L. française reçue 13.  >
De André Falconet,
le 24 novembre 1656

Monsieur, [a][1][2]

Voilà bien des morts tout à coup dans votre Faculté. En vérité c’est une perte considérable que celle de MM. Moreau [3] et Guillemeau, [4] c’étaient deux différents génies mais qui faisaient grand honneur à l’École et je les regrette beaucoup, tant pour leur mérite que pour ce que je sais bien qu’ils étaient vos bons amis. Cela est merveilleux et digne de remarque que cette extraordinaire aversion des liqueurs en M. Guillemeau. Quam præcipuam obstaculi causam me moneri rogo[1] aussi bien que de la cause de la mort du bon buveur M. Le Clerc, [5] il a bien fait mentir le proverbe puisqu’il est allé jusqu’à 73 ans. Enfin, il se faut consoler puisqu’il y a si longtemps que l’on ne trouve point de remèdes à cette mort.

Vous aurez reçu présentement les deux livres que je vous ai envoyés de M. Barbier [6] qui continue à travailler aux divins ouvrages de feu M. Gassendi. [7] J’attends votre réponse sur ce que je vous ai écrit touchant le Theatrum vitæ humanæ que vous désirez avoir puisque vous avez été obligé de remettre celui que MM. Huguetan et Ravaud vous avaient donné. [8]

Mandez-moi je vous prie comme se porte M. le comte de Rebé, [9] ce qu’il fait et s’il est présentement à Paris. Je lui ai écrit par trois diverses fois sans réponse, ni même celle que vous m’aviez écrite touchant cette religieuse malade qui deviendra hydropique. [2][10][11] Aimez-moi toujours s’il vous plaît car je serai toute ma vie, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Falconet

À Lyon, ce 24e novembre 1656.


a.

Lettre autographe d’André Falconet « À Monsieur/ Monsieur Patin, conser du/ roi et son professeur ordre/ en la Faculté de médecine/ en la place du Chev. du Guet/ À Paris » : ms BIU Santé no 2007, fo 314 ro.

1.

« Je vous prie de me dire quelle a été la principale cause de l’obstacle » (avec doute sur le mot obstaculi, mais il est le seul qui donne un sens au propos).

2.

V. note [1], lettre 451, pour l’hydropisie qui menaçait Marie Riant, religieuse et arrière-petite-fille de Jean Fernel.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De André Falconet, le 24 novembre 1656

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9004

(Consulté le 29/03/2024)

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