sachent bien que s’ils viennent à fauter de nouveau, et cela vaut tant pour eux que pour tout autre docteur, [27] [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 509 vo | LAT | IMG] il n’y aura de place pour aucune excuse ni supplication. Ils remettront leur attestation écrite au doyen qui en référera à la Faculté mardi prochain, quand les candidats à l’examen viendront présenter leurs certificats. Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur chacun de ces points.
Le mardi 12e de mars 1652.
Suit le texte du dit écrit des trois docteurs, et qu’ils ont signé :
« Nous soussignés docteurs en la très salubre Faculté de médecine de Paris, déclarons déférer au décret prononcé dans les Écoles le samedi 9e de mars, à dix heures du matin, après la messe, et nous en satisfaire : nous demandons à l’ensemble de la Compagnie la rémission de tout péché que nous avons commis contre ses statuts, renonçons à tout procès, tout particulièrement moi, François Le Vignon, et promettons de ne jamais plus rien faire qui soit contraire aux lois et statuts de la Faculté, ne voulant plus faire cas que de ses seules règles, ni refuser sa punition quand elle aura constaté que nous avons failli à ses règlements. Fait à Paris, au domicile de Maître Jacques Perreau, le dimanche dixième de mars de l’an mil six cent cinquante-deux.Le Vignon Le Breton Dieuxivoye. »
[BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 512 ro | LAT | IMG]
Le samedi 16e de mars 1652, en l’assemblée qui s’est tenue à dix heures du matin, après la messe, a été entendu le rapport des quatre docteurs que la Faculté avait députés, avec Monsieur Paul Courtois, censeur. Ils ont déclaré que, d’après les registres de l’Université, une année entière manquait aux attestations de Maître Abraham Thévart et que celles des autres candidats étaient excellentes et parfaitement probantes, dans la mesure où elles ne laissaient rien à désirer. La très salubre Faculté a décidé que le premier doit être refusé et son examen reporté de deux années, mais que les quatre autres sont admis à la session qui débutera lundi prochain, 18e de mars à neuf heures du matin sonnantes.
À la suite de cette déclaration du doyen, Maître Jean de Bourges, le père, [111] a supplié la Faculté d’accorder son indulgence au dit Abraham Thévart, dont le certificat de maîtrise ès arts présente un défaut d’une année, pour qu’il puisse se présenter avec les autres à l’examen lundi prochain, 18e de mars, en invoquant notamment le petit nombre des candidats. [31] Le doyen a refusé toute délibération sur ce sujet, étant donné qu’elle irait à l’encontre des statuts, et qu’il serait parfaitement criminel de décider quoi que ce fût qui pût atténuer ou briser leur force. Durant son décanat, il ne souffrira donc pas que nos lois soient attaquées de la sorte, car elles ne doivent être violées en aucune façon. On a aussi [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 512 vo | LAT | IMG] entendu l’intervention de Maître Paul Courtois, censeur des Écoles, mettant en avant que rien ne soit décidé sur ce sujet qui irait franchement contre nos statuts, afin de ne pas souiller notre très sainte Compagnie et de ne pas relâcher la rigueur de nos règlements. La séance a alors été levée après avoir avisé les candidats de se présenter à l’examen lundi prochain, 18e de mars, à neuf heures précises, sans oublier d’avoir payé au doyen leurs droits d’inscription.
Le lundi 18e de mars 1652 a commencé l’examen des quatre candidats de médecine. Il s’est poursuivi dans les règles les mardi, mercredi et vendredi suivants. [32]
Le samedi 23e de mars, après la messe, à huit heures du matin,
Maître Romain Parigaut, natif de Meaux,
Maître Michel de Hennot, natif de Normandie,
Maître Claude de Frades, natif de Paris.
À la condition pourtant que Maître Lancelot de Frades, notre collègue, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 513 ro | LAT | IMG] soit prévenu de veiller soigneusement à la bonne instruction de son fils, de manière à assurer la dignité de notre École, tout particulièrement lors des disputations qui s’y feront régulièrement tout au long des deux prochaines années dans les salles basses. Il veillera aussi sur ses mœurs, qui seront pures et sans tache, de sorte que nul n’ait lieu de s’en plaindre.
Le jeudi 28e de mars 1652, les docteurs se sont réunis, sur convocation écrite, suivant la règle ordinaire.
Tous ont certes admis que ce livre était très savant, tout empli de solide érudition et parfaitement digne d’être librement lu par tout le monde, médecins comme non-médecins ; toutefois, certains des examinateurs (qui appartiennent à la bande des stibiaux et supportent difficilement qu’on ait si pleinement et solidement démontré que [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 513 vo | LAT | IMG] leur antimoine est un poison) déploraient la rudesse des mots employés contre l’opuscule de Jean Chartier sur l’antimoine, comme s’il n’était pas permis de réfuter avec quelque véhémence tant de mensonges et de calomnies. Voilà bien en effet le traitement que mérite tout vice, afin d’être rabattu et réfuté, sans se priver d’y mettre de l’âcreté ! [34][114]
Le mercredi 8e de mai 1652, sur convocation écrite de tous les docteurs, suivant la règle,
Pour la distribution aux défunts docteurs de la somme provenant de ces licences, il a été convenu qu’une moitié en sera payée aux veuves des Maîtres Thomas Gamare [118] et Jacques Cornuti, qui moururent durant la première année de mon décanat ; que rien ne sera versé aux héritiers de Maître Durand François Yon car il n’a pas laissé d’enfants, étant demeuré célibataire ; [119] mais que la veuve de Maître Jacques Gamare, [120] qui est mort tout récemment, le 4e de mai 1652, recevra l’intégralité de la somme, étant donné qu’il a régenté pendant presque deux années entières. [36]
Le samedi 22e de juin 1652, en assemblée restreinte, après la messe, à dix heures du matin, le très distingué Maître Jacques Perreau s’est vivement plaint d’un empirique, dénommé Du Fresne, [123] qu’il a surpris chez une femme en couches, auprès du cimetière de Saint-Jean, [124] et a demandé à la très salubre Faculté de bien vouloir s’associer à lui dans le procès qu’il engage contre ce fripon. [38] La Faculté a approuvé sa requête, mais seulement dans la mesure où cette affaire se réglera aux frais du dit Jacques Perreau. Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Le dimanche 21e de juillet 1652, Maître Guy Patin, doyen de la Faculté, en présence d’un très grand nombre de ses docteurs, a prononcé un discours dans le palais de l’illustrissime archevêque de Paris, [125][126] pour présenter à maître Pierre Loisel, compagnon et professeur de Sorbonne, curé de Saint-Jean-en-Grève et chancelier de l’Université de Paris, [127][128] les cinq licentiandes de médecine, Maîtres Charles Barralis, [129] François Landrieu, [130] Daniel Arbinet, Antoine de Sarte [131] et François Lopès, [132] implorant sa bénédiction apostolique afin qu’ils exercent dorénavant l’art de bien remédier. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 515 ro | LAT | IMG]
Ledit chancelier a répondu au doyen par un long et savant discours, qui n’en fut pas moins élégant, où il a promis de nous envoyer sous peu un très éloquent éloge qui, suivant la coutume, louera publiquement lesdits cinq licentiandes de notre Faculté. [39]
Le dimanche 28e de juillet 1652, Maître Guillaume Marcel, originaire du Bessin, professeur de rhétorique au Collège des Grassins, [133][134] a prononcé dans les Écoles de médecine un très éloquent discours célébrant ceux qu’on appelle les paranymphes, [135] auquel nos cinq susdits licenciés ont répondu avec élégance et érudition. [40]
Le lundi suivant, 29e de juillet 1652.
Maître Charles Barralis, natif de Paris,
Maître François Lopès, natif de Bordeaux,
Maître Daniel Arbinet, natif de Beaune,
Maître Antoine de Sarte, natif de Paris,
et Maître François Landrieu, natif de Laon.
Ensuite le susdit Maître Pierre Loisel, compagnon et docteur de Sorbonne, chancelier de l’Université de Paris, etc., leur a donné sa bénédiction apostolique. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 515 vo | LAT | IMG]
Le samedi 17e d’août 1652, le très éminent recteur de l’Université, Maître Claude de La Place, [138] a rendu visite à Son Altesse Royale, Gaston duc d’Orléans, [139] à qui il a fait un discours de condoléances pour la cruelle mort de son fils unique, le duc de Valois, [140] récemment trépassé.
Le lundi 19e d’août 1652, lors de la vespérie de Maître Charles Barralis, Maître François Lopès a humblement prié d’être admis aux épreuves de vespérie et de doctorat. La Faculté a consenti à sa requête, une fois ses droits acquittés, mais à condition que dans ses remerciements, etc. [41] [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 516 ro | LAT | IMG]
Le lundi 26e d’août 1652, en présence d’un grand nombre de docteurs, sur convocation écrite que les bedeaux avaient portée à chacun d’eux, le doyen a avisé l’assemblée de la très salubre Faculté de médecine de Paris que le privilège lui revenait de conférer le bénéfice pastoral ou cure de Saint-Germain-le-Vieux, [141] dans l’île de la Cité, rendue vacante par le récent décès de Maître Henri Pignié. [142] Ce droit de désignation s’applique en conformité avec ce qui a été décidé et confirmé lors des assemblées de l’Université aux mois de mai et juin derniers, quand Maître Philippe Buisine, [143] doyen de la très avisée Faculté de droit canonique, a attribué à un prêtre et professeur de l’Université, dénommé Geffrier, [144] une chapellenie académique rendue vacante par la mort d’un certain Habit ; ce dont attestent les registres qui sont entre les mains de Maître Nicolas Quintaine, greffier de l’Université de Paris. [42]
Après que cela fut présenté et approuvé, le Doyen a annoncé quatre concurrents ou compétiteurs qui supplient la Faculté d’obtenir ce bénéfice.
Le doyen a conclu cette présentation en convainquant la Compagnie tout entière que chacun des docteurs [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 517 vo | LAT | IMG] exprime à tour de rôle son suffrage pour désigner le curé ; et ce sans tumulte ni vacarme, et sans permettre à aucun de couper ou perturber la parole de son collègue ; si quelqu’un ne s’y tient pas, on le punira en le privant de voter et on lui ordonnera de quitter immédiatement la salle.
Après que le doyen eut proféré ces paroles et que la Compagnie les eut unanimement approuvées, au moment ou les anciens allaient prononcer leur sentence, le très honorable Maître Jean Merlet est intervenu pour dire que nul ne se prononce sur la présente affaire avant que les quatre compétiteurs aient exposé à la Faculté leurs titres, qu’ils avaient remis entre les mains du doyen à cette fin, justifiant leur capacité à être jugés par la très salubre Faculté dignes et capables d’obtenir ce bénéfice. Quelques-uns ont estimé cette interruption inutile, affirmant que Maître Jean Merlet avait imaginé cet obstacle pour retarder la décision, mais qu’il fallait malgré tout en venir à voter ; de nombreux docteurs ont pourtant approuvé la demande de Monsieur Merlet. Aussi le doyen s’est-il rangé à cette opinion majoritaire et a-t-il remis [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 518 ro | LAT | IMG] à une autre réunion le débat pour désigner le curé de Saint-Germain-le-Vieux en l’île de la Cité.
Le mercredi 4e de septembre 1652, à deux heures de l’après-midi, la Compagnie s’est assemblée suivant les règles coutumières, sur convocation spéciale portée par le bedeau.
Un nouveau concurrent s’est récemment déclaré : Maître Jean Vacherot, notre collègue, m’a aussi remis ses actes de tonsure et confirmation ; tous connaissent son érudition, sa probité, sa piété et autres vertus chrétiennes, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 518 vo | LAT | IMG] l’éminente candeur de ses mœurs, tout comme son adresse et son zèle à remédier. [47][160]
Le samedi 21e de septembre 1652, à dix heures du matin, tous les docteurs ayant été convoqués par écrit, suivant la règle ordinaire, le doyen leur a proposé d’examiner cinq articles :
La Faculté a décidé :
Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Le mardi 24e de septembre 1652, le doyen a soumis quatre affaires à la très salubre Faculté réunie sur convocation spéciale :
La Faculté a statué comme suit sur chacun de ces sujets.
La très salubre Faculté a donc décidé d’exhorter Maître François Le Vignon à rejeter ces deux questions et à en choisir d’autres que le doyen approuvera, car il a le pouvoir, en tant que chef de la Compagnie, d’empêcher que les convocations aux vespéries et aux doctorats soient portées chez les docteurs. C’en en effet à lui qu’il incombe de veiller, en s’y appliquant soigneusement, à ce que nos intérêts, qui sont publics, ne subissent aucun dommage, et aussi que les lois, statuts et décrets de notre très salubre [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 522 vo | LAT | IMG] institution ne soient violés en quelque manière que ce soit, et que notre ordre très sacré ne s’en trouve corrompu.
Et ainsi le doyen en a-t-il conclu sur tous ces sujets.Le samedi 28e de septembre 1652, réunie sur convocation spéciale, comme veut la règle, la Faculté a écouté le rapport de Maître Paul Courtois, censeur, qui a vérifié les lettres des trois candidats auprès de Maître Nicolas Quintaine, greffier de l’Université. Elle a décidé qu’elles leur soient rendues et qu’ils soient avisés de se présenter lundi prochain, à huit heures et demie sonnantes, à l’examen de physiologie, puis mardi à celui d’hygiène, [176] mercredi à celui de pathologie, et vendredi matin à l’explication d’un aphorisme d’Hippocrate ; [177] en sorte que le samedi suivant, 5e d’octobre, ils puissent être nommés bacheliers si la Compagnie a approuvé leurs réponses sur le compte qu’en rendront les quatre examinateurs. Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Le lundi 30e de septembre 1652, à neuf heures du matin sonnantes, a commencé l’examen des quatre candidats sur les choses [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 523 ro | LAT | IMG] naturelles ; ont suivi les choses non naturelles, le mardi, les choses contre nature, le mercredi, et le vendredi, l’explication de l’aphorisme d’Hippocrate qu’on leur a assigné la veille. [32]
Le samedi 5e d’octobre 1652, spécialement convoquée par écrit, suivant la règle, la Faculté a entendu le rapport des quatre examinateurs, puis décidé d’admettre au premier grade, ou baccalauréat, une fois leurs droits acquittés, les quatre candidats qui viennent d’être soumis, la semaine passée, aux rudes épreuves de l’examen. Leurs noms sont :
Maître Nicolas Le Lettier, [178] natif de Paris,
Maître Jean Brier, [179] natif de Troyes,
Maître Claude Quartier, [180][181] natif de Paris,
Maître Alain Lamy, natif de Bayeux. [57]
Le même jour, Maître Jacques Mentel a émis une plainte contre notre collègue Maître Jean Garbe. [182] La Faculté a jugé que le doyen, Maître Guy Patin, devra les exhorter à rétablir la paix entre eux et à entretenir dorénavant des relations amicales. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 523 vo | LAT | IMG]
Le vendredi 18e d’octobre 1652, jour de la Saint-Luc, très honoré patron des médecins de Paris, [183] la messe rituelle a été célébrée en notre chapelle, sans aucune musique ni autres chanteurs que quatre prêtres et le curé de Saint-Étienne-du-Mont. [184]
Une fois la messe terminée, un très grand nombre de docteurs se sont réunis dans la salle haute où, suivant la coutume ordinaire, notre grand bedeau, Maître Louis de La Roche, [185] a récité certains antiques statuts de la Faculté. Comme d’habitude, aussi, les nouveaux bacheliers ont prêté serment ; [186] après quoi le doyen leur a rappelé leurs devoirs, qui consistent à honorer la dignité de l’École. Avec l’accord de tous les docteurs présents, les masses d’argent ont été rendues aux deux appariteurs, sous condition expresse qu’ils remplissent consciencieusement et fidèlement les obligations de leur charge.
Le samedi 19e d’octobre 1652, après la messe qu’on célèbre rituellement tous les ans pour la paix de l’âme des docteurs [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 524 ro | LAT | IMG] défunts, en présence de la plus grande partie de la Compagnie, les chirurgiens barbiers jurés [187] et les apothicaires du roi ont été reçus puis ont prêté leur serment de fidélité entre les mains du doyen. Ledit doyen a ensuite proposé trois sujets de débat à la très salubre Faculté :
Sur chacun de ces points, la Compagnie a statué comme suit.
Ainsi le doyen en a-t-il conclu sur ces trois points. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 525 vo | LAT | IMG]
Le lundi 21e d’octobre 1652, notre roi très-chrétien, Louis xiv, [191] a fait son entrée dans Paris en très grande pompe et avec incroyable joie des habitants. [61] Il en était parti voilà treize mois pour aller combattre la rébellion du prince de Condé [192] en Aquitaine. [193]
Le mardi 22e d’octobre 1652, Monsieur des Roches, très illustre prélat, a pris soin de me faire remettre, par un huissier à la chaîne, un acte public, rédigé par des notaires, concernant l’affaire de Maître Claude de Frades, bachelier de médecine, qui demande à être exempté de tous les frais de l’École en vertu du décret prononcé le 24e de mars 1643. [29] En conséquence de quoi, j’ai convoqué tous les docteurs pour en délibérer vendredi prochain, 25e d’octobre 1652.
Le vendredi 25e d’octobre 1652, à deux heures de l’après-midi, tous les docteurs ont été convoqués dans les salles supérieures des Écoles de médecine pour délibérer sur l’assignation qui a été remise à Maître Guy Patin, doyen de la Faculté, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 526 ro | LAT | IMG] par un appariteur à chaîne, de la part de Monsieur Michel Le Masle, seigneur des Roches, etc. Le doyen dit que, quand il avait lu ce que contient cet acte, il s’était rendu compte de ce qu’il signifiait, sans en croire ses yeux : Monsieur des Roches en veut tant à la très salubre Faculté qu’il songe à engager sans tarder un procès, c’est-à-dire entreprendre une action en justice contre la Compagnie. Accompagné de trois docteurs, Maîtres Jean Piètre, Nicolas Richard et Paul Courtois, notre censeur, le doyen est donc allé voir ledit Monsieur des Roches pour être certain qu’il avait bien pris garde à ce que voulait dire cet acte. L’abbé leur a répondu que oui et que c’était une affaire dont il s’occuperait plus tard. Le doyen a alors vivement protesté, disant se considérer comme l’auteur et principal instigateur de la dernière décision qu’avait prise la Faculté ; et ce, après que Maître Jacques Thévart, [194] docteur en médecine, se fut plaint du fait que Maître Claude de Frades, bachelier, avait abusé une de ses parentes en commandant de sa part, mais pour son propre usage, plusieurs gâteaux chez un boulanger de son voisinage ; en outre, qu’il avait fait le galant [62] avec des fillettes et avait furtivement vendu des objets qu’il avait empruntés. Maître Jean de Montigny, [195] docteur en médecine, a même raconté à la Faculté que ledit bachelier avait vendu à la dérobée le Breviarum Galeni a Lacuna confectum [63][196][197] qu’il lui avait prêté. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 526 vo | LAT | IMG] La Faculté s’est indignée de la turpitude et des mœurs perverses de ce jeune homme, tolérant fort mal qu’à cause de lui et sans le mériter, Monsieur des Roches la moleste et l’accable au point de vouloir opposer la loi aux privilèges de la Compagnie. Étant donné que quand Maître Claude de Frades, bachelier, fut admis à passer l’examen, son père, Maître Lancelot de Frades, docteur en médecine, avait été exhorté à apporter tout le soin nécessaire à sa bonne instruction, la Faculté a décidé, en premier lieu, que si, lors du prochain acte quodlibétaire, ce garçon ne se montre pas digne de son grade de bachelier, la grâce de Monsieur des Roches ne l’affranchira pas de son ignorance, et qu’il faudra souffler de nouveau à l’oreille du père qu’il incite son fils à mener une vie plus honorable, et à s’affranchir de toute mauvaise réputation de turpitudes et de péchés, car il est bien certain qu’une éducation si négligée fait injure à son cousin, Monsieur des Roches, tout comme à notre métier. En second lieu, la Compagnie s’est étonnée de voir comment Monsieur des Roches, lui qui a si souvent proclamé publiquement devoir tout à la Faculté, et tout particulièrement d’être encore en vie, désavoue aujourd’hui ses protestations de reconnaissance et en veuille tant à ladite Faculté [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 527 ro | LAT | IMG] qu’il envoie un huissier à la chaîne lui signifier ce qu’il cherche à obtenir d’elle ; alors que, s’il avait voulu lui demander quelque chose, il n’eût pas été indigne de lui de venir en personne voir la Compagnie ou le doyen, comme l’ont déjà fait princes et autres grands personnages ; il aurait aussi dû se sentir tenu, dans un esprit de profonde reconnaissance, de raccompagner la délégation de la Faculté jusqu’en ses Écoles. Delà, il aurait aussi dû se considérer comme obligé d’engager ses propres deniers dans la promesse faite au fils de son cousin, Maître Lancelot de Frades, dès son inscription à la Faculté, sans lui confier le soin de quémander des faveurs qu’il réclamait pour son propre avantage. Il aurait même dû augmenter le montant de la somme qu’il a promise puisque la Faculté a admis son protégé au baccalauréat en fermant les yeux sur sa profonde ignorance. [64] En outre, la Faculté a si bonne et si sincère opinion de Monsieur des Roches qu’elle s’estime être sa maison, ce qui est à la fois honorable pour lui et utile à la Compagnie. S’il croyait, avec sa donation, s’être acheté la liberté et la dignité de la Faculté, alors elle romprait aussitôt ce contrat, quel qu’en soit le montant, car jamais elle ne permettra à quiconque de lui faire perdre sa liberté et sa dignité, ni même d’y porter atteinte. Qu’il veuille bien, enfin, avoir l’honnêteté de convenir [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 527 vo | LAT | IMG] que la Faculté n’a toujours pas joui du fruit auquel il destine son argent ; nous consulterons d’ailleurs des avocats sur ce sujet. En attendant, notre grand appariteur lui signifiera tout ce que la Faculté a décidé et pensé de toute cette affaire, et confié au doyen le soin d’y veiller scrupuleusement.
Fait en les hautes salles des Écoles de médecine,
le 25e d’octobre 1652.Guy Patin, doyen. [65]
Le mercredi 23e d’octobre 1652, le doyen de la très avisée Faculté de droit canonique, Maître Philippe de Buisine, et moi, comme représentant la très salubre Faculté de médecine de Paris, avons obtenu un arrêt de la Chambre dite des vacations [198] contre la Compagnie des théologiens [199] qui avait engagé une action pour empêcher Maître Samuel Dacolle, [200] questeur de l’Université, [201] de nous verser la somme de huit cents livres tournois que nous a concédée la Faculté des arts, à l’intention de nos quatre professeurs de médecine. [66][202]
Le mardi 29e d’octobre 1652, en nos Écoles, les quatre bacheliers, Nicolas Le Lettier, Jean Brier, Claude Quartier et Alain Lamy, ont passé l’examen de botanique [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 528 ro | LAT | IMG] qui n’avait pu avoir lieu l’été dernier, comme veulent nos statuts et coutumes, eu égard au petit nombre des bacheliers et à leur absence de Paris, ainsi qu’au tumulte des combats qui faisaient alors rage en toute la France. [67]
Ce même mardi 29e d’octobre 1652, escorté par deux de nos collègues, Maîtres Jean de Montigny et Robert Patin, [203] je me suis joint à Monsieur le très éminent recteur de l’Université de Paris, Maître Claude de La Place, qui allait voir le roi très-chrétien, Louis xiv, en son palais du Louvre, [204] pour le complimenter sur son heureux retour à Paris. J’eusse fort souhaité que cela arrivât six mois plus tôt, en évitant à tant de milliers de paysans et de pauvres gens de mourir par faim et par guerre, à Paris et en Île-de-France, sans avoir commis aucun péché ni rien mérité de tel. [68]
Le samedi 2e de novembre 1652, conformément à la règle, tous les docteur ont été convoqués par écrit pour élire le doyen, les quatre professeurs et le censeur des Écoles. Ils ont d’abord entendu les remerciements de Maître Guy Patin qui quitte sa charge après avoir été doyen pendant deux années pleines, et ceux des quatre professeurs et de Maître Paul Courtois, censeur. Cela fait, Maître Hermant de Launay, [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 528 vo | LAT | IMG] qui avait été précédemment élu professeur de chirurgie pour la présente année, [69] a supplié la Faculté de lui permettre de prodiguer cet enseignement pendant deux ans, parce que, disait-il, il ne savait comment couvrir toute cette matière en une seule année. À l’appui de sa requête, il arguait du fait que, depuis la création et fondation de cette chaire de chirurgie, trois de ses titulaires avaient professé pendant deux années entières ; mais, avec ruse et habileté, il omettait de dire que, pour toutes les années qui ont suivi, un décret de la Faculté a réduit cette charge à une seule année, et c’est ainsi que plusieurs docteurs l’ont exercée depuis. Maître Guy Patin fut même l’un d’eux en l’an 1646, [205] ✱ et ce pour une seule année car la très salubre Faculté avait pris la précaution de le dire dans son premier décret qui a créé et fondé cette chaire en 1635, sous le décanat de Charles Guillemeau. [70]
✱ Les faits prouvent le contraire : lors de la première année du décanat de M. Charles Guillemeau, le 4e de novembre 1634, M. Antoine Charpentier fut nommé par acclamation au professorat de chirurgie, puis continué le 3e de novembre 1635, pour la seconde année du dit décanat (page 425 < des Commentaires >) ; [71][206] En 1636, pendant la première année du décanat de Philippe Hardouin de Saint-Jacques, [207] M. Jean-Baptiste Ferrand [208] a occupé ladite chaire (page 5 des présents Commentaires), et de nouveau pendant la seconde année du même décanat (fos 38 vo et 63 vo) ; [72] en la première année du décanat de Simon Bazin, [209] Jean Chartier a été renouvelé professeur de chirurgie pour un an (fo 70), et de même pour Philippe Hardouin de Saint-Jacques pendant la seconde année de ce décanat (fo 87). Dans les commentaires des première et seconde années du décanat de Guillaume Du Val, [210] il est écrit que Jean Chartier est professeur de chirurgie (fos 108, 119, 148). [73] Il en va aussi clairement de même pour une charge de deux ans sur le fo 158 vo ; et au fo 203, Maître Jean Piètre a été nommé professeur de chirurgie pour la première année du décanat de Maître Jean Merlet, mais ensuite, pour la seconde, il a refusé d’enseigner pendant une nouvelle année, comme on peut voir sur le fo 286 vo. [74]Blondel, doyen.
Après avoir entendu la requête de Maître Hermant de Launay, puis l’avis du doyen sur cette controverse, la très salubre Faculté a décrété que la charge de professer la chirurgie ne doit avoir qu’une durée d’un an, [75] [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 529 ro | LAT | IMG] étant donné qu’une année complète suffit bien amplement à enseigner et démontrer les opérations chirurgicales comme on l’attend de ce professeur, et que la Faculté l’a ainsi souhaité et voulu dans le décret qui a établi cette chaire. En demandant qu’on lui permette d’être prolongé pour une seconde année, Maître Hermant de Launay a sûrement été guidé par l’appât d’un gain supérieur à ce qu’il était auparavant, convaincu en cela par les deux cents livres, venues des fonds de l’Université, que la Faculté des arts a promises et accordées à chacun de nos professeurs, bien que la Compagnie des théologiens soit intervenue pour que nous ne les recevions pas. [76] Et ainsi le doyen en a-t-il conclu.
Ensuite, on a procédé à l’élection du nouveau doyen et des quatre professeurs : les noms des docteurs présents ont été déposés dans une urne d’où ont été tirés ceux des électeurs du futur doyen, à savoir trois du grand banc, Maîtres Jean Riolan, Barthélemy Barralis, [211] et Sébastien Rainssant, [212] et deux du petit banc, Martin Akakia et Jean Forestier ; [213] après avoir juré entre les mains du doyen de ne proposer au décanat personne qui ne soit estimé pour sa vaste expérience ni contre qui existe un décret [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 529 vo | LAT | IMG] dans les Commentaires de la Faculté, ils se sont retirés dans la chapelle ; ils en sont enfin sortis après une demi-heure en ayant choisi trois docteurs pour le décanat, à savoir deux du grand banc, Maîtres Jean de Bourges et François Blondel, et un du petit banc, Maître Paul Courtois ; leurs trois noms ont été écrits sur des billets qu’on a aussitôt jeté l’un après l’autre dans un chapeau et, par un très favorable et heureux sort, en a été tiré celui du très savant, aguerri et éminent Maître Paul Courtois, [214] natif de Meaux ; [77] après m’avoir prêté le serment coutumier de fidélité, il a été reconnu et admis au décanat, avec immense joie, pour les deux prochaines années.
Le même jour et au cours de la même assemblée ont eu lieu les élections des professeurs : Maître Jean-Baptiste Moreau [215] en physiologie, [216] Maître Jean Garbe en chirurgie et Maître Jacques Perreau en pharmacie. [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 530 ro | LAT | IMG] Maître Jean Piètre a été élu censeur des Écoles. Par mégarde, on a oublié le professeur de botanique, mais Monsieur le doyen prendra soin de son élection lors de la prochaine assemblée.
Maître Guy Patin, doyen sortant, s’est empressé de remettre à son successeur, Maître Paul Courtois, les insignes du doyen que la Faculté a récemment élu, accepté et approuvé : les clés des coffres, les deux sceaux d’argents attachés l’un à l’autre par une petite chaîne du même métal, l’épitoge ou épomide pourpre, [217] et l’antique recueil des statuts de la Faculté de médecine de Paris. [78]
Fasse le Très-Haut que Maître Paul Courtois, devenu mon successeur par quelque divin coup du sort, surpasse les autres doyens en fidélité, en assiduité, en diligence et, par-dessus tout, en bonheur à diriger la très salubre Faculté de Paris pour qu’elle en tire profit et avantage. Pour ma part, j’ai certainement fait tout mon possible pour promouvoir et favoriser les affaires et les intérêts de la Compagnie, j’y ai dignement consacré toutes mes forces et dirai, pour conclure comme César [218] dans Suétone, [219] Omnia facienda feci, sed eventus fuit in manu Fortunæ, [79][220] dans la mesure où les dérèglements de notre époque, tout agitée par les tumultes guerriers, me l’ont permis. J’ai pourtant l’espoir [BIU Santé Comm. F.M.P., vol. xiii, fo 530 vo | LAT | IMG] que les efforts que j’ai faits me vaudront la reconnaissance de la bienveillante postérité puisque, comme dit Apulée [221] en ses Florides, Omnibus bonis in rebus, conatus sit in laude, eventus in casu. [80][222] Que gloire et louange aillent donc à Dieu pour tout ce que j’ai accompli !
Fin des décrets et assemblées de la très salubre Faculté de médecine de Paris pendant la seconde année du décanat de Maître Guy Patin, natif du Beauvaisis.
1. |
Pour la commodité de la présentation (v. notes [6] de l’Introduction des Commentaires, et [13] des Actes de 1651-1652), ce chapitre des Commentaires ne contient que les Décrets et assemblées de la Faculté en 1651‑1652 (sans les Actes proprement dits). |
2. |
V. note [20], lettre 17, pour la séparation des docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris en deux moitiés, supérieure (grand banc, ordo maior) et inférieure (petit banc, ordo minor), suivant leur ancienneté. |
3. |
V. notes [27], lettre 155, pour Élie Béda, sieur des Fougerais, et [9], lettre 240, pour son père, Jean Bedé de La Gourmandière. |
4. |
V. le paragraphe daté du 28 août 1651 dans les Décrets et assemblées de la Faculté en 1650‑1651 et celui du 4 novembre suivant (deuxième alinéa) dans les Actes de 1651‑1652 pour les précédents épisodes de ce scandale qui mettait la Compagnie sens dessus dessous. |
5. |
V. notes :
|
6. |
Cette réédition du Codex medicamentarius [Codex des médicaments (Pharmacopée, Dispensaire ou Antidotaire)] de Paris (1638, v. note [8], lettre 44) n’a pas abouti : la « guerre de l’antimoine », qui faisait alors rage au sein de la Faculté, a rendu sa révision parfaitement impossible ; son projet a attisé la querelle en s’ajoutant aux griefs de Jean Chartier et des stibiaux contre le doyen et ses suppôts. L’amusant sobriquet de poison hermétique (venenum hermeticum) conféré au vin émétique (vinum emeticum) est à remarquer car il s’agit de son unique occurrence dans toute notre édition. En lien avec l’obscur Hermès Trismégiste (v. note [9] de la lettre de Thomas Bartholin, datée du 18 octobre 1662), la médecine hermétique était un autre nom de la médecine chimique (chimiatrie) ou spagirique. |
7. |
Ces 14 docteurs régents étaient antistibiaux patentés : aucun d’eux ne signa le manifeste stibial du 26 mars 1652 (Le Sentiment des docteurs régents en médecine de la Faculté de Paris touchant l’antimoine, v. note [3], lettre 333) ; c’était bel et bien faire avorter dans l’œuf le projet de réviser le Codex pour en chasser le vin émétique. Quand elle était confrontée à des questions potentiellement litigieuses, la Faculté avait coutume d’en débattre à trois reprises avant d’arrêter sa décision ; cette règle ne figurait dans les statuts que pour l’organisation d’un second examen du baccalauréat (session de rattrapage) en octobre (v. infra note [49]). Toutefois, pour la révision du Codex, elle ne se réunit que deux fois (et toujours en l’absence forcée de Jean Chartier, le plus vindicatif des défenseurs de l’antimoine). |
8. |
Le Dictionnaire de Trévoux donne divers sens à apparitor regius : « Ancien officier de la Maison de nos rois, accensus, apparitor. On les appelait d’abord sergents d’armes. Quelques-uns avaient charge de porter le jour la masse devant le roi, et ceux-là étaient appelés huissiers d’armes ; aujourd’hui ce sont les huissiers de la Chambre du roi. D’autres gardaient la chambre du roi pendant la nuit, obligés d’exposer, s’il était besoin, leur vie pour la garde de sa personne sacrée, et d’être prêts à son commandement, tant à la guerre qu’ailleurs. Ainsi ils tenaient lieu de ce qu’on appela depuis archers de la garde, et qu’on nomme aujourd’hui gardes du corps. » Pour une traduction plausible et contextuelle, j’ai donné à apparitor regius le sens d’huissier à (ou de) la chaîne (Furetière) : « Au Conseil, il y a des huissiers à la chaîne, qui portent les ordres du roi, ou de M. le Chancelier, qui ont une chaîne d’or pour marque de leur charge, qu’ils portaient autrefois au col, et maintenant autour du poignet. Les huissiers du Parlement, de la Chambre des comptes, et autres cours, sont des huissiers qui rendent tour à tour le service à la Chambre ; et alors on les appelle huissiers de service. Le premier huissier est celui qui appelle les causes suivant les rôles ou les placets que lui donne le président. » Le jeton des huissiers à la chaîne portait (en 1651) :
V. note [140] des Déboires de Carolus pour la verge, baguette ou canne, qui était un autre attribut symbolique des sergents, huissiers et bedeaux. |
9. |
Une plume anonyme a très soigneusement caviardé (à l’aide de boucles serrées) son adjectif contre Jean Chartier, mais en laissant tout de même deviner le mot ridiculum [extravagant] (ici mis entre accolades). Encore avocat à cette date, avant de devenir curé de Saint-Germain-le-Vieux (comme on verra plus bas dans ce chapitre), Simon iii Piètre (v. note [137], lettre 166), fils de Nicolas et frère de Jean, avait remplacé son oncle Philippe, frère de Simon ii et de Nicolas, alors malade et trop âgé pour défendre les intérêts de la Faculté devant le Parlement (v. note [36] des Affaires de l’Université dans les Commentaires de 1650‑1651). V. note [9], lettre 279, pour le voyage de Mathieu i Molé à Poitiers en vue de rejoindre la cour qui s’y était établie pour s’éloigner du tumulte parisien et surveiller de plus près la Fronde que menaient les princes (Condé et son frère Conti) et leurs alliés à Bordeaux. |
10. |
L’italique est en français dans le manuscrit (comme pour d’autres passages non latins qui suivent). |
11. |
Gilles i Boileau (1584-1657), greffier de la Grand’Chambre (scriba magnæ cameræ dans le manuscrit) était père d’une quinzaine d’enfants nés de ses deux mariages : l’aîné du premier lit, Jérôme, fut lui aussi greffier au Parlement (v. note [11], lettre 617) ; l’aîné du second lit, Gilles ii, fut avocat, poète et homme de cour (v. note [62] du Faux Patiniana II‑7), et son cadet fut le plus célèbre poète Nicolas Boileau-Despréaux (1636-1711), dont Guy Patin n’a jamais parlé dans sa correspondance. V. note [10], lettre 328, pour la transcription et la dissimulation (par collage de deux feuillets) de l’arrêt du 4 janvier 1652 dans les Comment. F.M.P. (comptes de 1655-1656). |
12. |
Les insinuations du Châtelet de Paris, conservées aux Archives nationales, attribuent en 1654 le titre de « procureur en Parlement » à Charles Baudot, alors avocat plaidant (auctor causarum, v. note [41] des Affaires de l’Université en 1650‑1651) pour la Faculté, aux côtés de son confrère Simon iii Piètre. |
13. |
Hors la loi (paranomon). |
14. |
« Dieu seul sait ce qu’il en adviendra » : fataliste sentence de Cicéron (v. note [9], lettre 66) qui clôt le récit héroïque et vengeur de Guy Patin. Par emphase, il s’y est exprimé à la troisième personne sous son titre de doyen. Pour traduire sa colère, j’ai respecté de mon mieux sa succession brouillonne de verbes conjugués à l’imparfait, aux passés simple et composé, au conditionnel, au présent et au futur. René Chartier a donné sa version de toute cette violente série d’affrontements dans le Procès l’opposant à Guy Patin en juillet 1653 : v. sa note [13], qui termine son récit ; il y relate notamment la manière dont, le 11 janvier, jour de la soutenance de Daniel Arbinet, Patin, « plein de fougue et de colère », a rivé son clou à l’huissier Nicolas Doucin, lui disant, en le congédiant, « qu’il ferait disputer ladite thèse, “ nonobstant et en dépit dudit arrêt, duquel il se moquait et s’en torchait le cul. ” » |
15. |
Un désaveu (mot écrit en français dans le manuscrit), ou dénégation, est un « acte par lequel on déclare n’avoir point autorisé quelqu’un à faire ce qu’il a fait ou dit » (Littré DLF). V. note [5], lettre 81, pour la famille Cornuti : Jacques (ou Jacques-Philippe), docteur régent de la Faculté de médecine de Paris mort le 23 août 1651, sa nièce, Marie Germain, et son épouse, Anne Bergeret. En un latin inélégant et approximatif, le doyen Jean Piètre a expliqué la provenance et la raison de cet emprunt de trois mille livres tournois dans les Comm. F.M.P. de janvier 1649 (tome xiii, fo ccclxxxii vo‑ccclxxxiii ro) quand la Fronde parlementaire se transformait brutalement en véritable guerre civile :
L’accablement de la Compagnie et du doyen réapparaît aussi un peu plus loin dans les Commentaires (ibid., fo ccclxxxiv vo‑ccclxxxv ro), quelques jours avant la fin du siège de Paris qui eut lieu le 31 mars 1649 (v. note [1], lettre 170) :
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16. |
Guy Patin reprenait ici, au denier près, la conclusion des comptes rendus pour la première année de son décanat (v. note [30] des Comptes de la Faculté de médecine le 26 janvier 1652). Il exagérait toutefois de deux sols la gratification accordée à chacun des docteurs. V. note [9] des Actes de la Faculté de médecine en 1650‑1651, pour les trois bacheliers reçus en mars 1650 (dont deux obtinrent ensuite leur licence à Paris) et les trois autres admis en octobre suivant (tous futurs licenciés de la Faculté). Ainsi renforcé par la session de rattrapage, cet effectif n’était pas extraordinairement maigre. |
17. |
Commentaire mis en italique bleu, car ajouté dans la marge par une autre plume que celle de Guy Patin (celle de François Blondel, me semble-t-il). La Faculté tenait pour établie la coutume que le doyen endossât le déficit accumulé pendant chacune des deux années de sa charge, mais ce généreux acte d’abnégation était purement symbolique puisque son avance lui était intégralement remboursée lors des comptes de l’année suivante, pour alimenter finalement la dette de la Faculté (v. notes [30] des Comptes de 1650‑1651 et [18] de ceux de 1651‑1652). |
18. |
« Quand le travail devient stérile, vient la mortelle indigence » (Dionysius Cato, v. note [15], lettre 156). |
19. |
Distinct d’Antoine Bertrand, chirurgien de Saint-Côme natif du Vivarais qui allait soigner Anne d’Autriche en 1665 (v. note [6], lettre 833), ce Gabriel Bertrand, chirurgien barbier nivernais, avait la fibre savante et la plume féconde. Il avait alors déjà publié (S. in Panckoucke) :
On a aussi de lui une Anatomie française, en forme d’abrégé (Paris, 1656, in‑8o) ; son livre sur la circulation du sang n’a pas laissé de trace imprimée. |
20. |
Ici comme plus loin dans ce chapitre, Guy Patin a prudemment laissé un blanc à la place du prénom d’Antoine Vallot (v. notes [20] et [41] des Décrets et assemblées de la Faculté de médecine en 1650‑1651), médecin ordinaire d’Anne d’Autriche et en fort belle position à la cour puisqu’il allait être nommé premier médecin de Louis xiv après la mort de François Vautier, le 4 juillet 1652. V. les mêmes Décrets et assemblées, en date du 12 mai 1651, pour le décret de la Faculté « interdisant à ses docteurs de consulter en compagnie des étrangers et de ceux qui pratiquent illégalement la médecine ». |
21. |
Étourderie de Guy Patin, qui a écrit Ioanne [Jean] au lieu de Stephano [Étienne] Bachot. |
22. |
Dans notre édition, ce nom de La Sale oriente vers Charles ii de La Sale Drelincourt, alors âgé d’environ 19 ans et futur docteur en médecine de Montpellier (v. note [2], lettre 941) ; mais je n’ai pas trouvé de parenté entre sa famille et celle de Claude Le Vasseur, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris (v. note [3], lettre 935) qui avait dénoncé les agissements suspects de son collègue Charles Le Breton. |
23. |
Traduction impossible, à mon sens, sans admettre et corriger un solécisme de Guy Patin : juxta quod interminata fuerat pour juxta quod interminatum fuerat. |
24. |
V. note [2], lettre 276, pour Claude Germain et son Orthodoxe ou de l’abus de l’antimoine… (Paris, 1652, approuvé par la Faculté le 8 avril de la même année), qui était la première riposte imprimée des médecins antistibiaux parisiens à La Science du plomb sacré des sages… de Jean Chartier (Paris, 1651, v. note [13], lettre 271), qui lui avait valu d’être chassé de la Faculté. V. infra note [34] pour la suite de la délibération sur ce sujet. |
25. |
Ces cinq premiers candidats au baccalauréat de 1652 ont suivi des cursus médicaux divers :
Ce palmarès n’annonçait que deux bacheliers pouvant ou voulant se présenter à la licence de 1654 ; soit un bien maigre total de quatre thèses quodlibétaires et deux cardinales à disputer dans l’intervalle. Comme on verra plus loin (v. infra note [48]), la Faculté prit des mesures pour augmenter leur nombre. Les Comment. F.M.P. (tome xii, fo 306 ro‑vo, seconde année du décanat de René Moreau) ont transcrit cette requête d’un dénommé Romain Parigaut : Die Sabbathi 7a Augusti an. 1632. […] lecto libello supplice Mag. Romani Parigault Medicinæ Candidati Facultas censuit eum ad examen esse admitendum proxime Iubilæo quod celebrari debet anno 1634o. Sequitur libellus ille supplex. {a}« À Messieurs les doyen et docteurs de la Faculté de médecine de cette ville de Paris. La Faculté rejeta donc la demande de Parigaut en le tenant pour un simple candidat (étudiant préparant le baccalauréat) à qui elle était disposée à ne faire aucune grâce. Il ne figure pas dans la liste des cinq admis au baccalauréat d’avril 1634 (fo 366 vo) ; il est impossible de savoir s’il s’y était seulement présenté car la liste des postulants ne figure pas dans les Commentaires de François i Boujonnier. En devenant bachelier en 1652, puis en abandonnant aussitôt ses études parisiennes, Parigaut (s’il s’agissait bien du même) pouvait avoir fait un joli pied de nez à la très salubre Faculté, en souvenir de sa mésaventure de 1632. |
26. |
Le dimanche 31 mars 1652. La convocation rituelle des candidats au baccalauréat est ainsi transcrite dans les Comment. F.M.P. (préambules du tome xiv) :
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27. |
Ma traduction a corrigé sibi neque ulli alii Doctori (aux cas fautifs, mêlant datif et génitif) en sibi neque ullo alio Doctori (entièrement au cas datif). |
28. |
Nicolas Quintaine, prêtre originaire de Coutances en Normandie (mort en 1665), curé de Saint-Pierre-de-Chaillot, était greffier de l’Université (v. notule {d‑ii}, note [37] des Affaires de l’Université dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris en 1650‑1651) depuis 1622. Après en avoir été élève, il avait enseigné les humanités et la philosophie au Collège d’Harcourt, dont il avait été nommé prieur en 1632. Partisan de la cause augustinienne et ami de Port-Royal, il fut signataire, avec d’autres jansénistes, de plusieurs requêtes des curés de Paris contre les jésuites (Dictionnaire de Port-Royal). |
29. |
Les trois décisions invoquées et lues par Jean Merlet figurent dans le tome xiii des Comment. F.M.P., transcrites en 1643 par le doyen Michel i de La Vigne (v. note [2], lettre 72).
Les Archives nationales conservent l’acte de donation, daté des 21 et 27 mars 1643 [Châtelet de Paris. Y//181‑Y//183. Insinuations (31 décembre 1640-15 octobre 1644), f 437 vo] : « Michel Le Masle, sieur des Roches, conseiller du roi aux Conseils, chantre et chanoine de l’église de Paris, prieur de Notre-Dame-des-Champs : donation à la Faculté de médecine de Paris d’une somme de 30 000 livres tournois pour l’aider à bâtir de nouvelles écoles, par reconnaissance des bons soins qu’il a reçus du sieur < de > Frades, médecin de ladite Faculté, son parent, dans une récente maladie, et acceptation de ladite donation par Michel de La Vigne, docteur et doyen de ladite Faculté de médecine, Quirin Le Vignon, René Chartier, Jean Merlet, François Guénault, Claude Gervais, Jean Bourgeois, Antoine Charpentier, Guy Patin, censeur, Nicolas Brayer, Nicolas Héliot, Hugues Chasles, Pierre Hommetz, Lancelot de Frades, François Blondel, Nicolas Richard et Nicolas Cappon, tous docteurs régents en ladite Faculté de médecine. » |
30. |
Ce doctorat fort singulier figure dans les Comment. F.M.P. (tome xii, fo 58 vo), parmi ceux qui ont été décernés durant la seconde année du décanat d’André Du Chemin (v. note [1], lettre 7) : Die Mercurij 17a Januarij 1624. Mag. Janus Cæcilius Frey Laurea doctorali a Magistro Simone le Tellier Doctori Medico præside insignitus proponit Magistro Roberto Tullouë Doctori Medico.An quartanæ aqua mineralia ? La faveur dont a ensuite joui Frey est l’objet du 5e article de l’assemblée du 27 janvier 1624 (ibid., fo 65 vo) : Annuendum esse supplicationi M. Jani Cæcilij Frey novi Doctoris, qui a Facultate petiit sibi ut liceat primo quoque die præesse actui quodlibetario extra ordine solutis solvendis. Cui annuit Facultas ea lege ut dictus Dn. Frey refundat quæ in vesperiarum, doctoratus et pastillariæ actibus solent singulis doctoribus distribui. Sicque sine convivio præsit, nec unquam centum et octoginta libellas pro jure extraordinario in doctoratu persolvi solitas persolvere. |
31. |
Pour être admis à se présenter au baccalauréat, les candidats devaient faire état de quatre années révolues d’études médicales préparatoires succédant à l’obtention de leur maîtrise ès arts. Les fils des docteurs régents pouvaient bénéficier d’une remise d’une ou deux années (v. note [2], lettre 39, pour cet article des statuts de la Faculté) ; mais, même en profitant de cette faveur, Abraham Thévart, fils de Jacques (v. supra note [25]), ne parvenait pas à satisfaire cette exigence. Il fut contraint à prolonger de deux années ses études. En revanche, comme le doyen l’avait vigoureusement rappelé plus haut, les fils de maître ne jouissaient pas de la gratuité des diplômes (baccalauréat, licence et doctorat), hormis exception contestée (v. supra note [29]). |
32. |
V. note [2], lettre 39 pour les différentes épreuves du baccalauréat de médecine qui occupaient, chaque année paire, l’avant-dernière semaine entière du carême : anatomie et physiologie (choses naturelles) le lundi ; hygiène (choses non naturelles) le mardi ; pathologie (choses contre nature) le mercredi ; commentaire d’un aphorisme d’Hippocrate le vendredi (préparé le jeudi) ; délibération et annonce solennelle des résultats le samedi en présence de toute la Compagnie des docteurs régents. |
33. |
V. notes [13], lettre 155, et [36] infra pour l’examen particulier auquel devaient se soumettre les bacheliers qui voulaient accéder à la licence, après s’y être préparés pendant deux ans. Il s’agissait ici des cinq bacheliers admis en mars et octobre 1650 (v. note [9] des Actes de la Faculté dans les Commentaires de 1650‑1651) et qui avaient poursuivi leurs études à Paris. Dénommés vétérans (veteres baccalaurei), à l’instar des écoliers qui, dans les collèges, faisaient leur seconde année dans une même classe (Furetière), ils allaient devenir licentiandes, puis licenciés en juin suivant. |
34. |
V. supra note [24], pour Orthodoxe ou de l’abus de l’antimoine… manifeste antistibial de Claude Germain (Paris, 1652) qui répondait à La Science du plomb sacré des sages…, brûlot stibial de Jean Chartier qui avait rallumé la guerre parisienne de l’antimoine en 1651. Donnée après cette même note [24], la liste des six docteurs désignés pour examiner le livre de Germain était composée pour moitié de défenseurs du médicament qui semait la discorde : François Guénault, Jean Bourgeois et Nicolas Richard venaient tout juste de signer, le 26 mars 1652, Le Sentiment des docteurs régents en médecine de la Faculté de Paris touchant l’antimoine (imprimé un an plus tard, v. note [3], lettre 333, mais qui circulait sûrement déjà sur les bancs de la Faculté) ; ceux-là étaient donc dans la totale incapacité de s’entendre avec leurs trois collègues antistibiaux, Jean Merlet, René Moreau et Léon Le Tourneurs. Dans son commentaire, le doyen Guy Patin ne faisait évidemment pas mystère du clan auquel il appartenait. |
35. |
Déjà mentionné, parmi les chimistes ou « étrangers » pratiquant illégalement la médecine à Paris, dans les Décrets et assemblées de la Faculté en 1650‑1651 (v. leur note [20]), Tobie Bloire figurait parmi les quatre spagiriques (ou chimiatres) officiels du roi, aux côtés d’Antoine Vallot (docteur de Reims, v. note [18], lettre 223), Louis-Henri D’Aquin (docteur d’une faculté provinciale indéterminée, v. note [7], lettre 297) et Pierre Yvelin (docteur régent de la Faculté de Paris, v. note [11], lettre 97). On apprend ici que Bloire n’aurait pas été médecin, mais apothicaire, initialement installé à La Rochelle. |
36. |
Thomas Gamare (v. note [6], lettre 287) était mort le 17 avril 1651 et Jacques Cornuti, le 23 août suivant (v. supra note [15]). Jacques Gamare (mort le 4 mai 1652, v. note [36], lettre 286) était le frère cadet de Thomas. Ma traduction fidèle du texte latin (De summæ illius divisione… dimidiam licentiarum partem esse erogandam… [Pour la distribution de la somme… provenant de ces licences, une moitié en sera payée…]) mène à supposer que, lors de son examen particulier, chaque licentiande versait personnellement à chacun de ceux qui l’interrogeait (soit ici 111 docteurs régents inscrits au tableau dressé le 23 novembre 1651, v. les Actes de 1651‑1652) un honoraire, dont la nature privée ne justifiait pas qu’il apparût dans les Comptes du 6 février 1653 (v. infra note [60]). Si mon hypothèse est exacte (et je n’ai pas su en trouver de plus plausible), il s’ensuit logiquement que :
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37. |
V. notes :
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38. |
V. notes :
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39. |
Guy Patin a mentionné cet échange de discours dans ses lettres à Charles Spon du 2 août (note [36]) et du 6 septembre 1652 (note [10]), disant que Pierre Loisel « est un fort habile homme dans la doctrine et dans son métier de curé, mais qui ne harangue pas bien ». Outre le grand officier de la Couronne royale qui portait le titre de chancelier de France, on appelait chancelier (Furetière) : « celui qui garde les sceaux des princes de la Maison royale ou de quelques communautés. Le chancelier de l’Université est celui qui scelle les lettres des grades et des provisions {a} qu’on donne dans l’Université. Il y a deux chanceliers dans l’Université de Paris : l’un qui est établi dans la cathédrale, {b} d’où vient que les bonnets et les degrés de docteurs en théologie sont pris au logis de l’évêque, {c} et ce chancelier est du corps du chapitre. Il y en a un autre pour les actes, qui est un religieux de Sainte-Geneviève, {d} parce que cette Maison a été tirée de Saint-Victor, {e} où se tinrent autrefois les premières écoles après celles de la cathédrale. » |
40. |
V. note [8], lettre 3, pour les paranymphes des licentiandes de la Faculté de médecine de Paris et pour le discours, appelé paranymphe, que leur adressait un membre éminent de l’Université de Paris. M. Beziers, chanoine du Saint-Sépulcre, membre de l’Académie royale des belles-lettres de Caen, a donné une biographie de Guillaume Marcel dans son Histoire sommaire de la ville de Bayeux. Précédée d’un Discours préliminaire sur le diocèse de ce nom (Caen, J. Manoury, père, 1773, in‑12, pages 230‑232) : « Bachelier en théologie, né auprès de Bayeux, s’est fait connaître en son temps par ses vers, par ses harangues et par divers autres écrits. Le nom de sa famille est Masquerel, mais il le fit changer en celui de Marcel, qu’il a toujours porté, ainsi que son frère Pierre Marcel, professeur de rhétorique au Collège de Montaigu à Paris, et connu par quelques ouvrages de sa composition. Guillaume Marcel entra chez les PP. de l’Oratoire {a} qui l’envoyèrent professer la rhétorique à Rouen en 1640 ; de là, étant sorti de l’Oratoire, il s’en alla à Paris, où il enseigna la même étude dans les collèges des Grassins et de Lisieux. {b} Ce fut dans celui-ci que lui arriva une aventure rapportée dans le Dictionnaire de Bayle au mot Godefroi Hermant, {c} dans les notes :“ Il avait composé en latin l’éloge de M. le maréchal de Gassion, mort en 1647 d’un coup de mousquet qu’il avait reçu au siège de Lens, {d} et était prêt à la réciter au public, quand un vieux docteur qui faisait son occupation principale de lire toutes les affiches, surpris de voir celle qui marquait la harangue de Marcel pour les deux heures après midi, courut s’en plaindre à M. Hermant, recteur de l’Université, et lui représentant qu’il ne fallait pas souffrir qu’on fît dans une université catholique, l’oraison funèbre d’un homme mort dans la R.P.R., {e} le pria d’indiquer une assemblée pour en décider. M. Hermant n’ayant pu la lui refuser, il fut décidé à la pluralité {f} des voix qu’on irait sur-le-champ défendre à M. Marcel de prononcer le panégyrique de M. de Gassion. Jacques Des Périers, {g} principal du Collège de Lisieux, et Marcel, étant allés se plaindre à M. le Chancelier de France, ils furent renvoyés à la sentence du recteur. ” Son paranymphe a été imprimé : Guil. Marcelli rhetoris, Medicus Deo similis, oratio panegyrica, habita in Parisiensi medicorum Schola, die 24 Iulij 1650, pro celebritate iatrognosticarum laurea donandorum : cum proprijs singulorum elogijs [Le médecin est semblable à Dieu, discours panégyrique de Guillaume Marcel, rhétoricien, prononcée en l’École des médecins de Paris le 24 juillet 1652 pour célébrer ceux à qui a été conféré le laurier des iatrognostiques (ceux qui connaissent l’art de soigner), avec les éloges propres à chacun d’entre eux] (Paris, Jean Gaillard, 1652, in‑8o). |
41. |
V. note [45] des Décrets et assemblées de la Faculté en 1650‑1651 pour cette admonestation rituellement adressée à chaque licencié qui demandait l’autorisation de disputer les trois actes du doctorat (vespérie, doctorat proprement dit et régence, autrement appelée acte pastillaire ou antéquodlibétaire). S’y ajoutait ici la reconnaissance spécifique à exprimer envers Scholæ nostræ Senioribus, tribus Præsidibus qui olim ei præfuerunt, et alijs Doctoribus [les anciens de notre École, les trois chefs qui l’ont jadis dirigée et les autres docteurs]. Pourtant riches en détails historiques, les Curieuses recherches sur les écoles en médecine de Paris et de Montpellier… de Jean ii Riolan (Paris, 1651, v. note [13], lettre 177) ne m’ont pas aidé à identifier les « trois chefs » dont parlent ici les Commentaires, car il y dit au contraire (pages 28‑29) que : « Notre École a été fondée et entretenue aux dépens des médecins particuliers, qui ont contribué pour la bâtir : elle n’a pas eu pour fondateurs ni les rois de France, ni la ville de Paris, desquels elle n’a reçu aucune gratification en argent pour la bâtir, doter et entretenir. » Toute ma reconnaissance ira donc au docte lecteur qui résoudra cette énigme. |
42. |
V. notes
Pierre Geffrier, prêtre et professeur en l’Université de Paris, a publié plusieurs ouvrages de piété et de poésie latine, ainsi qu’une traduction française (Paris, 1658) des Satires de Perse (v. note [16], lettre 81). Je n’ai pas trouvé de renseignements complémentaires sur Henri Pignié. Dans les Affaires de l’Université en 1651‑1652 (premier point des délibérations du 4 mai 1652), il est dit que le prêtre dénommé Habit était frère d’un avocat au Châtelet (ce qui ne m’a pas aidé à en savoir plus à son sujet). |
43. |
Jacques Gaudin (Saint-Épain, près de Chinon, en Indre-et-Loire, vers 1612-Paris 1695) aurait été professeur royal de philosophie grecque et latine, mais son nom ne figure pas dans l’historique du Collège de France établi par Claude-Pierre Goujet (v. note [3] du Manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé). Michel de Marolles, abbé de Villeloin a parlé de lui dans le Dénombrement (lexique biographique) de ses Mémoires (tome troisième, page 283) : {a}
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44. |
Les moines augustins possédaient l’abbaye Sainte-Croix de Saint-Lô (Manche), dont ne subsiste que l’église abbatiale. Son abbé était alors André Merlet, mort en 1665, (v. note [2], lettre 841), fils de Jean (v. note [39], lettre 101) et frère aîné de Roland (v. note [6], lettre 450). Docteur de Sorbonne, André avait été député de la province de Rouen à l’Assemblée du Clergé de 1641. Dans sa lettre du 6 septembre 1652, Guy Patin a écrit à Charles Spon que l’abbé de Sainte-Croix bénéficiait d’une rente annuelle de 6 000 livres, en ajoutant sournoisement que « jamais trop de bien ne chargera Normand, ces gens-là sont toujours habiles à succéder et à prendre tout ce qui vient afin que rien ne tombe à terre, tant ils ont peur de mourir de faim ». |
45. |
Un tel dithyrambe de la famille Piètre ne laissait guère planer de doute sur l’issue que Guy Patin favorisait pour le vote de la Faculté. |
46. |
Jean Richard (1615-1686), frère cadet de Nicolas, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris (v. note [28], lettre 293), prêchait alors déjà devant les religieuses de Port-Royal. Il n’obtint pas la cure de Saint-Germain-le-Vieux, mais eut en compensation celle de la paroisse de Triel dans le vicariat de Pontoise, au diocèse de Rouen. En 1661, il refusa de signer le Formulaire qui condamnait les Cinq Propositions attribuées aux jansénistes (v. note [9], lettre 733). À sa mort, il légua aux religieuses de Port-Royal une petite croix de vermeil qui contenait une particule de la sainte Croix (Dictionnaire de Port-Royal, pages 872‑873). |
47. |
V. note [11], lettre 325, pour Jean Vacherot, docteur régent de la Faculté (dont on apprend ici qu’il était prêtre) et médecin du cardinal de Retz. Vacherot figurait parmi les signeurs de l’antimoine du 26 mars 1652 (v. note [3], lettre 333). Le doyen ne faisait pas état de certificats présentés par le premier des désormais cinq candidats, Jacques Gaudin (v. supra note [43]) : les lettres de recommandation que lui avait écrites l’abbé des Roches avaient dû lui sembler suffire. Guy Patin a raconté ce débat et ce vote à Charles Spon dans sa lettre du 6 septembre 1652 : v. ses notes [24]‑[36]. L’examen des Titres et travaux et l’audition des candidats restent (en théorie, du moins) une manière loyale de parer les « coups de piston » qui se donnent encore parfois dans le monde universitaire. |
48. |
Des cinq candidats à la première session du baccalauréat, le 23 mars précédent, Claude de Frades était le seul admis qui souhaitait poursuivre ses études de médecine à Paris (v. supra note [25]). Les deux autres lauréats partirent sans doute dans une autre faculté pour obtenir leur licence et leur doctorat. V. supra note [37], pour le nom de jubilé que la Faculté donnait à la session de rattrapage de son baccalauréat. |
49. |
Statuta F.M.P. (1660), article xi, page 16 : Si Baccalaureorum numerus sustinendæ Scholæ Medicinæ dignitati par non fuerit, liceat alterum Examen aperire sequentibus Remigialibus, si modo Facultati trina Convocatione legitime convocatæ ita visum fuerit : sed id non fiat temere : hoc autem tempore exacto Candidatis Examen non pateat, nisi altero biennio. |
50. |
Le 29 juillet précédent (v. supra à cette date), Daniel Arbinet et Antoine de Sarte avaient été respectivement classés troisième et quatrième de la licence. Leur différend se référait à deux articles des Statuta F.M.P. (1660, pages 36‑37).
Licenciati ad Doctoratum, eo ordine promoveantur, quo sunt ad Licentias appellati. At ne priorum negligentia posterioribus noceat, moramque et injustum impedimentum adferat, ei, qui in Licentiis primas obtinuit, sex hebdomarium, ei, qui secundas, quindecim dierum, ei, qui tertias, aliisque singulis, totidem dierum spatium ad Vesperias, et Doctoratum præfigitur, ea conditione, ut ad id præfinito cuique tempore exacto et elapso, liceat ei, qui sequitur, ad Doctoratum promoveri, excepto, ut ante dictum est, tempore Vacationum. V. notes [8], lettre 3, pour les lieux de licence, et [53] infra pour la manière dont la Faculté trancha le différend entre les deux licenciés. |
51. |
V. note [4], lettre 770, pour Jacques Tartarin. Marc Héron avait été reçu à Paris maître épicier en 1620, puis maître apothicaire en 1626, et François Sanson, en même temps maître épicier et apothicaire en 1628 (Christian Warolin, Les apothicaires et la maîtrise d’épicerie à Paris. i. Deux listes de réception en 1655 et en 1671, Revue d’histoire de la pharmacie, 1990, volume 286, pages 295‑302). Maurice Bouvet a décrit le local et les fonctions de l’établissement qui faisait l’objet du litige sur les préséances respectives des médecins et des pharmaciens dans son article intitulé Le Bureau des apothicaires-épiciers et des épiciers de Paris, rue des Lombards (ibid., 1960, volume 164, pages 267‑271). Détruits à la Révolution, l’église Sainte-Opportune et son cloître bordaient le bas de la rue Saint-Denis, avec leur entrée rue de l’Aiguillerie (aujourd’hui rue Sainte-Opportune dans le ier arrondissement), près de l’ancien logis de Guy Patin, rue des Lavandières (v. note [7], lettre 1). V. note [6] des Actes de 1651‑1652 pour les deux professeurs de pharmacie alors en exercice à la Faculté de médecine de Paris, Jean Bourgeois (élu pour deux ans en novembre 1651) et Martin iv Akakia (élu en novembre 1650). |
52. |
V. note [3] des Actes de 1650‑1651 pour le décret du 24 janvier 1643, sous le décanat de Michel i de La Vigne, sur les qualités disciplinaires exigées des docteurs éligibles pour le décanat de la Faculté. Avec ses « nuisibles et malhonnêtes vauriens » (maleferiatis et improbis nebulonibus), Guy Patin visait sans doute le clan stibial, désormais ouvertement représenté par les 61 signeurs de l’antimoine en date du 26 mars 1652 (v. note [3], lettre 333). Un seul d’entre eux, Philippe ii Hardouin de Saint-Jacques avait été précédemment doyen (de 1636 à 1638, en autorisant l’inscription du vin émétique dans le Codex parisien, v. note [8], lettre 44). L’obsession de Patin devait être de barrer la route de sa prochaine succession à quelque affidé de Jean Chartier, son pire ennemi du moment. |
53. |
V. supra note [50] pour les articles des statuts, dont l’observation créait un différend entre les deux licenciés. Les frais d’inscription au doctorat, dus à la Faculté, étaient de 180 livres tournois ; mais c’était fort peu en comparaison des honoraires privés, de montant inconnu mais très élevé, directement versés aux docteurs régents qui avaient procédé à l’examen particulier de licence (v. supra note [36]) et à ceux qui allaient participer aux trois actes (v. infra note [60]), sans compter le coût du banquet qui accompagnait traditionnellement la remise du bonnet. La transformation d’un bachelier en docteur régent devait lui coûter plus de 5 000 livres tournois (6 000 à 7 000 livres selon Julien Bineteau, v. infra note [60]) ; mais les revenus que lui promettait sa nouvelle situation devaient lui faciliter les emprunts nécessaires, quand sa famille ne pouvait subvenir à la dépense.Profitant de la faveur qui lui était accordée, Daniel Arbinet disputa sa vespérie le 5 novembre et son doctorat le 7 décembre 1652 (soit un intervalle de 4 semaines et 4 jours) ; Antoine de Sarte (dont la hâte suggère qu’il ne devait pas être à court d’argent) se présenta aux deux actes dans un délai bien plus bref, les 25 et 28 janvier 1653, mais sans changer son rang de classement. |
54. |
« Les médisances de ses collègues nuisent-elles à la bonne réputation du médecin ? » (sans mention d’une alternative), pour la vespérie, et « Pour soigner les maladies, faut-il recourir à l’antimoine ? au séné ? », pour le doctorat. Ce point de discussion renseigne sur la manière de choisir les doubles questions posées lors des trois actes de doctorat (vespérie, doctorat proprement dit et régence, v. note [13], lettre 22) : le candidat les proposait au docteur qui allait présider à ses actes, lequel, s’il les acceptait, les soumettait à l’approbation du doyen. En cas de désaccord (comme c’était ici le cas), le doyen prenait l’avis de la Faculté. Pour présider aux actes, les docteurs régents étaient désignés à tour de rôle, suivant leur ordre de classement sur le tableau (v. notes [22], [26] et [29] des Actes de 1650‑1651, et [25], [30] et [33] des Actes de 1651‑1652, pour de nombreux exemples de ces alternances parfois incompréhensibles). En cas d’empêchement, ils se faisaient remplacer par un de leurs collègues. Dans le cas présent, il y eut double délégation : gravement malade, Quentin Thévenin s’était retiré à Châlons (où il mourut le 4 octobre 1652) et avait demandé à Nicolas Richard de le remplacer ; étant lui-même indisponible (pour une raison non spécifiée), Richard avait sollicité François Le Vignon pour présider les actes doctoraux d’Arbinet. L’épine du débat point mieux si on se souvient que, contrairement à Thévenin, Richard et Le Vignon avaient signé en faveur de l’antimoine le 26 mars 1652 (v. note [3], lettre 333). V. infra note [59] pour la suite et la fin de cette affaire. |
55. |
V. notes :
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56. |
« et de fait nulle loi n’est plus juste que de faire périr par leur propre invention les inventeurs d’un supplice ». Cette citation d’Ovide (L’Art d’aimer), soulignée par Guy Patin dans le manuscrit, y a été soigneusement caviardée à l’aide de boucles très serrées qui la rendent absolument illisible aujourd’hui. Néanmoins, les quelques lettres encore identifiables permettent d’affirmer qu’il s’agit de la citation qu’il a faite dans l’avant-dernier paragraphe de sa lettre à Charles Spon datée du 5 juillet 1652 (v. sa note [37]) en commentant, avec tout autant de virulence qu’ici, la mort de François Vautier (v. note [26], lettre 117), premier médecin de Louis xiv. |
57. |
Le nombre des bacheliers qui allaient poursuivre leurs études à Paris passait de un à quatre :
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58. |
Cet avocat parisien dénommé Pierre Masuer pouvait être un lointain descendant de Jean Masuer (ou Mazuer), jurisconsulte français mort en 1450, auteur d’une Practica forensis [Pratique judiciaire] (Paris, 1555) ; elle a été traduite sous le titre de La Pratique de Masuer, ancien jurisconsulte et praticien de France, mise en français par Antoine Fontanon… et a connu de nombreuses éditions, dont la première a été publiée en 1576 (Paris, Sébastien Nivelle, in‑4o). Le nom de Masuer (orthographié Masuel ou Mazuel) apparaît dans les deux comptes manuscrits de la Faculté rendus par Guy Patin (deuxièmes articles de leurs chapitres i) :
Tant dans les manuscrits que dans les imprimés, les variantes orthographiques des patronymes autorisent à qui les édite quantité de découvertes, mais sans mettre à l’abri des méprises… |
59. |
Cet argumentaire renvoie au plus récent tableau d’ancienneté des docteurs régents, établi le 23 novembre 1651 (v. les Actes de la Faculté de 1651-1652) :
Transcrit et traduit dans la note [14], lettre 54, l’article l des Statuta F.M.P. exigeait dix années d’ancienneté révolues pour qu’un docteur présidât aux actes du doctorat. Une fois atteint le dernier du tableau à remplir cette exigence, le tour remontait au premier (l’ancien), qui était alors Jean ii Riolan (reçu docteur régent en 1604). Remplacer Thévenin par François Le Vignon (59e rang du tableau, reçu docteur régent le 14 février 1635), bien qu’il eût largement plus des dix ans requis, allait donc à l’encontre de la stricte application du statut. Le tour était joliment joué : il permettait, en parfait accord avec le règlement de la Faculté, de barrer la route à un docteur antimonial qui voulait présider une vespérie et un doctorat en y posant d’embarrassantes questions (v. supra note [54]). Les deux actes que disputa finalement Daniel Arbinet en 1652, sous la vénérable (et férocement antistibiale) présidence de Riolan, furent (Baron) :
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60. |
Cette discussion aborde la question, aujourd’hui délicate à résoudre, des frais de diplômes et d’actes dus par ses élèves à la Faculté de médecine de Paris. Deux sortes de dépenses incombaient aux apprentis médecins pour l’obtention de leurs grades (examen du baccalauréat pour les candidats ou philiatres, soutenance des trois thèses puis admission à la licence pour les bacheliers, trois actes du doctorat pour les licenciés) :
Il existait en gros deux situations.
V. en outre les notes :
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61. |
V. note [29], lettre 294, pour ce retour triomphal du roi à Paris qui y marquait la fin de la Fronde. |
62. |
Bienveillante litote pour traduire le verbe ligurire, dont le sens premier est « toucher du bout des lèvres » (Gaffiot). |
63. |
Cet « Abrégé de Galien compilé par Laguna » est l’Epitome Galeni operum… [Abrégé des œuvres de Galien…] d’Andrés de Laguna, dont il existe plusieurs éditions depuis la première publiée à Bâle en 1551 (v. note [6], lettre 9). |
64. |
Sans transition claire dans son argumentaire manuscrit, le doyen sautait ici de la gratuité des grades que la Faculté était priée d’accorder à Claude de Frades, aux 30 000 livres tournois que l’abbé des Roches s’était engagé à lui donner, depuis 1643, pour reconstruire ses bâtiments (v. note [3], lettre 83). |
65. |
Vexé et fort courroucé par l’arrogance de l’abbé des Roches, Guy Patin a rédigé tout ce paragraphe dans son plus pompeux latin, celui des grands jours, imprégné d’éloquence cicéronienne, qui défie mes modestes talents de traducteur. J’en ai simplifié les circonlocutions rhétoriques, mais crois en avoir respecté le sens et l’exaspération. Le doyen y mêlait hardiment les quatre griefs qu’il faisait à l’abbé :
Ce morceau de bravoure du doyen, au nom de la Faculté, montre la très haute idée qu’elle se faisait de sa dignité et de sa liberté : plutôt que les aliéner à autrui, elle s’était permis, en moins de deux mois, (a) de rejeter le candidat que des Roches avait présenté pour la cure de Saint-Germain-le-Vieux (v. supra note [43] et la délibération finale du 4 septembre), ce dont il paraissait vouloir ici se venger, et (b) de s’insurger contre le très médiocre bachelier qu’il l’avait contrainte à recevoir. Outrée et faisant fi de ses autres querelles, la Faculté s’était unanimement (hormis Lancelot de Frades et ses proches alliés) mise en ordre de bataille derrière Guy Patin. En 1662, le testament de l’abbé mit perfidement fin à sa dispute avec la Faculté (v. Hazon dans la note [3] précédemment citée). |
66. |
V. note [58] des Affaires de l’Université en 1650‑1651 pour les rebondissements de ce long différend entre la Faculté de théologie et ses trois sœurs (droit canonique, médecine et arts) de l’Université de Paris sur les honoraires des professeurs. |
67. |
L’examen de botanique des bacheliers (v. note [4], lettre 528) était régi par l’article xii des statuts (Statuta F.M.P., 1660, page 17) : Mense Maio vel Iunio, die a Facultate dicto, novi Baccalaurei conveniant in locum ab eadem Facultate delectum, ibique a singulis Doctoribus de Re herbaria examinentur. Les noms des quatre bacheliers que donnait ici Guy Patin sème le doute : Claude de Frades, seul reçu de mars à vouloir poursuivre ses études à Paris (v. supra note [25]), n’y figure pas ; il l’a remplacé par celui de Jean Brier, admis en octobre (v. supra note [57]), mais qui ne figure plus dans les rôles ultérieurs de la Faculté. Il s’agit probablement d’un lapsus du doyen, encore tout agité par sa rage contre les de Frades. |
68. |
Opposant Condé au roi et à Turenne, la bataille de Bléneau (en avril, v. note [17], lettre 285) et celle du Faubourg Saint-Antoine, suivie du massacre de l’Hôtel-de-Ville (le 4 juillet, v. notes [30] et [41], lettre 291), avaient marqué l’apogée de la Fronde guerrière, en terrifiant les campagnes et ruinant les récoltes. On découvre ici, une fois de plus, que le doyen se faisait accompagner de son fils aîné, Robert Patin, dans les célébrations académiques les plus solennelles : remise des cierges de la Chandeleur au roi, et aux princes et princesses de la cour, les 1er et 2 février 1651 (v. note [9] des Décrets et assemblées de 1650‑1651) ; compliments de l’Université à Louis xiv en l’honneur de son jubilé, le 10 septembre 1651, et remerciements du recteur au premier président du Parlement, Mathieu Molé, pour la confirmation des privilèges de ses membres, le 25 octobre 1651 (v. notes [52] et [56] des Affaires de l’Université en 1650‑1651). Guy Patin ne jouissait d’aucun prestige auprès des très grands du royaume, et n’en bénéficia jamais de toute sa vie, mais peut-être poussait-il alors son fils vers une carrière plus brillante (et lucrative) que la sienne en l’introduisant auprès des plus puissants chaque fois que l’occasion s’en présentait. La médiocrité de Robert le fit déchanter (v. Comment le mariage et la mort de Robert Patin ont causé la ruine de Guy) et il reporta ses espérances sur son second fils médecin ; Charles fit d’encourageants débuts à la cour, mais s’écroula lamentablement sur les marches de l’Olympe qu’il voulait conquérir (v. les Déboires de Carolus). |
69. |
Le 4 novembre 1651 (v. note [6] des Actes de 1651‑1652), Hermant de Launay avait été élu professeur de chirurgie pour l’année suivante (1652-1653), comme voulait la coutume. |
70. |
La décision de créer une chaire de chirurgie au sein de la Faculté de médecine est datée du 4 novembre 1634 (et non 1635 comme écrivait Guy Patin), sous le décanat de Charles Guillemeau : v. infra la première citation de la note [71]. Jean Merlet, au début de la seconde année de son décanat, le 9 novembre 1645, a annoncé la nomination de Guy Patin au professorat de chirurgie (Comment. F.M.P., tome xiii, fo 286 ro‑vo) avec, au passage, une leçon pratique (et bien utile) sur l’alternance des professeurs qui enseignaient à la Faculté médecine (v. note [5] des Actes de la Faculté en 1650‑1651) : Gratias quoque habuere professores munere functi nostri : […] Magister Ioannes Pietre chirurgiæ, qui non nisi per annum chirurgiam docuerat, petiit ne iuxta institutionem professoris in chirurgia alter doctor in suum locum professor seligeretur nec enim quis nisi per unicum annum chirurgiam debet docere. Facultas […] censuit quoque more solito professores esse eligendos, et ne Ioanni Pietre prorogandam chirurgiæ professionem, quam tamen recusavit ac proinde nemo in scholis hoc anno chirurgiam professuram est. Sorte fuere designati electores M. Claudius Lienard, Ludovicus Robillard, Cyprianus Hubault, de maiori ordine, M. Claudius Le Vasseur et Quintinus Thevenin de minori qui in professionem scholarum tres doctores electi sunt tres pro pharmacia, totidem pro chirurgia : sorte autem facti sunt professores scholæ Iacobus Mentel chirurgiæ M. Guido Patin sed ambo in sequentem annum ; pharmaciæ M. Dionysius Joncquet. Professio scholarum fuit prorogata M. Hermanno de Launay ; pharmaciæ M. Renato Moreau ; M. Joannes de Monstreuil hoc anno incipit docere in scholis qui ad hoc munus superiori anno electus fuerat. |
71. |
Ce paragraphe en italique bleu est la traduction de la longue note marginale (appelée par un astérisque) ajoutée par le très pointilleux François Blondel (doyen de 1658 à 1660, v. note [11], lettre 342). Il avait feuilleté les tomes xii et xiii des Comment. F.M.P. pour étayer les doutes d’Hermant de Launay sur la durée coutumière des professorats en chirurgie. Il a tiré ses deux premières références du tome xii.
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72. |
François Blondel a tiré ces deux citations du tome xiii des Comment. F.M.P.
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73. |
François Blondel a extrait ces cinq autres citations du tome xiii des Comment. F.M.P.
Persolvi Mo Ioanni Chartier professori chirurgiæ pro suis stipendijs secundi Anni suæ professionis, exacti die 1. Octob 1642. summam nonaginta libellarum, ut constat ex apocha illius. |
74. |
François Blondel a tiré ses trois dernières citations du tome xiii des Comment. F.M.P.
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75. |
Au bas de la page, dans une autre cursive que celle de Guy Patin ou de François Blondel, un bienveillant lecteur anonyme a écrit : quæ sequuntur vide pag. 542 [voir la suite page 542]. Par suite d’une erreur de numérotation, les feuillets qui suivent (531 à 542) sont en effet intercalés entre les feuillets 528 et 529 ; j’ai remis leur contenu à la place qui lui convient, c’est-à-dire dans les Actes de 1651‑1652 (v. leur note [13]). |
76. |
En somme, l’argumentaire de François Blondel établit que Guy Patin avait tort en affirmant qu’un certain décret de date indéterminée (mais antérieure à 1646) avait fixé à une seule année le professorat de chirurgie ; mais l’insistance d’Hermant de Launay à y être prolongé, malgré tout, pouvait laisser croire qu’il tenait à être parmi les premiers bénéficiaires du triplement des honoraires professoraux qu’allait permettre la rente promise par l’Université (v. note [58] des Affaires de l’Université en 1650‑1651). |
77. |
Guy Patin enfreignait ici la coutume laissant au nouveau doyen le soin de relater sa propre élection. L’empressement de Patin était sans doute lié à sa profonde inquiétude de voir un partisan de l’antimoine lui succéder et renverser les barrières qu’il s’était acharné à dresser contre le clan stibial pendant ses deux années de charge. Le tirage au sort avait été favorable aux antistibiaux : seuls deux des cinq électeurs, Sébastien Rainssant et Martin iv Akakia avaient signé en faveur de l’antimoine le 26 mars 1652 (v. note [3], lettre 333) ; on pouvait compter sur Jean ii Riolan, ancien de la Compagnie et farouche ennemi de ce médicament, pour influencer favorablement le choix de ses quatre collègues. Ils sortirent de la chapelle avec les noms de deux antistibiaux (François Blondel et Paul Courtois) et d’un signeur (Jean i de Bourges). La main de Riolan (car Guy Patin ne le répétait pas ici, mais la tradition confiait cette tâche à l’ancien) fit sortir du chapeau le nom de Courtois en y laissant celui de Bourges, et le clan antistibial conservait pour deux ans les rênes de la Faculté. Il devait être difficile de tricher (avec un pli permettant à une main aveugle de distinguer le billet à prendre ou à laisser), mais sait-on jamais… ? |
78. |
Cette liste des insignes du décanat diffère en partie de celle qu’avait donnée Guy Patin lors de son élection du 5 novembre 1650 (2e paragraphe des Actes de 1650‑1651) :
|
79. |
« J’ai fait tout ce que je devais faire, mais le succès fut dans la main de la Fortune » (Suétone, Vie de Néron, v. note [13], lettre 617) : pour ne pas ternir la majesté de son envoi final avec une référence à un monarque de sinistre mémoire, Guy Patin préférait donner ici à Néron le nom de Cæsar (titre conféré à tous les empereurs romains). |
80. |
« En toutes bonnes affaires l’entreprise mérite la louange, tandis que l’issue est le fait du hasard » (v. note [1], lettre 479). L’orgueil, la feinte modestie, la grandiloquence et la suffisance de Guy Patin, tout comme sa joie de céder la place à Paul Courtois, son bien-aimé mais bien pâlot disciple (v. note [5], lettre 265), étaient alors et demeurent aujourd’hui les pathétiques témoins d’une aveugle bêtise : le doyen sortant ne prévoyait pas toutes les conséquences de son acharnement maladroit, mais ne pouvait ignorer qu’il avait semé la discorde en permettant au clan antimonial de se souder et de compter ses membres (61 docteurs de la Compagnie contre cinquante, v. note [3], lettre 333). Les antistibiaux tentèrent bien de ridiculiser leurs opposants majoritaires avec leur sotte Légende (1653, v. notes [11], lettre 333, et [55], lettre 348) et le tombereau des boueux libelles qui la suivirent, mais cela ne fit qu’aiguillonner les stibiaux pour les conduire au triomphe de l’antimoine, annoncé par Eusèbe Renaudot dès 1653 (v. note [21], lettre 312). Le vent tourna résolument en leur faveur après la guérison du roi en 1658 (v. note [6], lettre 532, et la lettre du 24 septembre 1658 à André Falconet). En 1666, parurent les décrets définitifs de la Faculté et du Parlement en faveur de ce médicament, maudit par les uns et adulé par les autres (v. note [5], lettre 873). Ils apaisèrent toutes les querelles qu’il avait engendrées pendant un siècle, ce qui fut un boiteux mais salutaire jalon dans la direction du progrès médical. |
a. |
BIU Santé, tome xiii, fo 497 vo
Acta, Comitia et Die Sabbathi, 23. Decembris, 1651. horâ |
b. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris adauctum eorum numerum ex annonæ caritate, bellicis 2. Audita postulatione Mag. Pauli Courtois Scho- |
c. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris mensibus apud eum solent haberi. 3. Decrevit Facultas, in Thesibus quæ quot- 4. Decrevit Facultas, statutum die Lunæ |
d. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris fructibus, emolumentis atque privilegijs Scholæ spoliari v. Audita expostulatione Mag. Ioannis Merlet, viri Die Veneris, 29. Decembris, 1651. horâ sesquiprimâ præcisè, |
e. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris secundum Eodem die, dissolutis Comitijs, dum è Schola |
f. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris ut ajebat, nihil quidquam pronuntiare licebat Facultati, |
g. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Facultatis, ubi re nostra paucis verbis agitatâ, Die Veneris, 4. Ianuarij, 1652. post horam Die Lunæ, 8. Ianuarij, 1652. sub vesperam, |
h. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Parisinus, respondente Mag. Daniele Arbinet, Belnensi, Die sequenti summo mane adij Patronum nostrum, Mag. Die Mercurij, x. Ianuarij, 1652. post horam |
i. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris facturum et obtemperaturum amplissimi Ordinis Die sequenti, nempe Iovis, xi. Ianuarij, 1652. |
j. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris resipiscat, à lite abstineat, et in gratiam cum Facultate redeat. |
k. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris tanquam leges inviolabiles et æternæ, à Senatu Die Martis 16. Ianuarij, 1652. mihi per |
l. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ianuarij, 1649. ex qua summa constitutus illi fuerat reditus Die Veneris, 26. Ianuarij, 1652. horâ secundâ pomeri- Guido Patinus, Decanus. |
m. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Sabbathi, 27. Ianuarij, 1652. horâ decimâ |
n. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris singulis quatuor articulis saluberrima Facultas sic |
o. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris provinciam illam administraturos in examine 3. Ejusmodi homine esse audiendam à 4. Circulationem sanguinis non esse contro- Notandum verò in eam sententiam singulos |
p. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris viro doctissimo, infinitæ lectionis et summæ eruditionis, Die Sabbathi, 24. Februarij, 1652. post sacrum, |
q. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ad primum. Æquissimam illam Collegarum nostro- Ad secundum. Istam postulationem de instituendo Die Martis, 27. Februarij, 1652. convocata Primò. Examen de vita et moribus esse |
r. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris 2. Auditis delationibus tribus nempe Magistro Claudio Et hæc fuit plurimum ad clementiam et misericordiam |
s. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Quoniam tamen et ingens alter numerus Die Iovis, 29. Februarij, 1652. hora |
t. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris singulos Doctores delata, et audita renuntiatione Sub finem illorum comitiorum, conquestus est Mag. Die Mercurij, 6. Martij, 1652. hora 2. pomeri- |
u. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris ad singulos latam, tria proposita sunt à Decano : Secundò, de audienda supplicatione viri Tertium negotium S<enatu>C<onsult>tum, ex libello |
v. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris provocabat ex illo Decreto ad Senatum tanquam ad supe- De quibus singulis tribus articulis, Facultas sic |
w. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Doctorum comitatu, esse adeundum, rogandúmque Die Sabbathi, 9. Martij, 1652. convocatis Quibus peractis, postquam recesserunt |
x. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Paschalia proximè attingentibus, Magistro Francisco le |
y. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris ullum veniæ aut supplicationi locum fore. Hoc autem Die Martis, duodecima Martij, 1652. in publicis |
z. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Eodem momento supplicuit Facultati Mag. Ioannes |
aa. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris adimpleturus. Est autem observandum, dum ea de |
ab. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Tertiò, retulit Decanus se in manibus habere scriptum |
ac. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris à Decano in integrum restituti, ea lege ut in posterum Sequitur formula illius sccripti trium Nos infrascripti Doctores in saluberrima Facultate Le Vignon Le Breton |
ad. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Sabbathi, 16. Martij, 1652. in Comitijs post Quibus à Decano prolatis, Magister Ioannes de |
ae. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris auditus Magister Paulus Courtois, Scholarum Die Lunæ, 18. Martij, 1652. inchoatum Mag. Romanus Parigaut, Meldensis. Ea tamen lege, ut moneatur Magister |
af. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris exactè curet in posterum super eruditione Filij, per Eodem die, et ijsdem Comitijs, saluberrima Facultas, Die Iovis, 28. Martij, 1652. convocatis Doctori- Admitterant quidem omnes ejusmodi librum esse |
ag. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris modi stibium esse venenum) conquerebantur de quadam Supplicuit quoque Facultati in ijsdem Comitijs Die Mercutij, 8. Maij, 1652. convocatis |
ah. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris esse admittendos, solutis solvendis, ut superioribus annis Decretum quoque fuit de summæ illius divisione, viduis
Decrevit quoque Facultas, ijsdem in Comitijs, |
ai. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Sabbathi, 22. Iunij, 1652. in parvis Comitijs, Die Dominica, 21. Iulij, 1652. magister |
aj. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Longa oratione et erudita, nec minùs eleganti respondit Die Dominica, 28. Iulij, 1652. Magister Gulielmus Die Lunæ proximè sequenti, 29. Iulij, 1652. in aula Magister Carolus Baralis, Parisinus. Quibus postea, benedictionem suam Apostolicam impetus |
ak. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Eodem ipso die, Magister Carolus Baralis, Die Sabbathi, 17. Augusti, 1652. Die Lunæ, 19. Augusti, 1652. in |
al. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Lunæ, 26. Augusti, 1652. convocata fuit Facultas His allatis et probatis, Decanus retulit Facultati, |
am. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Antistis binas Epistolas, unam ad saluberrimam Secundus competitor est vir clarissimus, Tertius est Magister Ioannes Pietre, vir |
an. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris qui vir fuit incomparabilis, et Scholæ nostræ Parisiensis Quartus competitor fuit Magister Nicolaus Tandem Decanus, finita ejusmodi propositione, |
ao. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris in nominando Parœco suffragium feret, suo Talibus à Decano prolatis et ab universo |
ap. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris rejectum est istud negotium, de nominando Parœco, pro æde Die Mercurij 4. Sept. 1652. convocata fuit Facultas per |
aq. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris morum candorem eximium, ut et singularem ejus in Tandem itum est ad suffragia pro nominatione |
ar. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Sabbathi, 21. Septembris, 1652. convocati sunt omnes |
as. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Comitijs Facultatis, singulis penè Doctoribus indecorum Quintò. Postulavit Decanus ut renovare- Ad primum, decretum fuit pro secunda |
at. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ad secundum. Candidatos præsentes esse audiendos, Ad tertium. Magistro Danieli Arbinet, Licenciato, cujus Ad quartum. Non debere Decanum petitioni pharmaco- |
au. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ad quintum. Decretum olim latum die 24. Die Martis, 24. Septembris, 1652. saluberrimæ Secundò : de accipiendis literis Candidatorum Tertiò. De definiendo die habendi atque |
av. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Quartò. De duabus quæstionibus quas Decano propo- Ad primum. Pro tertia vice decrevit instituendum Ad secundum. Accipiendas esse literas Candidatorum, |
aw. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ad tertium. Inchoandum esse illud Examen die Ad quartum. Duæ illæ quæstiones, à Mag. |
ax. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris salubris remedij, se ab eo jugulari patiuntur : adde brevio- Itaque saluberrima Facultas decrevit, monendum esse |
ay. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris ordo corrumpatur. Et sic de singulis Die Sabbathi, 28. Septembris, Die Lunæ, 30. Sept. 1652. horâ |
az. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Physiologicis : die Martis de rebus diæteticis : Die Sabbathi quinto Octobris, 1652. convocata Magister Nicolaus le Lettier, Parisinus. Ijsdem Comitijs decretum fuit esse celebrandum Eodem die conquestus est Mag. Iacobus Mentel, |
ba. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Veneris, 18. mensis Oct. 1652. Peracto Sacro, frequentissimi Doctores in Aulam Die Sabbathi, 19. Octobris, 1652. |
bb. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris vitâ functorum, in maximis Comitijs Facultatis, pro Primò. De renovanda locatione domus nostræ Secundò. De supplicatione Magistri Danielis Tertiò. De Magistro Lanceloto de Frades, qui Ad prim<ù> um. Istius locationis majoris nostræ domus |
bc. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Ad secundum. Iussit Facultas ut Mag. Ad tertium. Habita ratione Decreti |
bd. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris faciebat, quo saluberrima Facultas dicto Mag. Lanceloto |
be. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Die Lunæ, 21. Octobris, 1652. Rex noster Die Martis, 22. Octobris, 1652. instru- Die Veneris, 25. Oct. 1652. convocatis |
bf. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Apparitorem allatum, nomine Domini Michaelis le Masle, D<omi>ni |
bg. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Facultas indignata adolescentis turpitudinem |
bh. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris cum ipsa Facultate velle agere, et per Apparitorem regium |
bi. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris ejus rei fructus vellet cujus Facultas nondum Datum die 25. Octobris, anni 1652. in Die Mercurij, 23. octobris, 1652. consultissimæ Die Martis 29. Octobris, 1652. celebra- |
bj. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris quod non potuerat æstivis mensibus, pro more et lege Eodem ipso die Martis, 29. Octobris, 1652. comitatus Die Sabbathi, 2. Novembris, 1652. convocatis Doctoribus |
bk. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Hermannus de Launay, in præsentem annum ✱ Immo in priore decanatu quæ sequuntur vide pag. 542 |
bl. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris cùm unicus annus plenissimè sufficiat ad docendas atque Post hoc actum fuit de eligendo novo Decano, |
bm. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris Commentarijs Facultatis, in Sacellum secesse- Eodem ipso die, ijsdemque comitijs, varij |
bn. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris factus est Magister Ioannes Pietre. Botanicus Professor Eodem instanti Magister Guido Patin, ex-Decanus, Faxit Deus omnipotens, ut Magister Paulus |
bo. |
Commentaires de la Faculté de médecine de Paris pauculos hosce labores meos benignæ posteritati Finis Decretorum et Comitiorum |